Randonnée pédestre

La randonnée pédestre est une activité de plein air qui s'effectue à pied en suivant un itinéraire, balisé ou non, seul ou en groupe. C'est à la fois un sport et un loisir de découverte et de contemplation.

Pour les articles homonymes, voir Randonnée.

Randonnée pédestre

Un randonneur dans les montagnes de Tikejda (Algérie).
Itinéraire de randonnée pédestre en montagne, à proximité du glacier du Tour.
Randonnée pédestre (trekking) à Salta (Argentine).
Un randonneur au-dessus d'une mer de nuages.

Définition et déclinaisons

La randonnée pédestre est une promenade sportive qui s'effectue à pied, généralement sur des sentiers dans la nature, en plaine comme en montagne.

Sa durée est extrêmement variable : de la randonnée de quelques heures, à la grande randonnée de plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Ce n'est pas une activité de compétition, contrairement au trail ou la course d'orientation par exemple. Le degré de préparation et le matériel nécessaire varient fortement en fonction du milieu, de la difficulté de l'itinéraire et de la durée.

Elle se décline en diverses pratiques :

  • la randonnée « à la journée »[1], terme pour désigner une sortie de quelques heures sur des sentiers généralement balisés, avec un sac à dos contenant un fond de sac[2], équipement de base permettant de faire face à un imprévu (changement soudain de météo, immobilisation sur le terrain), la nourriture, l'eau, éventuellement carte, etc. La sortie peut être complétée d'une nuit sur le terrain dans des infrastructures (refuges) ou en « autonomie » ;
  • la randonnée en autonomie[3], lorsque le randonneur doit transporter tout ce dont il a besoin, notamment pour se nourrir et pour bivouaquer ;
  • le « trekking »[4], terme désignant une randonnée qui s'adresse généralement à des randonneurs expérimentés, pouvant traverser des zones difficiles d'accès ou physiquement exigeantes (montagne, désert, etc.) et se déroulant sur plusieurs jours ;
  • la « marche afghane »[5] est une technique de marche utilisée lors de randonnées. Elle consiste à synchroniser sa respiration sur ses pas ; la respiration s'effectue par le nez. Divers rythmes sont proposés en fonction des objectifs des marcheurs et des différents types de terrain. La marche afghane apporte de nombreux bienfaits physiques et mentaux ;
  • la « marche nordique »[6] est une forme de randonnée pédestre de courte durée et qui utilise des bâtons de marche spécifiques permettant une marche rapide. La gestuelle, particulière, permet en outre de tonifier le haut du corps (épaules, bras, dos) ;
  • le « fast hiking »[7] (randonnée rapide) se distingue de la randonnée contemplative par un rythme de marche plus soutenu alternant parfois avec des pas de course. Elle se pratique sur des sentiers balisés ou non avec le même équipement que la randonnée classique, avec un sac léger pour la demi-journée, voire journée. Certaines enseignes commencent à commercialiser du matériel spécifique à cette discipline (chaussures). Le fast hiking se situe entre la randonnée contemplative et le trail ;
  • la « marche ultra-légère » qui est un courant de la randonnée pédestre qui vise à réduire le poids du sac ;
  • le « fastpacking »[8] (randonnée rapide avec sac léger) qui est une discipline relativement confidentielle, version extrême de la randonnée qui privilégie vitesse, légèreté et autonomie avec matériel de bivouac sur de longues distances ;
  • le « thru-hiking »[9] (randonnée longue distance ou intégrale), activité qui se déroule sur de très longues distances (4000, 5000 km voire davantage) sur des durées pouvant dépasser les six mois. Elle est pratiquée notamment aux États-Unis mais aussi en France où les adeptes, par exemple, traversent l'Hexagone par les sentiers de grande randonnée (GR) et poursuivent leur périple en Corse sur le GR 20.

D'autres types de randonnée font appel à d'autres équipements ou modes de locomotion : randonnée glaciaire, randonnée asine, randonnée équestre, à vélo, à ski, en raquette à neige, en patin à roulettes, randonnée subaquatique, etc.

