Puy de Sancy
Le puy de Sancy est un sommet des monts Dore situé dans le département du Puy-de-Dôme, à 35 kilomètres au sud-ouest de Clermont-Ferrand. C'est, avec ses 1 885 mètres d'altitude, le point culminant du Massif central et le plus haut volcan en France métropolitaine[note 1].
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Puy de Sancy | |||
La face ouest et sud du puy de Sancy, vue depuis la Tour Carrée. | |||
Géographie | |||
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Altitude | 1 885 m[1] | ||
Massif | Monts Dore (Massif central) | ||
Coordonnées | 45° 31′ 42″ nord, 2° 48′ 51″ est[1] | ||
Administration | |||
Pays | France | ||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||
Département | Puy-de-Dôme | ||
Ascension | |||
Voie la plus facile | Par le téléphérique | ||
Géologie | |||
Âge | 500 000 ans[2] | ||
Roches | Trachy-andésite | ||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Puy-de-Dôme
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Toponymie
Le puy de Sancy aurait porté au XIXe siècle le nom de puy de la Croix (en auvergnat : lo Puèi de la Crotz) en raison d'une croix monumentale située à son sommet[3]. Toutefois, l'origine du nom actuel semble dériver de la Saint-Sixte, célébrée le , qui marquait autrefois la date d'un important pèlerinage au sommet de la montagne où se rendaient les habitants des communes avoisinantes[4], notamment les paroissiens de Saint-Donat dont saint Sixte est le patron[5].
Il est appelé Puèi de la Crotz[6] et peut-être Puèi de Sancí en occitan[note 2].
Géographie
Topographie
Le puy de Sancy est un sommet d'allure alpine qui tranche radicalement avec les autres sommets du Massif central, à l'exception de quelques sommets des monts du Cantal. En effet, on y rencontre de fortes pentes et de nombreuses arêtes déchiquetées. Il est prisé des alpinistes tout comme les autres sommets ou rochers escarpés qui l'entourent : puy Ferrand, dent de la Rancune… Par ailleurs, quatre vallées, travaillées par les glaciers, prennent naissance sur ses flancs :
- Chaudefour (nord-est) ;
- Fontaine salée (sud) ;
- Dordogne (nord) ;
- Biche (ouest).
Parmi les ruisseaux qui prennent leur source sur les flancs du Sancy : la Dore à 1 680 mètres d'altitude, et la Dogne à 1 640 mètres, et qui en se réunissant à 1 370 mètres d'altitude, donnent naissance à la Dordogne[1].
- Vue générale du massif du Sancy depuis le sud-ouest.
- Vue plus rapprochée du massif depuis l'autoroute A89.
Géologie
Le puy de Sancy est le point culminant du stratovolcan des monts Dore. Sa mise en place s'est faite sur le versant sud de ce massif entre 1 et 0,2 million d’années, période à l'issue de laquelle il atteignit vraisemblablement l'altitude de 2 500 mètres. Des éboulements massifs se sont produits par la suite puis l'érosion, en particulier glaciaire, a fini de façonner le sommet. Il se présente aujourd'hui sous la forme d'un neck de trachy-andésite claire à gros phénocristaux de sanidine[7]. Cette roche est parfois aussi appelée sancyite par les géologues.
Il reste de cette activité volcanique des sources d'eau chargées en fer et autres minéraux, qui remontent à la surface chargées de gaz, comme la source de la vallée de Chaudefour ou les sources thermales du Mont-Dore et de La Bourboule.
Climat
Du fait de sa hauteur relativement élevée et de son exposition aux flux d'ouest océaniques porteurs d'humidité, les précipitations enregistrées sur le massif sont importantes et la neige y fait son apparition dès le mois d'octobre. L'enneigement y est en général abondant durant la période hivernale et les névés persistent en général jusqu'à mi-juillet selon les années (un dicton local dit que le Sancy voit le blanc, c'est-à-dire la neige, tous les mois de l'année). Les vents au sommet peuvent être parfois très violents et le temps changer radicalement d'une heure à l'autre.
