Chapelle Notre-Dame-de-la-Motte de Vesoul
La chapelle Notre-Dame-de-la-Motte est une chapelle dédiée à la vierge Marie, érigée au sommet de la colline de La Motte au centre de Vesoul, dans la Haute-Saône, dans la région Franche-Comté. C'est un monument historique de la ville qui fait partie du patrimoine de Vesoul. Cet oratoire est souvent associé à un miracle.
La Vierge Marie
Destination initiale |
Oratoire |
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Style |
Gothique |
Architecte |
M. Février |
Ingénieur |
M. Chenot |
Construction | |
Hauteur |
3.50 mètres |
Propriétaire | |
Patrimonialité |
Pays | |
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Région | |
Département | |
Quartier | |
Commune |
Coordonnées |
47° 37′ 25″ N, 6° 09′ 28″ E |
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La chapelle est bâtie à l'emplacement même de l'ancienne cité Castrum Vesulium. Sa construction a été le fruit d'une longue préparation, rassemblant alors des milliers de personnes durant des congrès et des processions. Archéologiquement, elle a permis, entre autres, la découverte d'objets anciens, telle une pièce de canon très ancienne qui garnit fortement l'histoire médiévale de Vesoul. Ce canon, qui repose d'ailleurs au musée Georges-Garret, faisait partie de l'ancien château.
À Vesoul, la chapelle est le symbole complet de la protection de la mère de Jésus. Cette croyance est due au fait que les habitants sont épargnés par l'épidémie de choléra en 1854. Notre-Dame-de-la-Motte est le monument le plus connu de Vesoul, et historiquement celui qui a été le plus cité dans des ouvrages ainsi que le plus étudié et décrit en détail.
Le sanctuaire est devenu un lieu de pèlerinage.
Histoire de la chapelle
Avant 1854
Avant la pose de l'oratoire, en 1854, se dressait au sommet de la colline de calcaire de la Motte, une grande croix en bois. Cette croix était souvent victime des orages, et se renversait. Par bonté et fidélité, les vésuliens la relevaient. Ce sanctuaire a été voué à Marie dès le début du Moyen Âge, d’abord sous le nom de Notre-Dame-du-Chastel de Vesoul. Après plusieurs siècles durant lesquels la statue primitive a été transférée dans différents lieux, elle a atteint le sommet de la Motte en 1854[A 1].
Le choléra
Au début du mois de , le choléra était très présent dans le département, et plus particulièrement aux environs du chef-lieu, Vesoul. Il décima la population dans la Haute-Saône. Le département était alors ravagé, mais la ville de Vesoul semblait ne pas être atteinte[A 2]. Durant les mois de juillet et d', cette infection épidémique contagieuse tua rien qu'en Haute-Saône près de 10 000 âmes, diminuant ainsi la population haute-saônoise de 3 %. Les villes et villages les plus touchés ont été Gy avec 890 et Gray avec 563 habitants. D'autres petits villages ont également connu des pertes, tels Saulx (320), Saint-Loup-sur-Semouse (267), Pesmes (251), Villersexel (112), Selles (165)… Certains villages perdirent près d'un tiers de leur population. Le dimanche , les Vésuliens terriblement inquiets de la possible contamination de Vesoul eurent une idée : si la ville est épargnée par le choléra, un édifice religieux dédié à la Vierge Marie sera construit. La protection de Marie était très importante à cette époque. La population, alors très croyante, voyait la pose d'une statue de la mère de Jésus comme seul moyen de la remercier d'être épargnée par la contagion, qui plus est en la plaçant dans son centre antique.