La randonnée pédestre se différencie de l'alpinisme, de la spéléologie, de l'escalade, des via ferrata et du canyonisme, activités qui se pratiquent sur des terrains nécessitant des techniques de progression et un matériel spécifiques.

Dans une démarche d'autonomie totale avec utilisation des seules ressources naturelles, certains pratiquants associent à cette discipline les techniques du bushcraft[10].

Étymologie

Groupe de randonneurs dans le Vexin français, à proximité d'Aincourt.

En français, l'ancien verbe « randoner » ou « randonner », au XIIe siècle, voulait dire « courir rapidement, impétueusement »[11] et aurait donné randon ou à randon avec le sens de « à toute vitesse, avec force », « jet impétueux et violant »[11], randon, et finalement vers 1131, la randonée, devenue vers 1330, « randonnée ». Le terme randoner est sorti de l'usage courant mais survit dans le langage courant en Normandie et en Picardie avec le sens de « courir après quelqu'un en faisant du bruit ».

Une autre hypothèse est que le mot pourrait être aussi tiré de l'ancien français randir qui voulait dire « courir, galoper »[11]. Ensuite, au XVIe siècle, le terme est un terme de vénerie (1574) pour désigner le « circuit que fait un animal autour de l'endroit où le chasseur l'a lancé »[11].

On trouve le terme « randonnée » dans la première édition du Dictionnaire de l’Académie française (1694), se référant à la « course que les chasseurs font aprés la beste qu'ils chassent ». À partir de la quatrième édition (1762), la définition change : « Tour ou circuit que fait autour du même lieu une bête qui, après avoir été lancée, se fait chasser dans son enceinte ». Dans la cinquième édition (1798), apparaît en plus : « On dit familièrement et par extension, Faire une grande, une longue randonnée, pour dire, Marcher long-temps, sans s'arrêter »[12].

Le Littré (1872-1877) donne comme étymologie : « L'anc. verbe randoner, courir rapidement, qu'on entend encore dire à Paris, et qui vient de randon, vivacité, violence », randon désignant « la course impétueuse et rapide d’un animal sauvage autour de son terroir »[13].

Le mot randonnée, dans sa signification actuelle, est rencontré pour la première fois en 1946[13].

Histoire

Pionniers

Dès 1778, Thomas West, un prêtre anglais, produit un guide pour promouvoir la marche dans le Lake District[14].

Un des pères de la randonnée et de l'alpinisme est Horace-Bénédict de Saussure (1740 – 1799) qui en plus d'atteindre le sommet du mont Blanc a également parcouru de nombreuses montagnes : le Jura, les Vosges, le Forez, le Vivarais.

L'émergence d'une activité organisée

Cabanes de secours sur un sentier en Nouvelle-Zélande.

C'est au XIXe siècle que la randonnée, au sens où nous la connaissons, apparaît. Elle se différencie de la marche, pratiquée depuis la nuit des temps comme moyen de locomotion, par son aspect récréatif. Le rapport au paysage et à la nature change pendant la période romantique, la marche étant initialement associée à la pauvreté et au vagabondage.

L'Allemand Karl Baedeker (1801–1859) édite des guides dans lesquels il décrit ses parcours pédestres. En France, en 1837, est publié le premier guide de randonnée dans la forêt de Fontainebleau : Quatre promenades en forêt de Fontainebleau. En 1842, Claude François Denecourt (1788–1875) trace son premier sentier dans cette même forêt. Les « sentiers Denecourt » existent toujours. Ainsi Denecourt écrit en 1839 pour définir ses vues :

« Mais je suis près d'oublier que le tableau d'une nature aussi grandiose doit être l'œuvre du peintre ou du poète, dont elle enflamme le génie, et que ma mission doit se borner à diriger le voyageur qui vient en admirer les beautés. Attiré moi-même par la douce paix et le bonheur qui résident au fond de ces bois et de ces déserts, je les ai longtemps parcourus, et, aidé par les observations des artistes qui les fréquentent journellement, j'ai acquis une connaissance de la localité qui m'a mis à même d'en signaler toutes les parties les plus pittoresques, et d'offrir au voyageur les moyens de les visiter avec autant de facilité que d'agrément. Comme il est des personnes qui aiment les longues promenades, d'autres, celles qui ont moins de durée, et que les voyageurs n'ont pas tous le même laps de temps à consacrer à notre forêt, j'en ai classé et divisé les sites par tournées, dont les combinaisons différentes correspondent à tous les désirs[15]. »

En 1872, apparaît en Alsace le Club vosgien, qui balisera les sentiers dans le massif vosgien[13].

