Guerre austro-russo-turque de 1735-1739
La guerre austro-russo-turque de 1735-1739 est un conflit entre la Russie de la tsarine Anne, alliée à l'Autriche[1] de Charles VI, et l’Empire ottoman de Mahmoud Ier.
Pour les articles homonymes, voir Guerres russo-turques et Guerres austro-turques.
Date |
- (4 ans) |
---|---|
Lieu | Serbie-Macédoine-Valachie-Moldavie-Crimée-Ukraine |
Casus belli | Prise d'Azov par les Russes |
Issue | Traité de Belgrade |
Changements territoriaux | L'Autriche rend l'Olténie à la Valachie et Belgrade à l'Empire ottoman. L'Empire russe rend Azov à l'Empire ottoman. |
Empire russe Saint-Empire | Empire ottoman Khanat de Crimée |
Münnich François-Étienne de Lorraine | Yeğen Mehmed Paşa Fetih II Giray Mengli II Giray |
Ce conflit résulte des problèmes apparus lors de la guerre de Succession de Pologne de 1733–1735 et des opérations menées par les Tatars de Crimée, vassaux de l'Empire ottoman. Mais c'est aussi une nouvelle manifestation des efforts russes pour obtenir un accès à la Mer Noire.
La marche à la guerre
La diplomatie russe des années 1725-1735
En 1733, la Russie soutient, de concert avec l'Autriche, l'accession au trône de Pologne d’Auguste III, contre Stanislas Leszczynski, beau-père de Louis XV et soutenu par la France et favorable à la Turquie. Cela provoque (20 octobre 1733) l'entrée en guerre de la France contre l'Autriche, qui se retrouve d'ailleurs en position d'infériorité et signe en novembre 1735 les préliminaires de paix de Vienne (confirmés en 1738 par le traité de Vienne).
En 1735, la Russie conclut la paix avec la Perse, pays en guerre avec l'Empire ottoman entre 1730 et 1736. Les Russes rétrocèdent à la Perse tous les territoires du Caucase conquis au cours de la guerre russo-persane de 1722-1723.
À la suite d'un accord conclu en 1726, la Russie et l'Autriche de l'empereur Charles VI, qui était aussi un soutien d'Auguste III, envisagent une grande offensive dans les Balkans afin d'en chasser définitivement les Turcs.
La guerre
Opérations russes (1736-1737)
Le , l’armée russe du Dniepr, forte de 62 000 hommes sous le commandement du maréchal Burckhardt Christoph von Münnich, prend d’assaut les fortifications turques à Perekop et occupe Bakhtchissaraï le . Cependant, l’insuffisance du ravitaillement ajoutée à l'apparition d’une épidémie force Münnich à faire retraite vers l’Ukraine.
Le 1736, l’armée russe du Don — 28 000 soldats sous le commandement du général Peter de Lacy, appuyé par la flottille du Don (en) sous le commandement du vice-amiral Pierre Bredal (en) — s’empare de la forteresse d’Azov.
En , l’armée de Münnich prend d’assaut la forteresse ottomane d’Otchak. Les troupes de Lacy (fortes maintenant de 40 000 hommes) font mouvement en Crimée au même moment, remportant plusieurs victoires sur l’armée du khan de Crimée et s’emparent de Karasubazar. Cependant, Lacy et ses régiments sont rapidement contraints de se retirer en raison de la déficience du train des équipages.
Opérations autrichiennes (1737)
En , l'Autriche entre à son tour en guerre contre l’Empire ottoman.
Les troupes autrichiennes sont commandées par François-Étienne de Lorraine, époux de Marie-Thérèse, fille et successeur[2] de Charles VI, assisté du général Friedrich Heinrich von Seckendorff.
Une offensive a lieu en Macédoine où les Autrichiens s'emparent de Niš, mais les Turcs reprennent la ville un peu plus tard.
L'année 1738
En 1738, les Turcs parviennent même à reprendre Belgrade et Semendria.
En août, la Russie, l'Autriche et la Turquie entament des négociations à Nemirov, sans résultat.
Aucune autre opération militaire d’importance n'a lieu en 1738. L’armée russe doit même abandonner Otchak et la péninsule de Kınburun en raison de l’irruption de la peste bubonique.
L'année 1739 et le retour à la paix
En 1739, les armées de Münnich franchissent le Dniepr puis le Dniestr, battent les Ottomans à la bataille de Stăuceni (en) et occupent la forteresse de Hotin en Moldavie (le ) puis Iași, la capitale moldave.
Cependant, l'Autriche, de nouveau battue par les Turcs, signe la paix séparée de Belgrade le : l'empereur rend l'Olténie à la principauté de Valachie et le nord de la Serbie avec Belgrade à l'Empire ottoman.
Ce retrait des Autrichiens, ajouté à la menace d’une invasion suédoise, amène la Russie à signer avec la Turquie le traité de paix de Nyssa le [3].
Bibliographie
- Histoire de la guerre des Russes et des Impériaux contre les Turcs en 1736, 1737, 1738 et 1739 et de la paix de Belgrade qui la termina, volume 2, 1780 [lire en ligne].
Notes et références
- Le mot « Autriche » désigne de façon simplifiée « les possessions patrimoniales de la maison de Habsbourg » (archiduché d'Autriche, royaume de Hongrie, royaume de Bohême, etc.), qui relèvent du chef de la maison de Habsbourg et du gouvernement de Vienne. Bien que le chef de la maison de Habsbourg soit généralement empereur d'Allemagne (Saint-Empire), dans cette guerre, il n'intervient pas en tant qu'empereur, au nom de l'Allemagne (où la Bavière et la Prusse notamment lui sont plutôt hostiles), mais en tant que « Habsbourg d'Autriche ».
- Marie-Thérèse succède à son père en 1740, comme chef de la maison de Habsbourg. En revanche, en tant que femme, elle ne peut pas être élue empereur. C'est l'électeur de Bavière qui est élu en 1742, puis François de Lorraine en 1745 (voir Guerre de Succession d'Autriche).
- (en) Spencer Tucker, A global chronology of conflict : from the ancient world to the modern Middle East, vol. 2, Santa Barbara (Calif.), ABC-CLIO, , 32 p. (ISBN 978-1-85109-667-1, présentation en ligne).
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Russo-Turkish War (1735–1739) » (voir la liste des auteurs).
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