Faune et flore
Chamois, mouflons et marmottes vivent sur le puy de Sancy. La marmotte des Alpes a été introduite par l'homme sur le massif du Sancy de 1959 à 1981, le mouflon de Corse a été lâché dans la vallée de Chaudefour dès 1956. Le chamois a, quant à lui, été introduit en 1978 dans le Cantal, et fait le chemin tout seul pour rejoindre les sommets sancyliens[8]. Leur population est suivie par l’ONCFS.
Le massif du Sancy présente également un grand intérêt pour sa flore : on trouve ici un certain nombre d'espèces alpines qui sont très rares dans le Massif central comme la soldanelle des Alpes, la benoîte des montagnes, l'érigeron des Alpes, le dryade à huit pétales… On y croise aussi une espèce endémique remarquable : la jasione naine (Jasione crispa subsp. arvernensis) qui ne pousse que sur les sols de trachyandésite.
Histoire
La région du puy est fréquentée dans l'Antiquité : lieu de thermalisme, la ville du Mont-Dore, sur son versant nord, possède des piscines dès l'époque gauloise ; les Romains y installent des thermes.
L'abbé Jean-Baptiste Blot, curé de Besse, passe pour avoir commandé en Autriche le 20 janvier 1902 les premières planches de ski de fond en frêne et introduit la pratique du ski dans sa commune durant cet hiver 1902. Selon la tradition locale, il aurait appris de lui-même à skier en s'exerçant de concert avec son vicaire, soutane au vent, afin de prêcher la bonne parole de ferme en ferme, et aurait voulu désenclaver son pays d'adoption par cette technique plus légère que le traîneau. En y popularisant le ski, il aurait ainsi favorisé le tourisme hivernal en Auvergne où l'agriculture montagnarde permettait tout juste de survivre et où l'exode rural risquait de désertifier les montagnes[9].
Le promoteur Jean Barbotte[10] et l'aviateur Costes, devenu homme d'affaires, perçoivent le potentiel du développement des sports d'hiver et commandent à l'entreprise Applevage la construction au Mont-Dore du téléphérique qui rapproche considérablement le sommet du Sancy (le téléphérique dit no 1)[11]. Mis en service en 1936, il est le premier téléphérique du Massif central et le premier téléphérique de voyageurs du constructeur Applevage, et les investisseurs pensent alors que l'Auvergne concurrencera les Alpes en matière de ski, malgré des dénivellations moins importantes[11].
Activités
Ascension
Le sommet du Sancy est accessible par la route départementale 983 depuis la ville de Mont-Dore, située à 4 km ; puis depuis le parking de la station de ski, on peut atteindre le sommet, soit à pied en une heure environ (par le val de Courre et le pas de l'Âne, par le GR 30[note 3] ou par le GR 4E[note 4]), soit en empruntant le téléphérique (3 minutes pour atteindre la gare supérieure à 1 775 mètres d'altitude), puis en gravissant en 20 minutes environ l'escalier en bois de 864 marches qui mène au sommet et à sa table d'orientation[12],[note 5]. D'autres itinéraires, beaucoup plus « aériens » et empruntés par les alpinistes, existent en face sud et en face nord (val d'Enfer).
Du sommet, les visiteurs peuvent profiter d'un immense panorama, en particulier sur les monts du Cantal, et par beau temps apercevoir le mont Blanc[note 6],[13].
- Vue en direction du sommet.
- Vue de la gare téléphérique (dans la brume) et du rocher de l'Ours (à droite).
- Le puy de Sancy et la gare supérieure du téléphérique.
- Vue de la gare d'arrivée.
- Le val d'Enfer, haut lieu de l'alpinisme hivernal en Auvergne.
Sports d'hiver
Outre un important domaine nordique, le massif comprend trois stations de ski alpin : Super-Besse et le Mont-Dore (domaine skiable du Grand Sancy) ainsi que Chastreix-Sancy. Il y avait également deux autres stations aujourd'hui fermées : Chambon des neiges (fermée en 2002) et la Tour-Chambourguet (fermée en 1996).
La Sancy blanche est une course de ski de fond réputée[14] organisée annuellement ; elle se tient début mars.
