Inditex

Inditex, acronyme de Industria de Diseño Textil, est un groupe espagnol spécialisé dans la confection et la distribution de textile fast fashion avec plus de 7 000 magasins dans le monde et plusieurs marques dont principalement Zara. Selon le Wall Street Journal, c'est « le plus gros vendeur de prêt-à-porter du monde »[3].

Inditex S.A.

Création
Dates clés 1975 : création de Zara et ouverture de la première boutique à La Corogne
Fondateurs Amancio Ortega Gaona
Forme juridique Compagnie
Action BMAD : ITX
Siège social Arteixo, La Corogne
 Espagne
Direction Marta Ortega (directrice générale)
Actionnaires Amancio Ortega Gaona (59,6 %)
Rosalía Mera (6,9 %)
Activité Prêt-à-porter
Produits Vêtements
Filiales Zara, Massimo Dutti, Bershka, Oysho, Uterqüe, Pull and Bear, Zara Home, Stradivarius, TEMPE
Effectif 176 611 (dont 87 % dans les magasins en 2019)[1]
Site web www.inditex.com

Capitalisation 95 milliards d'euros au 15 décembre 2019
Chiffre d'affaires 20,4 milliards d'euros au 31 janvier 2021[2]
Résultat net 1,1 milliard d'euros au 31 janvier 2021[2]

Historique

La première enseigne du groupe est Zara. Cette marque est fondée en 1975 par Amancio Ortega et Rosalía Mera qui ouvre cette année-là sa première boutique à La Corogne (Espagne). Aujourd’hui, Zara est présente avec un réseau de boutiques situées dans les plus grandes villes du monde, aussi bien en Amérique du Sud qu’en Asie, mais principalement en Europe, le marché espagnol représentant à lui seul 25 % du chiffre d'affaires de l'enseigne, et l'Europe représente 70 % du chiffre d'affaires du groupe[4].

La holding Inditex, INdustria de DIseño TEXtil, est créée en 1985[5].

L'internationalisation du groupe débute en 1988 avec un premier magasin à Porto au Portugal, puis 1989 avec l'ouverture d'un magasin à New York ; la France voit la première boutique du groupe l'année suivante.

La marque Pull & Bear apparaît en 1991, année de l'acquisition de Massimo Dutti ; puis 1998 voit apparaître la marque Bershka, suivie l'année suivante de l'achat de l'enseigne Stradivarius.

Le , une part d'un quart du groupe est introduite en bourse[6] ; la même année, création de la marque de lingerie Oysho.

Amancio Ortega, de nature discrète, est souvent représenté par sa seconde femme Flora Perez lors des événements publics ; il est aussi dans les dix premières fortunes du monde, et première fortune d'Espagne selon le magazine Forbes[4] avec la majorité du capital du groupe.

Marta Ortega, troisième enfant du fondateur, est appelée à prendre la direction d'Inditex courant 2022, remplaçant ainsi Pablo Isla qui a assuré l’intérim entre Amancio Ortega Gaona trop âgé et Marta Ortega trop jeune[7].

Activité

Inditex possède plusieurs marques : Zara et Zara Home, Pull and Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho et Uterqüe. Son siège social est situé à Arteixo, en Galice, au nord-ouest de l'Espagne, où travaillent 300 stylistes.

En 2011, le groupe comprend plus d'une centaine d'entreprises ainsi que 5 527 boutiques, dont 1830 sous l'enseigne Zara, 525 pour Massimo Dutti, et une centaine pour Lefties[4] réparties dans 82 pays[8]. La même année le groupe Inditex est leader mondial de la confection textile devant H&M par son chiffre d'affaires et ses bénéfices[9].

Le groupe Inditex ouvre environ 500 magasins par an à travers le monde : 560 en 2007[10], 483 pour 2011 dont 250 en Europe et 132 en Chine[8], et 480 à 520 prévus dans le monde en 2012, dont 123 en Chine où le groupe possède déjà 275 points de ventes qui représentent 18 % des ventes du groupe : « La boutique est l'endroit où notre business model commence et finit » peut-on lire dans le rapport annuel du groupe, « avec le client comme principal actif ».

Inditex, dirigé par Pablo Isla depuis , est présent au travers de neuf enseignes Zara (64,6 % du chiffre d'affaires en 2011) et Zara Home (2,3 %), les vêtements pour bébés et enfants Kiddy's class (souvent appelé Zara Kids), Pull and Bear (6,8 %), la marque Massimo Dutti fondée en 1985, mais acquise plus tard par Inditex (7,2 %), Bershka (10 %), la marque féminine Stradivarius datant de 1994 (6,2 %), la lingerie et homewear Oysho (2,4 %), les accessoires Uterquë (0,5 %), et Lefties (au départ des magasins d'usine permettant d'écouler les anciens modèles, dont la création date de la fin des années 1990). Le fort développement sur le web datant de 2012 fait bondir les ventes du groupe[11].

En 2013, le groupe Inditex ne fabriquerait que 1 % des habits qu'il vend. Les vêtements sont principalement confectionnés dans des ateliers au Bangladesh, au Pakistan, en Inde ou encore au Brésil[12].

En juin 2020, le groupe est représenté dans 96 pays avec 7 469 magasins[13]. Toutefois, après avoir annoncé les premières pertes depuis son entrée en bourse en 2001, le groupe déclare vouloir fermer jusqu'à 1 200 magasins dans le monde[14].

