Christianisme à Vesoul

Le christianisme à Vesoul commence durant le XIe siècle avec l'implantation du prieuré Saint-Nicolas de Marteroy, en 1092. Le Prieuré de Marteroy fut fondé par Gislebert Ier de Faucogney, vicomte de Vesoul proche d’un cimetière antique. Au fil des siècles, la ville fonda de nombreux lieux de culte, comme des églises, couvents, chapelles, oratoires, temples... pour desservir l'ensemble de sa population croyante et pratiquante. La ville a accueilli de nombreuses personnalités chrétiennes du diocèse comme le Cardinal Mathieu, Cardinal Gousset lors des fameux congrès et procession religieuse de Notre-Dame-de-la-Motte. L'église paroissiale a également connu des vicaires comme Émile-Charles-Raymond Pirolley, Jean-Joseph Gaume et Maurice-Louis Dubourg.

Pour un article plus général, voir histoire du christianisme en France.

Elle fut également le siège de la circonscription ecclésiastique du Diocèse de Vesoul.

Histoire

Moyen Âge

Au XIIe siècle, le premier prévôt de Vesoul, Lambert de Montbozon, est déclaré dans un acte de 1188. Selon la tradition féodale, la profession de prévôt était héréditaire et donnée en possession à son propriétaire[1]. Au siècle suivant, cette famille noble qui fut subvenue au prévot prit le nom de Famille de Vesoul. Le premier lieu où fut pratiqué le culte fut l'église du Marteroy. Ce fut Gislebert Ier de Faucogney, vicomte de Vesoul qui fonde le prieuré du Marteroy, en 1092. Cependant ce fut au XIIIe siècle que cette église décrocha une notoriété départementale avec les généreux dons des célèbres bourgeois et nobles du comté. C'est alors que de multiples échanges de possession se font pour le bien de l'église. L'époque de développement de l'église fut de 1270 à 1286. Une parcelle de vigne fut donné généreusement, par Jacques Mignottin, en 1270. Une année plus tard, Jacques Dilliez vend à Saint-Nicolas, le prieur de l'église, des redevances de Villeparois. C'est au tour de Maclet de Traves d'enrichir l'église par ses propres moyens, en donnant beaucoup d'objet de culte à l'église en 1273. Dans son testament, le prévôt Hugues de Vesoul choisit sa sépulture de l'église du Prieuré du Marteroy[2].

Temps modernes

Cette période de l'époque moderne marquera une évolution ecclésiastique à Vesoul. Le début du XVIIe siècle fut un moment de ferveur religieuse particulièrement intense et vit l'édification de quatre couvents importants. En 1602, les Capucins de Vesoul veulent fonder un couvent dans la ville. Le Magistrat accepte leurs propositions le 11 septembre 1604. La construction début officiellement le 30 avril 1605, en présence du curé de Vesoul, Renobert Demesmay. L'élévation de l'église fut réalisé par le suffragant de Besançon, Guillaume Simonin, le 7 juillet 1611. La fondation du couvent débute avec les aides de deux célèbres bourgeois de la ville, Claude Besancenot et Melchior Mercier. L'édifice et le séminaire est alors bâti à l'Est de la ville, sur un monticule à l'emplacement d'un lieu de vigne (sur l'emplacement de l'ancien Hôpital Paul-Morel de Vesoul). À l'autre bout de la ville, les Jésuites y fondent le collège des Jésuites (actuel Collège Gérôme).

En 1603, le Magistrat de Vesoul écrit au provincial de Pont-à-Mousson pour proposer la fondation d'un collège comprenant quatre classes. Le 23 septembre 1610, le collège ouvre. Les nombreux bourgeois de Vesoul désiraient depuis longtemps cet institut Jésuite, pour y mettre leurs enfants. Au début du XVIIe siècle, il y a donc deux écoles religieuses qui ouvrent à Vesoul. D'une part de la ville, à l'est, le couvent des Capucins, et d'autre part, à l'ouest, le collège des Jésuites. Une troisième école religieuse apparaîtra durant ce siècle à Vesoul, le couvent des Annonciades. Le Magistrat y autorise la construction par délibération, le 21 août 1610. Il fut fondé à l'initiative de Françoise Carmentrand, Adrienne Lavey et Catherine Rousselet. Plus tard le couvent y devient l'École des Filles. En 1645, Louis XV les aida en les protégeant des gens de guerre. Le 20 novembre 1615, c'est alors qu'un quatrième couvent ouvrit dans la ville, le Couvent des Ursulines de Vesoul. Le couvent est alors fondé par Anne de Xainctonge, durant l'année 1615, et une chapelle s'y édifie le 12 décembre 1632, par Philippe Patornay, et y sera plus tard l'utilisation d'une salle de spectacle. Le couvent fait d'ailleurs l'objet d'une inscription au titre des monuments historique. Le couvent des ursulines deviendra plus tard l'école des garçons[3]