Essor au XXe siècle

Randonnée dans le Trentin-Haut-Adige près de Merano.

Les GR et le TMB

L'intérêt croissant pour la randonnée entraîne la création et l'entretien de grands sentiers, comme le sentier des Appalaches ou le réseau de sentiers de grande randonnée (GR), apparu en France en 1947 puis exporté en Belgique dès 1959. Les premiers clubs de randonnée « associations loi de 1901 » font leur apparition, dont l'objectif est de promouvoir les activités culturelles et physiques.

Dès 1951, est réalisé le GR Tour du Mont Blanc[16] et l’année suivante, les sentiers GR sillonnent près de 1000 km[16], tandis que Jean Loiseau (1896-1982) édite « Itinéraires de Corse », un recueil de parcours de montagne recouvrant une bonne part de l’actuel GR20[16] et porte le projet d'entretenir et de baliser les sentiers en France[13].

Nouvelles thématiques de la randonnée pédestre au XXIe siècle

Au XXIe siècle, la randonnée pédestre s'intéresse à de nouvelles thématiques, telles que la gastronomie ou l'histoire, ainsi que la transhumance — qui a inspiré divers circuits de randonnée en Sardaigne —, ou encore, des parcours alternant traversée de sites panoramiques et passage sur les plages, et concernant plus généralement la randonnée dans les îles de Méditerranée.

Caractéristiques

Niveaux de difficulté

La difficulté d'une randonnée réside dans sa longueur (ou développé), son dénivelé, son altitude, la complexité du cheminement (qui sera plus ou moins facile à suivre) et dans la difficulté du terrain qu'elle parcourt.

Divers systèmes de cotation existent pour indiquer la difficulté du terrain, tel que celui développé par le Club alpin suisse :

T1 - Randonnée

Sentier bien tracé. Terrain plat ou en faible pente, pas de risques de chute.

Exigences : Aucune, convient aussi pour baskets. L'orientation ne pose pas de problème, en général possible même sans carte.

T2 - Randonnée en montagne

Sentier avec tracé ininterrompu. Terrain parfois raide, risques de chute pas exclus.

Exigences : Avoir le pied assez sûr. Chaussures de trekking recommandées. Capacités élémentaires d'orientation.

T3 - Randonnée en montagne exigeante

Sentier pas forcément visible partout. Les passages exposés peuvent être équipés de cordes ou de chaînes. Éventuellement, appui des mains nécessaire pour l'équilibre. Quelques passages exposés avec risques de chute, pierriers, pentes mêlées de rochers sans trace. Il faut avoir le pied très sûr, de bonnes chaussures de trekking et des capacités d'orientation dans la moyenne. Expérience élémentaire de la montagne souhaitable.

T4 - Randonnée alpine

Traces parfois manquantes. L'aide des mains est quelquefois nécessaire pour la progression. Terrain déjà assez exposé, pentes herbeuses délicates, pentes mêlées de rochers, névés faciles et passages sur glacier non recouverts de neige. Il faut être familier du terrain exposé, avoir des chaussures de trekking rigides et une certaine capacité d'évaluation du terrain et une bonne capacité d'orientation. Expérience alpine. En cas de mauvais temps le repli peut s'avérer difficile.

T5 - Randonnée alpine exigeante

Souvent sans traces. Quelques passages d'escalade faciles. Terrain exposé, exigeant, pentes raides mêlées de rochers. Glaciers et névés présentant un risque de glissade. Il faut des chaussures de montagne, une évaluation sûre du terrain et très bonnes capacités d'orientation. Bonne expérience de la haute montagne et connaissances élémentaires du maniement du piolet et de la corde utiles.

