Plaque de plâtre
Les plaques de plâtre (familièrement évoquées sous les noms de marques enregistrées : « placoplatre » ou « placo » ; « gyproc » au Québec et en Belgique) sont un produit de construction industrialisé couramment utilisé pour la finition des murs et des plafonds intérieurs. Elles sont constituées de plâtre moulé entre deux couches de carton.
Pour les articles homonymes, voir Plâtre (homonymie).
Cette technique a abouti à la création d'une nouvelle profession dans le bâtiment : « les plaquistes ».
Historique
Si l’utilisation du plâtre dans la construction n’est pas nouvelle, c'est en 1894 aux États-Unis qu'est inventé le concept de la plaque de plâtre (plasterboard).
La technique de la plaque de plâtre a été apportée en France à la sortie de la Seconde Guerre mondiale par la société Placoplatre (filiale du groupe Saint-Gobain), créée à cette fin par les sociétés Plâtres Lambert, SAMC, Plâtrières de Crozon et Garandeau, au moment de la reconstruction, des industriels partis aux États-Unis pour trouver des moyens rapides et économiques de rebâtir la France.
En 1947 la première fabrication commence à Vaujours en Seine-Saint-Denis.
D'autres sociétés fabriquent des plaques de plâtre, notamment Siniat (United Kingdom) (d) (nouveau nom des filières plâtres du cimentier Lafarge vendues en 2012 au groupe industriel belge Etex), Knauf…
Appellations
Usuellement, les plaques de plâtre portent différents nom selon les pays. En France elles sont souvent nommées "Placo" par abus de langage, d'après le précurseur Placoplatre dont le nom est une marque déposée. En Belgique et Nouveau-Brunswick on les nomme plaques de "Gyproc" (marque déposée). Pour cette raison, l'Office québécois de la langue française préconise le terme « cloison sèche » qui désigne les cloisons qui sont posées sans liant[1].
Fabrication
En usine, le plâtre gâché avec des adjuvants est enfermé entre deux feuilles de carton, composant ainsi des éléments de faible épaisseur, qui conservent malgré tout des propriétés mécaniques intéressantes. Le plâtre de certaines plaques comporte des fibres qui le renforcent (fibres de verre, de cellulose ou de bois) (image ci-contre).
Qualité
Une petite quantité de radon peut dégazer du plâtre mis en oeuvre et certaines plaques de mauvaise qualité (contenant du soufre) peuvent produire du H2S toxique. Par exemple, aux États-Unis, les propriétaires de maison contenant des plaques de plâtre « toxiques » importées de Chine ont été victimes d'émanations de sulfure d’hydrogène (en quantité jusqu'à cent fois supérieure à la normale). Ces propriétaires devront désosser leurs maisons à la demande du département du Logement aux États-Unis. Plus de 3 000 propriétaires identifiés comme subissant ce problème, et ne pouvant vendre leur maison, bénéficieront s'ils le souhaitent d'un délai supplémentaire pour honorer leur crédit immobilier[2].
Utilisation
Elles se posent par vissage sur des rails ou des montants en bois, sur des montants métalliques spécifiques[3], semelle résiliente et profil en U PVC ou par collage direct en plots sur les supports maçonnés au moyen d'un mortier adhésif (souvent nommé MAP).
Spécifications françaises
En France, les plaques utilisées doivent répondre aux spécifications de la norme NF EN 520 (2009) qui prévoit quatre qualités de plaques :
- type A (anciennement Standard) ;
- type I (anciennement Haute Dureté) ;
- spécial feu (PPF) ;
- type H1 (hydrofugée)(PPM).
Elles sont constituées d'une âme en plâtre recouverte sur chaque face par une feuille de carton lisse, servant à la fois d'armature et de parement et dont les bords longs sont :
- soit amincis BA (bords longitudinaux amincis), afin de permettre la dissimulation des joints, au moyen d'une bande noyée dans un enduit ;
- soit arrondis SB (sans bande), le joint étant bourré, en général en deux passes, au moyen d'un enduit spécifique, ou au contraire laissé tel quel, sans aucun traitement, l'arrondi affirmant le joint est un motif de décoration ;
- soit coupés BC, emploi et mise en œuvre identiques aux bords arrondis ;
- soit droits BD.
Les dimensions commerciales sont :
- épaisseurs en mm : 6 ; 9,5 ; 12,5 ; 15 ; 18 ; 20 ; 23 et 25.
- largeurs en cm : 40 ; 60 ; 90 ; 120 et 125.
- longueurs en cm : 200 ; 240 ; 250 ; 260 ; 280 ; 300 ; 320 ; 360 et 421.
Le modèle le plus courant est le BA13, d'une épaisseur de 12,5 mm en plaques de 120 par 250 cm.
Aspects environnementaux
Les plaques de plâtre présentent de nombreux avantages environnementaux[réf. nécessaire], mais avec quelques inconvénients :
- Les colles peuvent contenir et relarguer des formaldéhydes.
- Certaines plaques sont traitées avec des adjuvants hydrophobes pour les rendre plus étanches à l'eau.
- Les plaques produites avec du plâtre industriel peuvent relarguer du radon.
- Des envols de poussière désagréables à respirer se produisent lors du sciage des plaques.
- La biodégradation de la combinaison du gypse et du carton, contenus dans les plaques de plâtre, lors de la démolition, génère dans les sites d'enfouissement du H2S, un gaz toxique, corrosif et mal odorant.[4],[5]
Notes et références
Notes
Références
- Cloison sèche : pas de chaux, plâtre, mortier, ciment entre les éléments constitutifs à la pose. Usage de vis, clous, colle sur :
- panneaux base bois ;
- panneaux sandwich ;
- béton cellulaire ;
- carreaux plâtre et fibre ;
- plaques de plâtre ;
- plaques base terre cuite ;
- plaques silico-calcaires ;
- staff.
- « Les plaques de plâtre empoisonnées devront être retirées. », sur batiactu.com, (consulté le )]
- La fixation des plaques par "vis à placo" dans les montants et rails métalliques est une opération très technique qui nécessite une bonne force musculaire : les vis à placo ne doivent jamais être trop enfoncées sous peine de perdre toute efficacité (leur tête doit se trouver à un ou deux dixièmes de mm du parement de carton). Cet impératif oblige à l'usage d'embouts de vissage spéciaux (à débrayage ou à contrôle de couple).
- (en) Office of Research & Development, « Best Management Practices to Prevent and Control Hydrogen Sulfide and Reduced Sulfur Compound Emissions at Landfills That Dispose of Gypsum Drywall », sur cfpub.epa.gov (consulté le )
- Kenton Yang, Qiyong Xu, Timothy G. Townsend et Paul Chadik, « Hydrogen sulfide generation in simulated construction and demolition debris landfills: impact of waste composition », Journal of the Air & Waste Management Association (1995), vol. 56, no 8, , p. 1130–1138 (ISSN 1096-2247, PMID 16933645, DOI 10.1080/10473289.2006.10464544, lire en ligne, consulté le )