Henry Cole

Henry Cole (né le à Bath - mort le à Londres) est un fonctionnaire britannique du XIXe siècle qui fit beaucoup pour promouvoir toute une série d'innovations dans le domaine du commerce et de l'éducation. En 1851, il est l'un des principaux responsables de l'Exposition universelle de Londres et on peut voir en lui un réformateur du design[1], ainsi que l'un des lointains fondateurs du Victoria and Albert Museum.

Henry Cole
Portrait d'Henry Cole
Fonction
Directeur de musée
Biographie
Naissance
Décès
(à 73 ans)
Londres
Sépulture
Pseudonyme
Felix Summerly
Nationalité
Formation
Activités
Fratrie
Charles Augustus Cole (d)
Enfant
Mary Charlotte Cole (d)
Autres informations
Distinctions

Biographie

L'archiviste

Il entre à l'âge de quinze ans aux archives de la ville de Londres, où il œuvre à la réforme de l'organisation et de la conservation des archives nationales britanniques.

De 1837 à 1840, il est l'assistant de Rowland Hill. Cole milite pour une conservation plus rationnelle des documents ; il rédige à cet effet un projet de réforme du service postal tout en étudiant l'aquarelle avec David Cox (1783-1859). Il joue un rôle important dans la réforme postale[2], notamment l'affranchissement des lettres à un penny et on lui attribue parfois la paternité du premier timbre, le Penny Black[réf. nécessaire].

L'inventeur

En 1843, Cole invente la première carte de Noël, chargeant le peintre John Callcott Horsley (en) de la partie artistique du projet.

Touche à tout, Cole s'intéresse à la conception des objets fabriqués en série. Sous le pseudonyme de Felix Sommerly, il conçoit et dessine un certain nombre d'objets qui sont effectivement manufacturés, notamment une théière qui lui vaut un prix et qui est fabriquée par Mintons.

L'écrivain

Sous le même pseudonyme il écrit plusieurs livres de littérature enfantine, dont The Most delectable Story of Reynard the Fox (La Délectable Histoire de Renard le goupil) illustrée de vingt-quatre planches en couleurs d'Albert van Everdingen (1846), ainsi qu'un guide de l'architecture, des sculptures, des monuments funéraires et des décorations de l'abbaye de Westminster (1859).

Un rôle majeur dans la redéfinition des rapports entre art et industrie

Membre en 1845 de la Société royale pour l’encouragement des arts, des manufactures et du commerce, que le prince Albert cherche alors à redynamiser, Henry Cole joue un rôle majeur dans le débat qui agite les milieux intellectuels anglais dans les années 1830-1850, sur l'enseignement du dessin. Partisan d'une vision benthamienne de cet enseignement, il milite pour la création d'une école de dessin industriel susceptible de fournir des modèles à l'industrie (et non de former les futurs professionnels de l'industrie aux beaux-arts), et pour la création de formes fonctionnelles et simples adaptées à la fabrication en série. Il se voit confier en 1848 la tâche de réorganiser l'Ecole de design sur des bases saines, et rédige trois rapports à ce sujet, mais échoue en 1849 à convaincre la Commission parlementaire des Communes d'agir en ce sens.

L'Exposition universelle sera pour lui l'occasion d'une revanche. Dès 1848, il travaille avec le Prince-consort à l’organisation de cet événement prévu à Londres en 1851, et dont il est l'un des principaux acteurs. À la suite du succès de l'Exposition, il est nommé en 1852 directeur de l'Ecole de design et surintendant général du Department of Practical Art qui vient d'être créé au sein du Board of Trade. De là, il jette les nouvelles bases de l'enseignement du dessin industriel en Angleterre. Il obtient la réforme de l'Ecole, ainsi que la création d'une institution modèle, le musée de South Kensington, qui devient rapidement un vaste complexe rassemblant une série d'institutions comme le Museum of Ornemental Art (issu des collections de modèles présentés à l'Exposition de 1851), l'Ecole de Design et ses collections, le Departement of Practical Art... Celui-ci est transformé en Departement of Science and Art et Henry Cole y occupe le poste de Secretary for Art.

Critiques

Henry Cole fut considéré dans les années 1840-1850 comme l'un des membres du Triumvirate of Taste (le triumvirat du goût), avec le peintre Richard Redgrave et l'architecte Owen Jones, en raison de ses prises de position dans les débats sur l'enseignement du dessin industriel. Sa vision utilisariste de l'enseignement lui attira les critiques de Charles Dickens, qui le caricature dans le chapitre II de Hard Times lorsqu'il insiste sur la religion du fait (Fact ! Fact ! Fact !) qui règne dans l'école de M. Choakumchild.

Bibliographie

  • Henry Cole, Fifty years of public work of Sir Henry Cole accounted for in his deeds, speeches and writings. In two volumes. London, Bell and Sons, 1884 (Completed by Henrietta and Alan S. Cole after Henry Cole's death)
  • Elizabeth Bonython, King Cole: A Picture Portrait of Sir Henry Cole, London, 1985.
  • John Lubbock, The Tyranny of Taste: the politics of architecture and design in Britain 1550-1960, New Haven and London, Yale Universisty Press, 1995, 413 p.
  • Roger Prouty, The Transformation of the Board of Trade 1830-1855. A Study of administrative reorganization in the heyday of laissez faire, London, William Heinemann Ltd., 1957, 123 p.
  • (en) Design Council Archive — University of Brighton Design Archives (Journal of Design and Manufactures is still not digitized, but is open to researchers)
  • (en) Journal of Design and Manufactures

Notes

  1. Center for Whistler Studies
  2. Par exemple, il rédige un pamphlet sous forme de pièce de théâtre : Queen Victoria and the Uniform penny Postage - A Scene at Windsor Castle, publié avec la 13e partie du roman La Vie et les aventures de Nicolas Nickleby de Charles Dickens, avril 1839 ; pièce décrite dans Nicholas Courtney, The Queen's Stamps. The Authorised History of the Royal Philatelic Collection, éd. Methuen, 2003, (ISBN 0-413-77228-4), pages 7-8.

Liens externes

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