Époque contemporaine

Tombes chrétiennes du cimetière militaire de Navenne

Le diocèse de Vesoul est une circonscription ecclésiastique de Vesoul. Le diocèse est créé en 1791, dans le cadre de la réorganisation territoriale de l'Église liée à la Constitution civile du clergé. Le diocèse a connu un seul évêque, il s'agit de Jean-Baptiste Flavigny, qui était également l'ancien curé de Vesoul. Le Concordat de 1801 a supprimé le diocèse. Il regroupait de multiples paroisses de Haute-Saône. Les principaux lieux de cultes chrétiens se trouvent dans le centre ancien. Cependant nous trouvons une église située à l'extérieur du centre de la ville, fondée durant l'époque moderne. L'Église du Sacré-Cœur de Vesoul se situe dans le quartier Jean Jaurès-Petit-Banque, le quartier sud de Vesoul. C'est une église dotée d'une architecture très commune, mais remarquable. Elle se situe derrière l'école du Boulevard et apporte beaucoup d'harmonie dans le quartier.

Nous retrouvons dans différents endroits de la ville, d'autres églises, tel au quartier des Rêpes, non loin du quartier du Montmarin. Malgré, la forte population musulmane que possèdent ces deux quartiers, le Presbytère Saint-Joseph a été créé pour assurer la continuité du culte chrétien dans le secteur.

Aujourd'hui, la ville est rattachée à l'archidiocèse de Besançon. Vesoul est le siège de l'unité pastorale de Notre-Dame-de-la-Motte[4], qui appartient au doyenné des plateaux de Vesoul[5].

Lieux de culte

Catholique

L'église Saint-Georges est la plus ancienne église catholique du quartier ancien de Vesoul. Autrefois, sa dénomination était Cathédrale Saint-Georges. L'église est construite de 1735 à 1745 par les architectes Mathieu Duchesne et P. Archange. Elle est le siège du chapitre de Calmoutier depuis 1649. L'église possède pendant tout l'Ancien Régime la fonction de collégiale et possède un chapitre de neuf chanoines. Elle est inscrite et classée monument historique depuis 1993. Des rénovations ont été réalisées en 2007.

L'église du Sacré-Cœur est une église catholique située 17 rue Jules Ferry dans le quartier Jean Jaurès-Petit-Banque. L'édifice est situé derrière l'école du Boulevard et à côté de l'ancien Cinéma Club. Elle est dotée d'une architecture commune mais remarquable. Ces différents ornements font d'elle un monument spécial, qui harmonise grandement le quartier.

L'église Saint-Joseph est une église catholique de style moderne, très lumineuse, située 1 rue de la Pépinière, dans le quartier des Rêpes. Elle permet au croyant du quartier de pratiquer le culte en toute sérénité et modernité[6].

La chapelle Notre-Dame-de-la-Motte est le lieu de culte le plus connu de Vesoul. Elle se situe su sommet de colline de la Motte. La chapelle détient une longue histoire depuis sa fondation. Elle se trouve à l'emplacement même de l'ancien château Castrum Vesulium. Le sanctuaire et le sentier qui permet d'y accéder est un lieu de pèlerinage.

Saint-Maur est à la fois une ancienne école chrétienne et le nom de la chapelle de l'édifice. Elle fut fondée au XIXe siècle par le Cardinal Mathieu. C'était une école réservée aux filles. L'institut était dirigé par les sœurs du Saint-Enfant-Jésus appelé "Dames de Saint-Maur". L'école est par la suite annexée avec deux autres écoles privées vésuliennes, Saint-Georges et Saint-Vincent, pour former le Collège de Marteroy. Louise de Coligny-Châtillon, la muse de Guillaume Apollinaire a été élève dans cet institut.

