Sizun

Sizun [sizœ̃] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France. La commune est située au nord des monts d'Arrée, est classée station verte et fait partie du parc naturel régional d'Armorique.

Sizun

L'enclos paroissial - L'arc de triomphe.

Blason
Administration
Pays France
Région Bretagne
Département Finistère
Arrondissement Morlaix
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Landivisiau
Maire
Mandat
Jean-Pierre Breton
2020-2026
Code postal 29450
Code commune 29277
Démographie
Gentilé Sizuniens
Population
municipale
2 289 hab. (2019 )
Densité 39 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 24′ nord, 4° 05′ ouest
Altitude Min. 61 m
Max. 384 m
Superficie 58,14 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Landivisiau
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Sizun
Géolocalisation sur la carte : France
Sizun
Géolocalisation sur la carte : Finistère
Sizun
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
Sizun
Liens
Site web Mairie de Sizun

    Étymologie et origines

    Sizun est attesté dès 1173. L'étymologie du nom Sizun est incertaine[1] : comme pour le cap Sizun, c'est peut-être le sens de rocher déchiqueté dans la langue celte, faisant allusion aux crêtes rocheuses des monts d'Arrée situés au sud de la localité, qu'il faut retenir.

    Une autre explication : le nom proviendrait de Sidonius, disciple irlandais de saint Philibert à l'abbaye de Jumièges. L'île de Sein, appelée par le passé Sizun aurait également la même étymologie. Bernard Tanguy réfute l'hypothèse du nom de saint Sidonius, ainsi que tout lien avec le mot courant Sizun, « semaine », Seithun en vieux-breton[2].

    Une autre hypothèse plus probable émet l'idée que le nom proviendrait de saint Suliau, le patron de l'église paroissiale[3].

    L'appartenance de Sizun à l'ancienne vicomté de Léon reste discutée. Si la plupart des historiens considèrent traditionnellement le Haut Élorn comme sa limite méridionale, la configuration du finage de la paroisse de Sizun infirme partiellement cette hypothèse. L'Élorn coule à un kilomètre au sud et à l'ouest du bourg, mais le territoire de la paroisse (et de la commune désormais) s'étend bien au-delà vers le sud jusqu'à la ligne de crête des monts d'Arrée, incluant le territoire de la trève de Saint-Cadou, décalant alors la limite de la vicomté du Léon pour la faire coïncider avec la ligne de crête. Le raisonnement est analogue pour les paroisses (communes désormais) de Commana et Plounéour-Ménez[2].

    Géographie

    Présentation générale de la commune

    Les habitants se nomment Sizunien(-ne)s. Le bourg se trouve à 14 km au sud-est de Landerneau, à 108 mètres d'altitude, implanté dans la presqu'île de confluence formée par l'Élorn et son affluent de rive droite le Stain, nettement excentré vers le nord-ouest au sein du territoire communal.

    Faisant partie du plateau granitique du Léon, la commune est située au nord des monts d'Arrée, la section de Saint-Cadou en possédant même une partie du versant nord, s'échelonnant de 382 mètres d'altitude au sommet du Ménez Kador (ou Tuchen Kador ou signal de Toussaines), dont le versant occidental appartient donc au territoire communal et qui fut longtemps considéré comme le plus haut sommet de la Bretagne avant d'être devancé par le Roc'h Ruz situé sur le territoire de la commune de Plounéour-Ménez et 80 mètres au nord-ouest du territoire communal dans la partie aval de la vallée de l'Élorn[4]. La commune forme donc un vaste plan incliné du sud-est (les parties sud et est de la section de Saint-Cadou dépassent les 250 mètres d'altitude, le prolongement occidental des monts d'Arrée ayant des sommets avoisinant 300 mètres à la limite méridionale de la commune dans le bois de la Caisse d'Épargne et plus à l'ouest le rocher de Caranoët à 299 m d'altitude) au nord-ouest, le dénivelé atteignant environ 300 mètres entre le point le plus haut et le plus bas. La commune est traversée par le fleuve côtier Élorn[5], appelé autrefois Dourdun ou Dourdu, dont la source est située dans la commune au nord du Tuchen Kador, et deux de ses affluents : le Stain sur sa rive droite, le ruisseau de Kan an Ôd sur sa rive gauche. Ce fleuve, longtemps riche en saumons[6], se jette dans la rade de Brest, le barrage du Drennec créé pour les besoins en eau de la ville de Brest et des autres communes du nord du Finistère ayant entraîné la création du lac du Drennec, à cheval sur les communes de Sizun et de Commana. Le syndicat de bassin de l'Élorn[7] est propriétaire et gestionnaire du barrage du Drennec, gère les eaux du lac et la microcentrale hydroélectrique qui y est installée. Le projet SAGE Élorn[8] est approuvé en et va permettre une meilleure gestion des eaux du bassin[9] et en particulier d'améliorer la lutte contre les nitrates[10].

    Dans cette commune, dotée d'une superficie de 58 km2, la population est répartie (outre le bourg) dans une trentaine de hameaux dont les principaux sont Coathuel, Roc'h Cléguer, Kerféos, le Drennec, Kermelon, le Guennec, Saint-Maudetz, Pennavoaz, Launay, Kergleuziou dans la partie orientale de la commune ; Bodivy, Castel Don, Vergraon, Kerhamon, Kermarguin, Kerembélec dans la partie occidentale ; Kéréveur, le Coadic, Lignou Drein dans la partie méridionale ; Roudouderc'h, Hengoat, Moguerou, Kermarquer, Labou, Quélennec, Coz Castel, Elléouet, Falzou, Falzou Baron, Kergréac'h, Lestrémélar dans la section de Saint-Cadou.