La procession d'Échenoz du 30 juillet 1854
À Échenoz-la-Méline, dans l'agglomération sud de Vesoul, une statue de la bienheureuse Vierge Marie était depuis longtemps érigée. Elle avait protégé Echenoz de certaines épidémies et les habitants du village la vénéraient. La statue de Marie d'Échenoz était le deuxième monument religieux le plus visité de Haute-Saône, après le sanctuaire de Notre-Dame-du-Haut, construit sur la colline de Bourlémont à Ronchamp. Une procession religieuse sera réalisée au départ de l'église Saint-Georges de Vesoul jusqu'à l'église d'Echenoz. Le dimanche , le jour de la messe, les religieux annoncent que la procession se réalisera à 18 heures de ce jour. L’événement est décrit comme grandiose, remarquable et inoubliable. 5 000 personnes assistèrent à la procession, dans les rues, places et voies d'Échenoz[A 3]. Le curé d'Échenoz prit dans ses mains un petit monument avec pour image la mère de Dieu, le leva devant les adeptes et s'exclama : « Que de larmes coulèrent dans cette circonstance solennelle ! Que de vœux furent formés ». À 21 heures, la procession terminée, les paroissiens rentrèrent à l'église Saint-Georges de Vesoul. L'importance du nombre de personnes était telle qu'ils durent se mettre dans les rues de Vesoul et en majorité sur la place de l'église, étant donné le nombre de places restreintes dans l’église Saint-Georges. Les paroissiens réunis dans l'église firent le vœu d'ériger au sommet de la petite montagne un monument religieux en l'honneur de Marie, pour protéger Vesoul du choléra qui anéantissait les environs[A 4].
Étapes de construction
Les deux premières étapes de l'érection du monument sont le plan de construction du monument abritant la vierge Marie et l'accord du conseil municipal, les terrains situés au sommet de la Motte étant une propriété communale.
- Le plan d'architecture
En octobre, le plan de construction est conçu. Ce plan a pour but de faire reconnaître aux futurs habitants de la ville la gratitude des Vésuliens de l'époque envers l'auguste Marie. Le bâtiment sera constitué d'une petite chapelle dotée d'une architecture gothique avec bien évidemment la Vierge Marie à l'intérieur. Le curé veut que l'oratoire soit situé à la place de l'ancienne croix en bois, qui est souvent la proie des violents orages et des tempêtes[A 5].
- L'accord du conseil municipal
La pose du monument au sommet de la montagne vésulienne est demandée par le curé de Vesoul aux seize membres du conseil municipal, par une lettre adressée au maire le . Le curé y explique qu'il souhaite remplacer la croix en bois du sommet par une chapelle de style gothique contenant une statue de la Vierge Marie. Il y joint le plan de construction du monument ainsi que la somme d'argent récoltée. Le maire, Étienne Bernard Rossen, réunit le conseil municipal pour délibération avec pour résultat un accord unanime, les membres du conseil municipal ayant eux-mêmes été très angoissés des ravages du choléra dans le département[A 6].
- La caverne de la Motte
Le commencement des travaux eut lieu seulement au printemps 1857. Cependant, l'impatience de l'élévation du monument était infiniment grande pour les vésuliens. Ils firent par conséquent construire une petite grotte, creusée dans un rocher de la montagne et placèrent une image de Marie dans cette grotte en attendant l'implantation du monument. Cette petite grotte a été créée pour que l'image (symbole) de Marie s'imprègne dans la Motte. Elle fut lieu de cérémonie le . En attendant l'installation du monument, la caverne de la Motte était un lieu sanctifié très respecté. La grotte fut bénite par Son Éminence Monseigneur le Cardinal et la messe y était régulièrement dite[A 6].
- L'engagement des Vésuliens
Tous les paroissiens et religieux s'engagèrent dans la construction du monument, selon le vœu de son pasteur. Entre trois et quatre jours de collecte de fonds permirent de rassembler 10 000 francs. Le dimanche , le bilan était dressé. Ce sont près de 7 000 Vésuliens catholiques, soit la quasi-totalité de la population de la ville, qui avaient promis de prier pour la construction du monument. La générosité des habitants était grande, et ceux-ci demeuraient impatients et confiants dans la protection de Marie. Le désarroi des Vésuliens concernant la venue du choléra prit fin à la suite de la confiance que la Vierge leur apportait[A 7].
Le , une procession religieuse eut lieu par S.E. Monseigneur le Cardinal-Archevêque.
