Spéléologie en France
La spéléologie en France compte environ 15 000 adeptes[1] dont environ 6 900 licenciés en 2018[2]; ce nombre est en diminution depuis 2017[3]. Cette activité, assimilée à un sport de pleine nature, se pratique au sein de clubs ou en individuel, affilié ou non à la Fédération française de spéléologie (FFS), fédération délégataire de l'activité, ou d'autres fédérations pratiquant cette activité comme la Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM).
Karst français
Le territoire français compte de nombreuses zones calcaires où l'on peut pratiquer la spéléologie.
En effet, la formation de grottes ou gouffres nécessite généralement la présence de couches épaisses et massives de calcaire. Ces couches ou horizons se sont majoritairement formées au fond de mers peu profondes, en climat chaud, ce qui était notamment le cas au Jurassique supérieur et au Crétacé, en France. À ces époques la mer y occupait les principales zones suivantes :
- le Bassin parisien,
- le Bassin aquitain et du Sud-Est,
- la région du Jura.
Les espaces occupés de nos jours par les Alpes et les Pyrénées étaient également recouverts par la mer. C'est la remontée de la plaque tectonique africaine vers l'Europe qui a provoqué la création de ces chaînes de montagnes, en soulevant et plissant les couches calcaires. Ce fut notamment le cas pour les massifs suivants, tous situés au pied des Alpes :
- le Jura,
- les Préalpes françaises (Chartreuse, Vercors, etc.),
Ce fut également le cas dans l'Ariège, située au pied des Pyrénées.
Les cavités souterraines naturelles françaises (grottes, avens, etc.) sont nombreuses et variées.
Historique
Édouard-Alfred Martel est considéré comme le père de la spéléologie française.
Robert de Joly est considéré comme le père de la spéléologie moderne.
Les livres de Norbert Casteret ont suscité des vocations chez de nombreux jeunes.
En 1962, Michel Siffre effectue des expériences de chronobiologie en s'enfermant dans une grotte, afin d'étudier le rythme circadien hors de tout repère temporel.
Organisation de l'activité en France
La plupart des clubs de spéléologie sont regroupés au sein de la Fédération française de spéléologie (FFS) ou de la Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM). Il s'agit d'associations locales à but non lucratif (ou de droit local en Alsace-Moselle) ou de sections des Clubs alpins français (CAF).
Le canyonisme, qui relève de techniques et d'activités voisines, est considéré comme proche de la spéléologie. La Fédération française de spéléologie compte d'ailleurs de plus en plus d'adeptes de la descente de canyon. Dès 1988 la FFS disposa d'une commission dite de « Spéléologie à ciel ouvert »[4], devenue commission Canyon en 1990 puis École française de canyonisme (EFC).
Par contre, les adeptes de la grimpe d'arbres et les randonneurs en milieu karstique ne sont pas actuellement considérés comme spéléologues.
Organisation des secours en France
Les secours font intervenir les SDIS (pompiers), les unités "montagne" des CRS (Police Nationale), certains Gendarmes spécialisés et les membres bénévoles de la Fédération Française de Spéléologie regroupés au sein du Spéléo secours français (SSF).
Le spéléo secours français (SSF)
En France, la Fédération française de spéléologie (FFS) est la seule fédération sportive à disposer d'une structure de secours autonome et entièrement bénévole. Le Spéléo secours français[5], créé en 1977, est une commission de la FFS regroupant au sein de structures départementales près de 2 000 spéléologues spécialisés dans le sauvetage et l'assistance aux victimes en milieu souterrain.
Le ministère de l'Intérieur, par convention nationale déclinée au niveau de chaque département, reconnaît le rôle prépondérant et incontournable du SSF pour ce qui concerne la partie souterraine des opérations de secours. La Fédération française de spéléologie, au travers du SSF bénéficie d'un agrément national de Sécurité civile de type A pour les missions de secours en milieu souterrain dans les "cavités naturelles ou artificielles, noyées ou à l’air libre". Cet agrément a été renouvelé pour la dernière fois par arrêté du i de l'Intérieur en date du 22 novembre 2018[6]
L'intervention des sauveteurs du SSF est notamment organisée au niveau de chaque département dans le cadre du dispositif ORSEC et plus particulièrement des Dispositions Spécifiques "secours en milieu souterrain" de l'ORSEC départementale. Les sauveteurs bénévoles sont alors mobilisés à la demande du préfet (Directeur des opérations de secours) et bénéficient du statut de collaborateurs occasionnels du Service public de secours. La partie souterraine de l'opération de secours est coordonnée par un conseiller technique départemental en spéléologie (CTDS) du SSF nommé par le préfet. Il est appuyé, au niveau national, par la cellule opérationnelle nationale du SSF qui suit l'évolution de l'opération de secours et gère, le cas échéant, les renforts extra-départementaux de sauveteurs qui peuvent s'avérer nécessaires.