    Communes limitrophes

    Saint-Cadou

    Saint-Cadou : la rue principale du village.
    Saint-Cadou : l'église (milieu du XVIIe siècle) et le calvaire (datant de 1744) vus du cimetière.
    Le clocher de l'église de Saint-Cadou.

    Une ancienne voie romaine, dont le tracé coïncidait approximativement avec la route actuelle Brasparts-Saint-Rivoal-Sizun passait par Saint-Cadou.

    Le nom de Saint-Cadou[11] provient probablement de saint Cadoc ou Cadmael, fondateur de l'abbaye galloise de Llancarfan, au VIe siècle. Selon une version de sa vie, il se serait retiré comme ermite à Belz (Morbihan) où la chapelle Saint-Cado conserve le lit de pierre de l'ermite, mais sans doute s'agit-il d'un homonyme du moine gallois[12]. Une vingtaine de chapelles sont consacrées à ce saint en Bretagne occidentale. Un autre saint vénéré localement a été saint Mélar qui eut une chapelle, désormais disparue mais dont le souvenir persiste dans le nom du hameau de Lestrémélar[13].

    Le cartulaire de Landévennec, rédigé vers 1050, nomme des lieux possédés par l'abbaye Saint-Guénolé de Landévennec : parmi eux, le lieu nommé Rudheder a été identifié comme étant le lieu-dit Run-Eder situé près de Roudouderc'h en Saint-Cadou.

    La fondation du bourg de Saint-Cadou[14] pourrait être la conséquence de l’essor démographique du XIe au XIIIe siècle. La chapelle est construite entre 1650 et 1663. La chapelle de la trève de Saint-Cadou est érigée en succursale de l'église de Sizun en 1748 avec l'accord du recteur (= curé) de Sizun qui exige toutefois en qualité de recteur primitif que les paroissiens de Saint-Cadou viennent faire leurs pâques à Sizun ; elle est alors ainsi décrite : « Il y a trois autels : sur le maître-autel, on voit les statues de saint Cadou, saint Joachim, saint Joseph et de la sainte Vierge, sainte Anne et sainte Marguerite »[15].

    Les habitants de cette ancienne trève, devenue paroisse, avaient formé le vœu de devenir une commune courant XIXe siècle, mais le ministère de l'Intérieur l'ayant refusé, Saint-Cadou est devenue une section de la commune de Sizun, qui possède sa propre liste électorale, son bureau de vote et ses registres d'état civil[16]. Connue pour ses importantes carrières d'ardoise, Saint-Cadou est aussi un point de départ pour des randonnées dans les monts d'Arrée.

    Saint-Cadou[17] a moins de 200 habitants, comptabilisés par l'Insee avec ceux de Sizun. Son territoire correspond à la partie amont du cours de l'Élorn, source incluse. Son paysage boisé et vallonné est parsemé d'anciennes ardoisières dans l'alignement des crêtes de l'Arrée dont certaines n'ont fermé que récemment.

    La bruyère des landes de l'Arrée, qui servait de litière, était très utilisée à Saint-Cadou[18] et même exportée : « Le transport s'effectuait à la charrette à cheval. Des convois de quatre, cinq charges prenaient souvent la direction du Nord-Finistère. Le chargement devait être effectué avec talent. […] Les attelages devaient avoir fière allure. […] Une ration d'avoine pour le cheval, et pour le conducteur […] au bourg même de Saint-Cadou six estaminets offraient leurs services. Des anneaux extérieurs, encore visibles, servaient à fixer les rênes du cheval ». On exploitait aussi la tourbe.

    Les premières ardoisières de Saint-Cadou[18] exploitant les affleurements de schistes[19] du Silurien et du Dévonien (la « pierre bleue ») ont été ouvertes en 1889 par Paul Charreteur, employant rapidement 28 ouvriers.

    Émilienne Kerhoas, née en 1925 à Landerneau, ancienne institutrice à Saint-Cadou, a écrit toute une œuvre poétique (L'épreuve du temps, Le sens du paysage, La pierre du jardin…) où elle évoque parfois Saint-Cadou[20].

    Les monts d'Arrée vus le long du « Circuit des carrières » au départ de Saint-Cadou

    Loc-Ildut

    Situé sur le tracé de l'ancienne route nationale 164 allant de Landerneau à Angers (en fait Ancenis), et qui elle-même reprenait le tracé de l'ancienne voie romaine, Loc-Ildut abritait un relais de poste important, qui existait déjà en partie en 1812 (voir le cadastre de l'époque), les autres bâtiments datant de 1831 et 1845[21]. L'ensemble est actuellement en ruine.

    La première chapelle de Loc-Ildut, construite au XIIe siècle par le comte de Léon, était d'architecture gothique[22]. La chapelle actuelle date pour partie de 1653, 1677 et 1727, mais a connu de multiples réemplois et rajouts successifs. Très dégradée, elle faillit être vendue en 1930, mais elle a été progressivement restaurée depuis 1960.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[23]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[24].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[23]

    • Moyenne annuelle de température : 11,2 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 0,9 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 0,9 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 10,7 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 3] : 1 078 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 17,1 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,3 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[27] complétée par des études régionales[28] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1983 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques[29]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

