Guy Ier de Laval

Guy Ier de Laval[1] (v. 980/90 - † v. 1062) seigneur de Laval en 1020. À noter qu'il y a parfois confusion dans les livres entre Guy Ier de Laval, et son petit-fils Guy II de Laval.

Pour les articles homonymes, voir Guy de Laval et Guy Ier.

Guy Ier de Laval
Biographie
Naissance
Entre et
Décès
Vers
Activité
Lord
Conjoints
Berthe de Tosny (d)
Rotrude de Château-du-Loir (d)
Enfant

Famille

Herbert Ier du Maine, comte du Maine, confie vers 1020 le territoire de Laval à Guy de Dénéré qualifié de « Conditor », dans une charte du prieuré de Saint-Martin de Laval en 1050, pour y établir un château. Les vestiges les plus anciens retrouvés dans l'enceinte du château de Laval remontent d'ailleurs à cette première moitié du XIe siècle. Situé à la proximité des frontières de trois provinces importantes, ce château ne pourra que se développer rapidement et le fief des seigneurs de Laval prospérer pendant plus de cinq siècles.

Guy Ier se mariera deux fois :

  • Une première fois vers 1010/1015 avec Berthe, probablement une fille de Roger Ier de Tosny. Ils eurent cinq enfants :
    • Jean de Laval, moine à Marmoutier,
    • Hamon de Laval,
    • Hildesinde de Laval,
    • Agnès de Laval,
    • Hildeburgis de Laval ;
  • En secondes noces vers 1030, il se mariera avec Rotrude de Château-du-Loir, fille d'Hamelin de Château-du-Loir et d'Hildeburge de Bellême. Ce mariage fera de Guy de Laval le beau-frère de Haimon de Mayenne et de l’évêque Gervais de Belleme. Avec Rotrude il eut deux enfants :
    • Gude Laval (mort vers 1067),
    • Gervais de Laval.

Guy Ier de Dénéré a projeté un pèlerinage à Jérusalem, en 1039[réf. nécessaire][source insuffisante][2].

Origine

L'origine de Guy Ier de Laval est l'objet d'une polémique historique. Les archivistes paléographes Arthur-Bertrand de Boussillon et Robert Latouche, auteur d'une thèse sur les comtes du Maine, s'opposent, ainsi que l'abbé Angot, sur la question de l'origine du premier Guy de Laval.

La conclusion de Latouche, discutée par l'abbé Angot, est que les deux chartes de la Couture sur lesquelles il s'appuyait pour identifier Guy de Danazeio[3] avec Guy de Laval étant fausses, et que l'on n'en saurait rien tirer[4]. Pour l'abbé Angot, l'interprétation des motifs qui ont déterminé la rédaction des articles d'une charte prétendue fausse du XIe siècle ou du XIIe siècle, est délicate[5]. Les moines, faussaires ou non, pouvaient avoir un texte plus ou moins intact dont ils auraient pris la trame historique et modifié les passages intéressant leurs droits, et qu'ils auraient complété par l'adjonction de formules et de noms propres, sans se soucier des anachronismes[6]. Quoi qu'il en soit, pour l'abbé Angot, Guy de Laval est bien le même personnage que Guido de Danazeio.

Un jugement qui n'est pas contesté, rendu en 1064 par Guillaume le Bastard, nous apprend que, Guy Ier de Laval ayant donné à l'abbaye de Marmoutier un terrain dans le faubourg de Laval[7].

Guy de Laval, qui, avait donné l'église d'Auvers d'abord à Guérin, en gratifia ensuite après la mort de ce dernier et le renversement de ses projets, l'abbaye de la Couture. Dans le pays de son origine, Guy de Laval était encore connu sous le nom de Guido de Danazeio[8].

Les trois actes, celui de Guillaume le Bastard, qui est authentique, et ceux de la Couture qu'on peut contester, concordent parfaitement pour les faits historiques qu'ils relatent. Les relations de Laval et de ses seigneurs avec Auvers continuèrent longtemps après la fondation du prieuré d'Auvers[9]. La mention du moine Guérin dans la charte des religieux de la Couture est, de son côté, la preuve qu'ils étaient renseignés sur les origines de leurs possessions.

Enfin, l'abbé Angot développe une raison positive pour identifier Guy de Laval avec Guido de Danazeio : c'est que les enfants de Guy de Laval étaient Hamon, celui qui a donné son nom à Auvers-le-Hamon, et Jean, qui fut religieux de Marmoutier. Ce sont aussi les noms des enfants qu'on donne à Guido de Danazeio. Ces rencontres-là ne sont pas fortuites à la même époque, sur ce même terrain ; c'est une preuve d'une identité déjà indiquée par tant d'autres circonstances. Pour lui, Guy de Laval est donc bien originaire de la Champagne du Maine.

Légendes

La légende rapporte aussi que passant sur le pont qui enjambait la Mayenne au pied de son château, il tomba avec sa monture et, se voyant perdu, se recommanda à la Vierge Marie. Ramené mystérieusement sur le rivage, il faisait une prière de reconnaissance quand, dans les branches d’un chêne, la Sainte Vierge lui apparut. Il construisit une chapelle, appelée Notre-Dame d'Avesnières, et un monastère de religieuses où entrèrent ses filles. Les pèlerins accourent en nombre et la chapelle, plusieurs fois agrandie, fit place à une basilique achevée par le comte Guy V de Laval, arrière-petit-fils du fondateur.

