Gia Carangi

Gia Carangi, née le à Philadelphie où elle est morte le , est un mannequin américain de la fin des années 1970 au début des années 1980. Carangi, qui était d'origine italienne, galloise et irlandaise, est régulièrement considérée comme la première Top model[1],[2] bien que ce titre soit également attribué à Janice Dickinson[3] et Dorian Leigh[4].

Gia Carangi
Naissance
Philadelphie
Nationalité Américaine
Décès
Philadelphie
Physique
Cheveux Bruns
Yeux Marrons
Taille 1.73 (5 ft 6)
Mensurations (EU) 86.5-61-89
Poids 54
Pointure 39
Carrière
Période active 1978-1983 principalement
Agence Wilhelmina Models

La célèbre modèle Cindy Crawford, qui s’afficha ensuite à la une de nombreux magazines de mode contemporains à Gia, a été surnommée Baby Gia de par sa ressemblance[5]. Gia était aussi la première à présenter des poses, expressions faciales et gestes inhabituels. Elle est créditée par beaucoup de connaisseurs de la mode d'être à l’origine d’un nouveau style, repris ensuite très largement dans le milieu.

Carangi fit la couverture de nombreux magazines de mode comme Vogue, le  ; Vogue Paris,  ; American Vogue,  ; Vogue Paris, ; Vogue Italia,  ; ainsi que de nombreux numéros de Cosmopolitan entre 1979 et 1982.

Après être devenue dépendante à la drogue, sa carrière de mannequin déclina rapidement. Elle devint plus tard infectée par le SIDA et mourut de cette maladie à Philadelphie à l’âge de 26 ans. Sa mort ne fut pas très médiatisée et peu de gens de l'industrie de la mode furent au courant. Carangi est connue pour être l'une des premières femmes célèbres à mourir de cette maladie[1].

Ascension

Carangi, qui était connue dans le monde de la mode par son prénom Gia, a vécu une enfance difficile. Ses parents se disputaient souvent et elle manqua d'attention. Carangi alla de Philadelphie à New York à l'âge de dix-sept ans, et se fit rapidement une place dans la mode. Elle était le mannequin préféré de beaucoup d'éminents photographes de mode, comme Francesco Scavullo[6], Arthur Elgort, Richard Avedon, Chris von Wangenheim, mais surtout Helmut Newton dont c'est le modèle favori[7]. Ce dernier signe une photographie célèbre de Gia face à une femme, toutes deux habillées par Saint Laurent, allumant une cigarette debout dans un couloir. Photo ambigüe où la seconde femme est vêtue du classique Smoking d'inspiration masculine[8]. Son orientation sexuelle est contestée : tandis que certains pensent qu'elle était complètement lesbienne, d'autres pensent plutôt qu'elle connut de nombreuses relations avec des hommes et la considèrent comme bisexuelle[1]. À la fin de l'année 1978, Carangi était déjà un mannequin bien connu.

En , Carangi eut pour sa première grande séance de pose photo avec le photographe de mode Chris von Wangenheim. Ce dernier la fit poser nue derrière un grillage en fer, avec Sandy Linter comme assistante maquilleuse. Carangi s'enticha immédiatement de Linter et commença à la poursuivre, bien que leur relation ne soit jamais devenue stable[9].

Gia Carangi était une habituée des clubs Studio 54 et du Mudd Club[10]. Elle y prit régulièrement de la cocaïne et plus tard elle commença à développer une addiction à l'héroïne[7],[11].

Chute

Le , l’agent de Carangi, Wilhelmina Cooper, meurt d’un cancer. Désabusée, Gia Carangi abuse de drogues et s’enfonce davantage dans sa dépendance[12]. Scavullo annula une séance photo aux Caraïbes car la mannequin fit une crise faute de trouver sa drogue. Sa dépendance rendait des séances photos difficiles. On aperçoit sur une de ses photos présentes dans le magazine Vogue, des traces dans son bras des piqûres qui lui servaient à se droguer et cela même après le passage au maquillage[13]. Elle signa un contrat avec l'agence d'Eileen Ford qui fut rapidement annulé.