    Statistiques 1981-2010 et records SIZUN (29) - alt : 157 m 48° 23′ 24″ N, 4° 01′ 12″ O
    Statistiques établies sur la période 1983-2010 - Records établis sur la période du 01-01-1983 au 04-01-2022
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 3 2,6 4 4,8 7,6 9,9 11,9 11,9 10,2 8,2 5,1 3,2 6,9
    Température moyenne (°C) 5,5 5,4 7,2 8,6 11,7 14,2 16,1 16,3 14,4 11,5 7,8 5,9 10,4
    Température maximale moyenne (°C) 8 8,2 10,4 12,4 15,8 18,5 20,3 20,6 18,5 14,8 10,6 8,5 13,9
    Record de froid (°C)
    date du record
    −11,3
    17.01.1985
    −8
    20.02.1992
    −4,6
    28.03.1996
    −3,8
    12.04.1986
    −2
    07.05.1997
    2
    01.06.1989
    2,5
    07.07.1996
    3,4
    31.08.1986
    1,9
    28.09.1987
    −2
    31.10.1997
    −5
    22.11.1996
    −9
    31.12.1996
    −11,3
    1985
    Record de chaleur (°C)
    date du record
    16,2
    24.01.16
    21,7
    27.02.19
    23,7
    19.03.05
    28,4
    15.04.15
    29,3
    26.05.17
    33,8
    26.06.1986
    34,7
    18.07.06
    37,7
    09.08.03
    31,2
    14.09.20
    28,6
    02.10.11
    21
    01.11.15
    17,2
    19.12.15
    37,7
    2003
    Précipitations (mm) 162,7 127,1 105,8 101,3 84 63,9 71,4 75,9 95,7 132,5 145,4 158,3 1 324
    Source : « Fiche 29277001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base

    Urbanisme

    Typologie

    Sizun est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[30],[31],[32]. La commune est en outre hors attraction des villes[33],[34].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    Le tableau ci-dessous présente l' occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).

    Occupation des sols en 2018
    Type d’occupation Pourcentage Superficie
    (en hectares)
    Tissu urbain discontinu 2,7 % 157
    Terres arables hors périmètres d'irrigation 31,9 % 1883
    Prairies et autres surfaces toujours en herbe 2,1 % 122
    Systèmes culturaux et parcellaires complexes 30,6 % 1809
    Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants 1,7 % 98
    Forêts de feuillus 4,1 % 244
    Forêts de conifères 5,4 % 320
    Forêts mélangées 4,2 % 250
    Landes et broussailles 13,1 % 773
    Forêt et végétation arbustive en mutation 3,4 % 200
    Plans d'eau 0,8 % 48
    Source : Corine Land Cover[35]

    Histoire

    Les origines

    Deux dolmens ruinés situés à Kermariaquer, les traces d'un ancien camp à Castel-Doum (à l'ouest du bourg), les restes d'une motte féodale à Lestrémélar, témoignent d'un passé ancien mal connu. Sept tumuli existaient encore dans les garennes de Caranoët, au sud-ouest du territoire communal, dont deux furent fouillés en 1899 par Armand René du Châtellier, mais la plupart ont été arasés par les agriculteurs lors de travaux de défrichement et de mise en culture[36].

    Antiquité

    Une habitation gallo-romaine a été découverte en 1954 à Kergréac'h en Sizun ; elle a été datée de la fin du Ier siècle ou du début du IIe siècle et fut détruite par le feu[37].

    Moyen Âge

    Sizun était autrefois une des paroisses primitives de l'Armorique, englobant Locmélar (ancienne trève depuis 1612), Commana, Saint-Sauveur (ancienne trève de Commana). Le nom est cité pour la première fois en 1173 dans la charte de fondation de l'abbaye de Daoulas sous le nom de Sizan et de Plouecisun, la graphie étant ensuite variable au fil du temps (Sizin en 1481 par exemple). En 1186, Hervé, vicomte de Léon, donna les dîmes qu'il possédait dans cette paroisse à l'abbaye de Daoulas[38]. En 1233, l'abbaye de Daoulas abandonna ses dîmes sur Sizun et ses décimes sur Irvillac à l'abbaye du Relec en échange d'une maison que celle-ci possédait à Daoulas[39]. En 1475, une halle et plusieurs moulins sont attestés à Sizun[40]. En 1549, des perrières d'ardoises sont mentionnées à Sizun dont celle de Hent Coët Sizun[40].

    Du XVIe siècle à la Révolution française

    Carte de Cassini de la région de Sizun.

    En 1748, Saint-Cadou est érigée en paroisse succursale[41].

    En 1773, Christophe Castel, 23 ans, originaire de Lesneven, qui a dérobé 273 livres dans la paroisse de Sizun, et volé un cheval au pâturage sur la paroisse de Guimiliau, est condamné « d'être pendu et étranglé, jusqu'à ce que mort s'ensuive, par l'exécuteur de haute justice, à une potence qui sera pour cet effet plantée à la place publique et patibulaire de la ville [Lesneven] » et, en outre, à la confiscation de ses meubles et aux dépens[42].

    Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Sizun vers 1778 :

    « Sizun, à 7 lieues au Sud de Saint-Pol-de-Léon, son Évêché ; à 33 lieues de Rennes et à 3 lieues de Landerneau, sa Subdélégation. Cette Paroisse ressortit à Lesneven, et compte 3 600 communiants[43], y compris ceux de Loemelar [Locmélar], sa trève. La Cure est présentée par l'Évêque. Le territoire offre à la vue des terres en labeur, des montagnes et des landes[38]. »

    Sizun est en 1786 l'une des cinq cures léonardes ayant un revenu supérieur à 1 700 livres[44].

    Les deux députés représentant la paroisse de Sizun lors de la rédaction du cahier de doléances de la sénéchaussée de Lesneven le étaient Olivier Inizan et Paul Sanquer[45].

    Claude Chapalain[46], vicaire à Sizun, Tanguy Jacob, né le à Saint-Pabu, vicaire dans sa paroisse natale, tous deux prêtres réfractaires, et la sœur du premier cité, Marie Chapalain, née le à Bourg-Blanc, qui les avait cachés à Plouguin, furent guillotinés le 24 vendémiaire an II () à Brest[47].

