Henri Arnauld
Henri Arnauld est un évêque janséniste, né à Paris le et mort à Angers le .
Pour les articles homonymes, voir Arnauld et Famille Arnauld.
Henri Arnauld | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | Paris |
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Décès | à Angers |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Consécration épiscopale | ||||||||
Dernier titre ou fonction | Évêque d'Angers | |||||||
Évêque d'Angers | ||||||||
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(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
Biographie
Un membre de la famille Arnauld
Henri Arnauld est le second fils d’Antoine Arnauld l'avocat et de Catherine Marion. Il est donc le frère de Robert Arnauld d'Andilly, d'Antoine, dit le Grand Arnauld, et des mères Agnès et Angélique, abbesses de Port-Royal[1]. Il est enfin l’oncle de Simon Arnauld de Pomponne, ministre de Louis XIV.
L’abbé mondain et le diplomate
Henri Arnauld fait des études de droit et reçoit en parallèle la tonsure en 1615[1]. Il exerce un temps le métier d’avocat, à la suite de son père. Après la mort de celui-ci, il refuse d'être pensionné par les protecteurs de son père et se tourne vers une carrière ecclésiastique. Il prend le nom de M. De Trie (ou Trye), du nom d'un fief hérité de sa mère, près de Montmorency. En 1621, il part à Rome comme secrétaire du cardinal Bentivoglio, ancien nonce apostolique en France. Il refuse la charge d’auditeur de rote, prestigieuse mais contraignante. Il y rencontre l'ambassadeur de France à Rome, Noël Brûlart de Sillery, qui lui pourvoit l'abbaye Saint-Nicolas d'Angers en 1622[1].
Il en prend possession en 1624, et devient la même année aumônier ordinaire du roi et prend les ordres mineurs et majeurs à Rome. Il rentre en France en 1625 et partage sa vie entre Paris et Pomponne, domaine de son frère Robert Arnauld d'Andilly.
Grâce à la protection de son cousin Manassès de Feuquières, il reçoit l’archidiaconé de Vittel avant d’être élu évêque de Toul (1637). L’élection est acceptée par le roi Louis XIII mais le pape Urbain VIII refuse de lui envoyer sa bulle de provision. Il fréquente alors les salons, notamment celui de Madame de Rambouillet, écrit des vers[2] et correspond notamment avec Jean Chapelain, Balzac ou Valentin Conrart[1].
D’après les Mémoires de son frère, il refuse l’évêché de Périgueux et la charge de visiteur général en Catalogne et se tourne encore une fois vers l’Italie. Le cardinal Mazarin le charge d’une mission diplomatique en 1645 après l’avoir nommé conseiller d’État.
Il doit réconcilier le pape Innocent X avec la famille Barberini afin de s’opposer au parti espagnol à Rome[1]. Henri Arnauld demeure en Italie de 1645 à 1648, en compagnie de son neveu Antoine, effectuant également de courtes missions à Parme ou à Florence.
L’évêque janséniste
Peu de temps après être rentré en France, il est nommé évêque d'Angers par le roi (). Sacré dans l’église de l’abbaye de Port-Royal de Paris, il gagne définitivement Angers à la fin de l’année 1650, décidant de strictement résider dans son diocèse. Avec Nicolas Pavillon, il constitue le modèle de l’évêque janséniste. Il s’entoure de personnes capables et intelligentes[3] et entreprend de régulièrement visiter son diocèse et surveille le clergé séculier. En , alors qu'il était parti porter ses condoléances à un ami, la fronde angevine éclate. Il est arrêté aux Ponts-de-Cé alors qu'il regagne Angers. Réfugié à Brissac puis à Saumur, il exhorte la régente Anne d'Autriche à l'indulgence et réussit à diminuer les représailles que les troupes royales devaient faire subir à Angers, sans pouvoir empêcher les exils des conjurés[1].
Le, il donne son accord pour la réunion du prieuré Saint-Blaise à l'abbaye Saint-Avit-les-Guêpières[4]
Son jansénisme amène cependant des situations de conflits avec le pouvoir royal. En particulier, il fait partie des quatre évêques qui refusent de signer le Formulaire, avec Nicolas Pavillon, François-Étienne de Caulet et Nicolas Choart de Buzenval.
Après la Paix de l'Église, Henri Arnauld se voue entièrement à son diocèse : il rédige un catéchisme avec les évêques de Luçon et de La Rochelle, tente de convertir les protestants d’Anjou, poursuit ses visites pastorales[5]. Il est ainsi en odeur de sainteté dans son diocèse et dans les cercles jansénistes : Madame de Sévigné écrit ainsi : « Sa sainteté et sa vigilance pastorale est une chose qui ne se peut comprendre. […] J’ai trouvé dans sa conversation toute la vivacité de l’esprit de ses frères. C’est un prodige, je suis ravie de l’avoir vu de mes yeux » (lettre du ).
Il meurt le . Le corps est exposé pendant 6 jours pour permettre aux angevins de se recueillir. Le curé de Sainte-Gemmes-d'Andigné écrit sur son registre: « Ce fut le plus digne évêque dont on ait entendu de nos jours ». Ses obsèques sont solennelles. Il est enterré dans le bras gauche du transept de la cathédrale d'Angers, sous une dalle en marbre[6].
Bibliographie
- Célestin Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou : A-C, t. 1, Angers, H. Siraudeau et Cie, , 2e éd. (BNF 33141105, lire en ligne)
- Isabelle Bonnot, Hérétique ou saint ? Henry Arnauld, évêque janséniste d'Angers, Paris : Nouvelles éditions latines, 1983, 512 p.
- Claude Cochin, Henry Arnauld, évêque d’Angers (1597-1692), Paris : A. Picard, 1921, 429 p.
- Dictionnaire de Port-Royal, Paris : Honoré Champion, 2004, p. 88-91. (art. Henri Arnauld, de Jean Lesaulnier).
Notes et références
- Port 1965, p. 183
- Rémi Mathis, « Un Arnauld à l'hôtel de Rambouillet. Note sur un poème inconnu d'Henri Arnauld, évêque janséniste d'Angers » dans XVIIe siècle, 2008, n°4, p. 725-731. Lire en ligne.
- Par exemple : Gervais Chardon.
- Archives départementales d'Eure-et-Loir: 28 H 4240
- Port 1965, p. 184
- Port 1965, p. 185
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