Halicine

L'halicine (SU-3327) est un composé chimique qui agit comme un inhibiteur de l'enzyme c-Jun N-terminal kinase (en) (JNK)[2],[3],[4]. À l'origine, il a été recherché pour le traitement du diabète[5] mais le développement n'a pas été poursuivi pour cette application en raison des mauvais résultats des tests.

Ne doit pas être confondu avec Allicine.

Halicine
Identification
Nom UICPA 5-[(5-Nitro-1,3-thiazol-2-yl)sulfanyl]-1,3,4-thiadiazol-2-amine
No CAS 40045-50-9
PubChem 11837140
ChEBI 146227
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C5H3N5O2S3
Masse molaire[1] 261,305 ± 0,021 g/mol
C 22,98 %, H 1,16 %, N 26,8 %, O 12,25 %, S 36,81 %,

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Par la suite, l'halicine a été identifié par des chercheurs en intelligence artificielle de la MIT Jameel Clinic en 2019 à l'aide d'une approche d'apprentissage profond in silico, comme un antibiotique probable à large spectre[6],[7]. Cette probabilité a été vérifiée par des tests de culture cellulaire in vitro, suivis de tests in vivo sur des souris[8]. Ce composé a montré une activité contre les souches pharmacorésistantes de Clostridioides difficile, Acinetobacter baumannii et Mycobacterium tuberculosis, avec un mécanisme d'action inhabituel impliquant la séquestration du fer à l'intérieur des bactéries, ce qui interfère avec leur capacité à réguler correctement l'équilibre du pH à travers la membrane cellulaire. Comme il s'agit d'un mode d'action différent de celui de la plupart des antibiotiques, l'halicine a conservé son activité contre les souches bactériennes résistantes à de nombreux médicaments couramment utilisés[9].

Des études préliminaires suggèrent que l'halicine tue les bactéries en perturbant leur capacité à maintenir un gradient électrochimique à travers leurs membranes cellulaires. Ce gradient est nécessaire, entre autres fonctions, pour produire de l'ATP (molécules que les cellules utilisent pour stocker de l'énergie), donc si le gradient tombe en panne, les micro-organismes meurent. Face à ce type de mécanisme, il pourrait être difficile pour les bactéries de développer une résistance[7].

Références

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. Augustine C, Cepinskas G et Fraser DD, « Traumatic injury elicits JNK-mediated human astrocyte retraction in vitro », Neuroscience, vol. 274, , p. 1–10 (PMID 24838066, DOI 10.1016/j.neuroscience.2014.05.009, S2CID 9498486).
  3. Jang S et Javadov S, « Inhibition of JNK aggravates the recovery of rat hearts after global ischemia: the role of mitochondrial JNK », PLOS One, vol. 9, no 11, , e113526 (PMID 25423094, PMCID 4244102, DOI 10.1371/journal.pone.0113526 , Bibcode 2014PLoSO...9k3526J).
  4. Jang S, Yu LR, Abdelmegeed MA, Gao Y, Banerjee A et Song BJ, « Critical role of c-jun N-terminal protein kinase in promoting mitochondrial dysfunction and acute liver injury », Redox Biology, vol. 6, , p. 552–564 (PMID 26491845, PMCID 4625008, DOI 10.1016/j.redox.2015.09.040).
  5. De SK, Stebbins JL, Chen LH, Riel-Mehan M, Machleidt T, Dahl R, Yuan H, Emdadi A, Barile E, Chen V, Murphy R et Pellecchia M, « Design, synthesis, and structure-activity relationship of substrate competitive, selective, and in vivo active triazole and thiadiazole inhibitors of the c-Jun N-terminal kinase », Journal of Medicinal Chemistry, vol. 52, no 7, , p. 1943–52 (PMID 19271755, PMCID 2667321, DOI 10.1021/jm801503n).
  6. (en) « Artificial Intelligence Yields New Antibiotic », sur The MIT Campaign for a Better World (consulté le ).
  7. Anne Trafton, « Artificial intelligence yields new antibiotic », sur MIT News Office, .
  8. Ian Sample, « Powerful antibiotic discovered using machine learning for first time », sur The Guardian, .
  9. Stokes JM, Yang K, Swanson K, Jin W, Cubillos-Ruiz A, Donghia NM, MacNair CR, French S, Carfrae LA, Bloom-Ackerman Z, Tran VM, Chiappino-Pepe A, Badran AH, Andrews IW, Chory EJ, Church GM, Brown ED, Jaakkola TS, Barzilay R et Collins JJ, « A Deep Learning Approach to Antibiotic Discovery », Cell, vol. 180, no 4, , p. 688–702.e13 (PMID 32084340, PMCID 8349178, DOI 10.1016/j.cell.2020.01.021 ).

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