Gaston Méry
Gaston Méry, né en 1866 et mort en 1909, est un essayiste, pamphlétaire et journaliste français d'extrême droite.Antisémite et antiméridionaliste, disciple d'Édouard Drumont[1], Gaston Méry est le rédacteur en chef du journal antisémite La Libre Parole[2]. Il popularise l'usage du terme « racisme » dans son roman Jean Révolte.
Ne doit pas être confondu avec Gaston Méry (explorateur).
Conseiller municipal de Paris |
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(à 43 ans) Paris |
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Biographie
Né à Sens, le 20 avril 1886[3], d'Amédée Méry, marchand mercier, il y fait des études classiques au collège de Sens. Après son service militaire, il retarde ses études de droit, à cause de la ruine de ses parents[4]. Tout en occupant les fonctions de maître-répétiteur à l'école Monge à Paris, il suit les cours de la Faculté de Droit, où il est reçu licencié en 1889. Il travaille ensuite pour l'Assistance publique avant de démissionner le 20 avril 1892, ayant été nommé rédacteur à la Libre Parole, le jour-même de sa fondation par Édouard Drumont.
Comme journaliste, son œuvre est polémique et lui vaut plusieurs poursuites judiciaires et duels, en particulier avec Laffon. Dans La Libre Parole, il prend la défense de Jean-Baptiste Bidegain, attaqué médiatiquement durant l'Affaire des fiches. Sa revue, L'Écho du Merveilleux, fondée en 1897, cherche à recueillir des faits qui auraient permis d'asseoir le spiritisme et le surnaturel sur une base rationnelle. Elle cherche aussi très souvent à prouver par des faits la vérité des dogmes catholiques et consacre, par exemple, plusieurs numéros à authentifier les apparitions mariales de Marie Martel à Tilly-sur-Seulles[5].
En 1900, il est élu sur un programme antisémite, comme représentant du faubourg Montmartre, au Conseil municipal de Paris, où il siègera jusqu'en 1909.
Gaston Méry est mort le 15 juillet 1909, après avoir souffert d'une phlébite fatale pendant trois mois[6].
Théoricien du « racisme »
Dans son roman Jean Révolte, paru en 1892, Méry développe une certaine idée de ce qu'il nomme le « racisme », à l'époque un néologisme. Dans leur conception fantasmée de la race, les antisémites français posaient alors la question leur propre identité raciale. Méry y répond en revendiquant une appartenance à une soi-disant « race celtique » et, de fait s'opposera, aux méridionaux qu'il identifie à une « race latine[7] ». C'est donc la volonté de renouer avec les racines de cette « race celtique » que Méry appelle le « racisme ».
Cette vision inspirera d'autres dérives racistes, dont celles de Maurice Barrès et Serge Sculfort de Beaurepas.
Œuvres
- L'École où l'on s'amuse, Paris, Albert Savine, 1890.
- Jean Révolte, roman de lutte, Paris, E. Dentu, 1892.
- La Voyante de la rue de Paradis et les apparitions de Tilly-sur-Seulles, Paris, E. Dentu, 1896.
- La Voyante et les maisons hantées, Paris, E. Dentu, 1896.
- La Voyante et ses détracteurs : Nouveaux prodiges dans le Calvados, Paris, E. Dentu, 1896.
- Les Mémoires de Vacher, le tueur de bergères, Librairie des publications populaires, 1897-1898.
- Loubet-la-Honte, I: Son caractère, ses débuts, sa fortune, Paris, Librairie antisémite, 1899.
- Loubet-la-Honte, II: Les conventions scélérates, le Panama, Dreyfus, Paris, Librairie antisémite, 1900.
- Un complot maçonnique: La Vérité sur Diana Vaughan, Paris, Blériot.
Préface
Bon de Novaye, Ce qui va nous arriver: Guerre et révolution d'après 45 prophéties anciennes et modernes, préface de Gaston Méry, Paris, Chamuel, 1896, p. 155.
Bibliographie
- Ferdinand Gombault, Les Apparitions de Tilly-sur-Seulles, étude scientifique et théologique, réponse à M. Gaston Méry, Blois, R. Contant, [1896].
- Grégoire Kauffmann, Édouard Drumont, Paris, Perrin, , 562 p. (ISBN 978-2-262-02399-7, présentation en ligne).
Notes et références
- « La Haine du Midi ».
- Jean-Marie Seillan, « Nord contre Sud. Visages de l'antiméridionalisme dans la littérature française de la fin du XIXe siècle », dans Loxias, Loxias 1, mis en ligne le 15 décembre 2003.
- Archives départementales de l'Yonne, « Sens : NMD ( 1866-1866 ) - 5 Mi 889/ 1 » (consulté le )
- Dictionnaire national des contemporains, vol. 2, Paris, Office Général d'édition, 1899-1919 (lire en ligne), « MERY (Gaston) », p. 346-347
- Francis Bertin, « Prophétisme et politique », dans Politica Hermetica, n° 8, p. 54.
- « Mort de Gaston Méry », La Libre Parole, (lire en ligne)
- « Le "racisme" », La Presse, (lire en ligne)
Liens externes
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