Indice rouge à lèvres

L'indice rouge à lèvres, ou en anglais, lipstick index est un concept inventé et défendu par Leonard Lauder, président du conseil d'administration de la firme Estée Lauder. Il est censé établir une corrélation inverse entre les ventes de rouge à lèvres et le niveau d'activité économique.

Ventes de rouge à lèvres : un indice pertinent ?

Apparition de l'indice

Lauder, constatant une augmentation des ventes de sa société au début des années 2000, en pleine période de récession, a affirmé que les ventes de rouge à lèvres pourraient constituer un indicateur économique, les achats de produits cosmétiques - et de rouge à lèvres en particulier - ayant tendance à être inversement corrélés à la santé économique. L'idée sous-jacente était que les femmes, ayant un pouvoir d'achat réduit, remplaçaient les achats plus coûteux, tels que robes et chaussures et autres cosmétiques par un achat de rouge à lèvres (à un coût raisonnable) en temps de crise économique.

Au vu de cette augmentation, Lauder avait validé son hypothèse en étudiant l'évolution des chiffres de ventes correspondant à la Grande Dépression de 1929.

Invalidation

La récession de 2008 a remis en cause la validité de cette théorie, puisque sur l'année, les ventes du secteur chutaient significativement tandis que l'activité économique se réduisait, conduisant la société Estée Lauder à mettre en œuvre un plan de licenciement de 2 000 personnes[1]. Ce qui ne l'avait pas empêché de faire part d'une hausse de son chiffre d'affaires du troisième trimestre, en invoquant cet indice[2]. Inversement, les ventes du rouge à lèvres ont connu une croissance durant les périodes d'activité économique accrue. En conséquence, l'indice de rouge à lèvres a été discrédité comme indicateur économique. L'augmentation des ventes de cosmétiques en 2001 a depuis été attribuée par le NPD Group, une société de marketing spécialisée, à l'intérêt généré par l'apparition de nouveaux produits, promus par des célébrités[3].

Légende urbaine

Toutefois, l'idée a la vie dure, et est régulièrement utilisée sous l'influence de la société de marketing déjà citée, NPD Group, lorsqu'un accroissement des ventes, même ponctuel, est constaté dans un segment du secteur des cosmétiques[4]. Il est également utilisé par des acteurs affichant des objectifs culturels[5]. Il est aussi à noter que le prix de ce cosmétique a fortement augmenté, rendant l'achat de celui-ci plus prohibitif, même en temps de crise.

Références

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