    Les juloded de Sizun

    Sizun faisait partie des paroisses qui, du XVIe siècle au XIXe siècle, ont dû une bonne partie de leur prospérité à l'activité toilière du lin et du chanvre, qui a permis le financement de l'enclos paroissial et l'ascension d'une véritable aristocratie paysanne, les « juloded », décrite entre autres, en ce qui concerne Sizun, par Jean-François Olier[48].

    De nombreuses traces en subsistent comme l'ancienne ferme de Kerroc'h[49], en schiste et kersantite, construite en 1846 par Jean Le Bras et Marie-Françoise Dantec, un couple de juloded, ou encore le hameau de Falzou Baron[50], où subsistent, pour partie en mauvais état, trois maisons de juloded dont celle, construite en 1778, de la famille Fichou, marchands de toile qui habitaient là à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle. La maison de Kerjézéquel en Sizun dispose même de deux escaliers extérieurs, le premier menant à la maison d'habitation du marchand, le second à l'atelier de tissage[51].

    Sizun a aussi conservé de nombreux kanndi dont le mieux conservé est celui de Kervénan[52] qui a conservé ses aménagements intérieurs d'origine tels que pavage, cheminée, cuves en granite et bassin (douet) couvert de dalles de schiste. Jusque vers 1960, il a été utilisé comme lavoir.

    Un bourg animé aux XIXe - début XXe siècle

    En , Marguerite Quenaon, de Kerfeos en Sizun, fut mordue par un loup enragé et mourut de la rage le 20 germinal an VIII (). Un loup qui avait été piégé est exposé sous le porche de l'église de Sizun en 1888[53].

    L'ossuaire en 1899 (gravure).

    A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Sizun en 1845 :

    « (...) Principaux villages : Penarchoat, Kerhamon, Coathuel, Kervorus, Kerouliet, Lohennec, Kermarquer. Superficie totale : 5 814 hectares dont (...) terres labourables 2 102 ha, prés et pâtures 520 ha, bois 197 ha, vergers et jardins 50 ha, landes et incultes 2 635 ha (...). Moulins : 12 (de Vergraen, de Cozien, du Drennec, à eau, etc.). La commune de Sizun est située sur le versant nord de la montagne d'Arès, aussi ses terres (...) sont-elles plus que médiocres. L'Élorn la traverse du sud-est au nord-ouest, et alimente plusieurs moulins ; enfin la route d'Angers à Brest la coupe à peu près dans la même direction. Le bourg est un des plus actifs du département du Finistère : les habitants s'en vont continuellement vendre, sur leurs petits chevaux, de la toile, du fil, du beurre, de la mercerie, aux habitants des montagnes qui, sans eux, se passeraient sans doute de tout cela. (...) Sizun a d'assez nombreux troupeaux de moutons. Ces animaux, qui pèsent en moyenne 45 kilos, ne rendent guère qu'un kilo de laine, qui est vendue en moyenne 4 francs. (...) Il y a foire les troisièmes jeudis des mois de février, avril, juin, août, octobre et décembre. Géologie : granite et schiste argileux ; quelques roches feldspathiques. On parle le breton[54]. »

    Selon des statistiques agricoles publiées en 1849 et concernant selon les productions des années comprises entre 1836 et 1846, la totalité de la population communale en 1836, soit 3 650 personnes, est considérée comme agricole. La répartition de l'occupation des terres est alors la suivante : 2 102 ha de terres arables, 2 635 ha de landes et bruyères, 237 ha de bois, taillis et plantations, 520 ha de prairies naturelles ; la commune possédait alors douze moulins en activité. Les paysans de Sizun cultivaient à l'époque 420 ha d'avoine, 210 ha de froment, 210 ha d'orge, 176 ha de seigle, 252 ha de sarrasin, 21 ha de lin, 18 ha de chanvre, 42 ha de navets, betteraves, carottes et choux (dont 34 ha de navets et 8 ha de choux), 105 ha de trèfle, 105 ha de pommes de terre, 2 459 ha d'ajonc, 631 ha restant en jachère, et élevaient 433 chevaux (386 mâles, deux juments, 45 poulains), 1 250 bovins (dont 600 vaches), 217 porcs, 420 ovins (vingt béliers, 150 moutons, 250 brebis), neuf caprins (un bouc et huit chèvres), 694 poules et 131 coqs, cinq canards, et possédaient 403 ruches à miel[55].

    Vers 1840, 14 foires, spécialisées dans le commerce des chevaux, des bêtes à cornes et des porcs, toutes « très suivies et très importantes » selon le sous-préfet de Morlaix de l'époque se tenaient chaque année à Sizun, le troisième jeudi de chaque mois et, en plus, le jeudi gras et le jeudi après le . Seules six d'entre elles étaient légales, les huit autres étant consacrées par l'usage[55].

    Gardeuses de vaches à Sizun vers 1910.

    Des foires importantes se déroulaient à Sizun le troisième jeudi de chaque mois encore au début du XXe siècle[56] : celle du troisième jeudi de février par exemple était « permise aux domestiques »[57]. L'une d'entre elles, dénommée Foar Encaut se tenait le premier lundi de décembre et donnait lieu « à des achats considérables en vue de la Noël anglaise », sa date ayant été fixée lors de sa création « de manière à coïncider avec le départ des steamers qui transportent les animaux en Angleterre à l'époque où la consommation les recherche »[58]. Mais la concurrence de Landerneau et Landivisiau, mieux desservis par le rail, nuit aux foires de Sizun. Le désenclavement routier tarde aussi : ce n'est qu'à partir de 1872 que sont aménagés progressivement les axes routiers reliant Sizun à Landerneau (N 164) et Landivisiau (D 30)[59]. Pour ce dernier axe, le rapport du Conseil général du Finistère en 1872 précise : « Il y a 21 kilomètres à ouvrir à travers de grandes difficultés ».