Début de la construction
- L'aménagement du sentier de la Motte
Les travaux débutèrent le , au printemps, comme il était convenu. Cela commença, non par la construction même de l'oratoire, mais d'abord par l'aménagement d'un chemin qui permettrait d'accéder au sommet avec grande facilité. Cette pré-étape se révélera bénéfique pour la suite de la construction car le sentier initial était étroit, très rude et glissant par temps de pluie. Il regorgeait d'orties et de mauvaises herbes. Le nouveau chemin sera aménagé en lacets, pour faciliter l'accès aux 147 mètres de haut de la Motte[A 8].
- Le début des travaux
Le fut le jour tant attendu du début de la construction du monument proprement dit, par le creusement des fondations dans la terre. Un mois plus tard, le , la première pierre du futur sanctuaire de la Vierge était posée. Ce même jour à 17 heures, par un temps ensoleillé, un évènement rassura encore davantage les Vésuliens, une nouvelle procession telle celle qui eut lieu un an auparavant à Echenoz. D'après les ouvrages, cette procession était gigantesque, avec plus de participants encore que la précédente à Echenoz. Dix mille, c'est le nombre de personnes qui étaient rassemblées lors de cet évènement parmi lesquelles, Monseigneur le Cardinal-Archevêque, toutes les autorités de Vesoul ainsi qu'une soixantaine d’ecclésiastiques. Sans oublier la quasi-totalité de la population de Vesoul, qui à cette époque comptait environ 9 000 habitants (voir : Démographie de Vesoul). Les dix mille personnes se dirigeaient vers le sommet de la Motte en chantant joyeusement[A 9].
- Le rituel sacré
Son Éminence était présente. Il bénit les quatorze stations du chemin de croix sur le trajet, ainsi que la petite grotte creusée en attente du monument abritant la Vierge. Un pontife était également présent. Conformément au rituel, il bénit la première pierre du monument. Dans cette première pierre symbolique sont renfermées de multiples pièces de monnaie à l'effigie d'évêques et d'archevêques. Cette tradition est sacrée. Dans la pierre, qui a été construite en forme de boite pour y loger les pièces et médaillons, il y a le procès-verbal de la bénédiction, mais également des médailles en bronze de S.S. Pie IX, souverain pontife, de S.M. Napoléon III, empereur des Français, de Monseigneur le cardinal Mathieu, archevêque de Besançon, de Monseigneur le cardinal Gousset, archevêque de Reims, et de multiples autres médailles qui ont été fabriquées dans l'année. Ce rituel est très important, c'est pour cela qu'il a été mené avec délicatesse et précision. À la suite du rituel de la première pierre posée, les religieux se trouvant au sommet de la Motte se dirigèrent vers l'église Saint-Georges de Vesoul, située dans le Vieux-Vesoul, quartier blotti au pied de la Motte[A 10].
La procession de Vesoul du 2 juillet 1857
- La Fête de la Visitation, la procession de Vesoul
Les principaux travaux du monument se réalisèrent durant l'année 1856 et au début de l'année 1857. Les travaux se terminèrent le . On plaça ensuite sur le piédestal l'image en fonte dorée de la Vierge Marie. Ce jour-là, une grande fête eut lieu en guise d'inauguration, la Fête de la Visitation. Elle fut organisée par Son Éminence Monseigneur le Cardinal le dimanche . Elle fut relatée dans de nombreux journaux, par exemple dans l'Union franc-comtoise du où un article fut rédigé par l'abbé Besson, supérieur du collège Saint-François-Xavier de Besançon[A 11].
Cette procession religieuse était un grand évènement rassemblant alors de multiples personnalités religieuses et politiques. Deux prélats étaient présents, monseigneur Gousset, archevêque de Reims successeur d'Hincmar et héritier de son siège et monseigneur Mathieu, le successeur des Granvelle et des Grammont[A 12].