Notes et références

  1. Généalogie de Guy Ier de Laval sur le site Medieval Lands
  2. Il est à l'origine d'une charte concernant Asnières-sur-Vègre, en faveur du chapitre de la cathédrale du Mans, le 11 novembre 1039. Il y est question d'un projet de pèlerinage à Jérusalem. Chartularium insignis ecclesiae Cenomanensis quod dicitur Liber albus capituli, XLVIII.
  3. Pour l'abbé Angot, Guy de Laval ne tire pas ce premier nom de Denazé, en Anjou. Pour lui, comme il fallait chercher une localité de la Champagne du Maine, il avait cru qu'il s'agissait d'Avessé, possession des Laval, et la forme du nom rendait possible la dérivation, moyennant une faute facile à commettre par un copiste, la confusion des lettres n et u. Robert Latouche indique qu'il y a dans la Champagne du Maine une ancienne seigneurie du nom de Denezé et que ce nom pourrait être celui qu'on trouve porté encore, dans une charte de la Couture, par un Hamelinus [de] Denacé. L'abbé Angot admet très bien cette hypothèse : Guy de Laval aurait tiré son premier nom de Denezé, de Danazeio, au lieu d'Avessé, Avazeio, qu'il avait proposé.
  4. Elles ont été fabriquées de toutes pièces au XIIe siècle, dit M. Latouche, par les moines de l'abbaye de la Couture, pour s'attribuer des droits fiscaux et utiles sur Auvers, au cours d'un procès où ces droits avaient besoin d'être établis, et les noms de personnages qu'on y fait intervenir ont été pris au hasard dans les documents que les moines pouvaient avoir sous la main. Guy de Danazeio, en particulier, pourrait bien être de la famille d'un Hamelinus de Denacé, cité au Cartulaire de la Couture.
  5. Il indique qu'on pourrait fournir d'autres explications que celles de M. Latouche. De même la façon dont auraient été, d'après lui, racolés les acteurs ou témoins, est fort compliquée.
  6. Il ajoute qu'on peut même soutenir que les religieux ont simplement reconstitué de mémoire un document dont ils n'avaient plus le texte.
  7. Les moines de la Couture intervinrent, protestant que ce terrain dépendait de leur église d'Auvers, parce que Guy l'avait donné à un moine nommé Guérin, à condition qu'il dépendrait de cette église d'Auvers. C'est le contraire, répondait Guy : j'ai donné ce terrain au moine Guérin pour y construire un monastère dont il devait être abbé, et auquel il devait soumettre tout d'abord l'église d'Auvers et tout ce qu'il pourrait acquérir ailleurs. Quelque temps après, Guy fit devant Guillaume le Bastard le serment suivant : Je n'ai jamais voulu que le terrain en litige fût soumis à l'église d'Auvers, ni quand je l'ai donné au moine Guérin, ni quand j'ai donné l'église elle-même aux moines de la Couture. — L'abbé Angot traduit en style direct pour éviter toute possibilité d'amphibologie. Il ajoute qu'on doit savoir, pour comprendre ces donations successives, que le moine Guérin, au cours de ses projets d'érection d'abbaye dans le faubourg de Laval, était mort assassiné. L'église, seule partie du monastère qu'il eût achevée, existe encore. Après cette mort tragique, Guy de Laval donna le terrain du faubourg de Laval aux religieux de Marmoutier ; c'est ce terrain que revendiquaient les moines de la Couture. Ils le firent d'ailleurs en vain, car Guillaume le Bastard rendit une sentence conforme aux affirmations de Guy de Laval et favorable à l'abbé de Marmoutier. Celui-ci avait déjà bâti dans cet emplacement le Prieuré de Saint-Martin de Laval.
  8. Pour l'abbé Angot, si l'on admet la traduction qu'il propose du serment de Guy de Laval, et dont il ne voit pas comment on la contesterait, si Guy affirme avoir donné aux moines de la Couture l'église d'Auvers, sa thèse est prouvée par là même. C'est Guy de Laval qui a donné l'église d'Auvers à la Couture, c'est lui qui est le fondateur du prieuré. L'abbé Angot ne suppose pas qu'on veuille traduire le texte du serment de Guy de façon à faire du moine Guérin le donateur de l'église d'Auvers. Du reste, le fît-on, que les relations entre Laval et Auvers, entre Guy de Laval et ce qui fut la Champagne du Maine, ne laisseraient pas quand même de paraître évidentes dans le texte authentique, et rendraient encore certaine l'identification de Guy de Laval avec Guido de Danazeio, par le rapprochement du jugement de Guillaume le Bastard et des chartes X et XI du Cartulaire de la Couture.
  9. En 1158, quand il fut convenu que l'église de la Trinité de Laval serait desservie par quatre moines de la Couture, on stipula que l'un des quatre serait pris au prieuré d'Auvers, et le revenu suffisant pour son entretien prélevé sur le temporel de ce même prieuré ; Auvers-le-Hamon doit son surnom à l'un des fils de Guy de Laval ; enfin, la Champagne du Maine resta pendant des siècles dans la féodalité des seigneurs de Laval.

Voir aussi

Bibliographie

  • Abbé Angot, « Origine de Guy Ier de Laval : Réponse à M. Robert Latouche », 1907 *La *Bertrand de Brousillon, Paul de Fracy illustrations, Maison de Laval, 1020-1605, étude historique accompagnée du cartualire de Laval et de Vitré, Paris, Alphonse Picard, 1895, cinq tomes.

Liens externes

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