Influence britannique au Tibet (1904-1950)

Le Tibet n'a jamais été un pays isolé ou étanche aux influences extérieures. Dans le passé, la culture indienne et la culture chinoise ont modifié la contrée[1].

Les interventions armées britanniques au Tibet politique à la fin du XIXe siècle et surtout au début du XXe se soldèrent par l'ouverture de la région à l'influence de l'Inde britannique et, partant, de la Grande-Bretagne[2]. La Convention de Simla en 1913 accordait à la Grande-Bretagne une influence prépondérante en plus de privilèges commerciaux et du territoire connu aujourd'hui sous le nom d'Arunachal Pradesh[3].

Selon Heather Spence, sous le parapluie de l'influence britannique, la période 1912-1933 vit l'apparition, dans le cadre des rapports anglo-tibétains, d'un mouvement en faveur de l'indépendance et de la modernisation, mais non sans un déclin progressif dans les années qui suivirent[4]. Selon sir Charles Bell, à partir de 1925, le 13e dalaï-lama manifesta sa résolution à éviter les Britanniques et à entrer en contact directement avec les Chinois, et en 1926, l'influence britannique avait grandement diminué[5].

En 1950 lors de l'intervention militaire chinoise au Tibet, le Tibet lance un appel aux Nations unies, dont les Britanniques discutent à la Chambre des communes le , mais souhaite tenir compte de la position de l'Inde qui, pour conserver un rôle de médiateur et réduire les tensions, se prononce pour un ajournement de l'Appel.

Historique

Selon Tao Changsong, directeur adjoint de l'Institut de recherche sur le Tibet contemporain relevant de l'Académie des sciences sociales du Tibet, la Grande-Bretagne a commencé au XVIIe siècle « à dépouiller massivement le Tibet de ses produits comme la laine, le poil de bœuf, le duvet des bovins et ovins, le musc et divers médicaments bruts à travers l'établissement de la Compagnie des Indes et des traités inégaux imposés au gouvernement chinois des Qing »[6].

Le Grand Jeu

Le marquis Curzon de Kedleston

Dans le cadre du Grand Jeu, la Russie impériale et la Grande-Bretagne s'opposent en Asie au XIXe siècle. L'empire russe, puissance continentale, cherche à consolider ses acquis de la Mer Noire depuis la fin du XVIIIe siècle, acquis obtenus grâce à ses victoires sur l'Empire ottoman, tout en s'étendant vers le Caucase et l'Asie centrale au long du XIXe siècle. L'Empire britannique cherche à étendre l'Empire des Indes, et y protéger ses intérêts. Les Russes comptent utiliser le Tibet pour se rapprocher des marchés sud-asiatiques alors que les Britanniques espèrent une ouverture vers le marché chinois[7]. Les Russes – les premiers à faire une tentative – essuient un échec.

Selon un auteur se présentant comme un diplomate américain, écrivant sous le pseudonyme de « John MacGregor » dont l'identité est inconnue[8], des preuves explicites des intérêts miniers de la Russie au Tibet furent découvert dans une publication chinoise en date du , décrivant un traité en 8 points avec le Tibet et la Chine. L’accord donnait des droits d’exploitation importants à la Russie, et à la Chine 10 % de royalties sur les bénéfices ainsi que le droit d’être informée de l’ensemble des opérations minières russes. Par d’autres canaux secrets du gouvernement chinois, les britanniques apprirent que 5 agents russes s’étaient rendus à Lhassa et avaient obtenu un accord avec l’amban chinois en [9].

En 1903 Lord George Curzon, vice-roi d'Inde, et Sir Francis Younghusband, sont tous les deux convaincus que la Russie et le Tibet ont signé des traités secrets[citation nécessaire] qui menacent les intérêts britanniques en Inde, et soupçonnent Agvan Dorjiev, un Bouriate sujet russe proche du 13e dalaï-lama, de travailler pour le gouvernement russe[10],[11], ce qui sert de prétexte pour l'invasion britannique du Tibet en 1904.

Des rumeurs courent également selon lesquelles Dorjiev est responsable de l'arsenal de Lhassa et qu'il dirige des opérations militaires depuis le fort de Gyangzê Dong[12]. Il apparaît finalement que ces rumeurs sont sans fondement : rien ne prouve que Dorjiev est un agent du tsar, même si, à plusieurs reprises, il a été envoyé comme ambassadeur du dalaï-lama pour essayer d'obtenir le soutien de la noblesse russe[13].

Les négociations avec la Chine (1876-1893) et le Tibet (1899-1904)

En 1876, les Britanniques négocient avec la Chine un droit de passage sur le territoire tibétain lors de la convention de Chefoo. En 1890, le traité sur le Sikkim, signé à Calcutta, détermine la frontière entre le Sikkim et le Tibet.

En 1788 et 1791, les Gurkhas envahissent le Tibet. Ce dernier, demande de l'aide à l'empereur Qianlong, qui y envoie des armées pour rétablir le dalaï-lama. Il lui associe alors un résident Qing (l'amban) et une garnison. En 1792, il émet un décret en 29 points qui resserre le contrôle chinois sur le Tibet[14]. La monnaie tibétaine, jusqu'alors produite au Népal, est désormais produite en Chine.

En 1893 le « Tibet Trade Regulation » autorise le commerce britannique au Tibet[15],[16].Londres obtient l'ouverture d'un comptoir commercial à Yatung. Les marchandises seront exemptées de taxes jusqu'en 1899, date prévue de la révision du traité[17].

