Indische Freiwilligen-Légion der Waffen-SS

La légion indienne des volontaires de la Waffen SS (en allemand : Indische Freiwilligen Legion der Waffen SS ) est une unité de volontaires indiens de la Waffen-SS, essentiellement recrutés par Subhas Chandra Bose parmi les prisonniers de guerre indo-pakistanais détenus par les Allemands et les Italiens en Afrique du nord pour combattre les Britanniques au nom de la lutte contre le colonialisme.

Indische Freiwilligen-Légion der Waffen-SS
Création 8 août 1944
Dissolution Mars 1945
Pays Raj britannique
Allégeance  Reich allemand
Branche Wehrmacht (décembre 1941 - 8 août 1944)

Waffen-SS (8 août 1944 - mars 1945)

Type Régiment / Légion
Rôle Infanterie, lutte antipartisane
Effectif 2000 - 3000
Ancienne dénomination Indische Legion, 950. Indisches-Infanterie-Regiment
Surnom Légion Azad Hind
Guerres 2eme Guerre Mondiale 1939-1945
Commandant Oberstleutnant Kurt Krappe

Historique

Origine

L'origine de l'idée de constituer une force armée capable de se frayer un chemin vers l'Inde pour envahir le Raj britannique remonte à la Première Guerre mondiale, lorsque le Parti Ghadar (en) et la Ligue de l'indépendance indienne (en) élaborent des plans pour lancer une rébellion au sein de l'Armée des Indes britanniques du Penjab à Hong Kong avec le soutien allemand. Ce plan, connu sous le nom de Conspiration indo-allemande, échoua après que l'information fut divulguée au renseignement britannique, après que la garnison de Hong Kong se fut rebellée.

Recrutement japonais et italien

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les trois grandes puissances de l'Axe, ont cherché à soutenir les activités révolutionnaires armées dans l'Inde afin d'affaiblir la Grande-Bretagne. Elles ont donc recruté des prisonniers de guerre indiens mécontents, soit capturés alors qu'ils servaient dans les forces du Commonwealth britannique ou des expatriés. La plus célèbre force armée étant l'Armée nationale indienne (INA) qui a vu le jour avec le soutien de l'Empire japonais en Extrême-Orient.

En 1942, l'Italie fasciste avait créé le bataillon Azad Hindoustan formé d'anciens militaires de l'armée indienne ainsi que par des Italiens résidant en Inde et en Perse. L'absence de leadership et le caractère ouvertement propagandiste de la création de cette force limitèrent toutefois son développement. En , après la défaite à El Alamein, les efforts italiens de recrutement s'avèrent être un échec total.

Indischen Legion

La création des Indiens libres, au nombre d’environ 4 000 à 6 000 hommes, s'effectue par recrutement des prisonniers de guerre d'origine indo-pakistanaise capturés par Rommel pendant la guerre du désert et par des étudiants indiens indépendantistes résidant en Allemagne.

En la création, par la Heer, de l'Indische Legion devient officielle.

Recrutés exprès pour lutter contre les Britanniques, Subhas Chandra Bose avait obtenu la garantie du pouvoir nazi qu’ils ne seraient pas engagés contre d’autres ennemis de l’Allemagne, et en particulier pas sur le front de l’est. En effet, Bose prévoyait de marcher sur l'empire des Indes à travers la Perse depuis le Caucase, où se battait alors l'armée allemande afin de rejoindre les troupes japonaises engagées en Birmanie et qui projetaient d'attaquer l'Est de l'Inde.

Les volontaires sont alors regroupés à Frankenberg, en Saxe, où seulement 300 seront retenus et transférés à Königsbrück pour recevoir l'uniforme de la Wehrmacht avec un écusson de bras aux couleurs de l'Indoustan. Après un entrainement militaire et idéologique poussé, seuls quelques dizaines seront retenus. L'idée première était de former un groupe d'assaut qui serait pionnier lors d'une invasion des frontières occidentales de l'Inde britannique par les troupes allemandes et les indépendantistes indiens.

Néanmoins avec le temps, les rangs de la Legion gonflent peu à peu, en particulier grâce à la mission initiale des premiers éléments de ce contingent qui consiste alors à recruter de nouveaux volontaires, combattants, dans les camps de prisonniers prenant le nom de Freies Indien. Mais si ces centaines de volontaires affluent, c'est en général après avoir subi des pressions ou pour échapper aux conditions déplorables de leurs captivité.

