Igé (Orne)
Igé est une commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, peuplée de 606 habitants[Note 1].
Pour les articles homonymes, voir Igé.
Igé | |
Le château de Lonné. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Orne |
Arrondissement | Mortagne-au-Perche |
Intercommunalité | Communauté de communes des Collines du Perche Normand |
Maire Mandat |
Isabelle Thierry 2020-2026 |
Code postal | 61130 |
Code commune | 61207 |
Démographie | |
Population municipale |
606 hab. (2019 ) |
Densité | 22 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 19′ 28″ nord, 0° 31′ 17″ est |
Altitude | Min. 90 m Max. 180 m |
Superficie | 27,86 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Ceton |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Igéen |
Géographie
La commune se situe dans la région naturelle du Perche et appartient au nouveau canton de Ceton qui a incorporé depuis 2015 des communes de l'ancien canton de Bellême.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Belleme_sapc », sur la commune de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême, mise en service en 1997[9] et qui se trouve à 7 km à vol d'oiseau[10],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,1 °C et la hauteur de précipitations de 826,3 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Alençon - Valframbert », sur la commune d'Alençon, mise en service en 1946 et à 34 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 10,8 °C pour la période 1971-2000[13] à 10,9 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,3 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Igé est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7],[16],[17],[18]. La commune est en outre hors attraction des villes[19],[20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (77,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (80 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (51,9 %), prairies (25,1 %), forêts (19,9 %), zones urbanisées (1,3 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1 %), zones agricoles hétérogènes (0,9 %)[21].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[22].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Rupe Ialgeo (sans date)[23].
Albert Dauzat, Ernest Nègre et René Lepelley qui ne citent aucune forme ancienne, preuve qu'ils n'en connaissent pas, ont vu dans ce nom de lieu une formation toponymique gauloise ou gallo-romaine en -(i)acum au sens de « lieu de, propriété de »[24],[25],[26]. Pour cela, ils se basent sur le fait que la terminaison -é au sud ouest de la Normandie, dans le Maine, en Anjou et plus généralement à l'ouest, est généralement explicable par ce suffixe. Seul Ernest Nègre compare avec une forme ancienne d’Igé (Saône-et-Loire, Ibiacus 887) dont le -é final résulte effectivement de l'évolution phonétique du suffixe -(i)acum[25].
Le premier élément Ig- représenterait un anthroponyme gaulois ou gallo-romain tel qu’Ivius[24],[26] ou Aevius[25].
Le gentilé est Igéen.
Histoire
Un camp protohistorique de type éperon barré a été découvert par Jusset de Bellesme au lieu-dit le Croche-Melier[27].
En 1817, Igé (1 321 habitants en 1806[28]) absorbe Marcilly (204 habitants[29]), au sud-est de son territoire.
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[31].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[33].
En 2019, la commune comptait 606 habitants[Note 8], en diminution de 9,15 % par rapport à 2013 (Orne : −3,08 %, France hors Mayotte : +2,17 %). Igé a compté jusqu'à 1 880 habitants en 1841.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Château de Lonné, des XVIIe, XIXe et XXe siècles, partiellement inscrit au titre des monuments historiques en 2000[35].
- Église Notre-Dame de Marcilly, du XIIe siècle, inscrite au titre des monuments historiques en 1971[36].
- Manoir de Bray, du XVIIe siècle, et sa chapelle, partiellement inscrits au titre des monuments historiques en 1977[37].
- Motte castrale de Garenne-de-la-Motte, du Moyen Âge, inscrite au titre des monuments historiques en 1975[38].
- Église Saint-Martin, dotée d'une tour romane.
- Presbytère, bâti en 1830, au milieu d'un parc arboré[39].
- Pyramide d'Igé, 1735, monument marquant la limite entre la généralité d'Alençon et la généralité de Tours.
- Maison dite Henri IV, du XVIe siècle[40], plus ancienne demeure de l'ancien canton de Bellême[réf. nécessaire].
- L'église Notre-Dame de Marcilly.
- Le manoir de Bray.
- Le clocher de l'église Saint-Martin.
- La pyramide de généralités.
Personnalités liées à la commune
- Pierre Gadois (vers 1594 Igé - 1667 Montréal), premier habitant de Montréal[41].
- Le comte Nicolas d'Orglandes, président du conseil général de l'Orne et député, achète le château de Lonné en 1800[42].
- Le comte Albert de Balleroy (1828 à Igé - 1872), député du Calvados[43], peintre spécialisé dans les scènes de chasse, partagea un atelier rue Lavoisier avec Édouard Manet[44].
- Jean Descarries (ou Descaris) dit le Houx (1621 Igé - 1687 Montréal).
- Jean Leduc (~1621 Igé - 1702 Montréal) Jean Descarries et Jean Leduc furent les deux premiers Français qui s'établirent à Notre-Dame-de-Grâce (Montréal), le . Vers la fin du XVIIe siècle, le nord du Vieux-Montréal était une immense forêt s’étalant au pied du mont Royal, entourée de marécages et de ruisseaux. Descarries et Leduc reçoivent chacun trente arpents de terre à Notre-Dame-de-Grâce, un vaste territoire que traverse aujourd'hui la rue Atwater jusqu’à Lachine. Les Descarries furent longtemps ancrées dans le secteur. Par exemple, Daniel-Jérémie Décarie (1836-1904) fut maire de Notre-Dame-de-Grâce de 1877 à 1904 et son fils, l'avocat Jérémie-Louis Décarie (1870-1927), fut un parlementaire québécois. En mai 1912, on désigne officiellement boulevard Décarie l’axe commercial qui traverse Notre-Dame-de-Grâce.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Population municipale 2019.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Belleme_sapc - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Igé et Saint-Martin-du-Vieux-Bellême », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Belleme_sapc - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Igé et Alençon », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique d'Alençon - Valframbert - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique d'Alençon - Valframbert - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique d'Alençon - Valframbert - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Philippe Siguret, Histoire du Perche, Ceton, Fédération des amis du Perche, , 606 p. (ISBN 2-900122-27-9), p. 98-99.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, , p. 359a.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 1 : Formations préceltique, celtiques, romanes, Genève, (lire en ligne), p. 515.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 152.
- Notice no IA00001514, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Marcilly », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
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- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- « Domaine de Lonné », notice no PA61000023, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Église de Massilly », notice no PA00110824, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Manoir de Bray », notice no PA00110825, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Motte féodale dite Garenne-de-la-Motte », notice no PA00110826, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Laurence de Calan, Presybtères du Perche, éditions des Amis du Perche, collection "Présence du Perche", juillet 2012, p. 61. [ (ISBN 978-2-900122-983)]
- « maison dite Henri IV - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur inventaire-patrimoine.normandie.fr (consulté le )
- « les Gadois, une famille pionnière originaire d'Igé » (consulté le ).
- Jean-Claude Martin, « d'Orglandes (Nicolas-François-Dominique Camille) », dans Notables du premier Empire, éditions du CNRS, (ISBN 2-271-05664-0), p. 117.
- « Site de l'Assemblée nationale » (consulté le ).
- « Site du château de Balleroy » (consulté le ).
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