En 1981, Carangi suivit un programme de désintoxication de 21 jours et commença à avoir une relation avec une étudiante dénommée Elyssa Golden. Elle rechuta et recommença une cure de désintoxication. Elle se découragea et replongea une seconde fois lorsqu’elle apprit que son ami, le photographe Chris von Wangenheim, venait de périr dans un accident de voiture. En automne 1981, elle n’était même plus l’ombre du modèle qu’elle avait été. Cependant, elle souhaita embrasser à nouveau une carrière dans la mode. Elle prit contact avec Monique Pillard qui était par exemple responsable de la carrière de la modèle Janice Dickinson. Cette dernière hésita à la faire signer. Plus personne ne voulait d’elle. Elle se retourna vers Scavullo qui lui offrit de poser pour la couverture du magazine Cosmopolitan. Il s’agira de sa dernière couverture. Au printemps 1983, sa carrière était définitivement terminée après qu'elle s'était fait arrêter en Afrique en possession de drogues. Sous la pression de sa famille, elle recommença une cure de désintoxication au Eagleville Hospital. Elle termina le programme après six mois et retourna dans sa ville de Philadelphie. Elle suivit des cours de photographie et de cinématographie. Après trois mois, elle abandonna et partit dans la ville d’Atlantic City dans le New Jersey. Elle y reprit des drogues et fut violée. Elle attrapa ensuite une pneumonie et fut soignée à l’hôpital de Norristown en Pennsylvanie.

Les médecins diagnostiquèrent que Carangi était contaminée par le virus du SIDA, une maladie apparue à cette époque. Sa santé se dégrada et elle fut transférée à l’hôpital de Philadelphie Hahnemann University Hospital. Elle mourut le à l’âge de 26 ans[14].

Ses funérailles se tinrent le sans la moindre présence de représentants du monde de la mode. Scavullo envoya plusieurs semaines plus tard une carte de condoléances lorsqu’il apprit la nouvelle[15].

Dans la culture

Une biographie de Carangi par Stephen Fried intitulée Thing of Beauty fut publiée en 1993. Un film biographique intitulé Femme de rêve sortit en 1998. Angelina Jolie interprète le rôle principal et en obtient ensuite un Golden Globe.

En 1996, l’actrice et écrivaine Zoë Tamerlis, elle aussi touchée par l’héroïne dont elle décéda en 1999, reçut un contrat pour écrire un film basé sur la vie de Carangi. Cette version biographique ne fut jamais produite. Néanmoins, après le décès de Tamerlis, des parties de l’œuvre furent reprises en 2003 dans un documentaire intitulé The Self-Destruction of Gia L’Auto-Destruction de Gia »).

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. (en) Paul Vallely, « Gia: The tragic tale of the world's first supermodel », The Independent, (consulté le )
  2. (en) Carolin Louise, « Gia - the tragedy of a lesbian supermodel », Diva (magazine) (consulté le )
  3. (en)Weller Krysten, « No Lifeguard on Duty: The Accidental Life of the World's First Supermodel », The Michigan Times, (consulté le )
  4. (en) Michael Gross, Model : The Ugly Business of Beautiful Women, New York, HarperCollins, , 1re éd., 538 p. (ISBN 978-0-06-054163-7, lire en ligne)
  5. (en) « Biography for Cindy Crawford (I) », IMDB (consulté le )
  6. (en) Rapp Linda, « Scavullo, Francesco (1929-2004) », glbtq, (consulté le )
  7. (en) Design Museum et Paula Reed, Fifty fashon looks that changed the 1980s, Londres, Conran Octopus, coll. « Fifty Fashion Looks », , 107 p. (ISBN 978-1-84091-626-3, présentation en ligne), « Cover queens », p. 36
  8. (en) Harold Koda, Kohle Yohannan et Metropolitan Museum of Art, The Model as Muse : Embodying Fashion, New York, Yale University Press, , 223 p. (ISBN 978-1-58839-313-5, lire en ligne), p. 122 à 123
  9. (en) Malinda Lo, « Back in the Day: Out on the Catwalk », AfterEllen, (consulté le )
  10. (en) « Gia Marie Carangi », (consulté le )
  11. (en) « Gia Carangi: A Biography » (consulté le )
  12. (en) Stephen Fried, Thing of Beauty : The Tragedy of Supermodel Gia, New York, Pocket Books, , 432 p., poche (ISBN 978-0-671-70105-5, LCCN 92024800, lire en ligne), p. 232, 234
  13. (en) Griselda Pollock et Bal, Mieke, Conceptual Odysseys : Passages to Cultural Analysis, Londres, I.B.Tauris, , 245 p., poche (ISBN 978-1-84511-523-4), p. 97
  14. (en) Stephen Fried, Thing of Beauty : The Tragedy of Supermodel Gia, New York, Pocket Books, , 432 p., poche (ISBN 978-0-671-70105-5, LCCN 92024800, lire en ligne), p. 387
  15. (en) Stephen Fried, Thing of Beauty : The Tragedy of Supermodel Gia, New York, Pocket Books, , 432 p., poche (ISBN 978-0-671-70105-5, LCCN 92024800, lire en ligne), p. 389, 390
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