Herménégilde Lavoie

Herménégilde Lavoie né en 1908 à Métabetchouan au Québec et mort en 1973, est considéré comme défenseur du patrimoine québécois[1]. Il a cumulé plusieurs champs d'activités : fonctionnaire, conférencier, intervenant social, éditeur de magazine, éditorialiste, photographe, producteur et réalisateur de films.

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Herménégilde Lavoie
Biographie
Naissance

Métabetchouan (d)
Décès
Nationalité
Activité
Réalisateur et producteur de films, éditeur, éditorialiste, photographe, intervenant social

Biographie

Herménégilde Lavoie est né en 1908, à Métabetchouan, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Après ses études classiques, à Chicoutimi, il vient, en 1927, étudier l’architecture à Québec, puis occuper un premier emploi au ministère de l’Agriculture de la province. Promu directeur adjoint d’un organisme nouvellement créé, l’Office du tourisme de la province de Québec, Herménégilde Lavoie met sur pied des cours d’hôtellerie, des bureaux d’information touristique et des syndicats d’initiative. Il organise des concours d’embellissement et des campagnes de conservation du patrimoine architectural et culturel que l'on retrouve dans ses nombreuses photographies d'époque: familles nombreuses, travail des champs, moulins à vent, pêcheurs en Gaspésie, etc.[2].

Paysans à l'Île-aux-Coudres. Photo d'Herménégilde Lavoie.

Le Club des Habitants

La maison Fargues à Québec. Photo d'Herménégilde Lavoie

Dans le but de sauvegarder l'héritage architectural en voie de disparition, il fonde le Club des Habitants et lance le périodique, La Belle Province, qui eut jusqu’à 15 000 abonnés. Herménégilde Lavoie en est le patron et l’éditorialiste. Devenu membre du Conseil du tourisme de la province, puis nommé secrétaire du Conseil du tourisme de l’Île d'Orléans, il continue d’appliquer le même mantra : faire respecter coûte que coûte la nouvelle loi de préservation du patrimoine architectural de l’Île d’Orléans, le berceau des familles québécoises.

Les Beautés de mon pays

Pêcheurs à Percé. Photo d'Herménégilde Lavoie

«Herménégilde a voulu que la beauté soit au cœur de la vie quotidienne, la sienne comme celle des autres…»[3]

Le travail d’Herménégilde Lavoie l’amène à accueillir et guider des artistes, intellectuels, écrivains et même des producteurs et réalisateurs de cinéma qui s’intéressent au cachet « vieille France » du Québec, dont ils font des films : entre autres, le long métrage, 13, rue Madeleine de la société Twentieth Century Fox, et les travelogues diffusés dans le monde entier de la compagnie Hamilton Wright de New York. Ce contact fréquent avec l’univers du cinéma motive Herménégilde Lavoie à utiliser ce médium pour transmettre ses idées. Il tourne une dizaine de courts et moyens métrages sur le Québec et ses traditions populaires : Les Beautés de mon Pays[4]. Devenu une personnalité publique, on l’invite plus de 200 fois comme conférencier et pour présenter ses films.

Pensionné à 39 ans

Le premier ministre, Maurice Duplessis, invite Herménégilde Lavoie à venir le rencontrer. Il lui annonce son congédiement et lui offre « élégamment » de prendre sa retraite : une maigre pension annuelle bien loin de combler les besoins de ses 6 enfants. Duplessis, à son insu, vient de favoriser, sinon de hâter, l’éclosion d’une lignée de cinéastes de père en fils et en filles sur trois générations à Québec : son fils Richard Lavoie et ses petits-enfants, Hugues, Geneviève, Valérie et Catherine, tous et toutes porteurs et porteuses du flambeau.

Nouveau départ : la production de films

Herménégilde Lavoie à la caméra

Bénéficiant de sa renommée, Herménégilde Lavoie crée les Documentaires Lavoie et se lance dans la production de films[5]. Ses clients : des industriels, des communautés religieuses, des municipalités, des agences de publicité, des médias d’information et l’État québécois. Il réalise et coréalise quelques documentaires historiques et deux films de géographie humaine primés par l’UNESCO en 1953: L’Homme et l’Hiver et l’Homme et le sol, coréalisés avec Michel Brochu, géographe.

Dans les années trente et quarante, seuls des prêtres se retrouvent derrière les caméras, une activité de privilégiés que facilite leur statut d’ecclésiastiques. Herménégilde Lavoie, ce laïc qui gagne la vie de sa famille à faire des films, est un des premiers cinéastes à dévier de cette trajectoire[6].

