Henry Bolo

Henry[1] Bolo, né le à Saint-Étienne et mort le , est un prêtre, polémiste et écrivain catholique.

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Henry Bolo
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Biographie

Petit-fils d'un notaire des Bouches-du-Rhône, fils d'un clerc de notaire provençal, il est le frère de l'aventurier Paul Bolo[2] dit Bolo Pacha, condamné à mort et exécuté en 1918.

Il effectue sa scolarité au Lycée Thiers de Marseille[3].

Ordonné prêtre en 1881, il est vicaire de la paroisse Saint-Michel de Marseille. Il s'adonne très tôt à la prédication et publie des ouvrages religieux. Ses livres sont caractérisés par une liberté de langage et par un ralliement aux idées les plus neuves. Il attaque violemment le conservatisme[4], et cherche à devenir évêque.

Recommandé par le député Étienne, au ministre Louis Ricard, sa candidature échoue à la suite d'un avis défavorable du préfet qui y voit un adversaire de la République en 1892. Il devient alors vicaire général de l'évêque de Saint-Denis-de-la-Réunion Mgr Antonin Fabre. Il rentre pour des raisons de santé à Marseille en 1895. Il est alors nommé par Charles Dumay vicaire général de l'évêque de Laval Pierre Geay.

Les relations entre les deux hommes se détériorent assez rapidement. Les ambitions de Bolo sont sans frein. Il entre en conflit avec son évêque, du fait d'une incompatibilité d'humeur et aussi parce que, étant le seul dreyfusard qui se soit manifesté dans le département de la Mayenne, Bolo pratique la surenchère contre les opinions de l'évêque et des autres royalistes.

L'abbé Bolo cherche à devenir évêque en Algérie. Après une séparation à la mi-, Bolo quitte Laval en , après de nouveaux incidents évoqués dans la presse, avec même des menaces de part et d'autre. Il se rapproche alors de l'évêque de Tours Mgr René François Renou, mais échoue dans sa demande ultime à l'épiscopat en 1900.

Il devient protonotaire apostolique en 1904. Il fait parler de lui en décembre de la même année, lorsque, appelé à prêcher l'avent à l'église Saint-Pierre-de-Chaillot, il proteste contre une annonce de la Semaine religieuse de Paris, qui suivant une tradition diocésaine, lui refuse son titre romain. Il fait alors figure de prédicateur mondain[5]. À la veille de la Loi de séparation des Églises et de l'État, il lance une publication L'association paroissiale, bulletin et propagateur des associations paroissiales de France. Après la séparation, tirant les leçons de la faillite du vieux clergé, il se fait l'avocat des prêtres ouvriers, et exhorte le clergé à être de son temps[6].

Bibliographie

  • L’Église et la France nouvelle, 1892[7].
  • Lettre au R.P. Burnichon, de la Compagnie de Jésus, ou la critique chez les Pères Jésuites, Paris, 1894, in-18, 44 p[8].
  • Ce que sera le prêtre du XXe siècle, Paris, 1908.

Notes et références

  1. Ou Henri
  2. Le témoignage d'Henri Bolo en faveur de son frère Paul lors du procès de celui-ci peut se trouver dans L'affaire Bolo, déposition de Mgr Bolo, Extraits, résumés, annotations, Paris, gr. in-folio. Sur le procès de Bolo Pacha : Pierre Bouchardon, Souvenirs, Paris, 1953,P.328-373.
  3. Jacques Delmas, Histoire du lycée de Marseille, Marseille, Imprimeries Marseillaises, , 171 p. (lire en ligne)
  4. Par exemple, en soutenant dans Le Petit Marseillais le 5 avril 1894, la publication par Félix Klein d'un recueil des discours de Mgr John Ireland, archevêque de Saint-Paul, aux États-Unis.
  5. Emile Faguet, « L'abbé féministe », dans La revue bleue, 1902, p. 609-612.
  6. Ce que sera le prêtre du XXe siècle, Paris, 1908, p. 282-291.
  7. Il loue Léon XIII d'ouvrir son cœur et ses bras à la démocratie moderne (...) à mesure que le peuple descend de son usine, sort de terre, quitte ses champs pour envahir de plus en plus le sol de la vie publique et politique, l’Église par un mouvement analogue tend à descendre elle aussi sur les places publiques et se porte davantage à la rencontre du peuple.
  8. Bolo répond aux reproches de Burnichon dans les Études. Il manifeste aussi son antipathie pour les Jésuites, dont il n'apprécie pas l'influence dans l'île de La Réunion où il était alors vicaire général.

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