Angleur

Angleur (en wallon : Angleûr) est une section de la ville belge de Liège, située en Wallonie dans la province de Liège.

Angleur
Administration
Pays Belgique
Région  Région wallonne
Communauté  Communauté française
Province  Province de Liège
Arrondissement Liège
Commune Liège
Code postal 4031
Zone téléphonique 04
Démographie
Gentilé Angleurois(e)[1]
Population 10 347 hab. (2013)
Densité 731 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 36′ 43″ nord, 5° 36′ 00″ est
Superficie 1 415 ha = 14,15 km2
Localisation

Angleur au sein de la commune de Liège.
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Angleur
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Angleur
Géolocalisation sur la carte : Région wallonne
Angleur
Géolocalisation sur la carte : province de Liège
Angleur

    C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.

    Géographie

    Quartiers d'Angleur.

    La section d'Angleur est bordée au nord-ouest par la Meuse, au nord-est par l'Ourthe, à l'ouest par la commune de Seraing, à l'est par la commune de Chaudfontaine et au sud par les communes de Neupré et Esneux.

    La section d'Angleur est composée à l'est, du quartier d'Angleur, à l'ouest, du quartier de Kinkempois et au sud, de l'ancien village du Sart Tilman.

    Histoire

    Haut Moyen Âge

    Bien que des archéologues y aient fait des trouvailles antiques (notamment des bronzes du IIe siècle), la première mention du village émane d'une charte de 847 sous la forme Angledura. L'abbaye Saint-Rémy de Reims possédait alors certains revenus dans cette dépendance du domaine royal de Meerssen, près de Maastricht. Un bon siècle plus tard, la reine de France Gerberge y dispose encore de biens. Un premier château, à Colonster, a pu exister dès le IXe siècle mais Notger l'aurait fait raser.

    Bas Moyen Âge

    Les choses se précisent au début du XIVe siècle. C'est en effet dans une ferme encore existante (rue Ovide Decroly) qu'après de vilaines querelles, les représentants de la cathédrale, de la noblesse et du peuple signèrent la « Paix d'Angleur » le [2]. À la même époque, dans le quartier de Kinkempois, s'élevait un château relevant du prince-évêque (mentionné en 1318). Le chevalier et échevin Raes de Haccourt en est le premier seigneur connu. En 1331, il en cède l'usufruit à son fils Englebert avant que la forteresse ne passe à d'autres familles. L'abbaye Saint-Laurent finira par l'acquérir en 1459.

    Fin de l'Ancien Régime

    Si Saint-Laurent conserva Kinkempois jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, en 1796, la forteresse de Colonster, reconstruite, passa d'abord de la famille des chevaliers des Prez à celle de l'écuyer et Maître de Liège Eustache de Chabat puis, en 1524, Érard de La Marck en hérita. Le château passa ensuite par mariage aux Horion qui le restaureront au XVIIe siècle, époque où ils sont également signalés comme seigneurs d'Angleur (dès 1613). Cette situation perdura jusque 1788.

    Révolution industrielle

    En 1815, à la fin de la période française, Angleur n'était encore qu'un village de 835 habitants. Le percement par les Hollandais du canal de l'Ourthe et surtout l'apparition des fonderies de zinc de la Société anonyme de la Vieille Montagne (fondée en 1837) modifièrent profondément la commune. Ce type d'établissement métallurgique était à l'époque le plus important de toute l'Europe. Le chemin de fer suivit de peu et en moins d'un siècle, la population avait largement décuplé.

    Le Charbonnage d'Angleur exploita par ailleurs la houille du sous-sol pendant tout le XIXe siècle.

    Action de l'ancien Charbonnage d'Angleur.

    XXe siècle

    En 1910, Angleur comptait 10 953 habitants. C'est sur ses hauteurs, dans la nuit du 5 au , sur le plateau du Sart Tilman, qu'eut lieu la première grande bataille de la guerre parmi celles qui se déroulèrent en Belgique. Lors du second conflit mondial, le poète angleurois Arthur Haulot se distingua avec d'autres dans la résistance. Les usines de la Vieille-Montagne et la gare de triage de Kinkempois furent alors très souvent la cible des bombardiers.

    Avant la Deuxième Guerre mondiale, sous l'impulsion de René Jadot et Gaston Brugmans, la commune crée un laboratoire de psycho-pédagogie destiné aux écoles de la commune. Ce laboratoire, sous la direction d'Andréa Jadoulle, une des disciples d'Ovide Decroly, sera célèbre dans le monde entier. Après la guerre et au départ du laboratoire, Andréa Jadoulle et Gaston Brugmans, associés au Bruxellois Jean Boeckx, créeront la branche belge des CEMEA (Centres d'entraînement aux méthodes d'éducation actives) qui participeront durant des décennies à la formation des éducateurs et des enseignants.

    Après guerre, la commune connut un long déclin industriel parallèlement au développement, sur son territoire, de l'Université de Liège. Le bourgmestre Charles Davin, un socialiste, fut le dernier à exercer un mandat à Angleur avant la fusion de 1977.

    Au Sart-Tilman se situe depuis 1971 le Liège Science Park.

    Patrimoine classé

    Transports

    Trains

    Angleur dispose d'une gare connectée aux lignes 37 et 43. La gare de triage de Kinkempois, connectée entre autres à la ligne 125A et anciennement ouverte au service voyageur, se trouve aussi sur le territoir d'Angleur.

    La localité disposait d'autres haltes sur la ligne 43 : Streupas (rue de Streupas), Sauheid (rue de Tilff) et Colonster (rue d'Angleur), ainsi que Renory (rue de Renory, entre le viaduc et le port) sur la ligne 125A. Elles furent toutes supprimées dans les années 80[3],[4],[5].

    Personnalités liées à Angleur

    Bourgmestres

    • 1793-1807 : Mathieu Collinet
    • 1807-1808 : Jean-Hubert Laurent
    • 1808-1814 : Ferdinand Desoer (nl) (Période française : porte donc le titre de "Maire")
    • 1814-1817 : Gabriel Cajot
    • 1817-1823 : Philippe-Lambert Derpent
    • 1823-1828 : H. Warnant
    • 1828-1848 : Mathieu Detombay
    • 1848-1854 : Victor Fabri
    • 1854-1860 : Thomas-Joseph Defrere
    • 1861-1866 : Charles Dubois
    • 1867-1891 : Zacharie Gillieaux
    • 1891-1903 : Joseph Marcotty
    • 1904-1908 : Alexandre Delhaise
    • 1908-1921 : Joseph-Antoine Marcotty (fils du précédent)
    • 1921-1938 : Henri Piedboeuf (premier bourgmestre socialiste de la commune)
    • 1939-1941 : René Jadot
    • 1944-1959 : Jacques-Joseph Nyssen
    • 1959-1964 : Léonard Franssens
    • 1964-1977 : Charles Davin (dernier bourgmestre avant la fusion des communes)

    Notes et références

    1. Jean Germain, Guide des gentilés : les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté française, (lire en ligne), p. 53.
    2. « Luttes entre les Grands et les Petits - Principauté de Liège au Moyen âge », sur http://www.histoire-des-belges.be (consulté le )
    3. Wim Deridder, « 43 Angleur - Marloie 43 », sur Chemins de fer belges (consulté le ).
    4. Wim Deridder, « 125A Flémalle-Haute - Angleur 125A », sur Chemins de fer belges (consulté le ).
    5. Guy Demeulder, « Le point d'arrêt de Sauheid », sur Les gares belges d'autrefois (consulté le ).

    Voir aussi

    Bibliographie

    Articles connexes

    • Portail de Liège
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