T6 - Randonnée alpine difficile

La plupart du temps sans traces, passages d'escalade jusqu'à II. En général non balisé. Souvent très exposé. Pentes mêlées de rochers délicates. Glaciers avec risque accru de glissade. Il faut une excellente capacité d'orientation, une expérience alpine confirmée et l'habitude de l'utilisation du matériel technique d'alpinisme.

L'orientation

Chemins de randonnée en Slovaquie.

La randonnée nécessite généralement de savoir se repérer dans la nature. Il existe de nombreux procédés et aides permettant au randonneur de connaître sa position sur le terrain : le balisage, la cartographie et les outils associés (boussole, altimètre), les topos-guides, les GPS.

Balisage

Balise posée par le Club vosgien sur un sentier aux environs d’Épinal.
Signalisation de 2008 en Savoie.

De nombreuses associations se chargent de baliser des sentiers afin de permettre aux randonneurs de suivre des itinéraires. Des milliers de kilomètres de sentiers ont ainsi été aménagés par des balises peintes ou inscrites sur des panonceaux, proposant des cheminements pouvant aller de quelques kilomètres jusqu'à plus de 10 000 km pour le sentier européen E4.

Par exemple, en France, le Club vosgien utilise neuf signes géométriques et quatre couleurs pour jalonner les sentiers qu'il entretient[17]. Les sentiers de grande randonnée (GR, rectangle blanc sur rectangle rouge), les sentiers de grande randonnée de pays (GRP ou GRdP, rectangle jaune sur rectangle rouge) ainsi que les sentiers de promenades et randonnées (PR, rectangle jaune) sont eux balisés par la Fédération française de la randonnée pédestre.

En Belgique, l'association Les sentiers de grandes randonnées utilise le même balisage[réf. nécessaire].

En Suisse, la Fédération Suisse de Tourisme Pédestre s'est efforcée de créer une signalisation unifiée des chemins de randonnée pédestre pour la Suisse tout entière. Plus de 60 000 kilomètres de chemins de randonnée sont signalés[18].

On trouve de la même manière des balisages spécifiques pour les sentiers de randonnée équestre (de couleur orange en France[19]) ou VTT (en France un triangle et deux ronds[20]).

Carte

Les cartes topographiques détaillées (échelle 1:50000, 1:25000 voire 1:15000) décrivant le relief et la nature du terrain permettent de mesurer les distances et les dénivelés (différence d'altitude entre les points de départ et d'arrivée) à l'aide des points cotés et des courbes de niveau.

Ces cartes permettent donc de visualiser le terrain, d'anticiper la difficulté du trajet et de préparer sa randonnée. Sur le terrain, elles permettent au randonneur de se repérer et d'adapter son itinéraire. Elles peuvent être associées à une boussole et un altimètre. On parle alors d'orientation « à l'ancienne », par opposition aux technologies modernes (GPS). Elle présente l'avantage de ne pas nécessiter de piles, de réseau ou de chargement. Le triptyque carte-boussole-altimètre peut éventuellement être complété d'un curvimètre.

Des guides appelés topo-guides sont également édités pour décrire une région ou un itinéraire de manière plus détaillée. Ils viennent souvent en complément des cartes topographiques.

Accessoires d'orientation

Boussole de type plaquette.
GPS utilisables en randonnée.
  • La boussole est un outil désignant le pôle Nord magnétique de la Terre. Elle permet d'orienter la carte dans la même direction que les détails du terrain (alignement de la carte sur le nord géographique). En Europe, les détails du terrain permettent généralement d'utiliser une carte sans boussole. Cette dernière reste cependant une sécurité appréciable en forêt ou par brouillard car elle permet de tirer des azimuts.
  • Il existe des GPS dédiés à la randonnée proposant des fonctionnalités de repérage et d'orientation.
  • Des jumelles permettent de s'orienter plus efficacement, ainsi que de profiter du paysage et de la faune.
  • En montagne, un altimètre est utile pour repérer sur une carte sur quelle courbe de niveau le randonneur se trouve. Au bivouac et en l'absence de baromètre, l'altimètre peut fournir des indications fiables sur l'évolution de la météo : diminution de l'altitude (dépression) ou augmentation de l'altitude (anticyclone) par rapport à l'altitude du point de station (bivouac, refuge).