    Vers le milieu du XIXe siècle l'ossuaire désaffecté servit d'école. Le pourcentage de conscrits illettrés à Sizun entre 1858 et 1867 est de 73 %[60].

    Fin XIXe la construction de 67 écoles de hameaux a été autorisée dans le Finistère par deux décrets :

    • le décret du qui a délégué une subvention pour dix-huit écoles de hameaux sur l'arrondissement de Quimperlé ; toutes ont été bâties ;
    • le décret du qui a délégué une subvention pour cinquante écoles de hameaux sur les quatre autres arrondissements du département (Brest, Châteaulin, Morlaix, Quimper) à choisir dans les communes « dont le territoire est le plus étendu et les ressources les plus restreintes » ; quarante-neuf ont été bâties dont une à Sizun (Saint-Cadou)[61].

    En 1894, un fait divers sanglant fit grand bruit : un double assassinat perpétré au lieu-dit Kerbrat Huella : une femme âgée de 40 ans, Marie Kerbrat et son fils Guillaume âgé de 8 ans en furent les victimes, l'assassin étant un amoureux éconduit, Yves Jaffrès de Ploudiry qui fut condamné par les assises de Quimper au bagne à perpétuité, mais l'assassin mourut un an après[62].

    En réponse à une enquête épiscopale organisée en 1902 par François-Virgile Dubillard, évêque de Quimper et de Léon en raison de la politique alors menée par le gouvernement d'Émile Combes contre l'utilisation du breton par les membres du clergé, le recteur de Saint-Cadou, J.-M. Toquin, écrit que les enfants « passent trop peu de temps à l'école, et ils n'entendent presque jamais un mot de français chez leurs parents »[63].

    Entre 1912 et 1934, Sizun fut desservi par la voie ferrée à voie étroite du réseau des Chemins de fer armoricains allant de Plouescat à Rosporden via Landerneau, Commana, La Feuillée, Brasparts et Châteauneuf-du-Faou[64].

    L'affaire Guillaume Seznec - Pierre Quéméneur

    En , à la suite de la disparition de l'homme d'affaires et conseiller général du canton de Sizun Pierre Quéméneur, son associé Guillaume Seznec est accusé de l'avoir tué et d'avoir fait disparaître son corps et condamné par la cour d'assises de Quimper aux travaux forcés à perpétuité et déporté en Guyane, à l'île du Diable ; c'est le début de l'affaire Seznec, une des plus célèbres énigmes judiciaires du XXe siècle. Gracié le par le général de Gaulle et revenu en France, il est écrasé par une camionnette en 1953 et décède en 1954 des suites de cet accident. Son petit-fils Denis Seznec a consacré sa vie à se battre pour la réhabilitation de son grand-père, mais n'y est pas parvenu pour l'instant, la chambre criminelle de la Cour de cassation ayant refusé la révision du procès le .

    La Première Guerre mondiale

    Le monument aux morts de Sizun porte 134 noms de soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale[65] et celui de Saint-Cadou les noms de quarante-cinq soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale, dont ceux des trois frères Leroux[66].

    La Seconde Guerre mondiale

    Le monument aux morts de Saint-Cadou (commune de Sizun).

    Le monument aux morts de Sizun porte les noms de vingt-cinq personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles Jean Alexandre Le Gall, second maître canonnier et Albert Emeury, matelot, tous deux sur le cuirassé Bretagne, victimes de l'attaque anglaise sur Mers El-Kébir le  ; Yves Mescam, résistant (il a constitué le groupe F.T.P.F. "Singe" à Lanmeur et réceptionna des agents secrets à Guimaëc en ), arrêté dans la rafle de Canihuel le , torturé et fusillé à L'Hermitage-Lorge, Médaille de la Résistance française[67]. Celui de Saint-Cadou porte les noms de quatre personnes mortes pour la France pendant cette même guerre[68].

    En , Mlle Orlac'h, une jeune commerçante, fut assassinée à Sizun d'un coup de pistolet par un soldat allemand[69].

    Albert David Rothschild, d'origine juive, fils de commerçants brestois, se réfugia à Sizun pendant l'Occupation. Âgé d'une trentaine d'années, aimant la pêche et parfaitement assimilé aux jeunes du pays, il ne se cachait pas, malgré son port de l'étoile jaune. Il entra dans le réseau de résistance Justice de Morlaix, animé dans le canton de Sizun par François Manac'h et Lucien Messager. Le , le réseau sabote une ligne téléphonique près des moulins de Kerouat. Les Allemands réquisitionnent tous les hommes âgés de 16 à 50 ans pour surveiller la ligne. Jacques Bellec, de Kerouat, est abattu par méprise par les Allemands qui croyaient avoir affaire à un terroriste. Albert Rothschild est arrêté et conduit à la Feldkommandantur de Sizun et violemment battu. Son corps supplicié fut retrouvé, les mains liées dans le dos, sous un tas de charbon dans la cour de l'école, au lendemain de la libération de Sizun[70].

    Le , le maréchal des logis Giroult, de la brigade de gendarmerie de Sizun, apprend que des militaires allemands se cachent dans un champ en bordure de la route de Sizun à Quélennec. Revêtu de son uniforme et faisant preuve de culot, il va les trouver et les persuade de se rendre en leur disant que les Américains sont déjà à Sizun, ce qui est faux. Les soldats allemands démontent leurs armes et se rendent. Ils sont convoyés par le bataillon FTP René Caro à Brasparts où ils sont détenus dans l'école publique. L'état-major allemand décide alors un coup de main audacieux pour libérer les prisonniers : venu de Brest, un convoi allemand déguisé en convoi américain parvient le à libérer les Allemands prisonniers après des combats qui font plusieurs morts dans le bourg de Brasparts et plusieurs résistants sont aussi faits prisonniers. Pendant le retour du convoi allemand vers Brest, des combats sanglants ont lieu au Tréhou où cinq résistants de la compagnie de Plounéour-Ménez sont tués, et à Irvillac où dix-sept résistants de la compagnie de La Feuillée sont tués.