Paire de timbres de l'Inde britannique oblitérés le à Lhassa (où séjournèrent entre le et le les militaires britanniques du lieutenant-colonel Francis Younghusband)

Prenant conscience que les Chinois sont dans l'incapacité de faire appliquer ces accords par les Tibétains[18], les Britanniques décident de négocier directement avec le gouvernement tibétain. Lord Curzon, vice-roi des Indes de 1899 à 1905, déclare :

« Nous considérons la prétendue suzeraineté de la Chine sur le Tibet comme une fiction constitutionnelle »[19].

Assuré de l'inertie des Russes aux prises avec l'Empire japonais en Extrême-Orient lors de la guerre russo-japonaise (), il tente de prendre contact avec le gouvernement du Tibet, mais ce dernier ne répond pas[20]. Aussi, en 1903, les Britanniques répondent-ils par une mission diplomatique appuyée par une force militaire commandée par Francis Younghusband. Quand cette expédition militaire atteint la capitale Lhassa, Thubten Gyatso (13e dalaï-lama) a déjà fui à Urga – la capitale de la Mongolie[21], accompagné du Russe bouriate Agvan Dorjiev Dorjieff. Il y est reçu par le Bogdo Gegen et les représentants russes. La Russie, en guerre contre le Japon, ne peut pas intervenir au Tibet.

Selon Hugues-Jean de Dianous, le corps de troupe anglo-indien n'est retiré qu'après la signature d'une convention, le traité de Lhassa de 1904[22].

La convention entre la Grande-Bretagne et le Tibet (1904)

L'amban Youtai (有泰) et Younghusband en 1904

Conclue à Lhassa le entre les Britanniques et le gouvernement tibétain, la convention entre la Grande-Bretagne et le Tibet donne aux Britanniques des privilèges économiques[23] et un droit de regard dans les affaires intérieures tibétaines[24]. Par ailleurs la Grande-Bretagne occupera la vallée de Tchoumbi jusqu'à la fin du règlement par le Tibet d'une indemnité financière de 75 lacks de roupies à raison d'un lack par an (soit une occupation envisageable de 75 ans).

Selon Laurent Deshayes, ce traité place le Tibet dans la « zone d'influence britannique » et reconnaît « de facto l'État tibétain comme politiquement séparé et libre de toute tutelle chinoise », annulant ainsi les accords de 1890 et 1893 entre la Chine et les Britanniques[25]. Le traité est ratifié par le vice-roi et gouverneur-général des Indes, au Conseil de Simla, le , réduisant l'occupation de la vallée de Tchoumbi, et des 2/3 l'indemnité[26]. Cet accord anglo-tibétain n'est pas signé du pouvoir impérial chinois (alors mandchou). Laurent Deshayes indique que « la présence de l'officiel mandchou[27] est « symbolique, au même titre que celle des délégués bhoutanais et népalais ». Selon Claude Arpi, directeur du pavillon tibétain d'Auroville, l'amban proposa sa médiation, mais Younghusband refusa[28].

Pour Jean Dif, « cet accord, négocié sans la participation des Chinois, est parfois interprété comme une reconnaissance implicite de l'indépendance du Tibet par les Anglais; on verra que cette interprétation est néanmoins contredite par d'autres accords, dans lesquels la suzeraineté de la Chine sur le Royaume des Neiges est explicitement reconnue par le cabinet de Londres » [29]. Selon Lung Chang, sans ratification chinoise, le traité de Lhassa n'a aucune valeur juridique[30].

Le traité de Pékin (1906)

Selon Bradley Mayhew et Michael Kohn, comme le traité de Lhassa implique que le Tibet est un État souverain habilité à signer des traités de son propre chef, le pouvoir impérial mandchou n'est pas d'accord et, en 1906, les Britanniques signent un deuxième accord, cette-fois avec les Chinois, le traité de Pékin, lequel reconnaît la suzeraineté de la Chine sur le Tibet[31]. Britanniques et Chinois s'engagent à ne permettre à aucune autre puissance étrangère de s’infiltrer sur le territoire ou dans l'administration interne du Tibet (Article II).

Le traité de Simla (1914)

Le 13e dalaï-lama et son entourage, lors de son exil en Inde britannique en 1910.
Conférence de Simla, . Derrière, debout, à sa gauche Archibald Rose et à sa droite Charles Bell. Assis, de gauche à droite : Wangchuk Tsering, les délégués chinois B. D. Bruce, Ivan Chen, sir Mac Mahon, les délégués tibétains Longchen Shatra, Trimon et Tenpa Dhargay (dronyer-chenmo)

Fortes de ce nouvel accord, les forces impériales mandchoues, sous le commandement de Zhao Erfeng, un seigneur de guerre chinois, envahissent le Tibet en 1910, contraignant le dalaï-lama à fuir à nouveau et le poussant cette fois dans les bras des Britanniques en Inde[32]. Selon les historiens chinois Jiawei Wang et Nima Gyaincain, l'Angleterre installe le fugitif à Darjeeling et dépêche auprès de lui Charles Alfred Bell en espérant amener le chef tibétain à se ranger de leur côté[réf. à confirmer][33].

En 1911, la révolution chinoise renverse la dynastie Qing et instaure la République. Fin 1912, les forces mandchoues sont expulsées du Tibet et, en , le 13e dalaï-lama quitte le Sikkim pour Lhassa[34].