Dans la culture
Le peintre paysagiste Paul Huet au cours d'un de ses voyages, a réalisé en 1847 une toile intitulée Le Val d'Enfer au pied du Sancy conservée au Musée des beaux-arts de Reims[15]. Ce musée possède également l'esquisse préparatoire[16].
Notes et références
Notes
- Il existe cependant des sommets plus élevés dans les Alpes ou les Pyrénées composés de roches éruptives (basalte, andésite) mais qu'on ne peut considérer comme des volcans tel le pic du Midi d'Ossau (2 885 m), dans les Pyrénées, élément d'une ancienne caldeira hercynienne soulevée par l'orogenèse pyrénéenne.
- La forme occitane Puèi de Sancí est peu attestée, on trouve Sancí dans le dictionnaire de Frédéric Mistral, Lou Tresor dóu Felibrige. Il pourrait s'agir d'une prononciation locale [ˈsaⁿ ˈʃi] pour Sant Sixt « saint Sixte » ou bien pour Sant Circ / Sant Cier « saint Cyr » (voir les hypothèses de Pierre Bonnaud dans la revue Bïzà Neirà nº121, p. 4, 2004 ; l'hypothèse Sant Cier reprend une supposition de Benoît Vidal dans L'Auvergne littéraire, artistique et historique nº97, 1939).
- Ce GR longe la sente le long de la crête qui sépare les vallées de la Fontaine Salée et du Mont-Dore, passe par le puy Redon (1 781 m), le col de Courre (1 772 m), la tour Carrée (1 746 m), le puy de Cliergue (1 691 m), l'ancien buron du Capucin (1 390 m) et le Salon du Capucin (1 249 m).
- Ce GR passe par le col de la Cabanne (1 785 m) et le Pan de la Grange (1 726 m). Une ascension plus longue emprunte le GR 4 qui longe le col de la Croix Morand (1 401 m), les puys de la Tache (1 629 m), de Monne (1 692 m), de Barbier (1 702 m), de l’Angle (1 738 m), le col de la Croix Saint-Robert (1 451 m), les puys des Crebasses (1 762 m), de Cacadogne (1 785 m) et le roc de Cuzeau (1 737 m).
- L’accès au sommet par le Val de Courre est interdit l’hiver pour des raisons de sécurité.
- Le mont Blanc figure sur la table d'orientation du Touring club de France, implantée au sommet du puy de Sancy, comme une légère proéminence immédiatement au nord des monts du Forez, en direction de l'est ; au-dessus de la direction marquée EST, figurent dans l'ordre : Issoire, Rochers de Perrier, Creste, Monts du Forez, Mont Blanc 4807 m.
Références
- « Carte IGN classique » sur Géoportail.
- [PDF] La Commission de volcanisme dans les monts Dore (1), Saga Information, no 330, octobre 2013.
- Site officiel de l'Office de Tourisme du Massif de Sancy
- Étymologie du nom sur le site officiel du massif du Sancy
- Jacques Baudoin, Grand livre des saints : culte et iconographie en Occident, Éditions Créer, , p. 444.
- Jean Roux, L'auvergnat de poche, Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne), Assimil, coll. « Assimil évasion », , 246 p. (ISBN 978-2-7005-0319-7 et 2700503198).
- Données du BRGM
- A. Lartigues, « Bull. mens. ONC », Introduction du Chamois dans le Cantal, no 24, , p. 8-12
- Danielle Maillard, Auvergne, Nathan, , p. 200
- « Téléphérique du Sancy - Partie 2 - histoire », sur Remontees-mecaniques.net (consulté le )
- Danielle Maillard, Auvergne, Nathan, , p. 145
- « Site officiel de l'Office de Tourisme du Massif du Sancy », sur www.sancy.com (consulté le )
- Téléphérique du Sancy sur le site du massif du Sancy, consulté le 5 juin 2016
- « Jérémie Millereau s’impose sur la Sancy Blanche », sur nordicmag.info, (consulté le )
- « Val d'Enfer », sur Musée de Reims (consulté le )
- « Esquisse du Val d'Enfer », sur Musée de Reims (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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