Georges Dottin

Henri-Georges Dottin, né le à Liancourt (Oise), d'ascendance irlandaise lointaine[1] et mort le à Rennes, est un linguiste et professeur d'université français, spécialiste de langues, littératures et civilisations celtiques.

Georges Dottin
Biographie
Naissance
Décès
(à 64 ans)
Rennes
Nationalité
Formation
Activités
Enfant
Autres informations
Distinction

Biographie

Origine et famille

Georges Dottin est le fils de Charles Henri Dottin, percepteur, et de Marie Cléophée Mathilde Pourcelle. Ses parents étaient originaires de la Mayenne et s'y établirent après sa naissance[2]. Le , il avait épousé Marie Delaunay[2]. Son fils Paul Dottin (1895-1967) est aussi un linguiste, spécialiste de littérature anglaise, et professeur d'université français à Toulouse.

Etudes

Après des études au lycée de Laval, en Mayenne, puis à la faculté de lettres de Rennes, il achève ses études à Paris, à la Sorbonne et à l'École pratique des hautes études[2]. Il est agrégé de grammaire[3] en 1890 et il soutient une thèse de doctorat ès lettres (philologie) en 1896 à la Sorbonne. Sa thèse concerne Les désinences verbales en R. en sanskrit, en italique et en celtique.

Université de Rennes

Après une première année d'enseignement à la Faculté de Dijon, il devient maître de conférences en 1892, puis professeur de langue et littérature celtiques en 1903, puis professeur de littérature grecque à l'université de Rennes. Il devint le doyen de la Faculté des lettres pendant 17 ans, succédant dans cette fonction à Joseph Loth[4] à partir de 1911[5].

Celtique

Spécialiste des langues et littératures celtiques et de la mythologie celtique, il a consacré sa vie à l'étude de cette civilisation qui le passionnait en publiant un grand nombre d'ouvrages et en collaborant à de nombreuses revues (Revue celtique, Revue d'histoire des religions, Annales de Bretagne, etc.).

Politique

Il fut de ceux qui, avec Victor Basch et Henri Sée, combattirent l'antisémitisme à Rennes et demandèrent la révision du procès Dreyfus. Il est à l'initiative[6] en 1898 de la fondation de la Ligue des droits de l'Homme en Ille-et-Vilaine avec Victor Basch, Jules Aubry et Henri Sée.

Georges Dottin était alors étroitement attaché à la religion catholique et en participant au mouvement dreyfusard, il se séparait de ses coreligionnaires qui, à Rennes, étaient anti-dreyfusards.

Il est le fondateur du Cercle républicain d’enseignement laïque d’Ille-et-Vilaine, 1904-1927. Radical-socaliste, il est conseiller municipal de Rennes de 1908 à 1928, et premier adjoint au maire.

Distinctions

Publications

  • La Croyance à l’immortalité de l’âme chez les anciens Irlandais, Ernest Leroux, Paris, 1886 ;
  • Notes sur le patois de Montjean (Mayenne), Revue des patois gallo-romans Tome 1 (1887) ;
  • Les Désinences verbales en r en sanskrit, en italique et en celtique, Plihon et Hervé, Rennes, 1896 ;
  • Glossaire des parlers du Bas-Maine (département de la Mayenne), Welter, Paris, 1899  ;
  • Glossaire du parler de Pléchâtel (canton de Bain-de-Bretagne|Bain, Ille-et-Vilaine), précédé d'une étude sur les parlers de la Haute-Bretagne et suivi d'un relevé des usages et des traditions de Pléchâtel, Rees, 1901 ;
  • La Religion des Celtes, 1904, (texte sur Wikisource) ;
  • Manuel d'irlandais moyen, Slatkine, Paris, 1913 ;
  • Manuel pour servir à l'étude de l'antiquité celtique, Champion, deuxième édition, Paris, 1915 ;
  • La Langue gauloise : grammaire, textes et glossaire, préface de François Falc'hun, C. Klincksieck, Paris, 1920 ; rééd. Genève, 1985 ;
  • Les Littératures celtiques, Collection Payot, Paris, 1924 ;
  • Bibliographie d'Anatole Le Braz, dans l'ouvrage de Joseph Ollivier, Bibliographie d'Anatole Le Braz, Le Gouaziou, Quimper et Champion, Paris, 1928[8] ;
  • Les Celtes, Minerva, Genève, 1977 ;
  • L'Épopée irlandaise, réédition Terre de Brume, 2006 ;
  • Contes irlandais extraits du "Leabhar Sgeulaigheachta" de Douglas Hyde / traduits en français par Georges Dottin, Oberthur, 1893. Consultable sur la bibliothèque numérique de l'Université Rennes 2.

Hommages

Quatre villes bretonnes ont donné son nom à une rue : Brest, Quimper, Rennes et Vannes[9].

Notes et références

  1. « Annales de Bretagne », sur Gallica
  2. Hervé Baudru, article cité en bibliographie, p. 80.
  3. André Chervel, « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1950 », sur Ressources numériques en histoire de l'éducation (consulté le ).
  4. Appelé au Collège de France.
  5. Glotz, Gustave, « Éloge funèbre de M. Georges Dottin, correspondant de l'Académie  », Comptes-rendus des séances de l'année 1928, Académie des inscriptions et belles-lettres, Année 1928, Volume 72, Numéro 1, pp. 19-22
  6. À la suite d'une demande de son ancien professeur Louis Havet.
  7. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  8. Joseph Ollivier, Catalogue bibliographique de la chanson populaire bretonne sur feuilles volantes (Léon - Tréguier - Cornouaille), Préface de Pierre Le Roux, Introduction de Charles Chassé, Quimper, Librairie Le Gouaziou,
  9. Les noms qui ont fait l'histoire de Bretagne

Voir aussi

Bibliographie

  • Les Cahiers des droits de l'homme, 30 janvier 1928
  • Hervé Baudru, « Georges Dottin (1863-1928) : un combat pour la République », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 104, 1997, n° 2, p. 79-92 (sur son engagement politique).
  • Jean Janvier, Quelques souvenirs, Presses universitaires de Rennes, 2000, 339 p.
  • Joseph Ollivier, Biographie de Georges Dottin - Librairie Le Gouaziou, Quimper. 1928
  • Le roi des saumons

Articles connexes

Liens externes

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