Selon l'historien Melvyn C. Goldstein le but des Britanniques est de faire du Tibet une zone tampon d'où la Chine et la Russie sont exclues et où les intérêts britanniques et indo-britanniques prédominent. Il ne s'agit non pas tant d'aider le Tibet à obtenir son indépendance ni de l'incorporer comme protectorat au sein de l'empire des Indes (à l'exemple du Sikkim et du Bhoutan) – cela aliènerait la Chine et la Russie et nuirait aux intérêts internationaux de la Grande-Bretagne – que d'entériner l'idée que le Tibet est autonome dans le cadre d'une suzeraineté chinoise, autrement dit qu'il est de facto indépendant dans le cadre d'une sujétion purement formelle à la Chine. Ces buts sont atteints au moyen de la Convention de Simla (1914) qui fait de la Grande-Bretagne l'influence dominante au Tibet et lui accorde des privilèges commerciaux et le territoire de 90 000 km2 connu aujourd'hui sous le nom d'Arunashal Pradesh[35] en échange de 5 000 fusils obsolètes et de munitions[réf. à confirmer][36].

De cette conférence, l'exploratrice Alexandra David-Néel écrira qu'elle « n'a eu aucun résultat », que « nul traité n'a été signé entre la Chine et le Tibet ». Elle rapporte que « les Anglais n'attendent qu'un prétexte pour mettre la main sur le Tibet » et que « le bruit court qu'ils ont déjà effectivement, sinon officiellement, annexé une ou deux provinces ». Elle ajoute : « En attendant, les Chinois s'entremangent et l'on peut être certain que les dites "puissances" ont la main dans tout ce grabuge ». Elle décrit le programme des Britanniques : « L'Angleterre est en train de prendre tout doucement le Tibet. Elle a posé le télégraphe jusqu'à Gyantsé, y entretient quelques soldats, a des télégraphistes militaires, des soi-disant agents commerciaux qui sont des agents politiques, dans toute la région. La défaite des Chinois au Tibet sert ses plans »[37].

La mission Bell (1920-1921)

Selon Heinrich Harrer, le 13e dalaï-lama avait beaucoup appris durant son exil en Inde et en Chine. Il avait eu des contacts amicaux avec Sir Charles Bell, l'officier de liaison britannique pour le Sikkim, le Tibet et le Bhoutan, et grand défenseur de l'indépendance du Tibet, et c'est à cette amitié que le dirigeant tibétain devait sa connaissance du monde occidental[38].

Selon les historiens chinois Jiawei Wang et Nima Gyaincain, afin d'empêcher que le gouvernement local du Tibet n'améliore ses relations avec le gouvernement de la république de Chine, la Grande-Bretagne délègue Charles Bell à Lhassa entre et . Il arrive avec plus de vingt chevaux chargés d'armes [39]. Avec le soutien du dalaï-lama, il obtient de la tsongdou d'augmenter le nombre de militaires pour obtenir un effectif de 17 000 soldats[40].

Présence et influence

Pour Lung Chang, « la convention de Lhassa de 1904 consacre l'influence anglaise au Tibet, et pour de longues années » [41]. Pour le poète Jean Dif, le Tibet du 13e dalaï-lama reste sous la tutelle de l'Angleterre qui en interdit l'accès à tout étranger non britannique[42]. Heather Spence, auteur d'une thèse sur la politique britannique concernant le développement du Tibet de 1912 à 1933, est d'avis que le Tibet, bien que n'étant pas un protectorat de la Grande-Bretagne, a subi une influence considérable de la part de celle-ci[43]. Elle voit, dans les années 1912-1933 (« déclaration d'indépendance » – décès du 13e dalaï-lama), une période des rapports anglo-tibétains marquée par un mouvement en faveur de l'indépendance et du développement du Tibet sous le parapluie de l'influence britannique, laquelle toutefois s'est progressivement affaiblie[4].

Dans Le Tibet, cent questions et réponses, un opuscule publié en 1988 par Pékin[44], le gouvernement chinois soutient que les Tibétains, dans leur revendication d'indépendance, ont été influencés et dirigés, au début du XXe siècle, par les Britanniques[45].

Pour Tsering Shakya et Anne-Marie Blondeau, qui répondent dans Le Tibet est-il chinois ? à l'ouvrage publié par Pékin, la signature de 2 traités avec les Britanniques marque un changement dans la politique isolationniste des Tibétains, et si le Traité de Lhassa de 1904 a été signé sous la contrainte après leur défaite contre les Anglais, la Convention de Simla de 1914 l'a été à l'issue de la Conférence de Simla que les Tibétains et les Britanniques organisèrent de leur plein gré[46].

Influence politique

Laurent Deshayes, quant à lui, situe une intervention déterminante de la Grande-Bretagne au Tibet entre 1920 et 1925. La mission Bell de 1920 est l'élément déclencheur de cette influence politique. Cette intervention anglaise accompagne la modernisation du Tibet entreprise par le dalaï-lama. Mais à la suite des luttes d'influences au sein du pouvoir tibétain, Tsarong, fer de lance de cette modernisation, est démis du commandement de l'armée. Le dalaï-lama décide de rompre avec la Grande-Bretagne[47].

Les agents du Service politique de l'Inde britannique (1904-1947)

Jeune Anglais, membre des services secrets, à Yatoung photographié par Ernst Schäfer en 1939

Alex C. McKay rapporte que, dans la première partie du XXe siècle, le Tibet vit défiler plus d'une centaine de fonctionnaires britanniques ou British trade agents, relevant d'une section de l'administration coloniale britannique en Asie[48]. Entre 1904 et 1947, des agents du service politique indien et leurs subalternes furent présents à Gyantsé et à Yadong, sous la supervision de l'officier politique du Sikkim. Il y avait également une agence à Gartok dans le Tibet occidental, mais avec un responsable indigène comme agent commercial[49].