Les techniques et les matériels (civières…) mis au point ont dépassé leur domaine d'application puisqu'ils sont repris par les secouristes en montagne, en ravin, en canyon, etc.
Les sauveteurs du SSF sont formés selon un même référentiel technique national. Le volume annuel de formation représentant 3000 journées de formation avec 6 à 10 formations nationales par an sur les différentes spécialités et environ 200 formations dispensées chaque année au niveau des SSF départementaux[7]. Des exercices de secours sont également organisés régulièrement pour le maintien en condition opérationnelle des équipes[8].
Le « savoir-faire » développé au fil des années s'est exporté dans le monde entier. Ce savoir-faire recouvre en particulier les activités suivantes :
- assistance et secours à victimes[9] : point chaud (aménagement d'un espace dans la cavité permettant de sécuriser et protéger un blessé en attendant les secours), premiers soins, médicalisation ou assistance à médecin, maintien en vie, etc. ;
- techniques d'évacuation de victimes en conditions difficiles[10] (horizontale en milieu confiné et verticale en terrain complexe) ;
- gestion et organisation d'une opération de secours[11],[12] ;
- plongée souterraine[13] et matériel spécifique aux interventions plongées[14] ;
- opérations de pompage[15] ;
- moyens de communication[16] : Système téléphonique filaire[17] et système de transmission par le sol : postes numériques[18] "pimprenelle" ;
- mise en œuvre de forages ;
- désobstruction à l'explosif[19] et exploseur électronique développé et fabriqué par le SSF[20]
- …
Le spéléo secours a aussi un rôle préventif[21].
Le Spéléo-secours-français apporte également régulièrement son concours aux autorités judiciaires et aux services exerçant des missions de police judiciaire (opérations de recherche en milieu souterrain, concours spécialisé aux actes d'enquête...). Le SSF a renouvelé en 2018 un protocole de partenariat avec la Gendarmerie nationale.
Accidentologie en France
Le nombre d’interventions de secours sous terre impliquant des spéléologues s’élève à une vingtaine par an (moyenne 2007-2017 des événements recensés par le SSF).
Le Spéléo secours français recense[7] ainsi par exemple sur l'ensemble du territoire et durant les quatre années de l'Olympiade 2013-2016, 83 événements ayant fait l'objet d'une interventions de secours en milieu souterrain, toutes causes confondues (soit 20,75 interventions /an) et 39 fausses alertes, le plus souvent pour des retards (soit 9,75 fausses alertes/an). S'y ajoutent durant la même période 48 "auto-secours" (soit 12/an) concernant des événements n'ayant pas donné lieu à une intervention de secours, l'incident ayant été géré par les coéquipiers de la victime.
Les données du SNSOM (Système national d'observation de la sécurité en montagne), recensent, en 2018, 5 accidents[22] liés à la pratique de la spéléologie. Soit une proportion de l'ordre de 0,1 % (un pour mille), rapporté aux 6570 interventions comptabilisée sur "domaine montagne" (c'est-à-dire relatives aux activités de pleine nature se pratiquant en montagne, en dehors du domaine skiable, telle que randonnée, alpinisme, VTT, parapente, raquettes, escalade, via-ferrata, canyon).
Accès et réglementation en France
La pratique de la spéléologie est libre, dans la limite du respect de la propriété privée qui s'étend aux tréfonds.
À la suite d'accidents qui ont mobilisé d'importants secours, le parcours de certaines cavités nécessite cependant une autorisation (par exemple, pour la traversée du Verneau souterrain à Nans-sous-Sainte-Anne).
Certaines cavités font l'objet de conventions entre le propriétaire ou le gestionnaire du lieu et une association (club, comité départemental ou régional, etc.) spéléologique. C'est le cas par exemple de l'accès au réseau du Rupt-du-Puits, avec la Ligue spéléologique lorraine[23].
