Groupon

Groupon est une multinationale américaine de commerce électronique basé sur le concept d'achat groupé. L'achat groupé est un type d'achat où un groupe de personnes s'unissent pour obtenir une remise substantielle sur un produit.

Groupon

Logo de Groupon

Création 2008
Fondateurs Andrew Mason
Forme juridique Privée
Action NASDAQ (GRPN)
Siège social Chicago
 États-Unis
Direction Andrew Mason, PDG
Directeurs Andrew Mason
Actionnaires Pale Fire Capital (d) (13,7 %)[1], Eric Lefkofsky (en) (13,5 %)[1] et The Vanguard Group (7,7 %)[1]
Activité Commerce électronique sur internet
Produits Achat groupé
Filiales LivingSocial (en)
Effectif 11 000 (2012)
Site web www.groupon.com

Capitalisation 2.462 millions de dollars (10/07/2018)
Chiffre d'affaires 2.844 millions de dollars en 2017
Bilan comptable 1 157 881 000 dollars américains ()[2]
Résultat net 14 millions de dollars en 2017

Le site Groupon est actif dans les grandes villes des États-Unis, du Canada, du Brésil, de France, de Belgique, d'Allemagne, d'Australie, du Royaume-Uni ainsi qu'aux émirats. Il a été lancé en novembre 2008 à Chicago. Par la suite, il a été rapidement disponible à Boston, New York et Toronto. En , Groupon desservait plus de 150 marchés en Amérique du Nord et cent marchés à l'extérieur de l'Amérique du Nord. Le site comptait à ce moment trente-cinq millions d'utilisateurs enregistrés[3],[4]. À l'échelle de la France, Groupon est dans le top 100 des sites les plus consultés[5].

Historique

Le site Groupon.com a été créé par Andrew Mason, originaire de Pittsburgh en Pennsylvanie[6], chef de la direction de Groupon[7] jusqu'à son éviction fin [8], à la suite de l'annonce de résultats trimestriels décevants qui ont fait plonger son cours de Bourse. Le site a fait sa première offre en , il s'agissait d'une offre pour une pizza à moitié prix offerte par un restaurant situé au premier étage de l'édifice où logeait la jeune entreprise Groupon[6].

Mason a attiré sur son site, l'attention de son ancien employeur, Eric Lefkofsky, qui a fourni un million de dollars en capital de lancement pour développer le site. Groupon croît rapidement avec un chiffre d'affaires prévu de cinq cents millions de dollars pour 2010. Après un peu moins de deux ans d'existence, en , la société a été évaluée à 1,35 milliard de dollars[9]. Selon un rapport publié dans le magazine Forbes et un reportage du Wall Street Journal, Groupon devrait « générer des revenus d'un milliard de dollars plus rapidement que toute autre entreprise »[6].

Groupon a acquis plusieurs sites qui étaient des sites de type achat groupé et qui opéraient hors des États-Unis. Ces sites ont été regroupés sous le nom Groupon après leur acquisition. Ces acquisitions incluent MyCityDeal d'Europe (), ClanDescuento d'Amérique du Sud (), Qpod.jp du Japon (), et Darberry.ru de Russie ()[10]. Avant ces acquisitions, Groupon avait acheté la société de technologie mobile Mob.ly.

En octobre 2010, des rumeurs indiquaient que Yahoo! avait offert plus de trois milliards de dollars pour acquérir Groupon[11].

Le , un rapport indiquait que Google offrait 5,3 milliards de dollars avec une clause d'indexation sur les bénéfices futurs de sept cents millions de dollars pour acquérir Groupon. Cette offre a été rejetée par Groupon le [12]. Une autre source indique que l'offre de Google était de 6 milliards de dollars[6].

Groupon est entré en bourse le . Le , le titre perdait près de 15 % de sa valeur pour dégringoler à 20,07 dollars. Un montant tout juste supérieur à celui atteint lors de son entrée en Bourse.