Retour à la fonction publique – Mirabel

En 1962, Herménégilde Lavoie passe le gouvernail à son fils, Richard Lavoie, et retourne à la fonction publique québécoise, au ministère des Affaires municipales. Il continue d’inculquer ses valeurs à de jeunes urbanistes, tout en obéissant aux diktats d’une société qui a bien changé depuis ses combats de l’Île d’Orléans : fonctionnaire sénior, c’est à lui qu’incombe la responsabilité de négocier, auprès des 14 municipalités et villages concernés, l’épineux contentieux des expropriations pour le futur aéroport de Mirabel. Après 10 ans de ce travail ardu, Herménégilde Lavoie prend sa retraite, à 60 ans, et décède 3 ans plus tard, en 1973.

Un film et des hommages

En 1975, Richard Lavoie présente en première, aux Beaux Dimanches de Radio-Canada, un documentaire d’une heure sur la vie et l’œuvre de son père : Herménégilde Lavoie, vision d’un pionnier du cinéma québécois, 1908-1973[7]. En 1997 et en 2007, le Musée de la Civilisation de Québec célèbre les 60, puis les 70 ans de cinéma d’Herménégilde et Richard Lavoie.

Filmographie

(1933-49) La série Les Beautés de mon pays

  • Charlevoix
  • La Gaspésie
  • Les sports d’hiver
  • La ville de Québec
  • L’Île d’Orléans
  • Les sucres
  • Une journée avec les scouts
  • Fleurs et fleurs
  • Les Hurons de Lorette
  • Les sculpteurs Jean-Julien et Médard Bourgault de Saint-Jean-Port-Joli

(1949 à 1962) La période de production des Documentaires Lavoie

Des films de moyen métrage pour les industries suivantes :

  • Fabrication d’un ascenseur, FX Drolet
  • La pierre à chaud, CALCO, de Saint-Marc-des-Carrières
  • L’isolation thermique, Bouchard et Robitaille
  • Les industries forestières de John Murdock
  • La scierie JB Dubé de Mont-Laurier
  • Boulangerie et pâtisserie Jos Vaillancourt
  • Nettoyage à sec, JP Ferland
  • Produits de santé, la Laiterie Cité de Québec
  • The Story of Zone 2, le journal Le Soleil
  • Old Quebec gateway to Canada’s new wealth, le journal Le Soleil  

Des films de moyen et long métrage pour des communautés religieuses

  • Les Sœurs du Bon-Pasteur
  • Les Sœurs de la Charité
  • Les Sœurs de la Charité de Saint-Louis
  • Les Sœurs Antoniennes de Marie de Chicoutimi
  • Les Frères Maristes d’Alma
  • Les Sœurs Servantes du Saint-Cœur de Marie
  • Les Sœurs Franciscaines missionnaires de Marie

Des films de moyen métrage, hors catégorie, produits dans la même période

  • Sherbrooke, la reine des Cantons de l’Est
  • Rencontres dans l’invisible
  • Stop (film sur la sécurité routière pour le gouvernement québécois)

Des films historiques avec le père Adrien Pouliot, sj

  • Tadoussac
  • Les missions des pères Jésuites

Deux films avec le géographe Michel Brochu

  • L’Homme et le sol
  • L’homme et l’hiver

Des films avec le cinéaste Adrien Peuvion dans le Grand Nord québécois

  • Itarnitak
  • Opération Survie

Des publicités pour la télévision avec l’agence Payeur Publicité, de Québec  

Principaux clients :

  • L’Exposition provinciale de Québec
  • Le Syndicat de Québec
  • Les Liqueurs Fortier
  • Les pains Diana
  • Le magasin Paquet

Références

  1. « Advitam - Bibliothèque et Archives nationales du Québec », sur advitam.banq.qc.ca (consulté le )
  2. Marie Fallon, « Herménégilde Lavoie ou l'embellissement du cinéma documentaire québécois », sur nouvellesvues.org, Nouvelles Vues (revue sur les pratiques, les théories et l'histoire du cinéma au Québec), (consulté le ).
  3. « HERMÉNÉGILDE, VISION D'UN PIONNIER DU CINÉMA QUÉBÉCOIS 1908-1973 - Les Films du 3 Mars » (consulté le )
  4. « Oeuvres – 15 résultats pour «"Herménégilde Lavoie"» | La Cinémathèque québécoise » (consulté le )
  5. http://cri histart umontreal ca/grafics/fr/default asp Le Groupe de recherche sur l'avènement et la formation des institutions cinématographique et scénique (GRAFICS), « Herménégilde Lavoie | Le cinéma au Québec au temps du parlant », sur cinemaparlantquebec.ca (consulté le )
  6. Stéphane-Albert Boulais, Le cinéma au Québec: tradition et modernité, Les Editions Fides, (ISBN 978-2-7621-2637-2, lire en ligne)
  7. « Première du documentaire «Herménégilde, vision d'un pionnier du cinéma québécois : 1908-1973» », sur bilan.usherbrooke.ca (consulté le )

Liens externes

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