950. Indisches Infanterie-Regiment

Cette première unité de Freies Indien prend le nom d'Indisches Infanterie-Regiment 950 ou plus simplement d'Infanterie-Regiment 950 également connue sous le nom de Légion Azad Hind, et qui dépend de la Wehrmacht, sous le commandement de l'oberstleutnant Kurt Krappe. Après plusieurs mois d'entrainement, les quelques centaines d'hommes de la Legion Freies Indien, qui ne forment qu'une seule compagnie, prêtent serment à Hitler le . Ils seront 1 300 en novembre et atteindront le nombre de 3 500 en .

À terme, l'unité fut divisée en quatre bataillons composés de deux tiers de musulmans et d'un tiers d'hindous et de sikhs.

Avec les défaites de l'Axe à Stalingrad, El-Alamein, le retournement de tendance en Birmanie et les difficultés japonaises en Nouvelle-Guinée, il n'est plus possible d'avoir la même approche. La solution militaire laisse la place à la propagande. Lors de l'unique entrevue accordée par Hitler à Bose, le dictateur allemand refuse de promettre l'indépendance de l'Inde. Le dirigeant indépendantiste indien, réalisant le peu de cas manifesté par le Führer pour la question indienne, gagne alors l'Asie en afin de prendre la tête de l'Indian National Army levée par les Japonais l'année précédente. À la suite de son départ, les Allemands décident alors de transférer la Legion Freies Indien à Singapour, dans la sphère de coprospérité de la grande Asie orientale, mais, en raison du blocus de la Royal Navy, les tentatives seront abandonnées.

En France

Le maréchal Rommel inspectant une unité de la légion indienne à Lacanau, en France.

À la suite de cet impossible rapatriement, l'Indisches Infanterie-Regiment 950 est affecté à la surveillance du mur de l'Atlantique aux Pays-Bas, où il séjourne durant cinq mois ce qui provoque des émeutes, les Indiens ne voulant pas se battre pour les intérêts allemands. Certains sont alors traduits en cour martiale et d'autres renvoyés dans les stalags.

Malgré cette mutinerie les deux premiers bataillons rejoignent, début mai 1943, le camp de Beverloo, en Belgique alors que le 3e bataillon ne rejoint qu'à partir du 14 juillet. La légion est alors rattachée à la 16. Luftwaffen-Feld-Division dans la région de Zandvoort.

Fin , la Freies Indien Legion reçoit l'ordre de gagner la France et de se déployer dans le secteur de Lacanau en Gironde, où elle est rattachée à la 344. Infanterie-Division et chargée de la mise en œuvre des batteries côtières et de la surveillance du mur de l'Atlantique. En , après le débarquement de Normandie, la 344. ID est envoyée en renfort au front mais la légion Indienne reste en Gironde, avec la 159. ID.

Indische Freiwilligen-Legion der Waffen-SS

Le , l'unité est transférée à la Waffen-SS (l'unité n'est pourtant répertorié officiellement dans la SS, qu'en mars 1945) et prend le nom de Indische Freiwilligen-Legion der Waffen-SS sous les ordres de l'oberführer Heinz Bertling et renforcée d'anciens membres de la Légion nord-africaine.

Le débarquement de Provence et la progression alliée dans la vallée du Rhône jointe à la libération de Paris puis la progression vers la Lorraine menaçant de couper la légion du front allemand, elle est transférée, mi-août, à Poitiers. Aussitôt prise à partie par les FFI, la légion eut à déplorer ses premiers blessés. La retraite de l'Indische Freiwilligen-Legion est jalonnée ensuite de plusieurs accrochages avec la Résistance. Début , elle eut à déplorer son premier mort, le lieutenant Ali Khan, qui succomba durant des combats de rue avec l'armée régulière française à Dun-sur-Auron, au sud de Bourges. La légion indienne bat ensuite en retraite jusqu'à Dijon, combat les troupes de la 1re armée française à Nuits-Saint-Georges, le 9 septembre, se retirant ensuite par Remiremont et Colmar pour atteindre Oberhoffen-sur-Moder près de Haguenau. On garde leur souvenir à Strasbourg, dans le quartier du Schluthfeld, où un groupe d'entre eux était cantonné dans le bâtiment de l'école élémentaire. Quelques anciens se souviennent de ces Indiens Sikhs, en uniforme de l’Afrika Korps, avec barbe et turban. Sur leur épaule ils arboraient l’emblème d'un tigre bondissant sous-titré « Freies Indien ».

Ils passent ensuite l'hiver à Heuberg.