Sac à dos

Sacs à dos (archipel de Bréhat).

Le sac à dos permet de transporter aisément tout le matériel nécessaire au bon déroulement d'une randonnée (eau, pique-nique, vêtements, trousse de secours, etc.). Le contenu diffère selon la saison, la durée ou le milieu dans lequel s'effectue la randonnée.

La composition du sac à dos est un compromis qui doit garantir sécurité et confort sur le terrain (protection du randonneur et alimentation en quantité suffisante) et poids du sac qui ne doit pas être trop élevé pour préserver l'agrément de la randonnée (charge idéalement limitée à 20 % du poids du porteur[21]). Il est courant de voir des randonneurs débutants trop chargés[21],[22]. Les adeptes de la marche ultra-légère cherchent à réduire ce poids au maximum[23].

Effort et nutrition

Mélange nutritif léger.

Les valeurs moyennes de progression sont en général de 4 à 5 kilomètres par heure, avec 300 à 350 m de dénivelé par heure en montée, et 400 à 450 m de dénivelé par heure en descente. Ces valeurs sont à ajuster en fonction des personnes, des difficultés et des conditions météorologiques. Sur terrain plat, en dessous de 4 km/h on parlera de marche normale de piéton, de 4 à 5 km/h de marche dynamique, entre 5 et 6 km/h de marche rapide et au-dessus de 6 km/h, de marche sportive[réf. nécessaire].

Si la durée de la randonnée est inférieure à trois heures, de l'eau suffira, éventuellement sucrée à 5 % si l'effort est particulièrement intense. Sinon il faut prévoir une alimentation solide pour apporter de l'énergie, par exemple des fruits secs ou des pâtes de fruits[24].

Dans le cas d'une randonnée longue en autonomie, la gestion de l'alimentation est cruciale. Il faut à la fois veiller à prévoir un apport nutritionnel satisfaisant, conserver le plaisir gustatif, éviter les problèmes sanitaires, tout en veillant à limiter le poids des réserves de nourriture et les problèmes de cuisson[25]. Il faudra donc rechercher les produits se conservant à température ambiante et à haute teneur énergétique, notamment les aliments déshydratés.

La randonnée étant un sport d'endurance, les besoins sont essentiellement d'ordre énergétique. La composition nutritionnelle pourra donc être moins riche en protéines animales ou végétales que lors des repas habituels et comporter 60 % de glucides, 14 % de protéines et 20 % de lipides. Il faut prévoir une ration de 3 000 à 3 300 kcal par jour, suffisante pour couvrir les besoins énergétiques en puisant dans les réserves adipeuses[24].

Il faut augmenter la quantité de boisson, en se méfiant des cours d'eau de montagne qui peuvent avoir été souillés en amont (pâturages, refuges). Au retour on favorisera la réhydratation (boisson, thé), l'apport de sodium (potages) et la récupération énergétique (pâtes, riz) en limitant les apports carnés pour éviter les crampes[25].

La respiration est un élément central dans la gestion de l'effort en randonnée. Le principal métabolisme sollicité étant le métabolisme aérobie, il convient de considérer sa respiration comme l'on considère son alimentation et sa boisson.

Chaussures

Les randonneurs utilisent différents types de chaussures de marche suivant leur activité[26] : les chaussures à tige montante pour la randonnée en altitude, les chaussures plus légères et moins hautes pour la moyenne montagne (modèle "mid") et les chaussures basses (modèle "low") pour les parcours moins alpins et les promenades en milieu naturel. D'autres chaussures, de type "trail", sont adaptées à la course à pied en montagne.

