Henri Blondel
Jean Henri Blondel[1], né à Reims le [2], mort à Paris 16e le [3], est un architecte français.
Pour les articles homonymes, voir Blondel.
Henri Blondel | |
Présentation | |
---|---|
Naissance | Reims |
Décès | Paris 16e |
Œuvre | |
Distinctions | chevalier de la Légion d'honneur |
Entourage familial | |
Père | Nicolas François Blondel |
Mère | Jeanne Petitjean |
Biographie
Il a d'abord été un élève de l'École des arts et métiers de Châlons-sur-Marne.
Il commence son apprentissage à Paris chez l'architecte Auguste Caristie, le poursuit chez l'architecte François Rolland (1806-1888). Il passe enfin au cabinet de Henri Labrouste avant de s'établir à son compte en 1852[4].
Henri Blondel a su profiter du grand mouvement des travaux d'architecture dus au nouvel urbanisme de Paris imposé par Napoléon III et exécuté par le baron Haussmann. Il va se charger en son nom, ou représentants des sociétés de percements et alignements à Paris (rue des Halles, boulevard de Sébastopol, rues de Palestro, Turbigo et Monge, quai de la Mégisserie, boulevard Saint-Germain et rue de Miromesnil notamment. Il se chargea également de l'assainissement du quartier Marbeuf.
Il va construire de nombreux immeubles le long de ces nouvelles voies, boulevard de Sébastopol, boulevard Saint-Michel, boulevard Saint-Germain et place du Théâtre-Français, souvent grâce au système des concessions auxquelles il participait avec différents banquiers et financiers. On trouve une trace de ces concessions dans le Journal des débats politiques et littéraires du donnant la liste des concessions pour des opérations immobilières de la ville de Paris[5] et des titres en possession du Crédit foncier de France à cette date pour une valeur de 398 440 040,20 francs[6].
Le il est condamné par la première chambre de la Cour d'appel de Paris pour banqueroute simple[7], avec un passif de 25 015 129 francs[8],[9].
Œuvres
Il va construire plus de 200 édifices au cours de sa carrière dont 172 maisons de rapport. Il réalisa notamment :
- Passage du Bourg-l'Abbé : entrée sur la rue Palestro réalisée en 1863, dont il était propriétaire.
- Cercle agricole : construit entre 1865 et 1867 sur le boulevard Saint-Germain.
- Siège de la Société des dépôts et comptes-courants d'Armand Donon en 1868-1869, au 2, place de l'Opéra.
- La Belle Jardinière : le magasin se trouvait sur l'île de la Cité mais est exproprié en 1864-1866. Il se réinstalle à l'angle du quai de la Mégisserie et de la rue du Pont-Neuf[10]. Les propriétaires font alors appel à Henri Blondel en 1866. Les travaux commencent le et se terminent en . Une inauguration partielle avait été organisée en avril. Puis, le nouveau bâtiment se révélant trop petit, des travaux d'agrandissement s'avèrent indispensables en 1876 et sont réalisés en 1878[11].
- Hôtel Continental : Le , la Société de l'Hôtel Continental est fondée. À cette date, les plans et les devis sont établis et les capitaux obtenus. Il est réalisé en 1878, sur les terrains de l'ancien ministère des Finances incendié en 1871, à l'angle de la rue de Castiglione et de la rue de Rivoli. L'architecte avait repris pour son escalier les dispositions de celui de l'Hôtel de ville incendié en 1871. La salle des fêtes et les dispositions intérieures sont alors remarquées.
- En 1884 : il réalise un immeuble à l'angle avec la place des Victoires au moment du percement de la rue Étienne-Marcel.
- Bourse de commerce : il transforme l'ancienne Halle aux blés en bourse de commerce entre 1886 et 1889.
- Immeuble rue du Louvre : il est construit en 1889, au 15 rue du Louvre et 22 rue du Bouloi, à l'emplacement de l'ancien hôtel de la Ferme générale.
Notes et références
- Orthographe de l'extrait des registres de l'état-civil de la ville de Reims, acte de naissance, conservé dans le dossier de la Légion d'honneur, « Cote LH/260/49 », base Léonore, ministère français de la Culture
- On trouve dans quelques livres la date de 1832, qui paraît d'autant plus improbable qu'Henri Blondel commence à participer aux premières opérations spéculatives en 1855, ce qu'il aurait dans ce cas fait à 23 ans. 1821, c'est l'année donnée, par exemple, par Marrey et Chemetov dans Familièrement inconnues (1976).
- « Acte de décès n° 924 », Registre des actes de décès du 16e arrondissement de Paris, (lire en ligne)
- Thèse en cours d'Elsa Jamet "Au cœur du système Haussmannien: Henri Blondel (1821-1897), architecte, entrepreneur de travaux publics et financiers" à Sorbonne-Université voir également l'article d'Elsa Jamet "Une agence à l'œuvre du Paris haussmannien: l'agence d'Henri Blondel (1821-1897) https://journals.openedition.org/craup/5747
- Xavier Bezançon, Les services publics en France. De la Révolution à la Première Guerre mondiale, p. 137-152, Presses de l'école des ponts et chaussées, Paris, 1997 (ISBN 2-85978-286-9)
- « Etats à l'appui du projet de loi ayant pour objet d'approuver le traité passé entre la Ville de Paris et la société du Crédit foncier de France ... », Journal des débats politiques et littéraires, (lire en ligne)
- Archives de Paris, D1U9 365, jugement du 19 mai 1892 de la Cour d'appel de Paris
- « Bulletin judiciaire : l'architecte Blondel », Journal des débats politiques et littéraires, , p. 3 (lire en ligne)
- « Petites nouvelles », L'express du Midi, no 1238, , p. 2 (lire en ligne)
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Quai de la Corse », p. 393-394.
- Musée d'Orsay : Henri Blondel, La Belle Jardinière, nouveau magasin
Distinctions
- Blondel obtient au Congrès international de 1878, la grande médaille de la Société centrale des architectes français.
- Chevalier de la Légion d'honneur.
Voir aussi
Bibliographie
- Alexandre Du Bois et Élie Brault, Les Architectes par leurs œuvres, tome III, p. 327, Elibron Classics, 2006 (ISBN 0-543-95111-1)
- Bernard Marrey, Paul Chemetov, Familièrement inconnues...architectures, Paris 1848-1914, p. 14 et 154, Secrétariat d'État à la Culture, Paris, 1976
- Portail de l’architecture et de l’urbanisme
- Portail de la France