Classification fédérale du niveau de difficulté des cavités
Les cavités sont répertoriées en cinq catégories, définies dans les recommandations de la Fédération française de spéléologie et entérinées par les pouvoirs publics :
- Classe 0 : cavité aménagée pour le tourisme.
- Classe 1 : cavité ou portion de cavité ne nécessitant pas de matériel autre qu'un casque avec éclairage.
- Classe 2 : cavité ou portion de cavité d'initiation ou de découverte permettant une approche des différents aspects du milieu souterrain et techniques de la spéléologie avec des obstacles ponctuels. Leur franchissement nécessite éventuellement du matériel et la présence d'eau ne doit pas empêcher la progression du groupe.
- Classe 3 : cavités ou portions de cavités permettant de se perfectionner dans la connaissance du milieu et dans les techniques de progression. Les obstacles peuvent s'enchaîner. L'ensemble des verticales ne doit pas excéder quelques dizaines de mètres, de préférence en plusieurs tronçons. La présence d'eau ne doit pas entraver la progression du groupe, ni entraîner une modification de l'équipement des verticales.
- Classe 4 : on retrouve le reste des cavités non classées dans les précédentes.
Cavités remarquables
Grottes touristiques
Le gouffre de Padirac fut aménagé pour les touristes dès 1898. De nos jours, on trouve des grottes aménagées dans tous les grands massifs karstiques :
- Massif du Vercors : grotte de Choranche, grotte de la Luire, cuves de Sassenage
- Ardèche : grotte de Saint-Marcel, aven d'Orgnac
- Pyrénées : grotte de Niaux, gouffre d'Esparros
Cavités écoles
Certaines grottes ou avens se prêtent particulièrement bien à l'apprentissage de la spéléologie en milieu naturel : facilité d’accès, puits de profondeur modérée, absence d'étroitures extrêmes[24].
Initiation classique
L'initiation de nouveaux membres se fait la plupart du temps dans les clubs spéléologiques, sur le terrain (cf. supra).
Dans certains départements (Isère[25], Ardèche[26],Rhône[27] , etc.) des écoles sont créées.
Entraînement sportif
Dans certains départements éloignés des cavités naturelles souterraines significatives, des structures d'entraînement ont été mises en place. Des spéléodromes ont ainsi vu le jour, comme le Spéléodrome de Nancy en Meurthe-et-Moselle, celui de Rosny-sous-Bois en Seine-Saint-Denis[28] ou celui de Méry-sur-Oise dans le Val-d'Oise[réf. souhaitée].
Par ailleurs, une structure artificielle de spéléologie a été édifiée dans le massif du Vercors à Autrans-Méaudre en Vercors, dont le propriétaire est la commune[29]. Cette structure a été inaugurée le 7 octobre 2017[30].
Siphons
La France compte également de nombreux plongeurs-spéléo, ou spéléonautes, qui se sont illustrés aussi bien dans le pays qu'à l'étranger. En effet, l'accès à certaines cavités n'est parfois possible qu'en forçant un siphon.
Énigmes
L'origine de certaines sources fait l'objet de légendes (Cuves de Sassenage, Fontaine de Vaucluse, etc.) et d'interrogations scientifiques (par exemple : l'exsurgence de Port-Miou, Fontaine intermittente de Fontestorbes)[31].
Grandes expéditions/explorations
Conquête des gouffres en France
La première véritable topographie d'une cavité serait celle de la grotte de Miremont en Dordogne qui, d'après Martel, aurait pu être levée en 1765 par M. Brémontier sur plus de 4 km. Mi-1780, Benoît-Joseph Marsollier des Vivetières est le premier explorateur qui emmène une expédition à la Baume ou grotte des Demoiselles. Il publie la communication de son périple à l'Académie de Lyon en 1785[32].
De nombreux pionniers contemporains de Diderot et de D'Alembert, poussés par une curiosité scientifique, seront les précurseurs d'une discipline qu'on nommera plus tard la « spéléologie ».
Avec les romantiques, la grotte devient à la mode. Les cavernes sont aménagées pour être visitées et l'aventure est recherchée par une bourgeoisie en quête d'émotion et de retour à la nature. Les archéologues découvrent les restes des hommes des cavernes et leurs peintures. La caverne séduit par son mystère, par son histoire redécouverte et par ses secrets.