Selon l'explorateur William Montgomery McGovern qui voyagea au Tibet en 1922[50] et rencontra David Macdonald, alors agent commercial, ce titre serait quelque peu trompeur : ses fonctions sont exactement celles d'un consul mais il reçoit ce titre parce qu'il est nommé par le Bureau de l'Inde (India Office), et non par le Ministère britannique des affaires étrangères (Foreign Office)[51].

Les opérations du renseignement britannique

Selon Elizabeth Endicott-West, pendant le XIXe siècle, le renseignement britannique dans le nord de l'Inde envoya des personnalités locales faire des incursions au Tibet pour essayer de déterminer des informations aussi élémentaires que la position exacte de Lhassa[52].

Présence et influence dans les domaines militaire et policier

Parade d'un détachement de l'armée tibétaine devant le Potala à Lhassa lors du Nouvel an tibétain (1939)

Selon Robert W. Ford, l'influence anglo-indienne auprès de l'armée tibétaine s'est imposée dans les années 1920, quand des instructeurs soigneusement sélectionnés furent formés par des officiers britanniques et indiens au Tibet occidental[53]. Le Tibet envoya également des gens en Inde pour y étudier le maniement de l'artillerie lourde et des mitraillettes[réf. à confirmer][54].

Il y avait une petite garnison britannique[55] à Gyantsé ainsi qu'une école militaire ouverte par la Grande-Bretagne pour former les officiers tibétains[56],[57]. Le 13e dalaï-lama y envoya des troupes pour qu'elles s'y familiarisent avec les méthodes anglaises[58].

Selon Robert W. Ford, la langue tibétaine ignorant le vocabulaire militaire, les ordres étaient donnés en anglais. Et c'est dans cette langue qu'ils furent transmis, oralement[59].

Lors des grandes parades militaires, la fanfare jouait l'air de l'hymne anglais God Save the Queen, ainsi que le rapporte l'Autrichien Heinrich Harrer dans ses mémoires, ajoutant toutefois qu'un nouvel hymne national avait été composé[60].

Le bras droit de Sir Charles Bell, Sonam Wangfel Laden, un fonctionnaire de la police impériale britannique d'origine sikkimaise parlant tibétain et anglais couramment, fut, selon sa biographie[61], le fer de lance de la politique de l'Inde britannique visant à engager le Tibet dans la voie de la modernisation. Il fut chargé de la mise en œuvre des diverses réformes, et en particulier de la création ex nihilo, en 1923-1924, d'une force de police à Lhassa et de sa direction[62].

Selon Walter Evans-Wentz, D. S. W. Laden-La Sardar Bahadur (Sonam Wangfel Laden) était le Chef de la police de Darjeeling, et un érudit bouddhiste renommé d’origine tibétaine[63].

Influence dans les domaines économique et commercial

S'exprimant sur la revendication d'une « indépendance de fait » du Tibet, l'essayiste Elisabeth Martens[64] déclare qu'elle est en réalité une dépendance économique et politique à l'égard de l'Angleterre. Cette situation, ajoute-t-elle, a profité largement aux élites tibétaines, composées de marchands aisés, de familles nobles et surtout de responsables de monastères, lesquels possédaient plus de 70 % des terres tibétaines[65]. Le philosophe slovène Slavoj Žižek indique que l'élite tibétaine transférait ses avoirs dans des banques de l'Inde britannique[66].

Selon Bradley Mayhew et Michael Kohn le 13e dalaï-lama invita des spécialistes britanniques qui effectuèrent des études géologiques dans certaines parties du Tibet afin d'évaluer les possibilités d'extraction minière[67]. Dans la liste des mesures qu'il avait proposées pour aider le Tibet à garder sa liberté, Sir Charles Bell avait cité l'assistance de la Grande-Bretagne pour faire venir des prospecteurs et éventuellement des ingénieurs des mines. Il recommandait cependant que le gouvernement tibétain en ait la pleine propriété, et qu'il n'engage que des entreprises dignes de confiance pour les exploiter[68].

Influence dans les domaines éducatif, linguistique et culturel

L'expédition allemande au Tibet reçoit trois anciens étudiants de Rugby (de gauche à droite : Kijbu (Kyipup), Ringan (Ringang), Möndö), l'envoyé chinois Chang et Tsarong Dzasa (1939)

Les quatre Tibétains de Rugby

Des archives confidentielles provenant de l'ancien Ministère de l'Inde (Indian Office) à Londres et rendues publiques en 2002, révèlent avec force détails la tentative de faire de quatre jeunes Tibétains l'avant-garde des modernisateurs du pays grâce à une éducation reçue dans une public school de Grande-Bretagne [69].

Sur la suggestion de Sir Charles Bell, Lungshar, un dignitaire tibétain, avait emmené à Rugby, en Angleterre, en 1913, quatre fils de nobles tibétains (W. N. Kyipup, K. K. Möndö, Ghonkar (Gongkar) et R. D. Ringang), pour qu'ils fassent des études dans une public school. Une fois leur scolarité achevée, chacun des four Rugby boys quatre élèves de Rugby ») avait reçu, en plus, une formation professionnelle.

