Gare de Borredon

La gare de Borredon est une gare ferroviaire française fermée de la ligne des Aubrais - Orléans à Montauban-Ville-Bourbon, située sur le territoire de la commune de Montalzat, dans le département de Tarn-et-Garonne, en région Occitanie.

Borredon

L'ancien bâtiment voyageurs, en .
Localisation
Pays France
Commune Montalzat
Quartier Gare
Adresse Chemin de la Gare
170 D103
82270 Montalzat
Coordonnées géographiques 44° 12′ 15″ nord, 1° 33′ 01″ est
Gestion et exploitation
Exploitant Gare fermée
Caractéristiques
Ligne(s) Les Aubrais - Orléans à Montauban-Ville-Bourbon
Voies 2 (en service)
Quais 2 (désaffectés)
Altitude 138 m
Historique
Mise en service
Fermeture vers 1980
Protection  Inscrit MH (2011)
Géolocalisation sur la carte : Tarn-et-Garonne
Géolocalisation sur la carte : Occitanie
Géolocalisation sur la carte : France

Situation ferroviaire

Établie à 138 mètres d'altitude, la gare fermée de Borredon est située au point kilométrique (PK) 635,100 de la ligne des Aubrais - Orléans à Montauban-Ville-Bourbon, entre les gares ouvertes de Lalbenque - Fontanes et Caussade. S'intercale la gare fermée de Montpezat-de-Quercy, en direction de la gare des Aubrais[1].

Histoire

Construite par l'État

La loi du déclare d'utilité publique la ligne de Montauban à Brive, qui doit être construite par l'État[2]. Le , une décision ministérielle approuve le projet de tracé entre Montauban et Cahors, sauf un court tronçon au départ de Montauban approuvé le . Il y cinq stations prévues : « Albias, Réalville, Caussade, Borredon et Montpezat[3] ». Cette ligne, considérée comme « la partie la plus importante du chemin direct de Toulouse à Paris », dispose d'une plateforme pour deux voies, qui dessert la station de Borredon « établie pour desservir la commune de Montpezat et surtout Lapenche et le canton de Puylaroque. On y accèdera par le chemin vicinal no 9 de Montalzat à Borredon qui sera légèrement dévié[4] ». Le chantier de construction du bâtiment de la station est adjugé le et la réalisation des fondations est alors en cours. L'ouverture de la ligne est prévue pour la fin de cette année 1883[2].

Mise en service par le PO

Le , le journal officiel publie un décret qui approuve la convention établie entre l'État et la Compagnie d'Orléans concernant l'exploitation provisoire de la section de Montauban à Cahors à partir de sa mise en service[5]. La Compagnie du PO met en service l'exploitation de la ligne de Montauban à Cahors le . La ligne ne comporte qu'une voie de posée et six stations intermédiaires, dont celle de Borredon[6].

Réfugiés républicains espagnols

La gare fut le lieu d’arrivée des trains, le premier le , amenant des prisonniers vers le camp de concentration de Judes, près du village de Septfonds. Des milliers d’Espagnols y furent internés dans des baraques qu’ils construisirent eux-mêmes. Le témoignage du fils du chef de gare de l’époque dit ceci :

« L’arrivée des internés de l’armée républicaine espagnole pour les diriger vers le camp de Judes où ils se rendront à pied (6 km). À Argelès, le sable de la plage leur servait de lit. À Septfonds, c’est l’herbe rase d’un pré, en bordure d’un ruisseau, qui les attend. Leur calvaire n’est pas fini. Aucun baraquement n’est prêt pour les premiers arrivants. Ils furent près de 3 000, en deux jours, à attendre sous la pluie… Tous les hommes, harassés par tant de marche à pied, par tant de séjours dans tous les camps d’accueil… Les autorités civiles et militaires ont préféré la discrétion de la gare de Borredon, perdue en pleine campagne, pour ne pas encourager les mouvements de sympathie qu’auraient pu entraîner la traversée de Caussade. L’essentiel était de ne pas effaroucher les braves gens. La gare de Borredon a vu les prémices de la guerre avant qu’elle ne voie le drame de ceux qui, conduits par les SS, partiront du camp de Judes pour les camps de la mort en Allemagne. »

Fermeture par la SNCF

La gare est fermée au service ferroviaire au début des années 1980[7].

Réaffectation des bâtiments après le service ferroviaire

Restaurant

Les bâtiments désaffectés du service ferroviaire sont vendus par la SNCF, au début des années 1990, puis transformés en restaurant.

Lieu de mémoire

Les bâtiments sont ensuite rachetés, en 2012, par l'association Mémoire de l'Espagne Républicaine de Tarn-et-Garonne ; cette gare a été inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du [8],[9],[10].

Notes et références

  1. Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 001 à 600, vol. 1, La Vie du Rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-34-1), « [590/6] Cahors - Montauban », p. 209.
  2. E. Balandier et Lanteirès, « Chemins de fer : Chemins de fer construits par l'État - Rapports des ingénieurs en chef : Ligne de Montauban à Brive », dans Conseil général, Rapports du préfet, procès-verbaux des délibérations, Montauban, Tarn-et-Garonne, (lire en ligne), p. 175-178.
  3. « Voies de communication - chemins de fer - Chemins de fer d'Orléans : Chemin de fer de Montauban à Brive », dans Conseil général, Rapports du préfet, procès-verbaux des délibérations, Montauban, Tarn-et-Garonne, (lire en ligne), p. 125-126.
  4. Ingénieur en chef Lanteirès, « Chemin de fer de Montauban à Brive : Rapport de l'ingénieur en chef : Ligne de Montauban à Brive », dans Conseil général, Rapports du préfet, procès-verbaux des délibérations, Montauban, Tarn-et-Garonne, (lire en ligne), p. 65-67.
  5. État, « Actes officiels », Journal des Chemins de Fer, no 5428, , p. 531 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Société des géographie commerciale de Bordeaux, « Ligne de Montauban à Cahors », Revue de géographie commerciale, , p. 588 (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Gare : Borredon », sur Massif Central Ferroviaire : Inventaire (consulté le ).
  8. « Notice n°PA82000029 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  9. « Montalzat. La gare de Borredon devenue lieu de mémoire », La Dépêche du midi, (lire en ligne).
  10. « Montalzat. L'ancienne gare de Borredon fait son entrée dans le patrimoine historique », La Dépêche du midi, (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

  • Christine Cartier, « Le souvenir des réfugiés espagnols revit en gare de Borredon », La Vie du Rail, no 3362, , p. 19-20.
  • Amélie Prudor, « Des entrepreneurs de mémoire producteurs d’histoire. Des controverses actuelles sur l’évocation de la guerre d’Espagne et l’exil républicain dans le Sud-Ouest de la France », Revue internationale d’anthropologie culturelle & sociale ; lire en ligne [PDF].

Articles connexes

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