Logistique

L’une des particularités de Zara et des autres marques, réside dans l’organisation de sa chaîne logistique, centralisée en Espagne, qu'elle contrôle d'un bout à l'autre. En effet, la stratégie développée par Amancio Ortega veut que les étagères des boutiques soient renouvelées tous les quinze jours. L’enseigne se distingue ainsi par la vitesse de la mise en place de nouveaux produits dans ses magasins. En effet, il ne s’écoule que deux à trois semaines entre la décision de commercialiser un modèle et son arrivée dans les boutiques, alors que la moyenne du marché est de deux mois. Pour cela, elle privilégie une stratégie industrielle locale, là où ses concurrents ont préféré la délocalisation. Zara et Inditex peuvent ainsi faire preuve de réactivité et de flexibilité. La moitié des produits sont fabriqués en Europe et dans le bassin méditerranéen, dont la moitié dans les quatorze usines du groupe, un tiers en Asie, mais aussi en Amérique du Sud (Pérou ou Brésil par exemple) : « La force de Zara, c'est sa vitesse »[4].

Au total, le groupe utilise 5 000 fournisseurs différents.[réf. nécessaire]

Résultats

Données en millions d'euros au [15].

Années 2017 2018 2019 2020 est
Chiffre d'affaires hors taxes 23 311 25 336 26 145 28 064
Résultat net 3 368 3 368 3 444 3 826

Principaux actionnaires

Au 7 février 2020[16] :

Amancio Ortega 59,3%
Mera Sandra Ortega 5,05%
Bailie Gifford 1,49%
Capital Research & Management WI 1,33%
The Vanguard Group, Inc. 1,01%
Invesco Advisers, Inc. 0,96%
Capital Research & Management GI 0,64%
Norges Bank Investment Management 0,63%
BlackRock Investment Management 0,54%

Controverses

Liens supposés avec des usines soumettant les Ouïghours au travail forcé en Chine

En avril 2021 des ONG portent plainte en France contre « quatre multinationales de l’habillement, accusées de tirer profit du travail forcé imposé aux Ouïghours » au Xinjiang, une région au nord-ouest de la Chine[17]. Les Ouïghours sont une minorité musulmane persécutée en Chine. Faisant suite à cette plainte, le Parquet national antiterroriste (PNAT) ouvre une enquête en juin 2021 « notamment contre Inditex, Uniqlo, Maje, Sandro et Claudie Pierlot, pour recel de crimes contre l’humanité »[17],[18].

Conditions de travail et travail des enfants en Inde

Dans un rapport interne à Inditex de 2009, un audit mené auprès de ses fournisseurs en Inde révèle que 24 enfreignent les lois sur le travail des enfants, sur les conditions de travail, etc. Inditex aurait remédié à cette situation depuis, en dénonçant les contrats de plusieurs fournisseurs ou en ayant incité les autres à corriger leurs défauts. Néanmoins, il semble que cette déclaration soit optimiste et que des fournisseurs déclarés continuent à enfreindre les lois nationales sur les conditions de travail[19].

Notes et références

  1. [PDF]
  2. [PDF]
  3. « Textile. Peut-on copier le modèle Zara ? », sur Courrier international, (consulté le )
  4. Cécile Thibaud, « Zara entraîne Inditex loin de la crise », Challenges, no 297, , p. 46 à 48 (ISSN 0751-4417)
  5. « Zara a fait de lui l’homme le plus riche d’Europe », Paris Match, (lire en ligne, consulté le )
  6. François Musseau, « Zara Ortega, l'homme qui n'existait pas », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le )
  7. Guillaume Delacroix, « Changement d'ère pour l'empire Zara », L'Express, , p. 57 (ISSN 0014-5270)
  8. Jean-Baptiste Duval, « Inditex poursuit sa croissance internationale », sur lsa-conso.fr, LSA, (consulté le )
  9. Cécile Thibaud, « Inditex plus rentable qu'H&M en 2011 », sur fashion-dailynews.com, Éditions Larivière, (consulté le )
  10. « Le groupe Inditex poursuit son développement à l'étranger », sur lsa-conso.fr, LSA, (consulté le )
  11. Kira Mitrofanoff, « H&M et Zara tissent leur avenir sur la Toile », Challenges, no 382, , p. 28 (ISSN 0751-4417)
  12. Fierté espagnole, le père de Zara essuie quelques critiques, Mathieu de Taillac, lefigaro.fr, 16 mars 2013
  13. Cécile Thibaud, Zara et Inditex essuient les premières pertes de leur histoire, lesechos.fr, 10 juin 2020
  14. (en) Zara owner to close up to 1,200 fashion stores around the world, theguardian.com, 10 juin 2020
  15. Zone Bourse, « Inditex : données financières », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  16. Zone Bourse, « INDITEX Actionnaires », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  17. « Une enquête ouverte en France sur le travail forcé des Ouïghours », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  18. « Travail forcé des Ouïgours : en portant plainte contre des géants du textile, des associations espèrent l’émergence d’une jurisprudence », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  19. Reportage Cash Investigations, 18 mai 2012, France 2, lire le synopsis sur télérama.fr Regardable sur la chaîne officielle de l'émission Cash investigation - Toxic fringues. Consulté le : 21 mai 2012

Voir aussi

Article connexe

  • Mango enseigne d'origine espagnole possédant plus de 2 400 boutiques dans le monde
  • Fast fashion

Lien externe

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