La fin

Insigne d'épaule

Le reste de cette unité fut ensuite cantonné en Allemagne, au camp militaire d'Heuberg, dans le Jura Souabe, où elle resta jusqu'en , date à laquelle Hitler ordonne que les armes de l'unité soient cédées à la 18e Panzer Grenadier Division SS Horst Wessel.

La défaite du IIIe Reich étant inéluctable, ses membres entamèrent une marche désespérée et essayèrent de s'enfuir en direction du lac de Constance pour rejoindre la Suisse neutre. Lors de cette tentative, ils furent capturés par des troupes américaines et françaises. Certains de ces soldats furent fusillés par des régiments marocains après leur capture à Immenstadt. Les autres furent ensuite remis aux forces britanniques qui les transférèrent en Inde où ils furent maintenus en détention au Fort Rouge à Delhi, en attendant d'être jugés pour haute trahison. Mais, tous les membres de la légion indienne furent libérés dès car, sous la pression de la population, une condamnation par des tribunaux britanniques s'avéra irréalisable.

La culture de la mémoire en Allemagne

Des particuliers et des institutions en Inde et en Allemagne coopèrent à la préservation et au traitement du patrimoine historique commun. Aujourd'hui encore, des descendants de soldats indiens vivent en Allemagne, notamment l'économiste Anita Bose Pfaff (en), la fille unique de Subhas Chandra Bose[1] et un certain nombre de membres de la Légion indienne sont revenus en Allemagne au fil des décennies à l'endroit où ils étaient stationnés[2]. Dans l'actuel Land allemand de Saxe-Anhalt, où se trouvait la base principale de la légion, son histoire a été et est retracée dans des musées. L'exposition permanente de l'Amtshaus Annaburg à Annaburg est consacrée au camp central des prisonniers de guerre indiens d'Annaburg pendant la Seconde Guerre mondiale et à la fondation de la Légion de l'Inde libre, en plus d'autres thèmes historiques de la ville[3]. Cela a été fait en coopération avec le Netaji Research Center de Calcutta, qui a prêté des objets et des photographies de valeur au musée d'Annaburg[4]. Dans le cadre de l'exposition spéciale « Else Hertzer. Kriegsmappe 1945 » (« Else Hertzer. Dossier de guerre 1945 ») au musée des collections municipales de la Zeughaus de Lutherstadt Wittenberg en 2019, une série de portraits d'Indiens d'Annaburg réalisés par Else Hertzer (en) dans sa fonction de peintre de la ville constituait une attraction particulière. Les ethnologues Georg Pfeffer et Nils Seethaler ont pu utiliser les costumes représentés et les signatures (dans différentes écritures et langues) pour classer les personnes représentées sur le plan religieux et ethnique[5].

Ordre de marche et dénominations successive

Dénomination successive

Nom Date Divisions Wehrkreis Heeresgruppe Armeekorps Garnison Ordre de marche Effectifs théorique Effectif réel
Indischen Légion 25/12/1941 Wehrkreis IV Frankenberg (Allemagne) 300
Légion Freies Indien 26/08/1942 1 167
950 Indisches Infanterie Régiment[6] 16/04/1943 I . 1-5 , II . 6-10 822
950 Indisches Infanterie Régiment[6] 26/05/1943 16. Feld-Division (L) Berveloo
950 Indisches Infanterie Régiment[6] 31/08/1943 344 Infanterie Division Bordeaux (France)
950 Indisches Infanterie Régiment[6] 08/01/1944 159 Reserve Division Bordeaux (France) I . 1-4 , II . 5-8 , III . 9-14,15,16,17,18 1407
Indische Freiwilligen-Légion der Waffen-SS[7] Heuberg (Allemagne) I . 1-4 , II . 5-8 , III . 9-15