En 2013, après l'annonce de résultats trimestriels insatisfaisants à Wall Street et une chute de 24 % du titre, Groupon informe qu'Eric Lefkofsky (cofondateur) et Ted Leonsis (administrateur) assureront l'intérim à la tête de l'entreprise jusqu'à la désignation d'un nouveau directeur général, en remplacement d'Andrew Mason[13]. Finalement, le PDG Andrew Mason[14] conservera son poste, mais Groupon devra changer de modèle pour créer de la valeur, notamment en diversifiant ses services. En effet, les restaurateurs sont déçus, car les membres ne cherchent que les meilleurs plans et ne restent pas fidèles à un seul restaurant.

Le Groupon rachète Ideeli, site de vente privée, pour 43 millions de dollars [15]. En , Groupon annonce la suppression de 1 100 postes entre cette annonce et [16].

Modèle économique

Groupon affiche une offre de produit par jour dans chacun des marchés qu'il dessert. L'offre propose un produit avec un rabais de 30 à 90 %[17]. L'offre est affichée sur le site Web de Groupon et est envoyée par courrier électronique aux membres qui se sont inscrits sur le site de Groupon. L'offre indique : la description détaillée du produit offert, son prix régulier, le rabais consenti par le fournisseur, le prix après le rabais et le nombre minimum de produits qui doivent être achetés pour que les ventes soient conclues. Si le nombre minimum d'achats est atteint, tous les acheteurs qui se sont manifestés obtiennent le produit, si le nombre minimum n'est pas atteint, aucun acheteur n'obtient le produit.

Groupon se finance en retenant au minimum 20 % du prix des produits vendus sur son site[18],[6].

Étant donné que le rabais minimal sur Groupon est de 50 % Groupon se rémunère moyennant une commission sur la prestation effectuée, en fonction de la taille et de la notoriété du partenaire. Cette caractéristique dicte les types de produits que l'on retrouve sur Groupon :

  • on ne retrouve pas de produits de base, car la marge bénéficiaire sur ces produits est faible et ne permet pas une réduction de 75 % ; ce modèle est donc économiquement viable pour un commerçant ou un partenaire dès lors que la marge de sa prestation ou de son produit est supérieure à 75 %, ce qui est rarement le cas ;
  • on retrouve surtout :
    • des produits de luxe sur lesquels la marge bénéficiaire est importante,
    • des produits d'entreprise naissante ou en recherche de nouveaux clients, car ces entreprises sont prêtes à vendre à perte pour se faire connaître,
    • des bons de réduction qui ne constitueront qu'une fraction du prix payé par le client lors de l'achat, par exemple un bon de réduction de 40 $ vendu 20 $ pour un repas au restaurant qui coûtera finalement plus que 40 $

Groupon déclare refuser offrir certains types de services : par exemple, les champs de tir, les cliniques d'avortement, les cliniques de chirurgie plastique et les strip clubs[19], mais il arrive que certaines offres aillent à l'encontre de ces principes[20].

Contrairement aux ventes par petites annonces, les marchands n'ont aucuns frais à payer s'ils ne concluent pas de ventes[6].

Résultats financiers

En 2017, la société a enregistré des ventes de 2.844 millions de dollars et dégagé un résultat positif de 14 millions d'euros[21].

Introduit en bourse à 20 dollars en [22], l'action cote moins de 5 dollars en .

Début , l'Agefi évoque une possible vente de la société[23].

Concurrents

Un inconvénient important du modèle d'affaires de Groupon est qu'il est facilement copiable. En Amérique du Nord, il y a 200 sites similaires à Groupon, certains copiant l'apparence de son site, ses polices de caractères et son logo.

À travers le monde, il y a plus de 500 sites similaires, y compris plus de 100 en Chine[9],[6]. Toutefois, en , un seul concurrent, Living Social, a été décrit comme un concurrent sérieux ; selon un rapport, il a reçu un investissement d'Amazon de 175 millions de dollars[6].

