Gaston Palewski
Gaston Palewski, né le à Paris 9e (Île-de-France) et mort le au château du Marais au Val-Saint-Germain (Essonne), est un diplomate et homme politique français, issu d'une famille d'origine polonaise.
Gaston Palewski | |
Gaston Palewski en 1964. | |
Fonctions | |
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Président du Conseil constitutionnel français | |
– (9 ans) |
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Prédécesseur | Léon Noël |
Successeur | Roger Frey |
Ministre d'État, chargé de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales | |
– (2 ans, 10 mois et 9 jours) |
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Président | Charles de Gaulle |
Gouvernement | Pompidou I et II |
Ambassadeur de France en Italie | |
– | |
Prédécesseur | Jacques Fouques-Duparc |
Successeur | Armand Bérard |
Député français | |
– | |
Groupe politique | RPF |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paris |
Date de décès | |
Lieu de décès | Le Val-Saint-Germain |
Conjoint | Helen-Violette de Talleyrand-Périgord |
Entourage | Jean-Paul Palewski (frère) |
Résidence | Seine |
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Président du Conseil Constitutionnel | |
Après avoir été député de 1951 à 1955, il est nommé ambassadeur de France en Italie. Il est ministre d'État de 1962 à 1965 et président du Conseil constitutionnel de 1965 à 1974.
Biographie
Jeunesse et études
Gaston Palewski est le fils de Maurice Palewski, ingénieur de l’École centrale Paris[1], et de Rose Diamant-Berger (1869-1954). Il est le frère du député Jean-Paul Palewski.
Il fait ses études au lycée Michelet à Vanves, puis au lycée Henri-IV à Paris[2]. Une fois son baccalauréat obtenu, il s'inscrit à l'université de Paris, où il obtient une licence de lettres, spécialité anglais, en 1921. Il est admis à l'École libre des sciences politiques cette même année, et y étudie jusqu'en 1923, au sein de la section Finances privées[3]. Il est ensuite admis à l'École du Louvre et à l'université d'Oxford en tant que research student[3].
Parcours professionnel
Attaché politique au cabinet du maréchal Lyautey à Rabat (1924-1925), en 1928 il rencontre son « second grand homme » après Lyautey, Paul Reynaud, alors ministre des Finances, dont il devient de 1930 à 1931, le chef de cabinet après avoir été au Bulletin économique et financier et expert à plusieurs reprises à la Société des Nations, déjà aux côtés de Reynaud.
De 1931 à 1933 il est chargé de mission, toujours auprès de Reynaud alors ministre des Colonies, qui, en 1934, lui présente le futur général de Gaulle, « le troisième grand homme » de sa vie, qu'il ne quitte plus à partir de 1940. Il soutient l'idée nouvelle de celui-ci de créer les corps autonomes de blindés dans l'armée ; il travaille alors près de Reynaud au ministère de la Justice, puis au ministère des Finances dont il dirige le cabinet de 1938 à 1939. Il fut attaché à la délégation française à la Conférence du désarmement à Genève.
Seconde Guerre mondiale
À la veille de la défaite française de 1940, il quitte le cabinet de Reynaud et se fait affecter dans l'Armée de l'air comme volontaire à la 34e escadre de bombardement de nuit (il est cité à l'ordre de l'Armée de l'air[réf. souhaitée], la nuit de Sedan[pas clair]) au Maroc. Il effectue de nombreux vols militaires et rejoint Charles de Gaulle à Londres dès 1940.
Il s'engage en août 1940 dans les Forces françaises libres avant d'être nommé par de Gaulle, premier Directeur des affaires politiques de la France libre à Londres chargé des territoires non libérés, préparant et mettant en œuvre le retour à une administration purement française (et parisienne) dans les territoires qui se libèrent peu à peu.
Entre 1941 et 1942, il participe à la campagne d’Éthiopie. De septembre 1942 à janvier 1946, de Gaulle, président du Comité français de libération nationale, lui confie la direction de son cabinet à Londres puis à Alger lorsque le général devient président du Gouvernement provisoire de la République française et enfin à Paris.
Carrière politique
Après la guerre il refuse tout poste pour rester auprès du général de Gaulle ; il participe avec lui, en 1947 à la création du mouvement Rassemblement du Peuple Français, le RPF, dont il devient membre du Conseil de direction. Il y est proche du gaulliste Christian Fouchet dont la sœur aînée Anne-Marie Fouchet a épousé son frère Jean-Paul Palewski.
En il est élu député de la Seine (6e circonscription) en tête de la liste du RPF. Vice-président du groupe parlementaire RPF, il fait partie des commissions des Affaires étrangères et du Suffrage universel. Le , il est élu vice-président de l'Assemblée nationale; réélu en 1953, 1954 et 1955, il conduit la délégation parlementaire française en Turquie et prononce un discours devant le Parlement turc à Ankara.
Le Palewski accepte d'entrer dans le gouvernement d'Edgar Faure, chargé des affaires atomiques, des affaires sahariennes et de la coordination de la Défense, à partir du .
Il est promoteur du second plan atomique, mais il démissionne avec tous les ministres gaullistes le pour protester contre la politique marocaine qui mène à l'indépendance. Le , à nouveau candidat aux élections législatives dans la Seine, il est battu. En , c'est à la demande du général de Gaulle, qu'il est nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire à Rome.
Le , ministre plénipotentiaire, il est promu le à la hors classe, il en profite pour restaurer le palais Farnèse, s'intéressant par ailleurs à la restauration de Venise et de Florence. Du au , il est à nouveau au gouvernement, ministre d’État chargé de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales dans le gouvernement de Georges Pompidou.