C'est en juin 1888, avec la traversée de la rivière souterraine de Bramabiau, qu'Édouard-Alfred Martel met en évidence le système hydrogéologique d'un cours d'eau souterrain, systèmes qu'il recherchera ensuite au cours de nombreuses campagnes menées dans les différents massifs karstiques français. Martel mettra en œuvre plusieurs techniques, passant de l'escarpolette à l'échelle de corde, se servant du téléphone. Il contribuera aux prémices de l'hydrochimie en démontrant qu'il est nécessaire de créer un périmètre de protection en terrain calcaire.
Après la guerre de 1914-1918, laquelle a interrompu pour un long moment l'exploration souterraine, deux grands noms vont assurer la relève : Robert de Joly et Norbert Casteret.
- De Joly marquera son temps par la discipline spartiate et hiérarchisée qu'il impose à son équipe et par le matériel moderne issu de l'industrie de guerre qu'il mettra au point pour ses explorations.
- Casteret est un solitaire, ses découvertes (notamment la résolution de l'énigme des sources de la Garonne) sont l'œuvre d'un individu exceptionnel qui a su ruser avec la nature. Ses quelque trente livres et plusieurs centaines de conférences ont fait de Casteret l'inspirateur de multiples vocations de spéléologues.
L'entre-deux-guerres verra l'arrivée d'alpinistes (Pierre Chevalier (alpiniste, spéléologue)), accoutumés au vide, apportant avec eux de nouvelles connaissances techniques. La spéléologie se « démocratise » du fait de l'emploi de la technique sur corde simple. Les expéditions, beaucoup plus légères, permettent la découverte d'énormes réseaux labyrinthiques bien plus complexes que ne l'envisageaient les théories de Martel.
À la Libération, les livres de Martel et l'esprit de liberté de l'après-guerre font affluer de nombreux jeunes vers cette activité devenue « spéléologie sportive ». C'est la naissance des spéléo-clubs et, avec elle, l'augmentation des records de profondeurs atteintes dans les cavités. La spéléologie française organise des expéditions à l'étranger et se fédère : Fédération française de spéléologie (FFS). La FFS à son tour se structure et crée l'École française de spéléologie (EFS). L'apport de cet enseignement, lié à de nouvelles techniques de progression aux bloqueurs et descendeurs sur cordes simples, fait exploser le nombre des cavités explorées. Les records de profondeur ou de développement de réseaux se succèdent.
Hauts lieux de la conquête spéléologique en France
- Rivière souterraine de Bramabiau
- Gouffre de Padirac
- Aven Armand
- Goule de Foussoubie
- La Henne Morte
- La Dent de Crolles
- Gouffre de la Pierre-Saint-Martin en 1952
- Gouffre Jean Bernard
- Gouffre Mirolda
- Gouffre Berger (premier −1 000 m au monde en 1956)
Habitat préhistorique
La France compte de nombreuses grottes où l'on a retrouvé des vestiges d'occupation préhistorique (homme de Néandertal et homo sapiens) :
- les grottes de Lascaux,
- la grotte Chauvet,
- la grotte Cosquer,
- la grotte de la Vache,
- …
Voir davantage dans : catégorie « Grotte monument historique en France »
Faune et flore
Les cavités françaises sont habitées par une faune dont certaines espèces font l'objet d'une protection particulière. On y trouve des chiroptères (chauves-souris), des salamandres, des crustacés (Niphargus, Caecosphaeroma), des collemboles, des acariens, des papillons, des escargots, etc.
On distingue, suivant leur degré de dépendance, les trogloxènes qui ne font que passer, les troglophiles dont c'est l'habitat principal et les troglobies dont c'est l'habitat exclusif.
Principaux massifs
Alpes-Haut Giffre-Platé
Les Alpes françaises comptent des grottes parmi les plus profondes du monde : le gouffre Mirolda (−1 733 m)[33] et le gouffre Jean-Bernard (−1 602 m) à Samoëns en Haute-Savoie. Sur le désert de Platé les deux réseaux les plus importants sont le système Solfarate-Muraille de Chine de 852 mètres de dénivelé[34] et le réseau de la Tête des Verds -768 m pour un développement de 11 kilomètres[35].
