Hippolyte Auguste Marinoni

Hippolyte Auguste Marinoni, né à Paris en 1823, où il meurt le , est un constructeur de machines à imprimer, en particulier la rotative à « cliché stéréo », et un patron de presse avec Le Petit Journal. On le considère comme un des fondateurs de la presse moderne.

Hippolyte Auguste Marinoni
Portrait de Hippolyte Auguste Marinoni (Atelier Nadar)
Fonction
Maire de Beaulieu-sur-Mer
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 80 ans)
Paris
Sépulture
Nationalité
Activités
Autres informations
Propriétaire de
La Marinoni de 1883

Biographie

Né à la caserne de gendarmerie de la barrière d'Enfer, Hippolyte Marinoni est d'origine italienne par son père, Ange-Joseph, originaire de Brescia ; ancien dragon des armées napoléoniennes, celui-ci était devenu brigadier de la Gendarmerie royale à Paris, et meurt en 1830. Hippolyte Auguste Marinoni commence au bas de l'échelle, comme apprenti. Il obtient son brevet de tourneur-mécanicien en 1837. Il invente une machine à décortiquer le riz et le coton.

En 1838, il entre chez le fabricant de machines typographiques Pierre-Alexandre Gaveaux (1782-1844). En 1847, Marinoni fabrique sa première presse à deux cylindres – dite « à réaction » –, qui imprime 1 500 feuilles à l'heure. En 1850, il participe à la mise au point de la rotative à bobines et clichés cylindriques de Jacob Worms, un immigré allemand qui fait des essais depuis 1835 avec des machines utilisant des bobines et des clichés cintrés stéréo. Les rotatives de Worms, les premières réalisées en France, mais aussi dans le monde avec « cliché stéréo », ne furent jamais commercialisées.

Marinoni crée sa propre entreprise de constructeur en 1847, et met au point, entre autres, une machine lithographique. En 1866, il dépose des brevets pour une presse rotative à retiration et une presse à cylindre à six margeurs, la « presse rotative à plieuse ». En 1872, il fournit au journal La Liberté la première rotative de la presse française, puis il en installe cinq au Petit Journal, quotidien dans lequel il prend des parts, quand la famille Millaud doit s'en retirer. Avec Émile de Girardin et deux autres partenaires (Gibiat et Jenty), il prend peu à peu le contrôle de ce groupe de presse.

En 1882, succédant à Girardin, il prend la tête du Petit Journal dont il fait un journal de référence, ajoutant à ses qualités d'inventeur et de mécanicien celles d'un véritable « patron de presse ». Pressentant l'importance de la couleur, il fabrique en 1889 une rotative couleurs. Du Supplément du dimanche du Petit Journal, lancé en 1884 et devenu Supplément littéraire, il fait, à partir du numéro du , un Supplément illustré affichant en première et dernière pages, et en couleur, non seulement les images de grands événements, mais aussi celles d'accidents, de crimes et drames divers, caractéristiques de la « presse à sensation ».

Ami d'Étienne Lenoir, il l'a aidé à réaliser son moteur à allumage commandé au gaz (1860)[réf. nécessaire].

Chapelle funéraire de Marinoni au cimetière de Passy.

La société Marinoni continue ses activités bien après la mort de son fondateur. Les « presses Marinoni » (feuilles et bobines, avec procédé offset) ont équipé des centaines d'imprimeries en France. En 1921, elle fusionne avec les ateliers Voirin situés à Montataire (Oise). En 1963, elle entre dans le groupe américain Harris Graphics, racheté en 1986 par AM International, puis le groupe Heidelberg. Elle appartient aujourd'hui au groupe GOSS International.

Hippolyte Marinoni fut le premier maire de Beaulieu-sur-Mer, du au , soit 19 jours. Il est inhumé dans la 7e division du cimetière de Passy à Paris.

(d'après Charles Castellani, 1889)

Bibliographie

  • Hippolyte Marinoni, Spécimen de machines de Hippolyte Marinoni, Paris, Plon, 1860
  • De l'inventeur à l'entrepreneur, histoire de brevets, Paris, Musée des Arts et Métiers, 2008.
  • Éric le Ray, Marinoni, le fondateur de la presse moderne (1823-1904), Paris, L'Harmattan, 2009.

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