    Hervé Guénolé, né le à Sizun, quartier-maître canonnier à bord du Tramontane, mort lors du naufrage de ce bateau le dans le port d'Oran (Algérie) canonné par le HMS Aurora lors du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord et décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre 1939-1945 avec palmes[71].

    Le legs d'Anne Fayet

    En , la commune de Sizun peut enfin disposer d'un legs de dix millions de francs (1,9 million d'euros) fait à sa mort en 1995 par Anne Fayet, native de Sizun. Cet argent a servi entre autres à construire une annexe à l'école maternelle. En hommage à Anne Fayet, un lotissement de la commune porte son nom[72].

    Héraldique

    Blason
    D'argent aux sept mouchetures d'hermine de sable ordonnées 3, 3 et 1, à la bordure de sinople chargée de huit besants d'or.
    Détails
    Les hermines situent la terre de Bretagne et les besants d'or sur fond de sinople, classant la commune dans sa vocation agricole. L'arc de triomphe de l'enclos, formant la couronne murale est noté comme le plus beau de Basse-Bretagne, selon le livre de références "La vie des Saints de la Bretagne Armorique" d'Albert Le Grand. Le feuillage roman de gueules est inspiré du très bel orgue de l'église, représentatif monument de l'art musical sacré breton. Les truites, produit de l'Elorn en particulier, en plus des projets prévus, sont mises de même à contribution pour la décoration des armoiries et s'y ajoute la devise démontrant le caractère exemplaire local, allant toujours de l'avant et au plus haut degré en pays de Léon.
    Blason décrit sur le site officiel de la commune[73].

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[74]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[75].

    En 2019, la commune comptait 2 289 habitants[Note 5], en augmentation de 1,96 % par rapport à 2013 (Finistère : +1,24 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    2 8882 8992 8873 1563 6383 6503 7583 8433 900
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    3 9453 9603 8753 7163 8613 8793 8083 7023 577
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    3 6853 6613 5283 3433 1232 9692 8302 6082 396
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    2 2012 0251 7871 7651 7281 8502 1292 2322 268
    2019 - - - - - - - -
    2 289--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[76] puis Insee à partir de 2006[77].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Sizun, après une stagnation démographique pendant la Révolution française et l'Empire, connaît un essor démographique pendant les deux premiers tiers du XIXe siècle (+1 058 habitants entre 1806 et 1861, soit +36,7 % en 55 ans), atteignant son apogée en 1861 avec 3 960 habitants. Une période de stagnation démographique commence alors pendant une vingtaine d'années entre 1861 et 1881, suivie d'un long et important déclin démographique qui s'amorce pendant les deux dernières décennies du XIXe siècle et s'amplifie à partir de la Première Guerre mondiale, la population baissant de 1 800 habitants entre 1911 et 1990, perdant donc un peu plus de la moitié de sa population (-51 % en 79 ans). La dernière décennie du XXe siècle voit s'amorcer un renouveau démographique (+122 habitants entre 1990 et 1999), qui s'amplifie pendant les premières années du XXIe siècle (+279 habitants entre 1999 et 2006), Sizun étant touché par la périurbanisation qui essaime à partir des villes de Brest, Landerneau et Landivisiau, ce dont témoigne la construction de plusieurs lotissements depuis une vingtaine d'années.

    En dix ans, entre 1998 et 2007, la commune a enregistré 284 naissances et 319 décès[78], enregistrant donc un léger déficit naturel de 35 habitants. Le solde migratoire, négatif avant 1975 en raison de l'exode rural, est devenu positif surtout ces dernières années (+2,4 % l'an en moyenne entre 1999 et 2006). En 2006, les 65 ans et plus représentaient 19 % de la population communale, contre 22 % pour les 0 à 14 ans.

    La densité de la population communale est de 36,6 hab./km2.

    La commune possède un EHPAD (Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) qui compte 75 lits.

    Évolution du rang démographique

    Évolution du rang de la commune
    selon la population municipale des années : 1968[79] 1975[79] 1982[79] 1990[79] 1999[79] 2006[80] 2009[81] 2013[82]
    Rang de la commune dans le département 85 102 125 115 106 99 98 98
    Nombre de communes du département 286 283 283 283 283 283 283 283

    En 2017, Sizun était la 98e commune du département en population avec ses 2 265 habitants (territoire en vigueur au ), derrière Plounévez-Lochrist (97e avec 2 291 habitants) et devant Dirinon (99e avec 2 261 habitants).

    Politique et administration

    Liste des maires

    [83]
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1947 1952 Gabriel Rannou RPF  
    1953 1965 François Louis Fagot    
    1965 1989 Albert Guennégan RIDVD Notaire
    1989 En cours Jean-Pierre Breton UMP puis DVD Agriculteur retraité
    Réélu pour le mandat 2020-2026
    Les données manquantes sont à compléter.

    En 1840 et en 1853, le maire est Boucher (nommé par le gouvernement impérial). En 1865, c'est Le Bras (nommé aussi par le gouvernement impérial).

    Le canton de Sizun regroupait les communes de Commana, Locmélar, Saint-Sauveur, Sizun, il fut supprimé en 2015 après le redécoupage.