Critiques

L'émission Capital sur M6 présentant le succès de Groupon, émet des réserves sur la qualité de ses prestations. En effet, il y est expliqué que le consommateur peut être très déçu par la prestation et qu'il lui est parfois impossible de bénéficier de l'offre à cause d'une forte affluence chez le commerçant lié à un deal. Dans le cas où le consommateur ne peut plus bénéficier de l'offre qu'il a achetée, Groupon peut tout de même rembourser le client sous forme d'avoir.

À la suite de ces problèmes de disponibilité, Groupon travaille désormais avec le partenaire pour limiter le nombre maximum de deals vendus par ce dernier, dans la limite de sa capacité d'accueil. Après avoir signé un contrat, le commerçant est lié avec Groupon pour 24 mois par un contrat renouvelable par tacite reconduction pour 12 mois. Groupon pourra publier une nouvelle fois l'offre du commerçant, avec son accord (mentionné dans le contrat) pendant la durée du contrat. En outre, le commerçant ne peut pas faire d'opérations commerciales avec d'autres prestataires d'achat groupé pendant la durée du contrat.

Les engagements pris par les commerçants proposant leurs produits sont à double tranchant, puisque si ces promotions sont susceptibles de leur amener des clients, elles peuvent aussi générer des pertes conséquentes, le commerçant n'étant pas maître des volumes de vente à honorer, qui sont décidés par la société[24],[25].

Le , une commerçante belge affirme, dans son témoignage « Groupon, l'envers du décor », être contrainte de déposer le bilan à cause du coût occasionné par les « deals » de Groupon[26]. Groupon réagit officiellement quelques jours plus tard[27],[28],[29],[30]. L'affaire prend de l'ampleur sur le Web[31],[32],[33] et dans les médias traditionnels[34]. Vendredi 1er avril, la commerçante donne une conférence de presse[35], dont à la RTBF[36],[37].

D'autres partenaires de Groupon et clients se plaignent ou se sont plaints des mauvaises pratiques Groupon, certains ont déposé plainte[34]. Au-delà de la société Groupon, c'est son modèle économique - qu'elle n'est pas la seule à avoir choisi - qui est critiqué[37],[38].

Ces critiques ont été relayées en par The Daily Telegraph, et le journal Le Monde fait par ailleurs état de doutes existant non seulement sur le modèle économique de la société, mais aussi sur la sincérité de ses comptes.

Au Québec

Le , la startup Outgo, un compétiteur de Groupon au Québec, émet un communiqué annonçant « la cessation des activités de Groupon au Québec »[36]. Une enquête, menée par La Presse, révèle ensuite que Groupon a fermé ses bureaux du Québec au mois de , selon un avis de licenciement collectif transmis au ministère du Travail du Québec. Celui-ci précise que 13 personnes travaillant au 80, rue Queen, dans le Vieux-Montréal, ont perdu leur emploi. La fermeture en catimini de l'entreprise soulève la colère des marchands et l'indignation du public, s'ensuit une puissante réaction en chaîne dans les médias. La nouvelle de la fermeture est reprise par CTV News Channel (Canada), TVA Nouvelles, Protégez-vous, Le Journal de Montréal, notamment.

Les évènements mènent au dépôt d'une demande en action collective de la part des marchands lésés[37]. Cette demande en action collective stipule notamment que plusieurs marchands ont honoré des services vendus par le biais du site web de Groupon, sans avoir été payés : « Or, les défenderesses ont, abusivement et illégalement, conservé toutes les sommes qu'elles ont perçues auprès des clients, et ce, en contravention directe des ententes conclues avec la demanderesse. »[37],[38].

