Ilia Ponomarev

Ilia Vladimirovich Ponomarev, né le à Moscou, est un homme politique russe, membre du Parti communiste de la Fédération de Russie, de Russie juste puis de l'Alliance des Verts. Il est député à la Douma de 2007 à 2016[1].

Ilia Ponomarev

Ilia Ponomarev en 2021.
Fonctions
Député de la Douma d'État

(8 ans, 10 mois et 3 jours)
Élection
Réélection
Président Boris Gryzlov
Sergueï Narychkine
Groupe politique Parti communiste de la Fédération de Russie
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Moscou
Nationalité Russe
Parti politique PCRF (2002-2007)
PC (2007-2013)
Alliance des Verts

Il a été le seul membre de la Douma à voter contre l'annexion de la Crimée en 2014[2].

A partir de 2016, il s'est réfugié à Kiev, en Ukraine[3].

Situation personnelle

Ilya Ponomarev a obtenu une licence en physique puis un master en administration publique. De 2002 à 2007, il a été responsable de l'information pour le Parti communiste russe[4].

Carrière

Idéologie

Les opinions politiques de Ponomarev sont considérées comme de la « gauche peu orthodoxe » : une position libertaire progressiste. Certaines personnes le décrivent comme « néo-communiste », et les critiques à l'intérieur du Parti communiste de Russie l'ont identifié comme « néotrotskyste ». Les objectifs politiques de Ponomarev étaient les suivants :

• l'égalité d'accès à l'éducation, pour créer des chances égales pour tous

• un gouvernement non restrictif qui serait progressivement remplacé par la démocratie directe.

• la promotion de l'entrepreneuriat social et commercial et de l'innovation pour transformer la société.

• voyage sans visa et abolition des frontières nationales.

• la protection des libertés individuelles pour les groupes minoritaires, y compris des droits et des protections accrus pour les femmes et les personnes LGBT[5].

Sur le plan international, Ponomarev a préconisé une « Union du Nord » plus large entre les nations d'Europe, des Amériques et de l'ex-URSS, mais critique vivement le modèle américain de mondialisation illustré par le FMI, l'OMC et les structures du G8. Il décrit ses propositions comme un « mondialisme social »,[6] et critique le nationalisme et le cléricalisme.[7] Il a également critiqué le processus de privatisation en Russie et a blâmé ses architectes néolibéraux pour l'échec à établir une véritable démocratie en Russie.

L'incident Leonid Razvozjaïev

En , la chaîne d'informations pro-gouvernementale NTV diffuse un documentaire dans lequel l'assistant de Ponomarev, Leonid Razvozjaïev (en), est accusé d'avoir arrangé une rencontre entre un ex-leader de l'opposition, Sergueï Oudaltsov du Front de gauche, et Guivi Targamadze, dans le but de renverser le Président Vladimir Poutine[8]. Un porte-parole des enquêteurs russes affirme que le gouvernement considérait des charges de terrorisme contre Oudaltsov[8] et Razvozjaïev, Oudaltsov ainsi que Constantin Lebedev, un assistant d'Oudaltsov, sont accusés de « comploter des émeutes de masse »[9]. Razvozjaïev s'envole vers Kiev, en Ukraine, où il demande l'asile auprès du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, mais il disparaît après avoir quitté le bureau[8]. Il refait surface à Moscou trois jours plus tard, où le site web Life News le filme quittant un tribunal de Moscou, clamant qu'il avait été enlevé et torturé[8],[10]. Un porte-parole du Comité d'enquête de la Fédération de Russie affirme que Razvozjaïev n'a pas été enlevé, mais s'est rendu librement et volontairement pour confesser sa conspiration avec Oudaltsov et Lebedev[8].

Vladimir Bourmatov, un parlementaire de Russie unie, demande à Ponomarev de démissionner de son mandat à la Douma en raison de son association avec Razvozjaïev[11].

En , Oudaltsov et Razvozjaïev sont condamnés à 4 ans et demi de camp.

Activités d'opposition en exil

Après qu'un ancien parlementaire russe, Denis Voronenkov, a été assassiné à Kiev le 23 mars 2017, M. Ponomarev a été protégé par les services de sécurité ukrainiens[12].

Début 2022, M. Ponomarev a lancé une chaîne de télévision en russe appelée "Matin de février" (en russe : Утра Февраля)[13] et un fil d'actualité sur l'application Telegramn appelé "Rospartisan" (en russe : Роспартизан)[14]. The Guardian indique que ces plateformes relaient des activités anti-gouvernementales en Russie, telles que des attaques contre des centres de recrutement militaires.

M. Ponomarev et ses médias ont attiré l’attention des médias occidentaux après l'attentat à la voiture piégée contre Daria Dougina. A cette occasion, il a lu en personne une déclaration revendiquant l'attentat au nom d'un groupe s'appelant l'Armée nationale républicaine (en russe : Национальная республиканская армия (НРА)). Il a aussi utilisé ses médias, Matin de février et Rospartisan, pour publier le manifeste de l'Armée nationale républicaine, dont le but est de renverser Vladimir Poutine. La déclaration appelle à la mutinerie dans l'armée russe, l'adoption du drapeau blanc-bleu-blanc et la fin d'une guerre "fratricide entre peuples slaves"[15].

La presse internationale, notamment le Guardian[16] et Associated Press, n'a pas confirmé la responsabilité de l'Armée nationale républicaine dans l'attentat contre Daria Dougina. Le 22 août 2022, l'agence de presse officielle russe TASS[17] a déclaré que l'assassin était un un citoyen ukrainien, citant les services de sécurité fédéraux.

Notes et références

  1. Veronika Dorman, « Kiev : un ex-député russe abattu en plein jour », sur Libération, (consulté le ).
  2. (en) « Russian deputy isolated after opposing Crimea annexation », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Mark Urban, « The heavy losses of an elite Russian regiment in Ukraine », sur bbc.com,
  4. « Defeat Could Widen Split in Communist Party, THE MOSCOW TIMES - The Moscow Times (Russia) | HighBeam Research », sur web.archive.org, (consulté le )
  5. « Ilya Ponomarev and Karin Clement: What is modern left in Russia », sur Polit.ru (consulté le )
  6. Vasily Koltashov, « Two years of movement »
  7. « Kiev checkpoint for Russian left » [archive du ], sur Ilya Ponomarev's blog (consulté le )
  8. David M. Herzenhorn, « Opposition Figure Wanted in Russia Says He Was Kidnapped and Tortured », The New York Times, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  9. « Russia must investigate claims Leonid Razvozzhayev was abducted and tortured » [archive du ], Amnesty International, (consulté le )
  10. (ru) « ru:Леонид Развозжаев признался в организации беспорядков на митинге 6 мая на Болотной площади в Москве » [archive du ], Lifenews.ru, (consulté le )
  11. Brian Whitmore, « The Seizure Of Leonid Razvozzhayev » [archive du ], Radio Free Europe/Radio Liberty, (consulté le )
  12. (en) « Denis Voronenkov: ex-Russian MP who fled to Ukraine killed in Kiev », sur the Guardian, (consulté le )
  13. « Утро Февраля - YouTube », sur www.youtube.com (consulté le )
  14. (en-US) « Former Russian politician seeks to get Russians real news from Ukraine » (consulté le )
  15. (en) « Russian-language Ukrainian TV channel aims to topple Putin », sur the Guardian, (consulté le )
  16. (en) « Ukraine braces for intensified attacks after Moscow car bomb killing », sur the Guardian, (consulté le )
  17. « FSB solves Darya Dugina’s murder, masterminded by Ukrainian secret services », sur TASS (consulté le )

Liens externes

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