Géo-Fourrier

Georges Fourrier, plus connu sous le pseudonyme de Geo-Fourrier, né le à Lyon et mort le à Quimper, est un peintre, illustrateur et graveur français dont les œuvres s'inspirent de l'art japonais, mais il est particulièrement connu pour ses productions régionales, particulièrement celles inspirées de la Bretagne.

Pour les articles homonymes, voir Fourrier (homonymie).

Georges-Fourrier
Biographie
Naissance

Lyon
Décès
(à 67 ans)
Quimper
Pseudonyme
Geo-Fourrier
Nationalité
Formation
École Nationale des Arts Décoratifs de Paris
Activité
Période d'activité
1919-1950
Conjoint
Charlotte Fourrier
Enfant
Eliane Follic dit "Nanouk"
Autres informations
Maître
Prosper-Alphonse Isaac ; Yoshijiro Urushibara ; Adrien Bruneau ; Théodore Lambert
Distinctions

1921 : médaille d'or de Composition Décorative, médaille d'or d'Art Industriel et médaille d'argent d'Etudes Documentaires à l'Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Paris ; plaquette de bronze de la Société d'Encouragement à l'Art et à l'Industrie, à la suite d'une exposition au Musée Galliéra

1927 : médaille de bronze dans la section gravure au Salon des Artistes français pour "Le sonneur de bombarde", gravure sur bois ; Prix Paquet décerné par la Société coloniale des artistes français, avec bourse de voyage.

1929 : Prix Bernheim de Villiers au Salon de Peinture et de Sculpture ; Officier de l'ordre du Ouissam Alaouite ; récompense pour sa participation à l'expositioon nord-africaine de Casablanca

1930 : Prix de l’Afrique Équatoriale française au Salon de Peinture et de Sculpture

1932 : Chevalier de l’Etoile noire du Bénin

1934 : membre de la Société de Géographie de France ; Palmes d’Officier d’Académie

1935 : Médaille d'Argent au Salon des Artistes Français pour "Le Port de Douardenez, La Cale Ronde", gravure sur bois.

1937 : Médaille d’Or à l’exposition internationale de Paris pour les séries de carte « Normandie » et « Flandres » ; Médaille d’Argent à l’exposition internationale de Paris pour les gravures « Douarnenez » et « le Brûleur de goëmons à N. D. de la Joie ».

1939 : Commandeur de l’ordre du Ouissam Alaouite

Biographie

Geo-Fourrier nait à Lyon, où son père est directeur de la Compagnie d’électricité Edison[1]. La famille déménage ensuite dans le VIIIe arrondissement à Paris près du parc Monceau. Son état de santé se détériore en 1913, l'obligeant à rester alité pendant trois ans, avant une guérison en 1919. Durant sa convalescence, il s’intéresse au dessin et à l’art japonais[2], et entreprend dès 1919 des études artistiques. En 1917, il réalise un dépliant (makemono ou ohiron) intitulé Documents de décoration tirés de l'art Japonais, représentant des objets des collections du Musée Guimet (netsukes, inros, boîtes à thé, plateaux en bois de kiri, tsubas, masques)[1].

En 1920, il est engagé chez le parfumeur Jones comme dessinateur[1], puis intègre en 1921 l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, où il rencontre et se lie d’amitié avec Auguste Mathieu et Auguste Matisse qui lui permettent d'être admis comme membre titulaire de la Société des artistes français le . Il rencontre également Prosper-Alphonse Isaac dont il sera le dernier élève ainsi que le maître japonais Yoshijiro Urushibara[3]. C’est à cette époque qu’il découvre la Bretagne durant des vacances, sans s’y installer dans l’immédiat. En 1922, il est engagé comme dessinateur aux grands magasins du Printemps (on n'en conserve toutefois aucune trace dans les catalogues commerciaux[4]), puis en 1923 chez Gaillard, maître orfèvre, où il reste jusqu'en 1925. Il part ensuite durant les derniers mois de l’année 1927 au Maroc, puis en 1930-1931 en Afrique-Équatoriale française, d’où il rapportera de nombreux dessins et voyages[2],[3].