Kyipup avait étudié la télégraphie, l'arpentage et la cartographie et, à son retour, on lui avait confié la tâche de développer le réseau télégraphique mais il ne réussit pas et fut affecté à d'autres postes. Möndö étudia le génie minier et la minéralogie et se lança dans la prospection minière : accusé de déranger les esprits et de gâter les récoltes, il dut renoncer. Ghonkar alla à l'académie militaire de Woolwich car on comptait sur lui pour réorganiser l'armée tibétaine, mais, pour des raisons politiques, il fut affecté à un poste frontière du Kham. Ringang, étant le plus jeune des quatre, était resté plus longtemps en Angleterre et avait fait des études de génie électrique. Il construisit la centrale hydroélectrique de Drapchi à partir d'équipements acheminés depuis l'Angleterre et établit une ligne électrique jusqu'à Lhassa et au palais d'été, une entreprise colossale. Des quatre, il fut le seul qui réussit. Après sa mort, l'usine tomba en décrépitude faute d'investissement d'entretien [70],[71].

L'école anglaise de Gyantsé (1923-1926)

Selon Michael Rank, c'est lors de la Convention de Simla que l'idée de fonder une école britannique au Tibet fut évoquée par le plénipotentiaire tibétain, Paljor Dorje Shatra. Pour faire face aux pressions de la civilisation occidentale, elle semblait indispensable au gouvernement tibétain qui voyait que, sans éducation scolaire générale, on ne pouvait former de Tibétains pour développer le pays selon ses vœux[72]. Un responsable de l'Inde britannique insista pour préciser que l'école serait fondée entièrement par les Tibétains de leur propre initiative et que ce n'était en aucun cas une entreprise britannique augurant une « pénétration pacifique »[73].

En 1923, le 13e dalaï-lama établit l'école anglaise de Gyantsé, qui ouvre en mais ne fonctionne que pendant trois ans[74]. Pour Yangdon Dhondup, l’échec de ce projet est liée aux factions conservatrices du clergé[75]. Pour Robert W. Ford, c'est en raison d'un changement dans la politique extérieure du Tibet, qui amorçait une coopération avec la Chine, que l'école fut fermée[76].

Diffusion de l'anglais

Dans son « introduction » aux mémoires de l'Autrichien Heinrich Harrer, qui fréquenta les nobles tibétains à la fin des années 1940, Peter Fleming indique que, « jusqu'à ce que les forces communistes chinoises prennent les commandes du pays en 1950, les fils de la noblesse allaient bien souvent étudier en Inde [britannique], où ils apprenaient, entre autres choses, la langue anglaise » [77]. Harrer lui-même se targue d'avoir d'avoir donné des cours particuliers d'anglais à de jeunes nobles[78] mais surtout au jeune Tenzin Gyatso[79].

Harrer rapporte que la légation (= mission) indienne, qui succède en 1947 à la légation britannique mais continue à être dirigée par Hugh Richardson jusqu'en , passe fréquemment des films indiens et anglais lors de ses fêtes[80].

Engouement pour la médecine britannique

Alex McKay est l'auteur d'un ouvrage sur l'arrivée et la réception de la biomédecine dans la région indo-tibétaine à la fin du XIXe et au début du XXe siècle[81]. Un hôpital britannique a été fondé dans la ville de Gyantsé en 1904. Durant les décennies suivantes, les officiers du service médical indien offrirent des traitements aux Tibétains de Gyantsé. Le docteur Robert Steen forma trois Tibétains à la vaccination antivariolique, et le , 1 320 enfants étaient vaccinés à Gyantsé et la région environnante[82]. Plus de 20 membres du service médical indien travaillèrent au Tibet entre 1904 et 1950, à l'époque où s'y trouvaient des diplomates de l'Inde britannique, dont l'Écossais James Guthrie qui gagna la bonne volonté des Tibétains et permit l'avancée de la médecine au Tibet. Il fut en poste à Gyantsé entre 1934 et 1936. Après la Seconde Guerre mondiale, il fut medecin à la mission britannique à Lhassa où il resta jusqu'en 1949 avec sa femme, infirmière[83].

Harrer note également l'engouement pour les docteurs britanniques de la légation – « les seuls médecins pour une population de trois millions et demi d'habitants » –, rapportant que les moines critiquent même les dignitaires du gouvernement lorsque ceux-ci font venir le médecin anglais[84].

Les investigations du 13e dalaï-lama sur la Société des Nations

Réalisée en 2007 par un Néerlandais du nom d'Allard Postman, cette carte est censée montrer la place de la Société des Nations dans le monde entre 1920 et 1945. Le Tibet y est figuré comme un des États n'ayant jamais adhéré à la SdN.

Selon Leo D. Lefebure, professeur en théologie, le 13e dalaï-lama n'aurait pas cherché à faire adhérer le Tibet à la Société des Nations (SdN) ni, plus généralement, à obtenir de reconnaissance internationale de l'indépendance proclamée[85].

L’historien tibétain Tsering Shakya affirme cependant que Charles Bell mentionne, dans ses lettres écrites en et , les efforts des Tibétains pour s’informer au sujet de la SdN, et des possibilités d’y être admis. Il semble que le dalaï-lama ait demandé à Sonam Wangyal (Palhese), un Tibétain qui s’était rendu en Angleterre, de se renseigner sur la SdN. Bell lui permit de rencontrer le Dr George Freeland Barbour, un universitaire lié à l’Union de la SdN, un groupe de pression de la SdN[86],[87].

Une lettre du dalaï-lama à Palhese montre qu’il était en consultation avec lui et que sa démarche était légitime. Bien que le Tibet ait joui d'une reconnaissance de facto et du statut d’un État pleinement indépendant à cette époque, des obstacles auraient pu venir de la Russie, du Royaume-Uni et de la Chine. La Chine aurait émis des objections à l’admission du Tibet. L’intérêt du Royaume-Uni était de créer un État tampon et d'isoler l’Inde britannique, une nécessité d’autant plus grande que la révolution russe s’étendait en Asie centrale. Dans le même temps, le Royaume-Uni ne pouvait risquer d'antagoniser la Chine, et tout soutien des Britanniques aurait été perçu par la Russie comme une ingérence[86],[88].