Il est le premier à occuper ce poste[4]. C'est à ce titre qu'il assiste le , à l'accident nucléaire de Béryl à In Ekker dans le sud de l'Algérie. L'explosion liée à cet essai nucléaire raté contamine alors une bonne partie des personnes présentes. Gaston Palewski, atteint d'une leucémie qui finit par l'emporter, prétend toujours que cette irradiation fut la cause directe de sa maladie[5].
Il développe la coopération internationale. Il négocie alors avec l'URSS l'acceptation du procédé français de télévision et, avec l'Espagne, la construction d'une centrale nucléaire. Il organise la collaboration entre l'industrie et la recherche et crée la base spatiale de Kourou en Guyane. Du au , il succède à Léon Noël comme président du Conseil constitutionnel, nommé pour neuf ans par le Président de la République, le général de Gaulle.
Sous sa présidence, le Conseil constitutionnel rend, le , une décision relative à la liberté d'association. Cette décision est qualifiée d’historique car faisant naître un bloc de constitutionnalité et élargissant ainsi le périmètre de contrôle du Conseil[6].
Fin de carrière
Le , en tant qu'amateur d'art, collectionneur averti, animateur de la restauration de Florence, vice-président du conseil artistique des Musées nationaux et président du Comité français pour la sauvegarde de Venise, il est élu membre libre de l'Institut, de l'Académie des Beaux-Arts, au fauteuil de Jacques Jaujard. En 1975, il est candidat malheureux à l'Académie française.
À partir de 1971, déjà vice-président de l’Institut Charles-de-Gaulle depuis sa fondation, il en devient président, succédant à André Malraux qui en fut le premier président.
En 1974, il est administrateur de la société CIT-Alcatel, il est également directeur puis président d'honneur de la Revue des deux Mondes et de Connaissance des arts. En 1978 il siège au jury du Grand Prix national des Arts ; en il est membre fondateur de l'Association française d'échanges et de liaisons.
Il aménage un musée dans les communs de la splendide demeure de sa femme, le château du Marais, dans l'Essonne. En 1983-1984, le château fait l'objet d'une procédure de redressement par les services fiscaux. La valeur imposable du bien, monument historique, a été en effet considérablement minorée dans la déclaration d'impôt sur les grandes fortunes (IGF). Gaston Palewski intervient alors auprès du président François Mitterrand et obtient que ce type de bien soit à l'avenir exonéré d'IGF[réf. nécessaire].
Vie privée
De 1945 à la fin des années 1960 il avait été l'amant de la romancière anglaise Nancy Mitford (1904-1973) qui, pour se rapprocher de lui, s'était installée 7, rue Monsieur, à Paris, puis en 1969 à Versailles. Il avait refusé de l'épouser, « sous prétexte qu'une femme divorcée entacherait sa réputation ». Il l'abandonna pour épouser, en , le jour de son soixante-huitième anniversaire, son autre maîtresse Helen-Violette de Talleyrand-Périgord (1915-2003), fille d'Hélie, duc de Talleyrand et prince de Sagan (1859-1937), et de la princesse, née Anna Gould (1875-1961), après que celle-ci eut divorcé de son époux, le comte James de Pourtalès[7].
Le , il meurt des suites d'un malaise cardiaque au château du Marais.
Il repose au cimetière de Passy dans la crypte funéraire de la famille de sa femme.
Ouvrages
- L’Europe dans ses rapports avec l'ONU et les autres organismes internationaux, Nancy 1952
- L’Atome, notre destin, Paris 1955
- Hier et aujourd'hui : 1974, Paris 1975.
- Le Miroir de Talleyrand (1976)
- Mémoires d'action 1924-1974, présenté par Éric Roussel., Paris, Plon, 1988
Décorations
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Compagnon de la Libération ()
- Croix de guerre 1939-1945 2 citations
- Croix du combattant volontaire de la guerre de 1939-1945
- Médaille coloniale avec agrafe « Éthiopie »
- Grand-croix de l'ordre de la Couronne
- Croix de guerre
- Ordre du Mérite militaire chérifien
- Grand-croix de l’Étoile d’Éthiopie
- Chevalier grand-croix de l'ordre du Mérite
Distinctions
- Grande médaille d'argent de l'Aéro-Club de France en 1931
Voir aussi
Bibliographie
Sources primaires :
- Les papiers personnels de Gaston Palewski sont conservés aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 547AP : Inventaire du fonds.
Monographie :
- Jacques Bernot, Gaston Palewski : Premier baron du gaullisme, François-Xavier de Guibert, 2010 (ISBN 9782755404173)
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
- Notice biographique détaillée et portrait sur le site de l'ordre de la Libération
Notes et références
- Duc de Brissac, La suite des temps: (1939-1958), Grasset, (ISBN 978-2-246-79851-4, lire en ligne)
- (en) Geoffrey Adams, Political Ecumenism: Catholics, Jews, and Protestants in De Gaulle’s Free France, 1940-1945, McGill-Queen's Press - MQUP, (ISBN 978-0-7735-7666-7, lire en ligne)
- Jacques Bernot, Gaston Palewski: Premier baron du gaullisme, Francois-Xavier de Guibert, (ISBN 978-2-7554-1213-0, lire en ligne)
- Voir la liste des ministres français de la Recherche et des Technologies.
- « Les incidences environnementales et sanitaires des essais nucléaires effectués par la France entre 1960 et 1996 et les éléments de comparaison avec les essais des autres puissances nucléaires », sur senat.fr (consulté le )
- https://www.senat.fr/evenement/archives/D20/conseil.html
- (Nelly Kaprièlan, Le Gang Mitford - "Vogue", juin/juillet 2010)… Nancy Mitford mourra en 1973 d'une tumeur cancéreuse au foie
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