    Enseignement

    Outre deux écoles (groupe scolaire public et école privée à la fois maternelle et primaire, Sizun possède un collège public (297 élèves à la rentrée scolaire de ), avec internat de 25 places, le collège du Val d'Élorn[84]. Le groupe scolaire public possède une filière bilingue breton-français, et le collège a vu à la rentrée de , l'ouverture d'une section bilingue français-breton.

    À la rentrée 2016, 86 élèves étaient scolarisés dans la filière bilingue publique (soit 26 % des enfants de la commune inscrits dans le primaire)[85].

    Économie

    La capitale de la crêpe

    En 1950, des crêpières de Sizun découvrent une méthode pour conserver des crêpes fraîches et souples pendant plusieurs semaines. Un Sizunien se lance dès 1951 dans la fabrication industrielle et la commercialisation en grande série de crêpes. Lors de l'apogée dans les années 1960, 27 crêpières œuvraient à Sizun[86].

    Industrie

    • « MAGSI », une usine de matériel agricole, spécialiste de l’accessoire de manutention agricole, industriel, construction ou espaces verts, emploie une cinquantaine de salariés. L'usine est implantée ZAC de Bel-Air.

    Tourisme

    Sizun, station verte au pied des monts d'Arrée, fait partie du Circuit des Enclos[87] et dispose d'une infrastructure touristique assez développée : un office de tourisme, deux hôtels-restaurants, l'Hôtel-restaurant des Voyageurs[88] et l’Hôtel-restaurant Le Clos des Quatre Saisons[89], d'un autre restaurant l’Orée des Monts, d'une crêperie Crêperie de l'Argoat, de gîtes[90] et à Saint-Cadou. Il se trouve également un parc de loisirs, bar, crêperie et restaurant à Milin Kerroc'h.

    Monuments et sites

    L’enclos paroissial

    L'enclos paroissial[91], classé monument historique, regroupe plusieurs édifices remarquables :

    • l'arc de triomphe (1585 - 1588), dont une reproduction grandeur nature a été exposée en 1989 dans les jardins des Tuileries à Paris à l'occasion des cérémonies de célébration du bicentenaire de la Révolution française, est classé monument historique depuis 1884 ; c'est un monument représentatif de la Renaissance bretonne ;
    • la chapelle-ossuaire (1585) dont la façade est ornée des statues cariatides des Douze Apôtres ; elle abrite aujourd'hui un musée d'art et traditions populaires montrant lit-clos, horloge, costumes, broderies ; une femme aux seins nus est représentée juste sous les Douze Apôtres et ils sont surmontés d'une série de figurines, dont deux représentent des femmes accroupies qui exhibent leurs vulves (ceci illustre qu'à l'époque de sa construction les anciens cultes pré-chrétiens de la fécondité et de ses organes se mêlaient encore au christianisme)[44] ;
    • l'église Saint-Suliau, restaurée en 2010-2011, date du XVIe au XVIIIe siècle et son clocher est haut de 56 mètres. Elle possède un maître-autel du XVIIe siècle, richement décoré et sculpté et un orgue polychrome construit de 1683 à 1686 par Thomas Dallam. Son porche sud, du XVIe siècle, est de style flamboyant. Une statue de saint Suliau, en chasuble, surmonte la porte intérieure et est datée de 1514. Un baptistère surmonté d'un baldaquin en bois sculpté date de 1619. Un reliquaire en argent de saint Suliau date de 1625. L'église a conservé une bannière de procession du XVIIe siècle où sont représentés saint Suliau sur l'une des faces et le Christ en croix sur l'autre face[92]. Une sirène décoré le pignon ouest de l'église, le buste d'un homme étant représenté derrière elle [93].

    Autres monuments

    • La chapelle Saint-Ildut[94] date du XVe siècle, construite vers 1485. Elle a été construite par le comte du Léon. Consacrée à saint Ildut, ce moine gallois évangélisateur de l'Armorique, qui fait partie des saints bretons non reconnus officiellement par l'église catholique. Elle possède des bannières, des croix, des statues dont certaines sont des pièces d'orfèvrerie (saint Mélar, la Vierge à l'Enfant)[95]. Trois fontaines sont visibles sur le placître dont l'une, associée à un lavoir, est peut-être un ancien bassin à rouir le chanvre[96].
    • L'église Saint-Cadou de Saint-Cadou[97] du XVIIe et XIXe siècles et son calvaire, qui date de 1744. Une gargouille en kersanton montre une sirène-oiseau[98], dont la tête a malheureusement été perdue ; une autre gargouille du pignon sud de cette même église représente une sirène-poisson dont la longue queue forme un nœud[93].
    • Une dizaine de croix[99] parsèment le territoire communal.
    • Une maison à avancée (apotheiz) datant de 1640 se trouve à Kergudon en Saint-Cadou[100].

    La vallée de l'Élorn est à l'origine de plusieurs centres d'intérêt :