Protestant

Le temple protestant de Vesoul est le plus ancien lieu de culte protestant de la ville. Il fut fondé par Louis Tournier le 18 août 1841. Ses compères participèrent également à la fondation du temple. Parmi eux sont l'horloger Henri Ducommun et le pâtissier Adam Perle[7].

L'église évangélique protestante est une église du Centre Évangélique de Vesoul. Elle existe depuis 1977 et fut créée par le Pasteur Christian Ardoin. Depuis cette époque, l'église est un lieu d'accueil et de partage. Le Centre évangélique est un lieu où on apprend à connaître l'évangile et un lieu de rassemblement ouvert à tous, où se déroulent de nombreuses animations[8].

Jéhovah

Vesoul détient un lieu de culte pour cette communauté. La Salle du Royaume est situé rue du Grand Chanois, dans le quartier des Rêpes.

Organisation de la communauté actuelle

Paroisses du doyenné

Le plateau de Vesoul est l'ensemble des unités pastorales entourant Vesoul. Le doyenné est composé de 7 unités pastorales[9] :

  • Notre Dame de la Motte-Vesoul (22 communes - 33 250 habitants)
  • Val de l'Ognon et Linotte (25 communes - 4 346 habitants)
  • Pays Riolais (27 communes - 8 406 habitants)
  • Noroy le Bourg (18 communes - 4 227 habitants)
  • Scey - Val de Saône (28 communes - 9 225 habitants)
  • Saulx (15 communes - 3 349 habitants)
  • Mailley - Vellefaux (11 communes - 3 095 habitants)

Enseignement catholique

La ville compte une école catholique privée : le groupe scolaire privé du Marteroy.

Personnalités religieuses liées à Vesoul

L'ancien vicaire de Vesoul, Jean-Joseph Gaume

Personnalités religieuses nées à Vesoul

Prêtres et curés de Vesoul

Rituels et traditions locales

Durant l'inauguration de la chapelle Notre-Dame-de-la-Motte, le 9 août 1857, le jour de la grande procession de Vesoul, des promesses de rite et de croyance ont été apportées. Ces promesses ont été annoncées car il semblait aux religions très important de rendre hommage à la Vierge Marie pour les avoir épargnés du choléra. L'Assomption tombait six jours après l'inauguration. Le 15 août 1857, une procession eut lieu à la Motte. Cette procession devait être obligatoirement réalisée pour les religieux mais même pour les habitants de Vesoul. Les promesses tenues lors de la grande procession de Vesoul disent que chaque Vésulien doint aller au moins une fois dans l'année le dimanche le plus rapproché du 30 juillet, ou bien le jour de l'Assomption, à la chapelle de la Motte pour rendre hommage à Marie. Aujourd'hui, cette tradition est toujours respectée par les Vésuliens, qui ont à cœur ce jour de l'Assomption[10].

Articles connexes

Notes et références

  1. « Le XIIe siècle à Vesoul », sur http://net70.info/ (consulté le ).
  2. Histoire de Vesoul, Partie 1, Livre I, Chapitre VI, p. 49 : de Alfred Gevrey, 1865
  3. « Vesoul au XVIIe siècle, à la page 13-14-15 », sur un site de lecture de livre (consulté le ).
  4. « Unité pastoral Notre Dame de la Motte - Vesoul », sur le site du diocèse de Besançon (consulté le ).
  5. « Doyenné des Plateaux de Vesoul », sur le site du diocèse de Besançon (consulté le ).
  6. « Église Saint-Joseph », sur http://clochers.org/ (consulté le ).
  7. « Temple protestant », sur http://clochers.org/ (consulté le ).
  8. « Centre Evangélique de Vesoul », sur http://www.c-e-v.fr/ (consulté le ).
  9. « Unités pastorales du doyenné des Plateaux de Vesoul », sur le site du diocèse de Besançon (consulté le ).
  10. Notre-Dame-de-la-Motte : Notice historique sur le sanctuaire et le pèlerinage, Partie 1, p. 23-24 : de J.C. Boilloz, 1860
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