Qâ
Horus Qâ (Son bras est puissant) est le dernier souverain connu de la Ire dynastie. Manéthon l'appelle Oubienthis ou Bieneches et lui compte vingt-six ans de règne[2]. La table de Saqqarah le nomme « Qa-behou », tandis que la liste d'Abydos et le Canon royal de Turin le nomment « Qebeh », de plus le Canon royal de Turin lui compte soixante-trois ans de règne.
Qâ | |
Stèle au nom de Qâ | |
Décès | v. -2955 |
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Période | Période thinite |
Dynastie | Ire dynastie |
Fonction | Souverain d'Égypte |
Prédécesseur | Sémerkhet |
Dates de fonction | v. -2965 à -2955[1]. |
Successeur | Sneferka ? Horus Oiseau ? Hotepsekhemoui (IIe dynastie) ? |
Famille | |
Grand-père paternel | Den ? Adjib ? |
Grand-mère paternelle | Seshemetka ? Batirytes ? |
Père | Adjib ? Sémerkhet ? |
Mère | Batirytes ? |
Fratrie | ♂ Sémerkhet ? |
Sépulture | |
Type | Tombeau |
Emplacement | Abydos, nécropole d'Oumm el-Qa'ab, tombe Q26 |
Généalogie
Den | Seshemetka | ||||||||||||||||||||||||||
Adjib | Batirytes | ||||||||||||||||||||||||||
Sémerkhet | Qâ | ||||||||||||||||||||||||||
Selon quelques spécialistes (comme Hermann Schlögl), il serait le fils de l'Horus Adjib. D'autres (comme Nicolas Grimal et Michael Rice ou même Manéthon) pensent qu'il est celui de Sémerkhet[3] que Jürgen von Beckerath présente comme un usurpateur du trône.
Règne
On situe son règne aux alentours de -2955 à -2930[1].
On sait peu de choses sur le règne de Qâ, mais il semble qu'il ait régné longtemps (environ trente-trois ans). Plusieurs inscriptions d'ustensiles de pierre mentionnent une deuxième fête-Sed pour Qâ, qui indique au moins trente-trois ans de règne. La première fête-Sed n'était généralement pas célébrée avant trente ans de règne (même si ça n'a pas été systématique), et les fêtes-Sed suivantes pouvaient être répétées tous les trois ans. La Pierre de Palerme ne mentionne que l'année du couronnement et quelques événements cultuels habituels qui ont été célébrés sous chaque roi. Les nombreuses étiquettes en ivoire datant de son règne ne mentionnent également que des recensements typiques, tels que la représentation et le comptage des offrandes funéraires et des biens personnels du roi. Il poursuit les campagnes en Palestine. Plusieurs mastabas de hauts fonctionnaires datent du règne de Qâ : Merka (S3505) à Saqqarah, Henouka (enterrement inconnu), Neferef (enterrement également inconnu) et Sabef (enterré dans la nécropole royale d'Oumm el-Qa'ab à Abydos, également lieu d'enterrement de Qâ)[4],[5].
Succession
Malgré le règne long et prospère de Qâ, les preuves montrent qu'après sa mort, une guerre dynastique entre les différentes maisons royales a commencé pour le trône. Dans la tombe du haut dignitaire Merka, un vase en pierre portant le nom d'un roi Sneferka a été retrouvé. Il n'est pas clair si Sneferka était un nom alternatif de Qâ ou s'il était un souverain séparé, éphémère. Des égyptologues tels que Wolfgang Helck et Toby Wilkinson désignent un autre souverain mystérieux nommé Horus Oiseau, dont le nom a été trouvé sur des fragments de vase datant de la fin de la Ire dynastie. Il est possible que Sneferka et Horus Oiseau se soient battus pour le pouvoir et qu'Hotepsekhemoui ait mis fin à la lutte et soit finalement monté sur le trône d'Égypte, commençant ainsi la IIe dynastie. Les traces de vols de tombes et d'incendies criminels trouvées dans les tombes royales d'Abydos sont de puissants indices de cette théorie. Les sceaux d'argile d'Hotepsekhemoui trouvés dans la tombe de Qâ suggèrent qu'il a restauré la tombe ou enterré Qâ, peut-être dans une tentative de légitimer son règne[3],[5].
Sépulture
Qâ avait une tombe assez grande dans la nécropole d'Oumm el-Qa'ab à Abydos qui mesure 30 × 23 mètres[6]. Un long règne est soutenu par la grande taille du lieu de sépulture de ce souverain à Abydos. Cette tombe a été fouillée par des archéologues allemands en 1993 et s'est avérée contenir vingt-six sépultures satellites (c'est-à-dire sacrificielles). Une empreinte de sceau portant le nom d'Hotepsekhemoui a été trouvée près de l'entrée de la tombe de Qâ (tombe Q) par l'Institut archéologique allemand au milieu des années 1990[7]. La découverte de l'empreinte du sceau a été interprétée comme une preuve que Qâ a été enterré, et donc remplacé, par Hotepsekhemoui, le fondateur de la IIe dynastie, comme le dit Manéthon. La stèle funéraire de Qâ est maintenant exposée au musée d'archéologie et d'anthropologie de l'université de Pennsylvanie.
La tombe de l'un des représentants de l'État sous le règne de Qâ, située à Saqqarah, un certain noble nommé Merka, contenait une stèle portant de nombreux titres. Il y a une deuxième fête-Sed attestée. Ce fait, ainsi que la grande qualité d'un certain nombre de stèles royales représentant le roi, implique que le règne de Qâ a été une période assez stable et prospère.
Un certain nombre d'étiquettes datant de l'année de son règne ont également été découvertes sur le site funéraire de la Ire dynastie d'Oumm el-Qa'ab à Abydos. Qâ aurait gouverné l'Égypte vers 2916 avant notre ère. Un plat portant le nom et les titres de Qâ a été découvert dans la tombe de Seth-Péribsen (tombe P de Petrie) située également dans la nécropole d'Oumm el-Qa'ab[8].
Titulature
Notes et références
- Autres avis de spécialistes : -2960 à -2926 (N. Grimal), -2870 à -2850 (R. Krauss), -2853 à -2828 (J. von Beckerath), -2818 à -2793 (J. Málek)
- penelope.uchicago.edu
- Hans Wolfgang Helck, « Untersuchungen zur Thinitenzeit », dans : Ägyptologische Abhandlungen Band 35, Harrassowitz, Wiesbaden 1987, (ISBN 3-447-02677-4), p. 124.
- Pierre Lacau, Jean-Philippe Lauer, La Pyramide a Degeres IV, Inscriptions Gravees sur les Vases. Cairo 1959, p. 12.
- Toby Alexander Howard Wilkinson, Early Dynastic Egypt, Routledge, London/ New York 1999, (ISBN 0-415-18633-1), p. 81–83.
- Peter A. Clayton, Chronicle of the Pharaohs, Thames & Hudson Ltd, 2006 paperback p. 25 ; la tombe est maintenant entièrement publiée : Eva-Maria Engel, Das Grab des Qa'a: Architektur und Inventar, Wiesbaden 2017 (ISBN 978-3447108768)
- Günter Dreyer et al., MDAIK 52,1996, p. 71-72, fig. 25, pl. 14a
- Bertha Porter, Rosalind Moss, Topographical Bibliography of Ancient Egyptian Hieroglyphic Texts, Reliefs, and Paintings, V. Upper Egypt: Sites. Oxford, 1937, p. 81.
Références
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