Selon Tsering Shakya, le gouvernement tibétain aurait finalement renoncé à sa demande d'adhésion, pressentant que la communauté internationale ferait pression sur lui pour qu'il mette fin au système politico-religieux (la non-séparation de l'Église et de l'État)[89].

Déclin et fin de l'influence britannique

La mise au pas de la faction probritannique (1926)

Laurent Deshayes indique qu'à la suite de luttes d'influences au sein du pouvoir tibétain, Tsarong, fer de lance de la modernisation entreprise par le dalaï-lama est démis du commandement de l'armée en 1925. Le dalaï-lama décide à la suite de rompre avec la Grande-Bretagne[47]. L'école anglaise de Gyantse dut fermer ses portes en 1926[90], elle sera restée ouverte 2 ans. Selon Melvyn C. Goldstein, quelques nobles continuèrent à envoyer leurs enfants faire des études en Inde et quelques enfants de dignitaires suivirent des cours particuliers à la Mission britannique, mais après 1926, il n'y eut plus de programme d'enseignement de l'anglais au Tibet.

De même, l'initiative de créer une force de police à Lhassa échoua en raison de l'opposition des lamas qui y voyaient un empiètement de leur prérogative du maintien de la paix[91]. Selon Wang et Gyaincain, Ladenla fut prié de retourner en Inde, on démit tous les officiers de police pour ne conserver que cinquante agents de police, placés sous la direction du maire de Lhassa[réf. à confirmer][92].

Sir Charles Bell commente en ces termes la défaveur du pro-britannique Tsarong, le commandant en chef de l'armée, et la fermeture de l'école de Gyantse en 1926 : « Les journaux russes (...) ont rapporté que l'influence britannique au Tibet a disparu. Sans aucun doute, l'Angleterre a grandement perdu de son influence » [93].

La mission britannique à Lhassa (1936-1947)

Après 1936, une mission britannique dirigée par le Dr Hugh Richardson, un Britannique, fut établie à Lhassa[94] en réponse à la mission chinoise de « condoléances » dirigée par Huang Musong arrivée à Lhassa en 1934 après le décès du 13e dalaï-lama et qui laissa derrière elle deux agents de liaison muni d'un émetteur-récepteur radio[95]. Premier représentant blanc à servir dans la capitale, Hugh Richardson y demeura de 1936 à 1940 et à nouveau après 1946, ayant été affecté à d'autres postes entretemps. Après la fin de la guerre, il revint à Lhassa en tant que représentant britannique[96].

En 1945, le Britannique Robert Ford participa à la mission britannique comme opérateur radio avant de rejoindre le Sikkim la même année[97],[98]. Après l’indépendance de l’Inde, il retourna au Lhassa en 1947, et devint le premier étranger à recevoir un titre tibétain officiel après son embauche par le gouvernement du Tibet. De 1948 à 1950, il fut chargé par le gouvernement tibétain d'installer la première station de radio tibétaine et de mettre au point un réseau de communication radio domestique[99]. Un autre opérateur radio britannique[100], Reginald Fox, servit à la mission de Lhassa de mars 1947 à 1950[101]. Après l'indépendance de l'Inde le et la fermeture de la mission britannique, il est lui aussi employé par le gouvernement du Tibet[102].

Après l'accession de l'Inde à l'indépendance le , la mission britannique devint la mission indienne[103],[104]. Son successeur indien n'étant pas encore formé, Hugh Richardson devint le représentant de l'Inde et le demeura jusqu'en [105],[106],[107].

L'éphémère école anglaise de Lhassa (1944)

Devant la nécessité d'avoir des responsables ayant reçu une éducation anglaise pour pouvoir faire fonctionner des émetteurs radios, l'usine hydroélectrique et autres équipements modernes, une école dispensant un enseignement en partie en tibétain, en partie en anglais, fut ouverte à Lhassa le , à la demande du gouvernement tibétain. Le régent Taktra Rinpoché la justifia comme étant la continuation de la politique du 13e dalaï-lama[108],[109]. Cependant, elle ne fonctionnera que pendant six mois en raison, selon Melvyn C. Goldstein, de l'opposition véhémente de la faction monastique (qui menaçait d'y envoyer des moines de combat (dob-dob) pour enlever et violenter les élèves) et de ses alliés conservateurs : il n'était pas question de porter atteinte aux valeurs religieuses en inculquant des idées étrangères, athées[110]. Robert Ford indique lui aussi que les moines la firent fermer au bout d'à peine 6 mois[111]. Pour Yangdon Dhondup, l'échec de ce projet est dû aux factions conservatrices du clergé[75], pour Catriona Bass à des groupes conservateurs au sein du clergé et de l'aristocratie[112].

Selon Kashopa, cité par Claude Arrpi, ce sont les factions monacales et laïques de l'ancien régent Reting Rinpoché qui lancèrent des rumeurs dans les trois monastères principaux, Sera, Drepung et Ganden, au sujet de l'école, accusant celle-ci de conceptions hostiles à la religion bouddhiste. Les abbés et les représentants de ces monastères décidèrent de rencontrer le régent Takra et le Kashag pour leur demander de fermer l'école, ouverte sans l'accord de l'assemblée nationale, ajoutant que si leur demande n'était pas prise en considération, ils rassembleraient un grand nombre de dob-dobs pour la détruire. Les ministres défendirent l'école qui constituait un projet commun des gouvernements tibétain et britannique et serait utile aux besoins politiques actuels et à venir du Tibet. Les abbés menacèrent de fermer l'école par la force et d'enlever les élèves à leurs familles, lesquelles étaient de toute façon attachées à l'un des trois monastères. La plupart des officiels et des aristocrates ne souhaitaient pas la fermeture, mais la crainte et les rumeurs au sujet des intentions des dob-dobs obligèrent le Kashag à fermer l'école[113].