Bornes
Dans le massif des Bornes, le Parmelan avec le réseau de La Diau[36](45 km pour -720 m) et de Bunant (33,5 km pour -370 m)[37] ainsi que La Tournette avec le réseau des Praz d'zeures (-1 148 m)[38] se distinguent.
Bauges
Les surfaces karstifiées occupent un quart du massif. Sous le mont Margériaz le système Tanne aux cochons-Tanne Froide[39] développe ses méandres étroits sur 18 km pour une profondeur de 823 m[40] Plus à l'ouest, sous le Revard le système Creux de la Cavale-Trou du Garde[41] donne accès à une rivière souterraine émergeant à la grotte de La Doria. Au nord de ce réseau on trouve sous la montagne de Prépoulain l'ensemble Creux de la Benoite-Litorne-Grotte de Prérouge de 55 kilomètres de galeries pour 857 mètres de profondeur.
Chartreuse
Le massif de la Chartreuse contient de petites unités karstiques dont certaines sont les plus caverneuses de France : réseau de l'Alpe - Alpette : 72 km pour −605 m, système du Granier : 55 km pour −505 m, réseau de la dent de Crolles : 55 km pour −690 m et le réseau de Malissard -415 m pour plus de 17 kilomètres situé sous l'Aulp du Seuil.
Dévoluy
Le massif du Dévoluy est connu pour l'émergence des Gillardes où ressortent la plus grosse partie des eaux souterraines. Le puits des Bans (-331 m) est une cheminée d'équilibre de la zone noyée. La cavité la plus profonde est le réseau Rama-Aiguilles de 980 mètres de dénivellation[42]. En 2016 la Tune des Renards a atteint la profondeur de 890 mètres[43] sans dévoiler le collecteur convoité.
Jura
Le massif du Jura s'étend sur plusieurs départements et aussi en Suisse. Il existe près de 12 000 cavités[44]. Le réseau le plus profond est situé dans l'Ain : le gouffre de la Rasse (−690 m). Le département du Doubs compte de nombreuses cavités. On y trouve des gouffres, des rivières souterraines visitables (Chauveroche à Ornans, le Verneau souterrain à Nans-sous-Sainte-Anne, la grotte d'Osselle à Osselle) et d'importantes résurgences (la source du Lison, la source de la Loue). Le département du Jura connu notamment pour ses reculées a de grandes grottes dont la Borne aux Cassots avec 18 kilomètres[45] est l'une des plus importantes.
Grands Causses, Languedoc et Bas-Vivarais
L'ensemble géomorphologique des karst du Sud et Sud-Est du Massif-Central regroupe les Grands Causses, les massifs calcaires du Languedoc et le Bas-Vivarais. La zone traverse six départements au nord du golfe du Lion : le Sud de la Lozère et le Sud de l'Aveyron, le Nord-Est de l'Aude, une bonne partie de l'Hérault et du Gard, et le Sud de l'Ardèche. Elle est sillonnée par de profonds canyons caractéristiques (gorges du Tarn, gorges de la Jonte, gorges de la Dourbie, gorges de la Cesse, gorges de l'Hérault, gorges du Gardon, gorges de la Cèze, gorges de l'Ardèche). On y recense des milliers de cavités dont certaines sont exploitées (grotte de Dargilan, aven Armand, caves de Roquefort, gouffre de Cabrespine, grotte de Limousis grotte de Clamouse, grotte des Demoiselles, abîme de Bramabiau, grotte de la Cocalière, aven d'Orgnac, grotte de Saint-Marcel…).
Marguareis
Le massif du Marguareis est un karst de haute montagne des Alpes du Sud situé sur la frontière franco-italienne et dominé par la pointe Marguareis (2651m). Les plus grandes cavités sont sur le versant italien : complexe de Piagga Bella de 40 kilomètres de développement pour 950 mètres de profondeur mais des gouffres profonds existent aussi du côté français : aven de l'Ail de 565 mètres de profondeur[46].
Meurthe-et-Moselle
Le département de Meurthe-et-Moselle comprend essentiellement un karst sous-alluvial ayant donné les grottes de la vallée de la Moselle, de Gondreville à Pierre-la-Treiche : grotte du Géant, grotte du Chaos, grotte des Sept Salles, grotte des Puits, grotte Sainte-Reine, grotte Jacqueline, trou des Celtes, grotte des Excentriques, etc. (environ 4 400 m de galeries explorées[47],[48]). Au sud de ces cavités le cours souterrain de l'Aroffe alimente les deuilles du Toulois et résurge à Pierre-la-Treiche à la source de la Rochotte.