    • L'Élorn, fleuve côtier réputé pour ses poissons, attire de nombreux pêcheurs (truite, saumon, alose). L'AAPPMA (Association Agréée de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique de l'Élorn), forte de plus de 1 000 adhérents, gère la pêche dans la partie fluviale du cours de l'Élorn, lac du Drennec inclus, ainsi que dans la partie amont de la Penzé et quelques autres petits cours d'eau.
    • La Maison de la Rivière, de l'Eau et de la Pêche[101], située à la périphérie du bourg dans l'ancien moulin du Vergraon, présente tous les aspects de la vie d'une rivière (aquariums, maquettes) et possède une annexe la Maison du lac. Une station aquacole INRA-IFREMER de salmoniculture est implantée le long de l'Élorn, juste en aval du barrage du Drennec.
    • Le lac du Drennec est à cheval sur les communes de Commana et Sizun. C'est un lac-réservoir de 110 hectares renfermant 8,7 millions de m3 d'eau, avec barrage poids formé de 500 000 tonnes de matériaux et de remblais, datant de 1982, destiné à stocker de l'eau potable pour l'approvisionnement de la région brestoise et d'une bonne partie du nord du Finistère. En 2009, profitant de la hauteur de chute de 25 mètres créée par le barrage, une petite centrale hydroélectrique a été aménagée, dotée d'une turbine principale de 139 kW, et de deux petites turbopompes qui produit environ 3 300 kilowattheures par jour, soit environ la consommation électrique de 120 maisons[102]. Un sentier pédestre de km en fait le tour, permettant de découvrir paysages, faune et flore[103]. Le centre nautique de l'Arrée s'y est installé. Deux plages ont été aménagées.
    • Le centre de loisirs de Milin-Kerroc'h est un étang privé situé à proximité du bourg (pêche, pédalo).
    • Le centre d'art et nature de Kervelly et les moulins de Kerouat (ces derniers dépendant du parc naturel régional d'Armorique) sont situés à la limite de Sizun et de Commana.
    • 12 moulins dont ceux de Vergraon, Cozlen, Drennec.

    Associations

    • ASST AS Sizun - Le Tréhou.
    • Le Cercle celtique de Sizun Lapoused ar Menez (Oiseaux de la Montagne) a été formé en 1988[104].
    • Les Amis de Loc-Ildut, association créée en 1985 par Jean-François Olier, dont le but est de sauver la chapelle de Loc-Ildut (en Sizun) et aussi de restaurer le patrimoine local.
    • L'Association Assomniak organise des événements culturels à Saint Cadou, dont 'La Kermesse à Raymond'[105].

    Récompenses

    « Ti-Yec'hed Menez Are » la maison de santé des Monts d’Arrée qui regroupe diverses professions de santé (deux généralistes, un dentiste, une sage-femme, une ostéopathe et un ergothérapeute) s’est vu décerner en 2021 le prix de l’avenir de la langue bretonne. Les prix de l’avenir de la langue bretonne « Prizioú » sont organisés chaque année par France 3 Bretagne et l’Office Public de la Langue Bretonne. Ils mettent en lumière les meilleures créations en langue bretonne de l'année précédente.

    Ordonnances, cartes de visite, signalétique dans le cabinet, tout est bilingue. Un des médecins accueille les patients en breton.

    Personnalités

    [réf. nécessaire]

    Contes et légendes

    • Les deux amis (histoire de Jean Bleiz ou Bleiz du Menez, originaire de Sizun, transcrite par Anatole Le Braz[107]).

    Bibliographie

    • Laurence Benveniste (préf. Michel Alessio), Les chapeaux jaunes du pape : roman historique, S.l., MkÉditions, (1re éd. 2017), 2204 p. (ISBN 978-2-35897-636-7), p. 639-665. 
    • Jean-François Olier, Sizun, éditions Jean-Paul Gisserot, 1995, réédition 2001, (ISBN 2877471772)
    • Jean-François Olier, Au pays des enclos, tisserands et juloded, éditions Keltia Graphic
    • Jean-François Olier, Légendes du pays des enclos, éditions Jean-Paul Gisserot, 2002 (ISBN 978-2-87747-665-2)
    • Claire Morvan, Les buanderies des paroisses de Plounéour-Ménez, Commana et Sizun au 18e siècle. Mémoire de maîtrise d'histoire. Université de Bretagne occidentale. Centre de recherche bretonne et celtique, Brest, 1994.

    Filmologie

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[25].
    2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[26].
    4. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. Albert Deshayes, « À propos du nom de Sizun », Bulletin de la société archéologique du Finistère, tome CXXVII, 1998
    2. Dictionnaire des noms de communes, trèves et paroisses du Finistère, Douarnenez, 1990
    3. J. Loth, Questions de grammaire et linguistique brittoniques, Revue celtique, 1909, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6473212x/f310.image.r=Clohars%20Fouesnant.langFR
    4. Carte IGN au 1/25 000 0517 Est Pont-de-Buis-lès-Quimerc'h.
    5. [PDF] Eaux et Rivières de Bretagne.
    6. Maison de la Rivière.
    7. Syndicat de bassin de l'Élorn.
    8. SAGE de l'Élorn.
    9. Bretagne environnement Le bassin versant de l'Élorn.
    10. Le Télégramme, .
    11. Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux en Bretagne : plus de 1500 noms expliqués, Bonneton, 2007 (ISBN 978-2-86253-404-6).
    12. Jacques Baudouin, Grand livre des saints : culte et iconographie en Occident, Nonette, 2006 (ISBN 2-84819-041-8).
    13. Pondaven et Abgrall, Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon, Bulletin diocésain d'Histoire et d'Archéologie, 1924, page 66
    14. A. Chédeville, N.-Y. Tonnerre, La Bretagne féodale. XIe – XIIIe siècle, Rennes, 1987
    15. Bulletin de la société archéologique du Finistère « Antiquité de Morlaix (suite) » sur Gallica, Chanoine Paul Peyron, 1917
    16. Mairie de Sizun – Saint-Cadou
    17. Finistère Nord Saint-Cadou
    18. Terre d'embruns, Les aînés ruraux racontent [récit de Laurence Benveniste, Les chapeaux jaunes du pape], Le Coudray-Macouard, Cheminements, Collection Un livre pour l'histoire, 2005
    19. Académie de Rennes – SVT - Les ressources naturelles
    20. Alain-Gabriel Monot, Proses de Bretagne, La part commune, Rennes, 2006 (ISBN 2-84418-097-3).
    21. Notice no IA00005783, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    22. http://www.mairie-sizun.fr/page00010028.html
    23. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    24. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    25. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    26. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    27. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    28. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne », sur www.chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le )
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