Industrie ardoisière en Bretagne

L'industrie ardoisière en Bretagne s'est développée grâce à l'existence de schistes ardoisiers dans le Massif armoricain.

Historique

Si les schistes ardoisiers sont utilisés dès le Paléolithique (lame polie, gravure), l'époque des premières extractions d'ardoises de couverture dans cette région reste encore imprécisée. Les premières carrières d'extraction sont actives dès le Moyen Âge, et l'activité s'intensifie à partir des XVIIe siècle et XVIIIe siècle. Elle connaît son âge d'or au XIXe siècle avec le développement de la construction et des infrastructures de transport (construction du canal de Nantes à Brest, du chemin de fer à voie étroite et amélioration du réseau routier)[1]. L'exploitation qui était jusque là artisanale, s'industrialise et se mécanise (outillage des mines tels que marteaux-pneumatiques, treuil puissant, compresseurs à air, pompes d'exhaure)[2].

Les veines ardoisières dans les roches du Massif armoricain étaient de plus ou moins bonne qualité mais étaient économiquement viables en raison du très bas prix de la main d'œuvre. Cependant, les sites disposaient de niveaux ardoisiers de faible épaisseur et en carrière souterraine (celles à ciel ouvert ayant été épuisées), si bien que ces exploitations bretonnes n'ont pas résisté à la concurrence industrielle des grandes ardoisières de Trélazé et des ardoises d'Espagne (commercialisée par les Ardoisières d'Angers), ces dernières assurant 80 % de la demande française[3]. La majorité des carrières sont abandonnées et l'industrie ardoisière bretonne ne compte plus que trois centres de quelques importance à la fin du XXe siècle : Ploërmel (Morbihan), Maël-Carhaix (Cótes-du-Nord) et Saint-Hernin (Finistère). Il subsiste de petites exploitations artisanales produisant des ardoises rustiques, notamment dans les Monts d'Arrée et les anciens déblais des carrières abandonnées sont réutilisés pour dalles, voire pour l'empierrement[4].

Districts d'exploitation

Les nombreux districts du Massif armoricain extrayant des schistes tégulaires appartiennent à diverses périodes géologiques. « Au Briovérien se rapportent les ardoisières de la Roche-Derrien (Côtes-d’Armor), du Trégorrois occidental vers la limite Côtes-d’Armor-Finistère (Plestin-les-Grèves, Plouégat-Guérand…), des environs de Callac (Bourgneuf), également dans les Côtes-d’Armor ; en Ille-et-Vilaine, ce seront celles de Montfort, de Mauron, de Saint-Aubin-des-Landes près de Vitré… À l’Ordovicien moyen appartiennent les districts de Caurel-Mûr-de-Bretagne (Côtes-d’Armor), de Gourin (ardoisières de Kerrouec, Penquerhoët, Penhoat-Conveau), de Rochefort-en-Terre et de Sérent dans le Morbihan, de Tréogan (Liors-Margot et de Rest-Louët) dans les Côtes-d’Armor, de Riadan et de Renac en Ille-et-Vilaine, du Grand-Auverné en Loire-Atlantique. Au Dévonien inférieur, on trouve Sizun, Commana, Plounéour-Ménez dans les Monts d'Arrée (Finistère). Au « Coblencien[5] », le district de Lohuec et les environs de Rouillac (Côtes-d’Armor) et, au Carbonifère inférieur (Dinantien), les sites du bassin de Châteaulin, les plus importants de tous[6] ».

Notes et références

  1. Alain Croix et Jean-Yves Veillard, Dictionnaire du patrimoine breton, Apogée, , p. 76.
  2. Maurice Le Lannou, Géographie de la Bretagne. Économie et population, Plihon, , p. 87.
  3. Hubert Lardeux et Claude Audren, Bretagne, Masson, , p. 98.
  4. Bruno Cabanis, Découverte géologique de la Bretagne, Cid éditions, , p. 70
  5. André Hubert Dumont, 1848, de la Coblence (Allemagne). division stratigraphique du dévonien, tombée en désuétude
  6. Louis Chauris, « Pour une géo-archéologie du Patrimoine : pierres, carrières et constructions en Bretagne », Revue archéologique de l'Ouest, no 27, (DOI 10.4000/rao.1384)

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Louis Chaumeil, L'Industrie ardoisière de Basse-Bretagne, Lorient, Nouvelliste du Morbihan, , 130 p. (OCLC 459230840, lire en ligne)
  • Lena Gourmelen, L'ardoise en Bretagne : Une histoire, des hommes, des savoir-faire, Spézet, Coop Breizh, , 120 p. (ISBN 978-2-84346-383-9 et 2-84346-383-1)
  • Anne-Françoise Garçon, « À propos du complexe technique minéro-métallurgique armoricain », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 104, no 3, , p. 23-38 (lire en ligne, consulté le )
  • Jérôme Cucarull, « L'industrie ardoisière en Ille-et-Vilaine dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les limites d'une industrialisation en milieu rural », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 104, no 3, , p. 101-122 (lire en ligne, consulté le )

Article connexe

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