En 1928, il s’installe à Quimper après avoir épousé sa femme Charlotte à Vézelay. En 1933, il obtient de la Société d'encouragement à l'art et à l'industrie une commande pour un revêtement céramique qui sera commercialisé sous le nom « ARMOR ». Il entre alors en contact avec la Manufacture Henriot de Quimper, faïencier, avec qui il collaborera plusieurs fois.

En janvier 1940, en pleine guerre, il est nommé professeur intérimaire de dessin au Lycée de jeunes filles de Quimper, puis en avril de la même année professeur à l’École normale de Quimper.

En 1942, il expose à la Galerie Saluden ses œuvres en céramique exécutées à la faïencerie de Quimper, comprenant des pièces uniques.

Geo-Fourrier meurt le à Quimper[5].

Œuvres

Artiste complet, il pratique durant sa vie la peinture, la gravure, l'illustration, mais crée également des bijoux, de la céramique[2], des pipes ainsi qu’une grande série de cartes postales[2],[6] dont un grand nombre porte sur la Bretagne[7]. Il est également l'auteur de plusieurs centaines de photographies lors de ses voyages, dont la majorité est conservée au musée du Quai Branly[1],[8].

Ses œuvres sont signées « FG », comme on le retrouve également sur ses ex-libris (on en décompte douze différents)[1]. L'un d'entre eux, celui au masque d'Okame, est présent dans un ouvrage conservé à la Bibliothèque nationale de France.

Plusieurs œuvres de Géo-Fourrier sont actuellement conservées dans des collections publiques, principalement au Musée départemental breton à Quimper comme le Brûleur de Goémon de Notre-Dame de la Joie (gravure sur bois imprimée en couleurs, 27 cm sur 35 cm, 1936)[9] ou Les Costumes de fêtes (gravure sur bois imprimée en couleurs sur fond argenté, 35 cm sur 25 cm, 1938)[10] ; et au musée de Bretagne à Renne[11] comme Kemper 1930 (crayons de couleur sur papier calque, 1930)[12], Catel de St Gwenole (monotype sur papier, 1941)[13], Dinam de Keranreun Pont-Aven (impression photomécanique en couleurs sur papier cartonné)[14], Kemper (crayon noir, pastel, plume et collage sur papier)[15] et Rumengol 1930 (pastel, crayon de couleur, plume et mine graphite sur papier calque)[16].

Une majorité de ses œuvres se trouve dans des collections privées et connue par le biais de nombreuses expositions, dont la plus récente à la bibliothèque Forney sous le commissariat d'André Soubigou, lui-même collectionneur[1].

On peut également citer la création de plusieurs séries de cartes postales[17] et l'illustration de plusieurs ouvrages[3], tels :

  • Charles le Goffic, Le Crucifié de Keralies, Saint-Brieuc, O.L. Aubert, 1927.
  • Claude Farrère, Les Hommes nouveaux, Paris, Horizon de France, 1928.
  • Camille Vallaux et Henri Waquet, Visages de la Bretagne, en collaboration avec Mathurin Méheut, Paris, Horizons de France, 1941-1945.
  • Julien Guillemard, L'Oiseau Noir, nouvelle publiée dans la Revue Maritime entre mai et août 1928.
  • André Lichtenberger, "Amrou, frère des aigles", édité en 1930 dans la revue Les Enfants de France.

Sont également conservés des projets d'illustrations de plusieurs ouvrages d'auteurs chers à Geo-Fourrier[1], comme :

  • Jean Richepin, La Mer.
  • Jules Michelet, La Mer.
  • Ernest Psichari, Le Voyage du Centurion.
  • Pierre Loti, Japoneries d'Automnes, La troisième Jeunesse de Madame Prune, Les désenchantées et Aziyadé.
  • Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, Chantecler, L'Aiglon.
  • Henri Lavedan, Le marquis de Priola.
  • Paul Géraldy, Toi et Moi.
  • Gabriel Vicaire, Au Pays des Ajoncs (projet d'édition abandonné par Octave-Louis Aubert, mais édité en 2005 par les éditions ASIA, avec les illustrations de Geo-Fourrier reproduites au pochoir par l'Atelier de Coloris à la Main à Ploubazlanec[1]).
  • Anatole Le Braz, Gardien du feu (l'ouvrage venait d'être édité chez Mornay en 1923 avec des dessins de Mathurin Méheut)[1].