Ordres de marches successifs

Ordre de marche au 26 août 1942
Unité Kstn Garnison Effectifs théorique Effectifs réel
Légion Freies Indien
I. Batalion
- 1. Schütz-Kompanie 131(0)
- 2. Schütz-Kompanie 131(0)
- 3. Schütz-Kompanie 131(0)
- 4. Machinegewehr-Kompanie 151(0)
- 5. Infanterie-Panzer-Abwer-Kompanie 184
- 1. Inf.Geschutz-Zug 201
- 5 Cm-PAK-Zug -
- Pionier-Zug 196
II. Batalion
Ordre de marche au 8 août 1944[8]
Unité Kstn Commandant d'unité Adjudants d'unité Officiers d'ordonnance Garnison Effectifs théorique Effectif réel
950. Indisches Infanterie-Regiment Oberstleutnant Kurt Krappe Oberst. Dr. Hans Seifriz 3 978 2300
- Stab-Regiment 101(N) Oberst. Rolf Schackert 26
I. Infanterie-Batalion 729
- Stab-Batalion 111(N) Hauptmann Adolf Scharwächter Oberst. Dr. Ulrich von Kritter Leutnant Heinrich von Trott 101
- 1. Kompanie 131(N) Oberst. Wilhelm Lutz Leutnant Abu Zar Khan (Indian) 157
- 2. Kompanie 131(N) Oberst. Till Mutzenbecher 157
- 3. Kompanie 131(N) Oberst. Dr. Matthaei - Leutnant Karl Mottet- Leutnant Ali Khan (Indian) 157
- 4. Kompanie 131(N) Oberst. Willi Kern 157
II. Infanterie-Batalion 729
- Stab-Batalion 111(N) Hauptmann Hellmuth Schönhals - Oberst. Erwin Iven

- Leutnant Dr. Werner Carpenberg

Leutnant Hans-Joachim Wegner 101
- 5. Kompanie 131(N) Nc Nc 157
- 6. Kompanie 131(N) Oberst. Oskar Erdmann Leutnant Gurbachan Singh Mangat (Indian) 157
- 7. Kompanie 131(N) Oberst. Dr. Richard Stoll 157
- 8. Kompanie 131(N) Oberst. Werner Reiche 157
III. Infanterie-Batalion 729
- Stab-Batalion 111(N) Oberst. Dr. Hans Kutcher Oberst. Dr. Joachim von der Goltz Leutnant Hans Franzen 101
- 9. Kompanie 131(N) Oberst. Walter Tödt - Leutnant Wolfram- Leutnant Jaswat Singh Bindra (Indian) 157
- 10. Kompanie 131(N) Oberst. Heinrich Leutnant Allah Dad Khan (Indian) 157
- 11. Kompanie 131(N) Oberst. Plojetz - Leutnant Dr. Hans Franzen- Leutnant Haschke 157
- 12. Kompanie 131(N) Leutnant Borsutzki - Oberst. Sachsenröder- Leutnant Gurmukh Singh (Indian) 157
13. Inf.-Gesch.-Kp 1149 Oberst. Hans Stephan - Leutnant Fiedler

- Leutnant Sukhdev Choudry (indian)

124
14. Panzerjäger-Kp. Oberst. Dr. Hubert Kölzer
15. Pionier-Kp 711(N) Oberst. Wolf Hauter 194
Schwere-Batterie 433 Leutnant Heinz Brinkmann 134
Feldersatz-Batalion 125(A) Hauptmann Theodor Blodig Leutnant Hans Schackert 943
Vétérinär-Kompanie 1415(A) Leutnant Dr. Hans Richter Dr. Ishak (Indian) 173
Sanitär-Kompanie 1309(A) Dr. Ernst Koch-Grünberg Dr. Madan (Indian) 197

Bibliographie

  • (de) Tessin Georg, Verbande und Truppen der deutschen Wehrmacht und Waffen-SS im Zweiten Weltkrieg 1939-1945, Die Landstreitkrafte 801-13400, vol. 13, Osnabruck, Biblio Verlag, , 429 p.
  • (de) Tessin Georg, Verbande und Truppen der deutschen Wehrmacht und Waffen-SS im Zweitein Weltkrieg 1939-1945, Die Landstreitkrafte : Namensverbande, vol. 14, Osnabruck, Biblio Verlag, , 496 p.
  • (it) Afiero Massimiliano, Indische Freiwilligen Legion der Waffen SS - La Legione SS indiana di Subhas Chandra Bose, Milan, Marvia Edizioni, , 112 p. (ISBN 978-8-889-08916-3)


Articles connexes

Liens externes

Références

  1. Netaji's daughter speaks! Interview auf Rediff.com
  2. [Lothar Günther : Die Indische Legion und das Dritte Reich. 2013.
  3. « Museen & Gedenkstätte »,
  4. [Lothar Günther : Die Indische Legion und das Dritte Reich. 2013 : 69
  5. « Kunstausstellung im Zeughaus : Else-Hertzer-Schau à Wittenberg »
  6. Tessin 1976, p. 153.
  7. Tessin 1980, p. 129.
  8. Afiero 2007, p. 59, 60, 61.
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