Guerre d'Indochine au cinéma

En comparaison avec la guerre d'Algérie, ou la guerre du Viêt Nam, la guerre d'Indochine (1946-1954) est faiblement représentée à l'écran frontalement dans le cinéma de fiction. Dans ce corpus filmique réduit, deux cinéastes anciens combattants (Pierre Schoendoerffer et Claude-Bernard Aubert) ont pris une part prépondérante dans la représentation du sujet historique au sein du cinéma français[1].

Visuel issu du documentaire de Raphaël Millet Pierre Schoendoerffer, la sentinelle de la mémoire

Pour Benjamin Stora, en s'appuyant en particulier sur La 317e section de Pierre Schoendorffer, "ce n’est pas la rareté des images à propos de l’Indochine qui pose problème, mais le sens des images. A chaque fois, une patrouille isolée, coupée de tout, de l’arrière et du front lui-même, symbolise le drame indochinois". Après quelques films distribués à la fin du conflit, il faut attendre presque trente ans, en 1992, pour le voir de nouveau abordé dans deux grosses productions française (Indochine et Diên Biên Phu)[2].

Selon Delphine Robic-Diaz, la guerre d'Indochine, même furtivement, traverse cependant le cinéma français au travers de plusieurs évocations ou incarnations : "Si les allusions sont donc constantes depuis plus d’un demi-siècle, le sujet reste pour autant aussi marginal que la majorité des personnages qui l’incarnent."[1].

Aux Etats-Unis, Samuel Fuller et Joseph L. Mankiewicz ont également abordé ce contexte dans les années 50 et du côté de l'Europe de l'Est les films Le Bataillon Noir et Dschungelzeit.