Graphitech
Graphitech est une société industrielle créée en partenariat par EDF et Veolia pour traiter par vitrification une partie des déchets radioactifs issus du démantèlement des installations nucléaires contenant un réacteur au graphite issus dede la filière uranium naturel graphite gaz (UNGG).
Historique
La filière nucléaire doit en France (l'un des pays les plus nucléarisés au monde) préparer le démantèlement de nombreuses installations nucléaire, EDF et le groupe Veolia en grande partie spécialisée dans la gestion et le traitement des déchets ont développé des partenariats dans le secteur du traitement des déchets radioactifs. La première vitrification a été faite à Marcoule dans les années 1960, en utilisant un procédé de type sol-gel, baptisé Gulliver[1]
En , est annoncée la création d'une entreprise dénommée Graphitech, qui sera chargée du démantèlement de réacteurs nucléaires utilisant la « technologie graphite »[2].
Au début des années 2020, environ 26 000 tonnes de déchets radioactifs et de déchets dangereux ont déjà été vitrifié dans le monde, surtout aux États-Unis. Graphitech doit développer en France l'industrialisation de ce procédé[3].
Le 30 novembre 2021, la création d'une société baptisée Waste2Glass a été annoncée, détenue à parts égales, par les filiales respectives d'EDF et de Veolia : Cyclife et Asteralis. Waste2Glass, basée à Limay (Yvelines), devrait ouvrir début 2022, près d'une nouvelle unité pilote et de démonstration qui visait à obtenir les qualifications nécessaires au déploiement de cette filière industrielle nouvelle[3] et est mission pour développer la filière de vitrification de déchets radioactifs de Veolia, GeoMelt[3] qui depuis les années 2010[4] traite déjà les déchets d'amiante[5], sols pollués[6] et d'autres déchets toxiques industriels [7]. Cette technologie GeoMelt a été notamment utilisée pour des déchets du centre anglais de Sellafield[8],[9] (équivalent de celui de La Hague), en lien avec l'IRID (International Research Institute for Nuclear Decommissioning) sur un projet de vitrification des résidus radioactifs des eaux stockées à Fukushima après la catastrophe de Fukushima[10].
Technologie
La vitrification est une méthode d'inertage et/ou de stabilisation et confinement de déchets dangereux, qui dans le domaine du nucléaire peut concerner tous les types de déchets radioactifs (et pas uniquement les déchets hautement radioactifs et/ou à longue durée de vie). Elle diffère de l'opération d'enrobage, jugée moins fiable pour les déchets hautement radioactifs.
En raison de la chaleur qu'elle nécessite, elle est très consommatrice d'énergie, et nécessite de notamment maitriser le verre borosilicate (qui présente une meilleure inertie chimique que le verre normal, à faible dilatation thermique et moins sensibles aux chocs thermiques), et la volatilité[11] de certains produits radioactifs issus des déchets issus de la fission nucléaire, et le fait que ces derniers sont parfois générateurs d'un rayonnement très énergétique, et d'un dégagement de chaleur ; la tenue dans le temps de la matrice vitreuse (ou vitro-céramique) à long terme est dans ce domaine un enjeu majeur.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Vitrification des Dechets Radioactifs, Ed. Techniques Ingénieur (lire en ligne)
Références
- (en) Étienne Vernaz et Jérôme Bruezière, History of Nuclear Waste Glass in France, vol. 7, (DOI 10.1016/j.mspro.2014.10.002, lire en ligne), p. 3–9
- « EDF et VEOLIA créent Graphitech », sur Capital.fr, (consulté le )
- « Traitement des déchets radioactifs : EDF et Veolia créent la société Waste2Glass », sur Actu-Environnement (consulté le )
- (en) Keith Witwer, « Preliminary Demonstration of GeoMelt Treatment of Hanford’s K-Basin Sludge », American Society of Mechanical Engineers Digital Collection, (DOI 10.1115/ICEM2011-59004, consulté le ), p. 747–752
- Finucane, K. G., Thompson, L. E., Abuku, T., & Nakauchi, H. (2008, February). Treatment of asbestos wastes using the GeoMelt vitrification process. In Proceeding of the Waste Materials 2008 Conference, Phoenix, AZ, USA (pp. 24-28)| URL=http://archive.wmsym.org/2008/pdfs/8261.pdf
- Finucane, K. G., & Campbell, B. E. (2006). The Treatment of Mixed Waste with GeoMelt In-Container Vitrification. AMEC Earth & Environmental |URL=http://archive.wmsym.org/2006/pdfs/6055.pdf.
- Takashi Yamamoto et Yasufumi Kai, « Degradative Treatment of Polychlorinated Naphthalenes by High-temperature Melting Treatment (GeoMelt process) », sur Material Cycles and Waste Management Research, (ISSN 1883-5864, DOI 10.3985/mcwmr.25.207, consulté le ), p. 207–214
- (en) Keith Witwer, Steve Woosley, Brett Campbell et Martin Wong, GeoMelt{sup R} ICV{sup TM} Treatment of Sellafield Pond Solids Waste - 13414, WM Symposia, 1628 E. Southern Avenue, Suite 9-332, Tempe, AZ 85282 (United States), (lire en ligne), chap. INIS-US-13-WM-13414
- Campbell, B., Dysland, E. J., Finucane, K. G., Hatt, S., Moulin-Ramsden, M. G., Woosley, S. L., ... & Roe, J. I. (2017, July). Commissioning of a GeoMelt Vitrification Plant at the Central Laboratory on the Sellafield Site-17561. WM Symposia, Inc., PO Box 27646, 85285-7646 Tempe, AZ (United States) | URL=http://archive.wmsym.org/2017/pdfs/FinalPaper_17561_0112061111.pdf
- (en) Kevin G. Finucane, Brett E. Campbell, Benjamin P. G. Parruzot et Joelle T. G. Reiser, GeoMelt{sup R} In-Container Vitrification (ICV){sup TM} for Fukushima Daiichi Water Treatment Secondary Wastes - 20212, WM Symposia, Inc., PO Box 27646, 85285-7646 Tempe, AZ (United States), (lire en ligne), chap. INIS-US-21-WM-20212
- Charpin, T. (2021). Étude des mécanismes de volatilité dans les procédés de calcination-vitrification (Doctoral dissertation, Université de Lorraine)
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