Bitartrate de potassium
Le bitartrate de potassium est un corps composé organique de formule chimique semi-développée COOH-CHOH-CHOH-COOK ou compacte C4O6H5K, sous-produit de la vinification. Il est aussi connu sous les noms tartrate de monopotassium, tartrate acide de potassium, hydrogénotartrate de potassium, « crème de tartre », « tartre blanc », « cristal (ou cristaux) de tartre ».
Bitartrate de potassium | ||
Structure du bitartrate de potassium, et cristal (formé dans un jus de raisin) |
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Identification | ||
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Nom UICPA | 2,3,4-trihydroxy-4-oxo-butanoate de potassium | |
Synonymes |
tartrate de monopotassium, |
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No CAS | ||
No ECHA | 100.011.609 | |
No CE | 212-769-1 | |
Code ATC | A12 | |
PubChem | ||
No E | E336(i) | |
SMILES | ||
InChI | ||
Apparence | poudre cristalline blanche | |
Propriétés chimiques | ||
Formule | C4H5KO6 [Isomères] |
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Masse molaire[1] | 188,177 2 ± 0,005 5 g/mol C 25,53 %, H 2,68 %, K 20,78 %, O 51,01 %, |
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Propriétés physiques | ||
T° fusion | supérieur à 250 °C (se décompose) | |
Solubilité | 6 170 mg·l-1 [2], insoluble dans l'éthanol et l'acide acétique, soluble dans les acides et les alcalis
2,9 g·l-1 dans une solution d'éthanol à 10% à 20°C[3] |
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Masse volumique | 1,05 g·cm-3 (solide) | |
Propriétés optiques | ||
Indice de réfraction | n(raie D du sodium) 1,511 | |
Précautions | ||
SIMDUT[4] | ||
Produit non contrôlé |
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Composés apparentés | ||
Autres composés |
acide tartrique, tartrate dipotassique, tartrate double de sodium et de potassium, tartrate monosodique |
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Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | ||
Le tartrate monopotassique ou additif E336(i) autorisé en France est utilisé en tant que stabilisant et régulateur de l’acidité.
Origine et qualification de la matière cristalline
C'est un sel de potassium d'acide tartrique, qui, pur, est peu soluble dans l'eau soit au maximum 5,7 g par litre à 20 °C, 45 g/L à 80 °C et 61 g/L à 100 °C (ébullition). Sa solubilité est encore plus faible aux températures plus basses.
Le tartre, qui se trouve naturellement dans le raisin, cristallise en masse compacte dans les tonneaux de vin ou fûts d'élevage pendant la fermentation du jus de raisin. Cette forme brute plus ou moins impure, de couleur blanc brillante, blanc crème, jaunâtre à franchement rouge à brunâtre, est récoltée sèche et purifiée pour produire une poudre blanche, inodore et acide[5].
En dépit de son aspect cristallisé ou micro-cristallin très brillant, il ne s'agit ni d'un minéral, ni d'une roche. En effet, ce composé impur à base de tartrates déposé au fond d'un tonneau est bien d'origine anthropique (culture humaine de la vigne) et non minier.
Une partie du tartre soluble dans le vin tiré se retrouve logiquement dans certains vins de consommation au niveau des fonds de bouteille. Les techniques modernes peuvent souvent jouer sur un abaissement de température avant la mise en bouteilles, pour limiter l'abondance de ces dépôts peu appréciée.
Utilisation
Vinification
Naturellement il joue le rôle de catalyseur lors de la stabilisation tartrique des vins. Son usage œnologique, dans le traitement frigorifique des vins, s'explique simplement car il amorce et favorise par effet de saturation la formation des autres cristaux de bitartrate de potassium, accélérant du même coup la sédimentation des cristaux endogènes présent dans le vin.
Il est vendu sous forme de poudre, le plus communément dans les pharmacies en Europe et dans les épiceries en Amérique.
Cuisine
En cuisine, sous le nom de crème de tartre, cette poudre entre dans la composition des "agents levants", c'est-à-dire des levures chimiques à base de bicarbonate de sodium.
Additif alimentaire
C'est un additif alimentaire autorisé en Europe sous le numéro E336(i)[6]. Le codex Alimentarius le classe dans deux catégories fonctionnelles : stabilisant et séquestrant[7].
Il est utilisé pour stabiliser les œufs en neige ou les blancs d'œufs battus des meringues ou des divers soufflés. Il entrave la cristallisation du sucre en confiserie, sert à la formation du sucre inverti pendant la cuisson des diverses solutions de sucre. On obtient alors une pâte de sucre cuit, de meilleure qualité, à la fois vitreuse et de bonne conservation.
Autres utilisations
Outre l'activité vinicole et culinaire, il est également utilisé dans l'industrie alimentaire (biscuiterie), dans l'industrie pharmaceutique ou parapharmaceutique (pâtes dentifrices contenant la "crème de tartre"), en chimie, notamment en électrolyse et pour étamer le laiton (en particulier en le faisant bouillir dans de l'eau et en ajoutant de l'étain), dans l'industrie textile, en teinture pour le mordançage de la laine et du coton (en association avec l’alun pour obtenir le tartrate d'alun).
Sous le nom de crème de tartre, il entrait dans la composition de l'opiat fondant et purgatif, un des remèdes de la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle[8].
Notes et références
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- (en) ChemIDplus, « Potassium bitartrate - RN: 868-14-4 », sur chem.sis.nlm.nih.gov, U.S. National Library of Medicine (consulté le )
- (en) A.D. Coulter, M.G. Holdstock, G.D. Cowey et C.A. Simos, « Potassium bitartrate crystallisation in wine and its inhibition: Cold stability », Australian Journal of Grape and Wine Research, vol. 21, 2015-12-xx, p. 627–641 (DOI 10.1111/ajgw.12194, lire en ligne, consulté le )
- « Bitartrate de potassium » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
- Les anciens viticulteurs frappaient leurs barriques et décollaient ainsi la couche sèche et cristalline attachée à l'intérieur de leurs fûts avant leur nettoyage et réemploi. Ces plaques ou plaquettes (débris) peuvent contenir divers débris de raisins, morceaux très fins de peaux, de rafles, de pépins, de feuilles, de paille, de la matière terreuse ou minérale très fine, des produits d'épandage comme le soufre (odeur soufrée) ou de traitement divers transformés et rendus peu solubles... Le tartre des vieux vins rouges de Montpellier avait la réputation d'être très rouge et abondant.
- Parlement européen et Conseil de l'Europe, « La Directive 95/2/CE concernant les additifs alimentaires autres que les colorants et les édulcorants », Journal officiel de l'Union européenne, no L 61, , p. 1-56 (lire en ligne [PDF]).
- « Noms de catégorie et système international de numérotation des additifs alimentaires » [PDF], CAC/GL 361989, sur http://www.codexalimentarius.net, codex Alimentarius, (consulté le ), p. 1-35.
- Yannick Romieux, De la hune au mortier, Éditions ACL, Nantes, 1986.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Questions-réponses sur la stabilisation tartrique des vins, site V'Innopôle Sud-Ouest
- Bitartrate de K sur le Dico du vin
- Bitartrate de K sur un site culinaire
- Fiche du bitartrate de potassium, sur le site Faure SA
- Fiche technique de laboratoire avec granulométrie d'emploi en œnologie
- Sur le "tartre des tonneaux" et sa purification en pratique
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