Vêtements

Les vêtements du randonneur varient en fonction des régions. Sous un climat tempéré, les difficultés météorologiques sont la pluie et le vent. En effet, ils participent de la déperdition de chaleur conservée même par plusieurs couches de vêtements. Le risque d’hypothermie est alors élevé en cas de vent. Par temps froid, il faut en priorité empiler les couches de vêtements pour protéger le tronc, porter un bonnet pour protéger la tête et des gants, le tronc et les extrémités (tête, pieds, mains) étant les zones où la déperdition de chaleur est la plus importante en cas de froid[27].

L'émergence de textiles synthétiques a permis une grande avancée en matière de compromis entre le confort et l'aspect pratique. Le Gore-Tex est un textile qui respire, et qui permet de maintenir le corps au chaud et au sec avec une bonne ventilation, mais ses capacités sont diminuées lorsqu'il est sale. Le vêtement en fourrure polaire est léger et plus performant que celui en coton.

Dans les fibres naturelles, la laine est excellente pour conserver la chaleur, mais supporte mal l'humidité car elle risque de s'alourdir et de se déformer, et donc proscrites pour les chaussettes. Le coton attire l'humidité, il est donc évité dans les régions froides et humides, mais utile sous les tropiques.

Les grandes enseignes de l'équipement de randonnée proposent désormais toute une gamme de vêtements modulables : softshell, vêtement présentant à la fois les caractéristiques de la veste polaire, d'un vêtement de pluie et d'un coupe-vent[28]. Le vêtement hardshell comporte une épaisseur coupe-vent plus importante que le softshell sans doublure polaire, l'avantage étant de pouvoir porter une veste polaire classique sous le hardshell. Des vêtements « première couche » à séchage rapide associés à ces vêtements hybrides permettent une grande modularité dans l'habillement en fonction de la saison et conviennent à plusieurs disciplines sportives (randonnées pédestres et à ski, ski alpin).

Une autre forme de randonnée pédestre, plus confidentielle, est pratiquée sans vêtements. Elle est désignée sous l'appellation de « randonue ».

Utilisation de bâtons

Beaucoup de randonneurs utilisent des bâtons de marche augmentant l'efficacité dans la progression dans les pentes, et permettant de délester aux bras une partie du poids porté par les jambes.

L'usage des bâtons dans la pratique de la randonnée pédestre remonterait aux années 1970 : à ce stade des recherches, il semblerait que les militaires aient été des précurseurs dans ce domaine dans le cadre de leur entraînement physique. Les chasseurs alpins utilisaient des bâtons de ski à l'occasion de « footings alpins »[29], terme désignant une activité physique, à savoir une course à pied en tenue de sport, chaussures de montagne et bâtons sur des circuits alpins à proximité immédiate de leur garnison.

Accessoirement, les bâtons permettent de réaliser, notamment, des attelles dans le cadre des gestes de premiers secours. Ils sont également utilisés pour le montage de tentes ou de tarps.

Passer la nuit

Lors d'une randonnée de plusieurs jours en environnement isolé, passer la nuit signifie établir un bivouac, ou trouver abri dans un gîte d'étape ou un refuge de montagne.

Organisation

La randonnée pédestre est une activité qui peut se pratiquer seul ou en club. Des structures comme l'Association nationale du grand sentier de France (ANGSF), la Fédération française de randonnée pédestre, la Fédération française des sports populaires[30], la Fédération française de la montagne et de l'escalade, le Club alpin français, la Fédération Suisse de Tourisme pédestre[31], le Club alpin suisse ou le Club vosgien permettent d'organiser la pratique, de gérer la signalisation des chemins pédestres et de représenter les intérêts des randonneurs au niveau politique.

Des professionnels comme l'accompagnateur en moyenne montagne ou le guide de haute montagne proposent contre rémunération d'encadrer des randonneurs et d'assurer leur sécurité. Ils ont également un rôle d'animation et de pédagogie : partage de leur connaissance du milieu (faune, flore, tour d'horizon, etc) afin d'enrichir l'activité, formation technique de base et perfectionnement spécifiques à la randonnée.

