Grotte de la Roche Noire

La grotte de la Roche Noire, ou grotte de la Poirelle ou grotte du Gué de l'Embûche, est une cavité sur la commune de Mérigny, département de l'Indre.

Pour les articles homonymes, voir Roche Noire (homonymie).

Grotte de la Roche Noire
Localisation
Coordonnées
46° 37′ 38″ N, 0° 56′ 10″ E
Pays
Région
Département
Commune
Vallée
Vallée de l'Anglin
Caractéristiques
Type
Altitude de l'entrée
88 m
Longueur connue
400 m
Période de formation
Température
13 °C
Occupation humaine
Localisation sur la carte de France
Localisation sur la carte du Centre-Val de Loire
Localisation sur la carte d’Indre

Elle a servi de sépulture collective à l'âge du fer.

Toponymie

La grotte possède plusieurs noms : la « Roche Noire » est le nom du rocher dans lequel s'ouvre la grotte ; la « Poirelle » est le nom de la ferme la plus proche, située sur le plateau ; le « Gué de l'Embûche » fait référence à l'Anglin qui coule au pied de la Roche Noire.

Spéléométrie

La dénivellation[n 1] de la cavité est de 15 m pour un développement[n 2] de 400 m[1].

Géologie

La cavité s'ouvre dans les calcaires oolithiques à coraux du Bathonien supérieur (Jurassique).

Historique

Une petite ouverture large de deux mains seulement est découverte par des carriers vers 1880. Dans les années 1900, les enfants de Mérigny aiment y jeter des pierres pour entendre le bruit de leur chute dans l'eau, 10 m plus bas. En 1953, l'abbé Mauve[n 3] et quelques amis retrouvent l'orifice et élargissent l'ouverture à l'explosif. Yves Chatenet, son frère Henri et leur cousin Jean Gallet sont alors descendus à la corde dans le puits d'entrée encore étroit. La même année, une quantité d'ossements et de matériel divers, datés du Premier âge du fer, sont découverts dans la salle aux Crânes[2] ; une vingtaine d'individus ont été déposés dans la grotte par une ouverture, située au plafond de la salle et obstruée par des pierres.

En avril 1966, Bertrand Léger (°1947-†1984) du Spéléo-club de la Seine plonge sans succès le siphon de la salle terminale : arrêt sur colmatage argileux à -7 m[3].

En 1981, sous la conduite du Pr Lorenz, des Pionniers des 14e et 15e Paris commencent un chantier de désobstruction dans un boyau glaiseux ventilé par un courant d'air. En , ils débouchent dans une partie nouvelle de la grotte et retrouvent la rivière souterraine qui prend fin sur un nouveau siphon[4].

Spéléogenèse

La grotte de la Roche noire correspond à une perte de l'Anglin dont une partie des eaux recoupe une boucle de méandre. Les eaux engouffrées à la Roche noire réapparaissent à la fontaine de Cul-Froid, dans le lit de l'Anglin près du rocher de la Dube, après un parcours souterrain d'environ 1 500 m[5]. Il s'agit d'une auto-capture de l'Anglin appelée recoupement souterrain de méandre aérien.

Notes et références

Notes

  1. En spéléologie, les mesures négatives ou positives se définissent par rapport à un point de référence qui est l'entrée du réseau, connue, la plus élevée en altitude.
  2. En spéléologie, le développement correspond à la longueur cumulée des galeries interconnectées qui composent un réseau souterrain.
  3. Le chanoine Maurice Mauve.

Références

  1. [Bigot 2004] Jean-Yves Bigot, Spéléométrie de la France. Cavités classées par département, par dénivellation et développement. Situation au 31 décembre 2000, La Ravoire, éd. GAP, coll. « Spelunca, Mémoires » (no 27), , 159 p. (ISBN 2-7417-0291-8, OCLC 123511827, lire en ligne [PDF] sur spelunca-memoires.ffspeleo.fr), p. 160.
  2. Cordier et al. 1984.
  3. Léger 1966.
  4. Tricoche 1986.
  5. Bigot 1988, p. 8-10.

Voir aussi

Bibliographie

  • [Bigot 1988] Jean-Yves Bigot, « Gouffre de la Roche noire », L'Aven (bull. S. C. Seine), no 46, , p. 8-10 (lire en ligne [PDF] sur alpespeleo.fr, consulté en ).
  • [Cordier 1978] Gérard Cordier, « La grotte funéraire hallstattienne de la Roche Noire à Mérigny (Indre). I. Étude archéologique », L'Anthropologie, (présentation en ligne).
  • [Cordier et al. 1984] Gérard Cordier, H. Gallet, Claude Lorenz, Jacqueline Lorenz, Thérèse Poulain, Docteur R. Riquet et Chanoine Maurice Mauve, La grotte hallstattienne de la Roche Noire, Mérigny (Indre), Poitiers, Association des amis de Mérigny et de ses environs, , 124 p. (présentation en ligne).
  • [Léger 1966] Bertrand Léger, « Sortie dans l'Indre », L'Aven (bull. S. C. Seine), no 19, , p. 18-24.
  • [Rateau 1985] Didier Rateau, « Rivière souterraine de la Poirelle ou du Gué de l'Embûche ou de Roche Noire », dans 107 cavités de la région du Blanc, .
  • [Tricoche 1986] Michel Tricoche, « La grotte de la Roche Noire », Plein Gaz (bull. du CLAC), Club Local des Amateurs de Cavernes, no 8, , p. 40-41.
  • [Vassou 1966] Claude Vassou, « La Poirelle », L'Aven (bull. S. C. Seine), no 17, , p. 96-98.
  • [1979] « La rivière souterraine dite du Gué de l'Embûche », Plein Gaz (bull. du CLAC), Club Local des Amateurs de Cavernes, no hors série, , p. 40-41.
  • [1985-1986] « Topographie du second réseau de la Poirelle », Cabourne (bull. S. C. Châtelleraudais), Spéléo-club Châtelleraudais, no 1, 1985-1986, p. 53-55.

Articles connexes

Liens externes

  • Jean-Sébastien Le Berre, « Récit. Nous avons exploré la grotte de la Roche Noire, à Mérigny, dans l'Indre », la Nouvelle République.fr, (lire en ligne, consulté le )
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