Publications

Géo-Fourrier, après son voyage en Afrique-Équatoriale française, écrit plusieurs articles publiés dans les revues Art et Décoration ou La Nature, entre 1932 et 1934[1] :

  • « Les bourmas du Bahr-Sara », Art et Décoration, mai 1932, p. 157-160.
  • « Civilisations agonisantes du Tchad, I. les Mousgou », La Nature, décembre 1933.
  • « Civilisations agonisantes du Tchad, II. Les Moundang du Maïo Kebbi », La Nature, décembre 1934.
  • « Les Borroro pasteurs nomades du Tchad », La Nature, février 1934, p. 106-110.
  • « L'architecture et les arts indigènes en Afrique équatoriale française », La Nature, août 1934.
  • « Sur le Bahr Sara, II. Maïssala », La Géographie, mars 1937, p. 138-146, 3 figs[18].
Ex-libris de Geo-Fourrier dans l'ouvrage de William Nicholson, 1899, An Alphabet, Editeur William Heinemann, Londres. Conservé à la Bibliothèque nationale de France, au département des Estampes et de la photographie (4-KB-26(A)).

Expositions

De son vivant, Geo-Fourrier a été exposé au Musée d'Ethnographie du Trocadéro (aujourd'hui le Musée de l'Homme) entre le 4 mars et le 26 mars 1933, sur ses "Œuvres d'Afrique équatoriale française. Oubangui-Chari et Tchad"[1].