Meuse
Le département de la Meuse se caractérise par son karst de contact lithostratigraphique. Il compte de nombreuses cavités qui ont la particularité d'être peu profondes (~40 mètres), mais qui peuvent atteindre des développements importants. Citons quelques cavités dans une ancienne carrière souterraine de tuffeau à Savonnières-en-Perthois : le réseau de la Sonnette, le gouffre de la Besace, le réseau de l'Avenir - Grande viaille et les Grandes Viailles. On trouve aussi quelques cavités dans les bois de Robert-Espagne (réseau du Rupt-du-Puits, gouffre de la Comète, aven Annie, etc.) ou ceux de L'Isle-en-Rigault (gouffre des Cascades, gouffre des Parsons, Gguffre du Toboggan, gouffre du Blaireau, ruisseau souterraine de la Dorma, ruisseau souterrain de Jean d'Heurs, etc.)[49].
La région compte aussi quelques longs siphons, par exemple à Cousances-les-Forges, ou entre la Beva et le Rupt-du-Puits (10e plus long siphon de France pour son développement noyé maximum de 1 770 m, longueur totale de 2 950 m[50]). En 1971, le Rupt-du-Puits fut la plus longue cavité explorée post-siphon[51] ; en novembre 2016 c'est la 37e plus longue cavité naturelle de France[52]. On y accède actuellement par un puits artificiel cylindrique de 47 mètres de profondeur et de 80 cm de diamètre.
Plateau d'Albion
La résurgence est la fontaine de Vaucluse. Parmi les nombreuses cavités du plateau d'Albion (aven de Jean-Nouveau[53], aven du Caladaïre, aven Autran), seul le système aven des Neiges-Aubert-Trou Souffleur a permis de suivre le collecteur : la rivière d'Albion[54],[55].
Pyrénées
Les Pyrénées comptent de nombreux réseaux importants, dont le plus grand de France (117 km). Les plus connus sont probablement les gouffre de la Pierre-Saint-Martin et la Coume Ouarnède, mais on en compte de nombreux autres. Le karst d'Iseye des Pyrénées-Atlantiques, difficilement accessible, comporte des gouffres profonds tel le gouffre Cambou de Liard 2 (-926 m)[56], Touya de Liet[57] (-894 m) et Tasques-Krakoukas (-822 m); la grotte des Eaux Chaudes permet de remonter une rivière souterraine sur 810 mètres de dénivellation. Dans le Pays basque, le massif des Arbailles comprend de nombreuses cavités dont le gouffre d'Aphanicé avec le plus grand puits souterrain de France de 328 mètres de profondeur : le puits des Pirates[58]. Les karsts des Hautes-Pyrénées répertorient près de 2000 grottes et gouffres; le massif de Saint-Pé-de-Bigorre contient des cavités majeures tels le gouffre de la Ménère (-765 m) et le puts dets Tachous (-804 m). Dans l'Ariège parmi les nombreux massifs, le réseau Jacques Paloumé (-750 m pour 10 000 m de développement)-source d'Aliou est un ensemble homogène même si la jonction est encore théorique. Les Pyrénées-Orientales sont connues pour de grandes cavités, avec des concrétions à fusion, tel le réseau André Lachambre de 35 kilomètres de long ou de Fuilla-Canalettes (26 500 m).
Vercors
Le massif du Vercors, plus vaste karst de France, compte de nombreuses grottes dans le département de la Drôme et dans le département de l'Isère, en particulier le réseau du gouffre Berger dont la réputation est mondiale[59]. On y trouve notamment des glacières, celle de Corrençon-en-Vercors étant la plus connue. La grotte de Gournier, le réseau du Clot d'Aspres, le réseau du Trou qui souffle, l'Antre des Damnés, la grotte de Bournillon, les Cuves de Sassenage, la grotte de Choranche et la grotte de la Luire font aussi partie des cavités visitées par de nombreux spéléologues et pour les trois dernières aussi par des touristes.
Vosges
Hors du massif vosgien, le département des Vosges se caractérise par un karst localisé (karst de la forêt de Trampot) et le cours souterrain de l'Aroffe, dont le Trou du Fond de la Souche.
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Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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