Notes et références

  1. Proxy Statement, (SEC filing)
  2. Form 20-F, (SEC filing)
  3. (en) « Groupon Expands to New Markets in Florida », .
  4. (en) Douglas MacMillan et Joseph Galante, « Groupon Prankster Mason Not Joking in Spurning Google », .
  5. comment marche le premier site de deals en France ? », Deals France, .
  6. (en) Bari Weiss, « Groupon's $6 Billion Gambler », Wall Street Journal, .
  7. (en) Marcia Froelke Coburn, « The Real Deal », (consulté le ).
  8. « Groupon écarte son PDG », Le Figaro, .
  9. (en) Christopher Steiner, « Meet The Fastest Growing Company Ever », sur forbes.com, (consulté le ).
  10. (en) Jolie O'Dell, « Groupon Goes International, Buys Japanese and Russian Clones », Mashable (consulté le ).
  11. (en) « Getting To the Bottom of The Crazy Yahoo-Groupon Rumors », .
  12. (en) Amir Efrati et Geoffrey A. Fowler, « Google in Talks to Buy Deal Site Groupon ».
  13. P. B. et Reuters, « Le PDG de Groupon «viré» par le Conseil d'administration », 20minutes.fr, .
  14. Reuters, « Le PDG de Groupon conserve son poste », Le Monde, .
  15. Flore Fauconnier,Groupon acquiert le site de ventes privées Ideeli, Journal du Net, .
  16. Anya George Tharakan et Wilfrid Exbrayat, Groupon va supprimer 1.100 emplois, L'Usine nouvelle, .
  17. es sont parfois aussi chères voire plus que sans la réduction. Pour les restaurants il faut comparer le menu avec l'offre, avant de Tube.
  18. (en) Gabriella Boston, « Site leverages power of group purchases », (consulté le ).
  19. (en) Geoff Williams, « Groupon's Andrew Mason: The Unlikely Dealmaker », (consulté le ).
  20. (en) « Groupon : chirurgie esthétique à moitié prix ! ».
  21. Zone Bourse, « Groupon Inc : Données financières, estimations et prévisions pour Groupon Inc | GRPN | Zone bourse », sur www.zonebourse.com (consulté le ).
  22. « Groupon réussit son entrée en Bourse », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  23. Zone Bourse, « Groupon Inc : Actualité et informations action Groupon Inc | GRPN | US3994731079 | Zone bourse », sur www.zonebourse.com (consulté le ).
  24. Émission « Consommer autrement : révolution dans notre quotidien » diffusée le dimanche 6 mars 2011 (sa bande annonce).
  25. Reportage de M6, posté sur YouTube.
  26. Capture d'écran du témoignage de la commerçante, par @Nkgl sur Twitpic.
  27. « Groupon Belgique est en contact avec l'établissement… », compte Twitter @GrouponFrance, 29 mars 2011.
  28. « Suite à de nombreux messages concernant un partenaire de Groupon connaissant des difficultés… », Compte Twitter @Groupon_BEFR, 29 mars 2011.
  29. message court mais un peu plus détaillé posté sur Facebook, profil Groupon Belgique, 29 mars 2011 à 15:34.
  30. message détaillé « L’envers du décor selon Groupon », blogue officiel de Groupon, 31 mars 2011.
  31. article « GROUPON pousse-t-il à la faillite les commerçants ? » qui reproduit le témoignage de la commerçante, Gregory Janssens, blog BusinessMan, 31 mars 2011.
  32. « Groupon accusé d’avoir mis en faillite une commerçante », Électron Libre, Diane Saint Réquier, 31 mars 2011.
  33. « Sylvie Pastur (Escale Design) "Un commerçant qui fait un deal avec Groupon est d'office perdant" », Le Journal Du Net, mercredi 6 avril 2011.
  34. « Groupon : bon plan mais attention aux mauvaises expériences », Aurore Peignois, RTL, lundi 28 mars 2011.
  35. message posté vers 21h, page Facebook « Escale Design ».
  36. (en) Outgo Network Inc, « Cessation des activités de Groupon au Québec : Outgo vient en aide aux marchands », sur www.newswire.ca (consulté le ).
  37. Marie-Eve Fournier, « Demande d'action collective contre Groupon », sur La Presse (consulté le ).
  38. « Demande de recours collectif contre Groupon », sur TVA Nouvelles (consulté le ).


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