Henri le Raspon

Henri Raspe IV, dit en français le Raspon[1], né en 1204 et mort le au château de la Wartbourg, est landgrave de Thuringe et comte palatin de Saxe de 1241 à sa mort. Il est un antiroi opposé à l'empereur Frédéric II et à son fils Conrad IV de Hohenstaufen.

Pour les articles homonymes, voir Henri Raspe.

Henri le Raspon
Le secau de Henri Raspe IV
Fonction
Roi des Romains
Titre de noblesse
Comte palatin
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Monastère Sainte Catherine d'Eisenach (d)
Nom dans la langue maternelle
Heinrich IV Raspe
Activité
Famille
Ludowinger (en)
Père
Mère
Sophie de Wittelsbach (en)
Fratrie
Agnès de Thuringe (d)
Louis de Thuringe
Konrad von Thüringen
Jutta de Thuringe (en)
Irmgard von Thuringe (d)
Conjoints
Gertrude de Babenberg (d)
Béatrice de Brabant
Élisabeth de Brandebourg (en)
Gertrude de Babenberg (d) (depuis )
Béatrice de Brabant (depuis )

À sa mort, la lignée des landgraves de Thuringe, descendants de Louis le Barbu, s'éteint, déclenchant la guerre de Succession de Thuringe. Finalement, la Thuringe passe à la maison de Wettin.

Biographie

Henri est le troisième fils du landgrave Hermann Ier de Thuringe († 1217) et de sa seconde épouse Sophie de Wittelsbach (1170-1238), fille du comte Othon Ier de Bavière. Son frère aîné Louis IV prend la succession de leur père ; en 1228, il épouse Elisabeth De Brandebourg.

Le château de la Wartbourg.

Quand Louis meurt en partant à la sixième croisade, le , Henri arrive au pouvoir sur le landgraviat de Thuringe en tant que régent et tuteur du landgrave Hermann II, le fils de cinq ans de Louis. Veuve à l'âge de vingt ans à peine, Élisabeth de Hongrie, la future sainte, refuse d'être remariée et Henri la chasse prétendument du château de la Wartbourg à Marbourg. Après la mort d'Élisabeth en 1231, le frère cadet de Henri, Conrad, est nommé comte de Gudensberg et seigneur des possessions en Hesse.

Henri succède en 1241 à son neveu Hermann II de Thuringe avec le de titre de landgrave et de comte palatin de Saxe. Une légende noire prétend qu'il aurait fait assassiner son jeune neveu pour ceindre la couronne, bien qu'il n'existe pas de preuve manifeste.

Après la mort du pape Grégoire IX le , Siegfried III von Eppstein, archevêque de Mayence et archichancelier pour la Germanie, se déclare ouvertement contre l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen. L'année suivante, Frédéric nomme Henri conjointement au roi Venceslas Ier de Bohême procurateur impérial, chargés d'aider le jeune roi Conrad IV encore mineur à 14 ans.

Roi des Romains

Monument funéraire de l'archevêque Siegfried III. von Eppstein : Siegfried (centre) couronne Henri le Raspon et Guillaume de Hollande.

Le , au concile de Lyon, le pape Innocent IV fait proclamer la déposition de Frédéric II de ses titres d'empereur, de roi des Romains et de roi de Sicile, jugement touchant également son fils illégitime Enzio, roi de Sardaigne. Il délie tous ses sujets de leur fidélité au souverain excommunié.

Contre le parti impérial qui n'accepte évidemment pas cette décision et la conteste juridiquement, le pape cherche des concurrents à son adversaire, et pousse les électeurs ecclésiastiques, l'archevêque de Cologne Conrad de Hochstaden et celui de Mayence, Siegfried III, à élire un nouveau roi des Romains. Le à Veitshöchheim près de Wurtzbourg[2], Henri est proclamé antiroi par une minorité de princes-électeurs. Pour cette raison, il est surnommé avec dédain le « roi des prêtres » (en allemand : Pfaffenkönig). De toute façon, il s'oppose ainsi à son ancien suzerain comme à son ancien protégé.

Le , il défait près de Francfort sur la Nidda[3] son rival Conrad IV, essentiellement parce qu'il avait su amener le comte Ulrich Ier de Wurtemberg de son côté. Il tient par la suite deux diètes, à Francfort et à Nuremberg. Conrad IV et son parti ne s'avouant pas vaincus, il mène campagne en Souabe, assiège Ulm sans succès, puis Reutlingen. Blessé dans une escarmouche à Reutlingen, il se retire au château de la Wartbourg et y meurt le , sans laisser d'héritier mâle.

Sa mort déclenche la guerre de Succession de Thuringe (1247-1264), qui provoque l'éclatement du landgraviat de Thuringe : les régions attribuées à Henri l'Enfant de la maison de Brabant, fils de Sophie de Thuringe, forment le nouveau landgraviat de Hesse ; en 1265, le titre de landgrave de Thuringe et cette région propre vont à Albert, fils du margrave Henri III de Misnie de la maison de Wettin.

Mariages

Henri eut trois épouses :

Tous ces mariages restent toutefois sans enfants. Après la mort de Henri, sa veuve Béatrice se remarie avec Guillaume III de Dampierre, comte de Flandre[1].

Notes et références

  1. Heinrich Raspe, dans MedLands, « Thuringia ».
  2. Hoeffer (dir.), Nouvelle biographie générale, vol. 24, Paris, Firmin Didot frères, , 960 p., sur books.google.fr (lire en ligne), p. 138.
  3. Ferdinand Lot, L'art militaire et les armées au Moyen Âge en Europe et dans le Proche-Orient, vol. 2, Payot, , sur books.google.fr (présentation en ligne), p. 170.
  4. (en) Charles Cawley, « Henri de Brabant », dans « Brabant & Louvain », ch. 4 : « Dukes of Brabant », section A : « Dukes of Brabant 1191-1404 », sur fmg.ac, MedLands – Foundation for Medieval Genealogy (consulté en ).

Bibliographie

Voir aussi

Liens externes

  • Portail du Moyen Âge central
  • Portail du Saint-Empire romain germanique
  • Portail de la monarchie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.