IJ (digramme)
IJ (minuscule ij) est un digramme ou monogramme utilisé en néerlandais. Le monogramme provient de la ligature du digramme.
Pour les articles homonymes, voir IJ.
IJ | |
IJ ij IJ ij |
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Graphies | |
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Capitale | IJ |
Bas de casse | ij |
Utilisation | |
Alphabets | Néerlandais |
Ordre | Comme Y |
Phonèmes principaux | /eɪ/, /ɛɪ/ |
Linguistique
IJ est utilisée pour représenter la diphtongue néerlandaise [eɪ] ou [ɛɪ]. Quand elle n'est pas accentuée, IJ se prononce comme un schwa. On l'appelle parfois « IJ long », par opposition au « IJ court » noté ei et prononcé de la même façon dans la plupart des dialectes néerlandais.
Au début d'une phrase ou d'un nom propre, le J de IJ est écrit en capitale : IJssel, IJmuiden, IJzerman[1].
On note, dans certaines régions des Pays-Bas, une tendance à prononcer [aɪ], problablement en raison de l'influence de l'allemand, géographiquement proche.
Dans le nord de la France et en Flandre occidentale, certains locuteurs du flamand occidental privilégient le son [i], retrouvé en moyen néerlandais comme [iː] avant sa diphtongaison en [ɛi]. Cette tendance à la iotisation peut même se traduire par une graphie remplaçant le « -y » final par un « -ie » (« i » long). Le mot bakkerij (« boulangerie ») pourra donc tout aussi bien s'écrire bakkery que bakkerie. On retrouve parfois cette tendance aux Pays-Bas dans l'utilisation d'enseignes : De Bakkerie.
Classement alphabétique
De nos jours, IJ est classée comme la lettre Y ; d'ailleurs, IJ remplace parfois Y : en néerlandais, Y n'apparaît que dans des emprunts ou dans des formes archaïques et est appelé ypsilon, Griekse IJ ou I-grec (emprunt au français). Inversement, Y remplace habituellement IJ en afrikaans.
Toutefois, de nombreux dictionnaires utilisent maintenant un ordre alphabétique dissociant le digramme en i-j. Ainsi, le mot ijs (glace) se trouve entre iglo et ik, et non plus entre le x et le z. De même, kijken se placera avant kil.
Histoire
Au Moyen Âge et à la Renaissance, le digramme double i ‹ ii › représentant un i long est traditionnellement transcrit ‹ ij › avec un deuxième i allongé d’un crochet — à l’époque le j n’est pas encore une lettre à part entière représentant un son différent mais est traditionnellement utilisé pour terminer une suite de i.
Au XVIIe siècle, l’orthographe néerlandaise commence à se normaliser. Elle était auparavant aussi variée que les différents dialectes régionaux. De manière générale, le ij et y sont utilisés pour transcrire des sons différents. À cette époque, pour Milde, le i court entre deux consonnes est transcrit ‹ y ›, comme bynnen, et celui-ci est aussi utilisé en combinaison avec d’autres voyelles comme semi-consonne ou dans les diphtongues. Le i long d’aujourd’hui est transcrit ‹ ij ›, comme ijmand ou brijven[2]. La Bible des États, traduction en néerlandais de la Bible, adoptée par l’Église réformée, permet une normalisation de l’orthographe et sa diffusion[3].
C’est au XIXe siècle qu’une prononciation standard se répand[3]. Matthijs Siegenbeek établit les bases de l’orthographe néerlandaise actuelle dans Verhandeling over de Nederduitsche spelling ter bevordering van de eenparigheid in dezelve publié en 1804. Ces règles sont adoptées officiellement par la République batave en 1804, ce qui n’avait jamais été fait jusqu’alors. Siegenbeek publie le Woordenboek voor de Nederduitsche spelling en 1805. Siegenbeek utilise le ‹ ij › dans les mots qui utilisaient précédemment des graphies variés avec ‹ ij › ou ‹ y ›, et ce dernier ne se retrouve plus que dans les mots étrangers.
Aujourd'hui, ij est prononcé comme ei, à l'exception du suffixe -lijk, où il est prononcé comme un schwa [lək], et [i] dans certains mots comme bijzonder prononcé [biˈzɔn.dəɾ], Wijchen [ˈʋiχən] et Wijlre [ˈʋilreː] ou [ˈʋilrə].
Représentation informatique
Code | U+0132 |
---|---|
Nom | DIGRAMME SOUDÉ MAJUSCULE LATIN IJ |
Bloc |
Latin étendu A (U+0100 à U+017F) |
Symétrie | aucune |
---|---|
Trait | courbe et rectiligne |
Code | U+0133 |
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Nom | DIGRAMME SOUDÉ MINUSCULE LATIN IJ |
Bloc |
Latin étendu A (U+0100 à U+017F) |
Symétrie | aucune |
---|---|
Trait | courbe et rectiligne |
Le digramme IJ possède les représentations Unicode suivantes :
- caractères utilisés couramment :
formes | représentations | chaînes de caractères | points de code | descriptions |
---|---|---|---|---|
capitale | IJ | IJ | U+0049 | lettre majuscule latine i lettre majuscule latine j |
minuscule | ij | ij | U+0069 | lettre minuscule latine i lettre minuscule latine j |
- caractères de compatibilité avec d’anciens codages (ISO 5426, ISO/CEI 6937) :
formes | représentations | chaînes de caractères | points de code | descriptions |
---|---|---|---|---|
capitale | IJ | IJ | U+0132 | digramme soudé majuscule latin ij |
minuscule | ij | ij | U+0133 | digramme soudé minuscule latin ij |
Notes et références
- Hans IJzerman, Wilco W. van Dijk et Marcello Gallucci, « A bumpy train ride: A field experiment on insult, honor, and emotional reactions. », Emotion, vol. 7, no 4, , p. 869–875 (ISSN 1931-1516 et 1528-3542, DOI 10.1037/1528-3542.7.4.869, lire en ligne, consulté le )
- Milde 2009
- van Oostendorp 2006
Bibliographie
- « ij-y », sur Nederlandse Familiebank (consulté le )
- « IJ - alfabetiseren », sur Taaladvies, Nederlandse Taalunie, (consulté le )
- (en) Wouter E. Milde, « Guidelines for the transcription of 17th century Dutch manuscripts », 東京大学史料編纂所研究紀要 (=Bulletin de l’Institut historiographique de l'université de Tokyo), no 19, , p. 19‒32 (lire en ligne)
- Marc van Oostendorp (Meertens Instituut, Amsterdam), « Topics in the phonology of Dutch », (consulté le )
Voir aussi
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