Notes et références

  1. « Géo-Fourrier, voyageur et maître des arts décoratifs Une exposition de la bibliothèque Forney, spécialisée dans les arts décoratifs et les métiers d'art Du mardi 22 mars au samedi 16 juillet 2022 », sur https://www.paris.fr/evenements/, mise à jour le 08/02/2022 (consulté le )
  2. Grand écart et Impr. Compagnons du sagittaire), Géo-Fourrier, peintre voyageur : [exposition, Saint-Briac-sur-Mer, 13 août-6 septembre 2009], A. Soubigou, (ISBN 978-2-918202-03-5 et 2-918202-03-7, OCLC 762612367, lire en ligne).
  3. André, ... Soubigou, Trégastel et Impr. Compagnons du Sagittaire), Géo-Fourrier à Trégastel : [exposition, Trégastel, Aquarium marin de Trégastel, 6 juillet-4 septembre 2008], Éd. ASIA, (ISBN 2-9523862-5-0 et 978-2-9523862-5-8, OCLC 470735955, lire en ligne).
  4. « Accueil », sur bibliotheques.paris.fr (consulté le ).
  5. Voir la mention marginale du registre d'état civil des naissances de 1898 à Lyon, 3e arrondissement, 2e volume, page 72/105, acte 945.
  6. Impr. les Compagnons du sagittaire), Les cartes et les estampes de Geo-Fourrier, Normandie, Flandre-Artois, Alsace, et de Raoul Brygoo, "Les soleils du Boulonnais", Côte d'Opale., Éditions ASIA, dl 2015 (ISBN 978-2-918202-23-3 et 2-918202-23-1, OCLC 933773779, lire en ligne).
  7. Impr. les Compagnons du sagittaire), Les cartes et les estampes bretonnes de Géo-Fourrier, Éd. ASIA, dl 2009 (ISBN 978-2-918202-05-9 et 2-918202-05-3, OCLC 758906949, lire en ligne).
  8. « Fourrier, Georges dit Geo-Fourrier (1898-1966) », sur FranceArchives (consulté le ).
  9. « Notre-Dame de la Joie (Le brûleur de goémon) », sur http://musee-breton.finistere.fr.
  10. « Les Costumes de Fête - Estampe en couleur », sur http://musee-breton.finistere.fr.
  11. « Collection Géo-Fourrier au musée de Bretagne », sur http://www.collections.musee-bretagne.fr.
  12. « Kemper 1930 », sur http://www.collections.musee-bretagne.fr.
  13. « Catel de St Gwenole », sur http://www.collections.musee-bretagne.fr/.
  14. « Dinam de Keranreun Pont-Aven ».
  15. « Kemper ».
  16. « Rumengol. ».
  17. Géo-Fourrier, « Cartes postales de Géo-Fourrier », sur www.Bretania.bzh.
  18. Géo-Fourrier, Sur le Bahr Sara : II. Maïssala, (lire en ligne).
  19. « Le musée de Pont-Aven s'ouvre à Géo-Fourrier », sur https://www.letelegramme.fr, .
  20. Geo-Fourrier et Musée de Pont-Aven, Géo-Fourrier 1898-1966 : [exposition du 6 octobre 2001 au 2 janvier 2002, Musée de Pont-Aven]., Musée de Pont-Aven, (ISBN 2-910128-25-3 et 978-2-910128-25-8, OCLC 491253746, lire en ligne)
  21. « Expo Géo-Fourrier au musée bigouden (2003) », sur https://www.letelegramme.fr, .
  22. « Géo-Fourrier: Carnet de Voyage. La Médiathèque Florian de Rambouillet (2006) », sur https://www.ramboliweb.com
  23. Stéphane Pomier et André Soubigou, Geo-Fourrier chantre du pays Bigouden : [exposition, Plonéour-Lanvers, salle Jules-Ferry, 10 juillet-22 août 2010]n, Paris, ASIA, , 40 p. (ISBN 978-2-918202-08-0)
  24. Ouest France, « Perros-Guirec. Géo-Fourrier s'expose au musée Ar Skol » , sur Ouest France, (consulté le )
  25. « GEO-FOURRIER, entre Japon et Bretagne », sur Le Carton Voyageur, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs & graveurs de tous les temps et de tous les pays, 1924.
  • Louis Le Guennec, « Fourrier Géo- Exposition à Quimper », La Bretagne touristique 72, 1928, p. 64.
  • Marcus Osterwalder (dir.), Dictionnaire des illustrateurs (1905-1965), Ides et Calendes, 2001, p. 623.
  • Geo-Fourrier, catalogue de l'exposition de Pont-L'Abbé, 2003, Editions ASIA, Paris
  • Philippe Le Stum, Impressions bretonnes. La gravure sur bois en Bretagne (1850-1950), 2005, catalogue d'exposition, Musée départemental breton et Éditions Palantines, Quimper.
  • Geo-Fourrier, carnets de voyages, catalogue de l'exposition à la médiathèque de Rambouillet, 2005, Editions ASIA, Paris.
  • Geo-Fourrier, peintre voyageur, catalogue de l'exposition à Saint Briac, 2006, Editions ASIA, Paris (ISBN 978-2-918202-03-5)
  • Geo-Fourrier en pays Bigouden, catalogue de l'exposition à Penmarc'h, 2007, Editions ASIA, Paris.
  • Geo-Fourrier à Trégastel, catalogue de l'exposition, 2008, Editions ASIA, Paris (ISBN 2-9523862-5-0).
  • Geo-Fourrier à Douarnenez, catalogue de l'exposition à Douarnenez, 2008, Editions ASIA, Paris.
  • Les Cartes Bretonnes de Geo-Fourrier, 2009, Editions ASIA, Paris.
  • Carnet de dessins de Geo-Fourrier dans le Trégor en 1926, 2010, Editions ASIA, Paris.
  • Edition Bretonne, Octave Louise Aubert, Geo-Fourrier, Louis Garin, Exposition au Musée de l'imprimerie à Nantes, 2010, Editions ASIA, Paris.
  • Geo-Fourrier à Plonéour, catalogue de l'exposition de Plonéour, 2010, Editions ASIA, Paris.
  • Connivences Artistiques. Geo-Fourrier. MHAD, catalogue de l'exposition à Pénestin, 2011, Editions ASIA, Paris.
  • Les cartes et les estampes de Géo-Fourrier et de Pablo Tillac : les Pyrénées : Ariège-Couserans, Béarn, Bigorre, Pays basque, Editions ASIA, Paris, 2011 (ISBN 978-2-918202-12-7).
  • Les Cartes et estampes bretonnes de Geo-Fourrier, 2015, Éditions ASIA, Paris (ISBN 978-2-918202-23-3).
  • Philippe le Stum, La gravure sur Bois en Bretagne (1850-2000), Éditions Coop-Breizh, 2018 (ISBN 9782843468216).
  • Geo-Fourrier. Voyageur et Maître des Arts Décoratifs, catalogue de l'exposition à la bibliothèque Forney, 2022, Editions ASIA, Paris (ISBN 9-782918-202363).

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