Épilogue

Lorsque la Grande-Bretagne quitta l'Inde en 1947, elle perdit tout intérêt pour le Tibet et s'en remit au nouvel État indépendant[114].

L'intervention militaire chinoise au Tibet en 1950 provoqua le départ de Hugh Richardson, l'ancien représentant britannique encore présent à Lhassa[115].

Le Tibet lança un appel aux Nations unies, dont les Britanniques discutèrent à la Chambre des communes le [116].

Pour Claude Arpi, les Nations unies devenant une institution internationale, les définitions coloniales préexistantes devaient être réévaluées et la Grande-Bretagne ne pouvait plus conserver son indétermination sur le statut du Tibet, entre indépendance et suzeraineté. Consultés, des experts juridiques britanniques considérèrent le Tibet comme un pays distinct en se fondant sur la Convention de Simla conclue avec la Chine et le Tibet, sur le fait que les Chinois avaient été expulsés en 1911 et que le Tibet avait déclaré son indépendance deux ans plus tard[117]. Selon le Conference of Defence Associations Institute canadien, le Tibet devait être considéré comme un État séparé selon l'article 35 de la Charte des Nations unies du fait de sa conservation du plein contrôle de ses affaires intérieures et extérieures de 1911 à 1950[118],[119].

Pour Claude Arpi, Londres souhaitait tenir compte de la position de l'Inde[118], laquelle hésitait à parrainer l'appel du Tibet. Nehru, qui souhaitait conserver un rôle de médiateur neutre et réduire les tensions belliqueuses, se prononça pour un ajournement de l'appel[118],[120],[121].

L'examen de l'appel du Tibet fut ajourné sine die le 24 novembre, date de l'arrivée à Lake Success d'une délégation de la République populaire de Chine venue présenter le point de vue de ce pays sur la Corée[122],[123].

Selon Goldstein l'accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet, conclu le à Pékin entre les représentants de la République populaire de Chine et ceux du 14e dalaï-lama et reconnaissant, pour la première fois dans l'histoire tibétaine, la souveraineté chinoise sur le Tibet, tournait la page de la présence et de l'influence britanniques[124]. Le 14e dalaï-lama dénonça cependant l'accord en 1959 au dzong de Lhuntsé au Tibet, avant son départ pour un exil en Inde[125].

Selon Jean Dif, les accords commerciaux tibéto-britanniques, dont l'Inde était héritière, devinrent caducs en 1962[126].

Robert Ford, qui avait été embauché au service du gouvernement tibétain, fut arrêté en 1950 par l'armée populaire de libération au début de l'invasion du Tibet, avec le Gouverneur Général du Kham et les autres officiers tibétains[127].

