Guides du gouverneur de Strasbourg

Les guides du gouverneur de Strasbourg sont une unité de cavalerie française du Premier Empire, créée à l'initiative du maire de Strasbourg en et dissoute à la fin des Cent-Jours.

Guides du gouverneur de Strasbourg

Officiers des guides de Strasbourg en grande et petite tenue, 1815, par Henry Ganier-Tanconville.

Création mai 1815
Dissolution fin des Cent-Jours
Pays France
Allégeance Empire français
Type Escadron
Rôle Ordonnance, estafette
Garnison Strasbourg
Surnom « Guides du gouverneur »

Historique

Colonel de la garde d'honneur de Strasbourg en 1809. Illustration d'Henry Ganier-Tanconville, 1910.

Au mois de , le maire de Strasbourg arrête la création d'un escadron de cavalerie de la Garde nationale destiné à assurer le service d'ordonnance et d'estafette. Napoléon, exilé sur l'île d'Elbe depuis 1814, est alors de retour en France depuis peu, et par cette décision, la ville souhaite manifester son soutien à l'Empereur. Le recrutement s'effectue chez les citoyens propriétaires de chevaux et parmi les ex-gardes d'honneur de la municipalité[1].

L'escadron des guides n'est en effet pas le premier corps militaire levé à Strasbourg. Le , à la suite d'un décret instituant les « gardes d'honneur locales », est créée la garde d'honneur de Strasbourg, composée majoritairement de notables et de négociants[2]. Dissoute en 1814, ce sont ses anciens membres qui, en 1815, vont être rappelés pour constituer le noyau du nouveau corps des guides[1].

L'unité, qui a rapidement pris le surnom de « guides du gouverneur », est dissoute à la fin des Cent-Jours[3].

Uniformes

Troupe

Un arrêté du maire datant du donne aux guides la possibilité de choisir leur uniforme. Celui-ci, ainsi que le remarque Bucquoy, est très semblable à celui des guides de Moncey : colback à flamme surmonté d'un plumet, habit à plastron avec épaulettes et aiguillette. Une première difficulté surgit au niveau de la distinctive rouge adoptée. La planche de l'illustrateur Job pour les Tenues des troupes de France donne un rouge foncé, que la revue La Giberne indique cramoisi. Piton et Touchemolin, dans leurs ouvrages sur la ville de Strasbourg, ont représenté un rouge cramoisi très clair tendant presque vers le rose. Le commandant Bucquoy écrit à ce propos : « c'est la couleur qu'on trouve sur toutes les collections alsaciennes de petits soldats et que donnent nos planches. J'estime que c'est la seule conforme à la réalité ». Les sources divergent également au sujet des épaulettes. Job, sur sa planche, a dessiné une épaulette de chaque côté — ce que confirme La Giberne —, mais Touchemolin n'en donne qu'une, à gauche, complétée à droite par un trèfle auquel pend l'aiguillette. La grande tenue de la troupe est donnée par un document de la collection Ganier-Tanconville, que ne vient étayer aucune autre source cependant : le changement intervient au niveau du plastron, retourné sur sa face interne qui laisse apparaître le rose à la place du bleu[4].

Officiers, sous-officiers et trompettes

En grande tenue, les officiers coiffent le colback à flamme habituel, mais surmonté d'un plumet blanc, ce qui n'est pas le cas pour la petite tenue. L'aiguillette blanche et l'habit bleu à plastron rose viennent compléter l'uniforme. Pour la petite tenue, outre la suppression du plumet, l'aiguillette est retirée et le plastron est porté du côté externe, c'est-à-dire en drap bleu. Le trompette en grande tenue, d'après la collection alsacienne Carl, passe une livrée bleue à distinctions blanches, présentes de chaque côté des boutons de l'habit et sur les manches[5].

Bucquoy donne encore dans sa série de planches un trompette et un sous-officier du corps, copiés sur les types de la collection Würtz. « J'avoue être très embarrassé par ces personnages, écrit Bucquoy, d'autant plus que dans Würtz ils portent une moustache et une barbiche qui sentent fortement le Second Empire. ». L'absence d'aiguillette sur les deux personnages, les galons tricolores et l'épaulette blanche du trompette sont en effet douteux car en contradiction avec les uniformes précédemment décrits[6].

Notes et références

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Eugène-Louis Bucquoy, « Guides du Gouverneur de Strasbourg 1815 », dans Dragons et Guides, Jacques Grancher, coll. « Les uniformes du Premier Empire », , 183 p. (ISBN 2-7339-0681-X).
  • Alain Pigeard, L'Armée Napoléonienne : 1804-1815, Curandéra, , 991 p. (lire en ligne).
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