- Les conditions de la manifestation
La chapelle fut bénite à 17h30 en ce jour du . En raison de la pluie qui survint durant la fête à 16h00, l'idée de reporter l'évènement à un autre jour apparut. Néanmoins, le fait de la déplacer aurait été gênant pour les 15 000 personnes qui y assistaient. Ces personnes remplissaient tout Vesoul, les rues, les places, les voiries... Ce fut surtout au début de la procession, avant la pluie, que les habitants étaient joyeux. Malgré cet aléa, cela resta une grande manifestation religieuse comprenant énormément de personnes de professions diverses. Dans la procession, les enfants furent mis à l'écart pour ne pas ralentir le mouvement[A 13].
- Les arcs de triomphe de la cérémonie
Architecturalement, trois arcs de triomphe ont été érigés pour accompagner la cérémonie. L'un était placé devant l'Hôtel de ville de Vesoul. Il était désigné comme remarquable avec une correspondance et une homogénéité ornementale à la fête. Ce fut l'œuvre de M. Ménissier, qui a été, entre autres, peintre de la chapelle des Dames de Saint-Maur de Vesoul. Sur les deux piliers de l'arc nous pouvions apercevoir des représentations plastiques. La bataille de Lépante qui fut gagnée le jour de la fête de Rosaire sur le pilier droit. Sur celui de gauche, la prise de Sébastopol. Tous les dessins de l'arc représentaient la fête et symboliquement Marie. Nous retrouvons, bien évidemment, sur l'arc, Marie qui est représentée avec à ses pieds la ville de Vesoul, symbole de puissance extrême mais avant tout de protection. D'autre personnages ayant un lien à la ville étaient représentés sur l'arc. La faucheuse (la mort) munie de sa faux ainsi qu'un personnage représentant la Peste étaient présents, tous deux placés inférieurement à la Vierge. Ces deux individus représentaient les drames qu'avait subis Vesoul auparavant. Le fait qu'ils soient placés ainsi signifie la disparition de ces deux malheurs. Un deuxième arc était élevé, non loin du premier. Il était composé de draps bleus et blancs. Une inscription était gravée dessus : Venez à moi sur cette montagne. Précisions et détails supplémentaires concernant cet arc n'ont pas été cités dans les ouvrages connus[A 14]. Le troisième arc de la ville était situé à l'entrée des remparts. Cet arc, avec sa couleur éblouissante, se complétait parfaitement avec les maisons alentour. Une statue de la Vierge le surplombe avec pour inscription en dessous : Ils m'ont établie pour être la gardienne de ces contrées ; Inscriptions montrant, une nouvelle fois, l'importance de chapelle de la Vierge pour les Vésuliens[A 15].
- L'ascension à la Motte
La croix de la procession vient d'arriver au pied de la Motte. Elle est suivie de 135 prêtres. À l'ascension de la croix, le cardinal Gousset est présent, vêtu d'une soutane rouge et d'un camail. Avec lui se trouve monseigneur Gérard, camérier secret de la Sa Sainteté. Il est vêtu d'un costume de chanoine de Reims portant la croix de Saint-Rémi[A 15]. À la suite de la file, d'autres religieux font leur apparition tels les porte-insignes du prélat et le cardinal Mathieu. Le cardinal porte une crosse ainsi qu'une mitre. Le vicaire général, M. Perrin, est également présent accompagné du chanoine de la métropole, M. Goguillot. Deux pontifes sont là, au milieu d'une escorte d'honneur fournie par le 9e Cuirassier. La procession est accompagnée d'une musique faite par ce régiment et le chant des prêtres. L'association musique-présence de religieux-sérénité est décrite comme une harmonie totale, reflétant parfaitement la situation. Les personnalités religieuses ne sont pas les seuls présentes. Des autorités judiciaires, administratives, financières et militaires sont également au rendez-vous, montrant ainsi une diversité patronale hors du commun. Parmi ces personnalités les plus importantes, nous pouvons citer le préfet, le président, le procureur impérial, le receveur des finances, les directeurs des enregistrements des contributions, l'inspecteur et les gardes généraux des forêts, l'inspecteur de l'académie, l'ingénieur des ponts et chaussées, le colonel et l'état-major du 9e Cuirassier, le commandant de la gendarmerie, le maire ainsi que ses conseillers municipaux[A 16]. Après une heure de marche, toutes les personnes se trouvent quasiment au sommet de la Motte. Cette heure a aussi connu des discours et quelques arrêts. Durant l'ascension les quatorze stations ont été remarquées, ainsi que la grotte qui avait été construite par les hommes vésuliens en attente de la chapelle. Dans cette grotte a été déposé, au fond, un autel, pour faire comprendre que ce lieu était un haut lieu de culte. Au sommet, se trouve la maison du gardien du site. Il a également été aménagé une grande plateforme qui a pour objectif d'accueillir du monde pour célébrer la pose de la croix. L'assemblée réunie au sommet, les personnes ont leurs yeux fixés sur le pontife qui va dédier la croix à la Vierge Marie[A 17].
