Hans Scholl
Hans Scholl, né le à Ingersheim an der Jagst, exécuté le à Munich, est un étudiant en médecine, un résistant allemand au nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale et l'un des piliers du réseau La Rose blanche avec son fidèle ami Alexander Schmorell. Il était le frère de Sophie Scholl, résistante dans le même réseau.
Pour les articles homonymes, voir Scholl et Hans Scholl (astronome).
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Naissance | Ingersheim an der Jagst (d) |
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Décès |
(à 24 ans) Prison de Stadelheim |
Sépulture |
Friedhof am Perlacher Forst (d) |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Pacifiste, résistant |
Père | |
Mère |
Magdalena Scholl (d) |
Fratrie |
Inge Aicher Scholl Sophie Scholl Werner Scholl (en) |
Religion | |
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Membre de | |
Partenaire |


Biographie
Même s'il a dû intégrer le mouvement des jeunesses hitlériennes, il reste très éloigné de l'idéologie nazie dominante, ayant été influencé par la jeunesse associative (Bündische Jugend) et les conseils de son père. Fin 1937, la Gestapo l’arrête et l'emprisonne durant plusieurs semaines. À l’été 1939, il commence à étudier la médecine à Munich, en tant que soldat d’une compagnie d’étudiants à partir de 1940. Entre l’automne 1941 et l’été 1942, il entretient d’étroits contacts avec l'éditeur Carl Muth, représentant de l'existentialisme chrétien, opposant au nazisme. Au début de l’été 1942, il fait circuler les quatre premiers tracts, distribués à Munich entre le 27 juin et le 12 juillet. Leurs destinataires sont d'abord des intellectuels, des écrivains, des professeurs et des directeurs de musée, mais les tracts sont distribués aussi chez les restaurateurs et les épiciers[1].
Inge Scholl, dans son livre La rose blanche rapporte des éléments qui tempèrent ce qui est indiqué ci-dessus : Hans et Sophie sont tout d'abord entrés dans les Hitler-Jugend, contre l'avis de leur père qui « était au contraire, très hostile, et nous disait parfois : ne les croyez pas. Ce sont des brigands sans foi ni loi. »[2].
Hans est emprisonné, quelques années plus tard car, ayant quitté les Hitler-Jugend, très déçu, il fait partie des Jugendschaft, depuis longtemps interdites par le régime nazi[3].
Elle indique ensuite l'éveil de la conscience qui se produit chez Hans, en particulier à la lecture, en 1942, des sermons de Mgr von Galen, évêque anti-nazi de Münster. Chrétien, il est comme sa sœur profondément croyant[4].
Le , il est envoyé sur le front de l’Est dans la Seconde Compagnie d'Étudiants qui leur permettait de suivre leurs études de médecine pendant un temps et de la pratiquer sur place en alternance. C'est à Gagarine plus exactement, qu'il tomba amoureux, amoureux de la Russie. Grâce à son ami, Alexander Schmorell, de mère russe et de père allemand, il pouvait communiquer avec les paysans qui les accueillaient souvent chaleureusement. Ils se retrouvaient souvent le soir en chantant de vieilles mélopées russes. Willi Graf aussi était avec eux.
Les jeunes résistants furent témoins lors de ce service militaire des crimes horribles commis par la Wehrmacht. Marqués par ce voyage, dès leur retour, ils rédigent un nouveau tract, tiré entre 6 000 et 9 000 exemplaires, dont 2 000 à 5 000 diffusés en gare centrale de Munich par Sophie Scholl et Alexander Schmorell[5].
Le sixième tract est conçu et diffusé après la capitulation de Stalingrad, en février 1943. Il s'adresse aux étudiants de l'université de Munich, qu'il appelle à la révolte, en suivant l'exemple du soulèvement national de 1813. Durant trois nuits, Hans Scholl écrit des slogans antinazis sur les murs des bâtiments publics, traitant Hitler de Massenmörder (tueur en série)[6].
Hans sera arrêté avec sa sœur Sophie le à l’université de Munich, après une distribution de tracts et sur dénonciation du concierge. Lors du procès devant le Volksgerichtshof (« Tribunal du Peuple »), Hans et Sophie Scholl ne renient rien. Hans, la veille d'être exécuté, déclare même au juge Roland Freisler, chef accusateur nazi : « Aujourd'hui vous nous tuez, demain, c'est vous qui serez à notre place ».
Condamné à mort le à Munich, il est guillotiné[7] le jour même, juste après sa sœur, dans la prison de Stadelheim près de Munich, par le bourreau Johann Reichhart[8] et cela malgré la loi allemande qui imposait un délai de 99 jours avant l'exécution d'un condamné.
Hommages
En Allemagne, de nombreuses écoles portent le nom de Sophie et Hans Scholl. Un prix littéraire, le prix frère et sœur Scholl, a été créé en 1980.
À Paris, le jardin Hans-et-Sophie-Scholl est ouvert en 2020[9].
Bibliographie
- (en) Earl R. Beck, Under the Bombs : The German Home Front, 1942-1945, University Press of Kentucky, , 252 p. (ISBN 978-0-8131-0977-0, lire en ligne), « Stalingrad and All-Out Warfare ».
Notes et références
- Barbara Koehn, La résistance allemande contre Hitler 1933-1945, Paris, Presses universitaires de France, (ISBN 2-13-053671-9), p. 85-86.
- p. 23, édition de poche.
- p. 33-36.
- Pierre Bayard, Aurais-je été résistant ou bourreau ?, Les Éditions de Minuit, 2013, page 89.
- Barbara Koehn, op. cit., p. 89.
- Barbara Koehn, op. cit., p. 90-91.
- Beck 1999, p. 51.
- (en) « The execution of women by the Nazis during World War II – Sophie Scholl – guillotined in Munich », sur le site capitalpunishmentuk.org, consulté le 9 septembre 2008 et le 4 janvier 2009.
- « Jardin Hans et Sophie Scholl », sur www.paris.fr (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
- La Rose blanche
- Sophie Scholl
- Sophie Scholl - les derniers jours : film allemand de 2005.
- Hugo Distler
- Dietrich Bonhoeffer
Liens externes
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