Hardouin de Péréfixe de Beaumont

Paul Philippe Hardouin de Péréfixe de Beaumont, né en 1606 à Monts-sur-Guesnes[1] et mort le à Paris, est un prélat français.

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Hardouin de Péréfixe de Beaumont

École française du XVIIe siècle, Hardouin de Péréfixe de Beaumont, localisation inconnue.
Biographie
Nom de naissance Paul Philippe Hardouin de Péréfixe de Beaumont
Naissance
Beaumont (Vienne) (Royaume de France)
Décès
Paris (Royaume de France)
Évêque de l'Église catholique
Consécration épiscopale par Gilles Boutault
Dernier titre ou fonction Archevêque de Paris
Archevêque de Paris
Évêque de Rodez (1649)
Autres fonctions
Fonction religieuse
proviseur de la Sorbonne
Abbé commendataire de Sablonceaux
Fonction laïque
commandeur et chevalier des ordres du roi

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Il fut le précepteur du roi Louis XIV de France, évêque de Rodez, puis archevêque de Paris. Ardent ennemi du jansénisme, il reste comme le principal artisan du « formulaire » imposé aux religieuses de Port-Royal.

Biographie

Issu d'une famille d'origine napolitaine et fils d'un maître d'hôtel de Richelieu, Hardouin de Péréfixe de Beaumont fait ses études à l’université de Poitiers et à Paris où il est reçu docteur en Sorbonne. En 1644, il devient précepteur de Louis XIV[2], qui fait aussi de lui son confesseur. Après avoir été abbé de Saint-Michel-en-l'Herm, il est nommé évêque de Rodez en 1649 et il est élu membre de l'Académie française au fauteuil no 28 en 1654 ; il en fut le deuxième occupant. En 1662, Louis XIV le nomme archevêque de Paris, proviseur de Sorbonne, et commandeur et chevalier des ordres du roi.

Engagé dans la lutte contre le jansénisme, Mgr de Péréfixe de Beaumont publie en 1664 une ordonnance « pour la signature du formulaire de foi, dressé en exécution des constitutions de nos Saints-Pères les papes Innocent X et Alexandre VII » qui a pour objet de contraindre les religieuses de Port-Royal des Champs à signer un formulaire condamnant les thèses jansénistes. Il se rend plusieurs fois à Port-Royal, prive les récalcitrantes des sacrements, puis ordonne leur captivité. L'affaire se solde en 1669 par une nouvelle ordonnance « en faveur des religieuses de Port-Royal des Champs » qui leur impose la soumission. Henry de Montherlant a mis en scène tous les protagonistes de cette lutte dans sa pièce, Port-Royal.

Frontispice de l’Histoire du roy Henry le Grand (1661).

Autant sa réputation d'intransigeance paraît solidement établie  c'est lui qui fait interdire le Tartuffe de Molière dès le lendemain de sa première représentation publique au théâtre du Palais-Royal en 1667[3]  autant Hardouin de Péréfixe continue à jouir toute sa vie de la faveur de Louis XIV. Après avoir composé pour le jeune roi un recueil de maximes latines en 1647, il rédige à son intention une Histoire du roy Henry le Grand[4] qui paraît en 1661. L'ouvrage connaît un très grand nombre d'éditions et est traduit dans plusieurs langues. Il fixe notamment la formule attribuée à Henri IV sur le champ de bataille d'Ivry « Ralliez-vous à mon panache blanc, vous le trouverez toujours au chemin de la victoire et de l'honneur. ».

Voltaire a fait sur ce livre des commentaires élogieux : « Péréfixe émeut tout cœur né sensible, et fait adorer la mémoire de ce prince, dont les faiblesses n’étaient que celles d’un homme aimable, et dont les vertus étaient celles d’un grand homme[5]. »

Pour Sainte-Beuve, Hardouin de Péréfixe était « écrivain assez agréable dans sa “Vie de Henri le Grand”, assez instruit, assez bonhomme, mais sans caractère, sans élévation d’âme ni aucune dignité extérieure ; il ne fut jamais au niveau de sa haute position, et encourut en plus d’un cas le ridicule[6]. »

Il avait une sœur, Françoise de Péréfixe de Beaumont, abbesse de l'abbaye Notre-Dame de Gercy. Ayant obtenu le cœur de son frère à sa mort, elle le fit placer dans le chœur de l'église abbatiale de Gercy[7].

Notes et références

  1. Au hameau de Beaumont, dans la forêt de Scévolles (cf. tourisme-vienne.com.
  2. « Sitôt qu’il s’éveillait, il récitait l’office du Saint-Esprit, et son chapelet. Cela fait, son précepteur entrait et le faisait étudier, c’est-à-dire dans la Sainte Écriture ou dans l’Histoire de France. Cela fait, il sortait du lit. » François Lebrun, Moi, Marie du Bois, gentilhomme vendômois valet de chambre, Rennes, Apogée, 1994.
  3. « Considérant que dans un temps où notre grand Monarque expose si librement sa vie pour le bien de son État, et où notre principal soin est d'exhorter tous les gens de bien de notre Diocèse à faire des prières continuelles pour la conservation de sa Personne sacrée et pour le succès de ses armes, il y aurait de l'impiété de s'occuper à des spectacles capables d'attirer la colère du Ciel, avons et faisons très expresses inhibitions et défenses à toutes personnes de notre Diocèse, de représenter, lire, ou entendre réciter la susdite Comédie, soit publiquement, soit en particulier, sous quelque nom et quelque prétexte que ce soit, et ce sous peine d'Excommunication. » Ordonnance du .
  4. Histoire de Henri-le-Grand, roi de France et de Navarre : suivie d'un recueil de quelques belles actions et paroles mémorables de ce prince, 1661. Réédition : Nîmes, C. Lacour, 2005, lire en ligne sur Gallica.
  5. Le siècle de Louis XIV, Catalogue de la plupart des écrivains français qui ont paru dans le Siècle de Louis XIV, pour servir à l’histoire littéraire de ce temps, 1751.
  6. Nouveaux Lundis, V, 1863.
  7. Claude Chastelain, Voyages dans le diocèse de Paris, cité in: Jean Lebeuf, Histoire du diocèse de Paris.

Annexes

Bibliographie

  • Pierre Féret, La Faculté de théologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres. Époque moderne, tome 4, « XVIIe siècle », Paris, Alphonse Picard et fils, 1906, pp. 317-325 (lire en ligne).

Article connexe

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