- Le sacre de monseigneur Mathieu
À la suite de la prestigieuse ascension de la croix, à l'arrivée au sommet, le cardinal Mathieu dédie la chapelle, conformément au rituel imposé. À la fin de ces prières, le cardinal bénit toutes les personnalités religieuses ainsi que les habitants présents lors du sacre. À la suite de ce rituel, les musiques débutèrent suivies de quelques chansons des élèves des écoles de Vesoul, puis le prélat chantant le Te Deum. À 20h00, la nuit débuta, illuminant la ville et faisant apparaître des éclairs. À ce moment-là, les chants des prêtres et des élèves au sommet de la Motte, le peuple dans les places et les rues de la ville, les illuminations de l'église Saint-Georges de Vesoul et les conditions météorologiques faisait apparaître une harmonie ultime. C'est alors que le cardinal Mathieu fit un discours : « Pluviam voluntariam segregabis, Deus, hœreditati tuœ, et infirmata est, tu verô perfecisti eam », ce qui signifie « Vous avez réservé, ô mon Dieu, une pluie salutaire à votre héritage; il était affaibli, vous l'avez fortifié ». Sa façon d'exprimer le discours a été tel qu'il était impossible de comprendre son accent[A 18]. À la suite des prières du cardinal Mathieu, le clergé raccompagna celui-ci à l'église Saint-Georges de Vesoul. La fin de la cérémonie approchait. Le prélat remercia Monseigneur Gousset de sa présence chaleureuse et s'exclama : « C'est bien à nous et à cette belle fête que s'applique le texte d'écriture : Et dies pleni invenientur in eis : Ce jour est vraiment pleinement et complètement heureux ». Le rituel terminé, toutes les personnes rejoignirent la ville. Malgré l'obscurité qu'apportait la nuit, les lumières de la ville, du sentier et du sommet de la Motte, donnaient au paysage une luminosité grandiose[A 19].
- Les promesses sur le sanctuaire
Le jour de l'Assomption, 6 jours après la grande procession de Vesoul, plusieurs discours ont été élaborés pour rendre un premier hommage à Marie. Le soir même, une petite procession eut lieu à la Motte. Cette procession devait être obligatoirement réalisée car durant le choléra, des paroles ont été prononcées sous formes de promesses. Ces paroles dirent que les vésuliens doivent aller au moins une fois dans l'année le dimanche le plus rapproché du , ou bien le jour de l'Assomption, au sanctuaire de la Vierge et faire quelques prières. Cette promesse fut tenue puisque ce jour-ci de nombreux religieux et habitants vésuliens allèrent au sanctuaire de la Vierge, au sommet de la Motte[A 20].
Les démarches et trouvailles archéologiques
- Les démarches
Dû à la construction du monument et à l'aménagement d'un sentier, des trouvailles archéologiques auraient pu être entreprises involontairement. C'est pour cela que la Commission d'Archéologie de Vesoul, a prévu cet évènement. Le , elle a chargé une sous-commission de surveiller et de vérifier, si durant la fondation, des trouvailles seraient involontairement effectuées. Archéologiquement, cette sous-commission aurait donc pour mission de rassembler les éventuelles découvertes à La Motte[A 8]. La commission d'archéologie a voulu prendre en charge l'affaire car la Motte a, durant toute l'histoire, abrité des anciennes pièces de monnaie, des médaillons qui ont ensuite été découverts.