Par ailleurs, des agences spécialisées proposent des randonnées itinérantes comprenant hébergement, ravitaillement et service de portage[32].

Vertus de la randonnée

La randonnée diminue le risque de maladie cardio-vasculaire[33].

Au-delà des vertus sportives de la marche, la randonnée pédestre est souvent le moyen d'un ressourcement intellectuel ou spirituel. Si les traditionnelles balades dominicales font office de coupure avec le quotidien, certains mouvements (ex : les Compagnons de Saint François, les pèlerins des Chemins de Compostelle, etc.) utilisent pleinement ces vertus relaxantes : la randonnée peut alors se révéler un moment d'échange, de réflexion, de rapprochement avec la nature.

Impact sur l'environnement

L'érosion sur un sentier de la forêt de Fontainebleau.

L' écosystème peut être accidentellement perturbé ou détruit par cette activité.

Le passage répété sur un sentier peut, par exemple, accélérer l'érosion et la disparition du sol. Cet effet est aggravé par le passage d'un grand nombre de personnes qui « coupent » les lacets d'un sentier en montagne. Un exemple est la dégradation de certains secteurs autour du sommet du puy de Sancy en Auvergne où l'on estime que quarante hectares de pelouse subalpine ont ainsi disparu. Les spécialistes estiment dans ce cas et compte tenu de l'altitude (environ 1 600 m) qu'il faudra entre vingt et cent ans pour que cette pelouse se reconstitue[34].

Un autre exemple est lié à l'utilisation de bois mort pour allumer un feu de campement. Après un certain nombre d'années, le prélèvement prive le sol de nutriments, ce qui perturbe l'écosystème et peut s'avérer dangereux dans les zones de sécheresse où l'interdiction des feux sauvages devient désormais la norme. Sous réserve de respecter la réglementation locale et les conditions d'utilisation, le réchaud reste une alternative pour la préparation des repas des randonneurs. Parfois une seule action individuelle peut avoir un impact important : en 2005, un randonneur a provoqué un incendie dans le parc national Torres del Paine au Chili en utilisant un réchaud non autorisé. Cet incendie a détruit 13 880 hectares, soit 7 % de la surface totale du parc[35].

Sécurité

La randonnée est une activité sportive relativement peu risquée, néanmoins l'isolement peut rendre problématique un incident qui habituellement peut sembler anodin, d'autant plus s'il est difficile de prévenir les secours ou d'indiquer avec précision l'endroit où l'on se trouve. La nuit et des conditions météorologiques difficiles peuvent suspendre les opérations de secours en montagne si elles présentent des risques pour les secouristes.

Dans certains massifs propices à la randonnée, la signalétique invite les pratiquants à se munir d'un sifflet permettant de signaler leur position en cas d'immobilisation dans des conditions difficiles (brouillard, nuit, panne de batterie de téléphone portable, absence de réseau, etc).

La marche en milieu naturel peut typiquement provoquer des foulures, des ampoules, des chutes, des hypothermies ou des hyperthermies. Certains animaux peuvent être venimeux, ou agressifs. Suivant les régions, des tiques peuvent transmettre la méningo-encéphalite verno-estivale ou la maladie de Lyme, ou des moustiques peuvent être porteurs du paludisme ou du chikungunya.

Des itinéraires empruntent parfois des zones où sont organisées des battues aux sangliers. Il convient de se conformer à la réglementation en vigueur et de redoubler de vigilance sans s'écarter des sentiers de grande randonnée. Des articles de couleur fluorescente (chasuble, casquette) peuvent utilement être portés par les randonneurs pour signaler leur présence.

Dans la littérature

Vue sur Eze-sur-Mer depuis le sentier Nietzsche avec le cap Ferrat en fond de tableau.

En 1883, installé sur la Côte d'Azur, le philosophe et poète allemand Friedrich Nietzsche a pratiqué la marche contemplative et inspirante sur un sentier qui s'élève sur les hauteurs d’Èze (Alpes-Maritimes), appelé depuis le Chemin de Nietzsche.

