Hôtel de Savoie

L'hôtel de Savoie fut l'une des résidences les plus renommées du Londres médiéval, possession de Pierre II de Savoie. Il fut détruit lors de la révolte des paysans anglais de 1381. Actuellement, son site est occupé par un théâtre et un grand hôtel : le Savoy.

Il existe aussi un Hôtel de Savoie à Paris, Rue des Grands-Augustins, qui abrita le théâtre du « Grenier des Augustins » et plus tard l'atelier de Pablo Picasso.

L'hôtel de Savoie.

Le palais

Localisation sur une carte du XVIe siècle.

Pendant la période médiévale, le Strand, situé entre la City et le village de Charing, fut le quartier le plus recherché par la noblesse anglaise. En effet, il permettait à la fois d'accéder à la Tamise (qui était un axe de communication primordial) et d'être un peu à l'écart des nuisances de la City et de ses risques majeurs d'incendie.

Lithographie de l'Hôtel de Savoie dans un ouvrage de 1820.

Le , Henri III, roi d’Angleterre, fait don de terrain à Pierre de Savoie, oncle de la reine Éléonore de Provence[1],[2],[3].

Par son testament de 1264, confirmé par celui de , Pierre, devenu comte de Savoie, lègue son palais de Londres à l'hospice du Grand-Saint-Bernard[1].

La demeure accueillit ensuite Edmond Crouchback de Lancastre. Ses descendants, les ducs de Lancastre, l'occupèrent tout le XIIIe siècle. Après sa capture à la bataille de Poitiers (1356) et une première incarcération à Bordeaux, Jean le Bon fut transféré avec sa cour à l'hôtel de Savoie jusqu'à sa mort, le . À la fin du siècle, il fut la résidence de Jean de Gand, duc de Lancastre, régent et oncle du roi Richard II. L'hôtel de Savoie était alors le palais le plus prestigieux d'Angleterre.

Destruction

Il fut détruit lors de la révolte des paysans anglais le [4], les émeutiers reprochant à Jean de Gand l'introduction de nouveaux impôts. Ce qui ne put être brisé ou brûlé fut jeté dans la Tamise.

L'édification du pont de Waterloo, en 1810, se fait à l'endroit même du palais. Plus tard, sont construits à proximité, le Savoy Theatre (ouvert en 1881) et l'hôtel Savoy (ouvert en 1889).

Pour aller plus loin

Article connexe

Notes et références

  1. Jean-Pierre Chapuisat, « Les deux faces anglaises du Grand-Saint-Bernard au moyen âge », Bulletin annuel de la Bibliothèque et des Archives cantonales du Valais, des Musées de Valère et de la Majorie, , p. 5-14 (lire en ligne), p. 11-12.
  2. (en) John Richardson, The Annals of London : A Year-by-year Record of a Thousand Years of History, University of California Press, , 408 p. (ISBN 978-0-520-22795-8, lire en ligne), p. 32.
  3. Paul Guichonnet, Nouvelle histoire de la Savoie, Édition Privat, , 366 p. (ISBN 978-2-7089-8315-1), p. 140.
  4. Laurent Feller, Paysans et seigneurs au Moyen Âge : VIIIe – XVe siècles, Armand Colin, , p. 127.
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