- Les découvertes
Cette sous-commission a bien fait d'être nommée puisque des objets datant du haut Moyen Âge ont été découverts. Notamment, une culasse de canon appartenant à l'artillerie de l'ancien château de Vesoul, le Castrum Vesulium, détruit près de trois siècles auparavant, en 1595. Des traces de constructions ont également été prouvées reflétant l'histoire médiévale de la ville. Un carré solide dans la terre a été trouvé tout au sommet de la colline. Cette forme était très probablement le donjon du Castrum Vesulium[A 9].
- Congrégation en l'honneur de la Sainte-Vierge.
Durant le triomphe de 1857, le R.P. de Bussy a construit quatre congrégations en l'honneur de Marie. En tout, plus de 2 000 inscriptions (hommes et femmes) s'y sont fait recenser[A 5].
Le miracle se réalisa
L'espérance des vésuliens n'était pas nulle, bien au contraire. La ville fut finalement épargée par le choléra. Quand les habitants ont su que le choléra n'avait pas traversé les frontières vésuliennes, ils se sont mis durant des jours à pleurer de joie, et ensuite à chanter gaiement. Cet événement reflète pour les fidèles tout bonnement d'un miracle religieux[A 21].
Restauration et réhabilitation
La chapelle fut une première fois reconstruite en 1967 après avoir été endommagée par un incendie.
En 2013, une nouvelle restauration devint inévitable. La pierre calcaire était en effet très altérée par les eaux de pluie, tandis que l'érosion du socle naturel avait engendré un déchaussement de l'emmarchement.
Les travaux menés par la mairie de Vesoul commencèrent au printemps 2013. Ils furent découpés en trois points :
- la restructuration de l'édifice, avec mise en place d'un enduit à la chaux naturelle et rénovation de la statue, ainsi qu'un nouvel éclairage nocturne.
- l'aménagement d'un parvis pour stabiliser l'érosion du sol et étancher la voûte naturelle de la grotte située en contrebas de la chapelle.
- la création d'une signalétique abordant différents points historiques et géographiques.
Ces travaux ont été temporairement suspendus en 2014 pour cause de fouilles archéologiques.
Caractéristiques de la chapelle
- Caractéristiques de la statue
La statue Notre-Dame-de-la-Motte est en bronze, peinte de couleur blanche. Elle détient une hauteur de 3,50 mètres. Les pierres de la chapelle proviennent de la carrière de la Motte. Elles sont décrites comme parfaites pour l'élévation du monument. La statue de Marie a été créée dans les fonderies de monsieur Barbezat et Compagnie, au Val d'Osne. Elle pèse 1 530 kilogrammes. Elle a été achetée, au prix de 2 300 francs, uniquement par un généreux bourgeois de Vesoul, qui la donna à la ville pour l'implantation du monument. La statue, représentant la Vierge, a ses mains tendues vers le quartier ancien de Vesoul. Vestimentairement, la statue a la tête couronnée de fleurs et le corps vêtu d'une robe et d'un manteau en or. Deux lampes accompagnées de parfums se trouvent à ses côtés[A 11].
À ses pieds s'enroule un serpent, allégorie récurrente dans l'iconographie chrétienne symbolisant le triomphe de la Vierge sur le Mal.
- Caractéristiques du portique
Le portique est grand et surmonté de clochetons. Au centre de ces clochetons se trouve une flèche accompagnée d'une croix. Composé de brique rouges, le portique est détient ses quatre côtés ouverts. Au milieu se trouve un piédestal en pierre blanche[A 17].
Hymne de Notre-Dame-de-la-Motte
Les Vésuliens ont composé un hymne pour Notre-Dame-de-la-Motte[A 22].
0 vous qui, des hauteurs de la voûte étoilée,
Veillez sur notre ville avec un soin jaloux,
Daignez toujours répandre,
ô Vierge immaculée,
Vos grâces et vos dons sur nous.
Déjà votre pouvoir, dans des moments funestes,
De nos toits menacés a deux fois écarté
Ce redoutable agent des colères célestes,
Ce venin dont chez nous l'air était infecté.