Évolutions numériques

Dans les années 2010, les performances accrues de la téléphonie mobile connectée ont permis de nouveaux services in situ, une aide précieuse, à l'exemple de Helloways, créée fin 2017.

Récits

Essais

  • Christian Verrier, Marcher, une expérience de soi dans le monde. Essai sur la marche écoformatrice, Paris, L'Harmattan, 2010.

Films

Notes et références

  1. « Randonnée journée », sur chamonix-guides.com,
  2. Le fond de sac, www.reussirmarandonnee.fr
  3. « Ma liste de matériel à 12 kg tout compris pour le GR 20 en autonomie complète », sur randonner-malin.com,
  4. « Trekking : règles, bienfaits », sur conseilssport.decathlon.fr,
  5. « Les secrets de la marche afghane », sur elle.fr (consulté le )
  6. « La marche nordique, ce qu'il faut savoir avant de se lancer », sur l'express.fr,
  7. « Fast hiking : tout savoir sur le fast hiking, de la randonnée rapide - Elle », Elle, (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Fastpacking : une nouvelle tendance du Trail Running ? », sur trails-endurance.com,
  9. « Thru-hiking, l'ultra-trail version randonnée », sur colizey.fr,
  10. « Survie et Bushcraft, quelles différences ? », sur welkit.fr,
  11. article Randonnée du Robert, Dictionnaire historique de la langue française, tome 3, p. 3084.
  12. « Dictionnaires d'autrefois », sur uchicago.edu (consulté le ).
  13. Anne-Marie Minvielle, « La randonnée, toute une histoire », Routard.com, (lire en ligne, consulté le ).
  14. (en) Thomas West, A Guide To The Lakes.
  15. Claude François Denecourt, Guide du voyageur dans la forêt de Fontainebleau, Fontainebleau, http://www.aaff.fr/ Amis de la forêt de Fontainebleau, (1re éd. 1839), 1 disque optique numérique (CD-R) : coul. ; 12 cm (BNF 39227084, lire en ligne).
  16. Histoire du GR20 et hommage à Jean Loiseau
  17. Fédération du Club vosgien.
  18. Chemins de randonnée, sur le site de la Fédération Suisse de Tourisme pédestre (FSTP), consulté le 1er juin 2015.
  19. « Les marques de balisage officielles de la FFE-CNTE et leur utilisation », sur fédération française d'équitation.
  20. Créer 1 sentier VTT - Fédération française de cyclisme, site fédéral officiel du vélo, route, piste, VTT, cyclo-cross, BMX, cyclisme salle, polo vélo.
  21. « Le sac à dos - Randonnée », sur ilosport.fr (consulté le ).
  22. « Faites-vous ces 2 erreurs de débutants en grande randonnée ? », sur randonner-malin.com (consulté le ).
  23. « Présentation : qu'est-ce que la randonnée légère ? », sur randonner-leger.org (consulté le )
  24. Fédération française de la montagne et de l'escalade, « L'alimentation en montagne » (consulté le ).
  25. Pierre Belleudy médecin ffme, « L’alimentation en randonnée » (consulté le ).
  26. « Comment éviter les ampoules aux pieds ? », sur randonner-malin.com (consulté le ).
  27. « Gare aux gelures : les conseils pour les éviter », sur www.france-montagnes.com (consulté le )
  28. « Hardshell ou Softshell : telle est la question », sur www.hardloop.fr,
  29. « En route vers le Shisha », sur www.gmhm.fr,
  30. « Fédération française des sports populaires » (consulté le ).
  31. « Fédération Suisse de Tourisme pédestre » (consulté le ).
  32. Willy Aboulicam, « Vacances itinérantes. Rando, vélo, roulotte : prenez le temps », Le Télégramme, (consulté le )
  33. Commission médicale de la FFRandonnée, « L'activité physique, quels bénéfices pour la santé ? », sur ffrandonnee.fr (consulté le ).
  34. Massif du Sancy et Artense, balades et randonnées, publié par l'association Chamina, Aubière, 1997 2-904460-75-6.
  35. http://www.torresdelpaine.com/secciones/noticias/11.asp

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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