Giovanni III Crispo

Les Crispi étaient probablement originaires de Vérone. Francesco I^er Crispo, le fondateur de la dynastie était seigneur de Milos, donc vassal du Duc de Naxos et son cousin par alliance. Il s'empara du trône de Naxos après avoir assassiné le duc légitime Niccolo III dalle Carceri[1]. Son fils Giacomo I^er Crispo accentua sa légitimité en épousant lui aussi une Sanuda. Contrairement aux Sanudi, les Crispi appliquaient la loi salique excluant les femmes de la succession. Giacomo n'avait eu que deux filles, ce fut donc son frère Giovanni II Crispo qui lui succéda[2], puis le duché passa au fils de Giovanni : Giacomo II Crispo, puis au fils de celui-ci, Gian Giacomo Crispo, un enfant posthume. La régence fut d'abord assurée par ses grands-oncles Niccolo et Guiglelmo. À la mort de Gian Giacomo, âgé de sept ans, la loi salique fit que le duché passa au mâle le plus proche, le régent Guiglelmo[3]. Elle s'appliqua à nouveau car Guiglelmo n'avait qu'une fille légitime. Un de ses neveux Francesco lui succéda, après accord des autorités vénitiennes. Cependant, Francesco II Crispo était très malade. Il décéda alors qu'il se rendait à Coron pour s'y faire soigner. Son fils, mineur, Giacomo lui succéda[4]. Ce dernier n'avait qu'une fille qui épousa le Seigneur de Santorin, Domenico Pisani. La loi salique continua de s'appliquer et le duché passa au frère de Giacomo, Giovanni III[5].

Giovanni commença par s'emparer de Santorin, pourtant gouverné par le mari de sa nièce, et réintégra l'île dans le duché de Naxos[5].

La politique fiscale de Giovanni mécontenta la population de Naxos. Elle finit par se révolter, menée par les archontés grecs, les élites locales orthodoxes. La révolte fut telle que le Duc et les familles catholiques de l'île durent se réfugier dans le Kastro de la capitale Chora où ils furent assiégés. L'entrée des galères des chevaliers de Rhodes dans le port de Naxos mit fin à la rébellion, temporairement[5].

Giovanni aurait en effet été empoisonné en 1494. Une délégation de Naxiotes se rendit alors à Venise pour demander un gouvernement direct de la République, arguant de la minorité de l'héritier Francesco, qui plus était, illégitime[5]^,[6]^,[7].