Si les vents qui portaient sur leurs terribles ailes
Tant de poisons subtils, tant de douleurs mortelles,
Doivent dans nos climats prendre un nouvel essor,
Quand reviendront les jours d'angoisse et de souffrance,
Vous qui, deux fois déjà, fûtes notre espérance
Reine de la montagne, ah! sauvez-nous encore!
Nous avons près de nous élevé votre image.
Pour la voir nuit et jour resplendir dans nos cieux;
Pour vous offrir nos cœurs, notre encens, notre hommage,
Et voir tourné vers nous votre front radieux;
Pour aller au sommet de ces rochers antiques,
Aux chants des séraphins unir de saints cantiques,
Et pour nous préserver des découragements,
Célébrer à vos pieds le sacrifice auguste,
Où comme au Golgotha coule le sang du Juste,
Pour payer la rançon de nos égarements.
Faites, hommes de foi, souvent de saints voyages
A ce mont à Marie aujourd'hui consacré ;
Allez-y dans vos jours de sinistres présages ;
Là, pour vous est ouvert un refuge assuré,
Là, les deux bras tendus, vous appelle une Mère :
Offrez-lui le tribut d'un cœur pur et sincère.
Vous trouverez près d'elle et le calme et la paix.
A l'amour d'un bon fils joignez la confiance,
Contractez avec elle une sainte alliance,
Et vous ne rentrerez que comblés de bienfaits.
Venez aussi, venez, hommes de la campagne,
Rendre hommage avec nous à la Reine du Ciel ;
Venez aussi, venez à la sainte montagne
Recueillir des faveurs plus douces que le miel.
Si l'hiver quelquefois vous inspire des craintes,
Avec bonté Marie entend toujours vos plaintes ;
Car elle aime et bénit vos utiles travaux.
Contre les vents glacés son amour les protège,
Couvre vos blés naissants d'un blanc tapis de neige,
Et vous les rend l'été plus épais et plus beaux.
Entre Marie et nous il n'est plus de barrière ;
Elle accueille tous ceux qu'illumine la foi,
A son Fils bien-aimé reporte leur prière
Et fait rentrer l'espoir dans leur cœur en effroi.
Quand la grêle a broyé les épis dans les plaines,
Quand la pluie en torrents a changé les fontaines,
Des vignes quand la bise a gelé les bourgeons,
Si nous n'avons perdu la foi ni le courage,
Celle qui d'un seul mot fait reculer l'orage,
Rend moins complets les maux dont nous nous affligeons.
Venez donc, venez tous, hommes de la campagne,
Rendre hommage avec nous à la Reine du ciel.
Venez aussi, venez à la sainte montagne
Recueillir des faveurs plus douces que le miel.
O vous qui, des hauteurs de la voûte étoilée,
Veillez sur notre ville avec un soin jaloux,
Daignez toujours répandre, ô Vierge immaculée,
Vos grâces et vos dons sur nous.
Habitants des cités, peuple de la campagne,
Venez vous consacrer à la Reine du Ciel.
Venez tous avec nous à la sainte montagne,
Recueillir des faveurs plus douces que le miel.
Le lieu de pèlerinage
Le sentier de la Motte ainsi que celui du sanctuaire de Notre-Dame-de-la-Motte sont devenus un centre de pèlerinage pour tous les religieux ou même pour autres.
- Statue de la vierge Marie.
- Statue de l'archange Saint Michel.
Notes et références
1Références
- (fr) J.C. Boilloz (dir.), Notre-Dame-de-la-Motte : Notice historique sur le sanctuaire et le pèlerinage, t. 1, Vesoul, Jacquin, , 63 p. (lire en ligne)
- p. Avant-propos
- p. 1
- p. 2
- p. 3
- p. 6
- p. 7
- p. 4
- p. 8
- p. 9
- p. 10-11
- p. 12
- p. 13
- p. 14
- p. 15
- p. 16
- p. 17
- p. 18
- p. 19
- p. 22
- p. 23-24
- p. 5
- p. 39-40-41
Annexes
Articles connexes
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