Notes et références

  1. (en) Heather Spence, British Policy and the 'development' of Tibet 1912-1933, Doctor of Philosophy thesis, Department of History and Politics, Faculty of Arts, University of Wollingong [Australia], 1993, p. 238 : « Tibet, of course, had never really been isolated or immune to outside influence. Indian and Chinese culture had changed the country in the past and continued to influence it in modern times ».
  2. (en) Robert Webster Ford (page Internet qui est consacrée à l'homme et à ses mémoires) : « there had always been British influence in Tibet since the days of Younghusband. »
  3. (en) Melvyn C. Goldstein, The Demise of the Lamaist State, in Alex C. McKay (ed.), The History of Tibet. The Modern Period: 1895-1959. The Encounter with Modernity, RoutledgeCurzon, 2003, p. 531-537, en part. p. 535-536 : « The Simla agreement gave Britain not only dominant influence in Tibet but also favorable trade rights and the vast territory east of Bhutan known as the North East Frontier Area (today known as Arunachal Pradesh. »
  4. Heather Spence, op. cit., p. iv : « The intervening years [1912-1933] covered a period of Anglo-Tibetan relations which seem to indicate a movement toward the independence and development of Tibet under the umbrella of British influence. It can be seen in retrospect, however, that British influence in Tibet during the intervening years gradually declined. »
  5. Sir Charles Bell, Biography of the 13th Dalai Lama, traduction de Feng Qiyou et al., Académie des sciences sociales du Tibet, 1985, pp. 365-366 in Le Statut du Tibet de Chine Dans L'histoire : « Les journaux russes (...) ont rapporté que l'influence britannique au Tibet a disparu. Sans aucun doute, l'Angleterre a grandement perdu de son influence ».
  6. Tao Changsong (directeur adjoint de l'Institut de recherche sur le Tibet contemporain relevant de l'Académie des sciences sociales du Tibet), Quel rôle a joué l'Occident avant et après la rébellion tibétaine en 1959 ?
  7. Laurent Deshayes, Le monde de Clio : L’enjeu tibétain au XIXe siècle.
  8. https://www.jstor.org/stable/pdf/1870600.pdf
  9. (en) John MacGregor, Tibet - A Chronical of Exploration, London 1970, p. 305-306 : « In this connection it is interesting that the British Embassy in St Petersburg described von Groot less than a year later (October 1903) as the 'chief organizer of Russian influence in Mongolia and Tibet'. More explicit evidence of Russia's mineral interest in Tibet appeared in the 26 March 1903 edition of the North China Herald. The story described an eight-point treaty with Tibet and China which gave Russia extensive mining rights in Tibet. By the terms of this treaty China would receive a ten per cent royalty on all profits, and reserved the right to be consulted on all Russian Mining operations. The essence of this information had also reached the British from secret sources in the Chinese Government, which added that a party of five Russians had gone from China to Lhasa to negotiate the agreement, and had in fact reached an agreement in Lhasa with the Chinese Amban in February 1903. By late November 1902, the accumulating evidence of secret collaboration between Russia and China on the subject of Tibet had convinced Curzon that British interests were gravely in jeopardy. »
  10. (en) Patrick French Younghusband: The Last Great Imperial Adventurer, p. 188. (1994). Flamingo, Londres (ISBN 0-00-637601-0).
  11. (en) Martin Saxer (2004). Journeys with Tibetan Medicine: How Tibetan Medicine came to the West: The Story of the Badmayev Family, p. 37. Université de Zurich. Consultable en ligne
  12. (en) Patrick French. Younghusband: The Last Great Imperial Adventurer, p. 233. (1994). Flamingo, Londres. (ISBN 0-00-637601-0).
  13. (en) Patrick French. Younghusband: The Last Great Imperial Adventurer, p. 241. (1994). Reprint: Flamingo, London. (ISBN 0-00-637601-0).
  14. Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, chapter The Imperial Era, p. 19 : « The inability of the Tibetans to expel the Nepalese forces without an army from China, coupled with charges of poor leadership and organization in the Tibetan government, prompted yet another Qing reorganization of the Tibetan government, this time through a written plan called the "Twenty-Nine Regulations for Better Government in Tibet ».
  15. Stéphane Guillaume, La question du Tibet en droit international.
  16. (en) Convention Between Great Britain and China Relating to Sikkim and Tibet (1890).
  17. Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, p. 223 (ISBN 978-2213595023).
  18. Bienvenue au Sénat - Tibet : un peuple en danger.
  19. Claude Arpi, Tibet : le pays sacrifié, Calmann-Lévy, 2000 (ISBN 2702131328).
  20. « L’irruption du Tibet dans le jeu colonial »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
  21. Note : Un Traité d'amitié et d'alliance entre le Gouvernement de Mongolie et le Tibet sera signé en 1913.
  22. Hugues-Jean de Dianous, Le Tibet et ses relations avec la Chine, Politique étrangère, vol. 27, année 1962, No 1, pp. 38-72, p. 38 : « ce pays a connu, par deux fois, des expéditions armées britanniques (en 1886-1888 d'abord, puis en 1904 lorsque le colonel Younghusband mena jusqu'à Lhassa, capitale du pays, un corps de troupe anglo-indien qui fut retiré après la signature d'une convention) ».
  23. Convention entre la Grande-Bretagne et le Tibet, article II : « Le gouvernement tibétain s'engage à établir sur-le-champ à Gyangtsé et Gartok des marchés auxquels tous les sujets britanniques et tibétains auront accès de plein droit, comme à Yatoung ».
  24. Convention entre la Grande-Bretagne et le Tibet, article IX : « Le gouvernement tibétain s’engage, hormis les cas où il aura obtenu l’autorisation préalable du gouvernement britannique, a) à ne céder, vendre, louer, hypothéquer ou laisser occuper, de quelque manière que ce soit aucune portion du territoire tibétain au bénéfice d’une quelconque puissance étrangère ; b) à ne permettre à aucune de ces puissances d’intervenir dans les affaires tibétaines ; c) à n’admettre au Tibet aucun représentant ou agent d’une puissance étrangère ; d) à n’accorder à aucune puissance étrangère ou aucun sujet d’une puissance étrangère la concession de chemins de fer, routes, télégraphes, mines ou autres droits. Au cas où de telles concessions seraient accordées, des concessions analogues devront être accordées au gouvernement britannique ».
  25. Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, p. 235 (ISBN 978-2213595023).
  26. Convention entre la Grande-Bretagne et le Tibet.
  27. Note : représenté par l'amban chinois You Tai.
  28. Claude Arpi, Tibet, le pays sacrifié, page 106.
  29. Jean Dif, Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde (suite 2).
  30. Lung Chang (docteur ès lettres de l'Université de Fribourg (Suisse)), La Chine à l'aube du XXe siècle, Nouvelles éditions latines, Paris, 1962, p. 443.
  31. (en) Bradley Mayhew et Michael Kohn, Tibet, Lonely Planet, 2005, 360 p., p. 31 : « The missing link in the Anglo-Tibetan accord was a Manchu signature. In effect, the accord implied that Tibet was a sovereign power and therefore had the right to make treaties of its own. The Manchus objected and, in 1906, the British signed a second accord with the Manchus, one that recognized China's suzerainty over Tibet ».
  32. Bradley Mayhew et Michael Kohn, Tibet, op. cit. : « In 1910, with the Manchu Qing Dynasty teetering on collapse, the Manchus made good on the accord and invaded Tibet, forcing the Dalai Lama once again into flight – this time into the arms of the British in India. »
  33. Jiawei Wang et Nima Gyaincain, Le statut du Tibet de Chine dans l'histoire, China Intercontinental Press, p. 120 : « l'Angleterre lui organisa des visites dans différentes parties de l'Inde; puis elle fit des arrangements pour qu'il s'installe à Darjeeling, et elle lui fournit gratuitement des chambres et des articles de nécessité courante. Charles Bell, qui connaissait bien le Tibet, lui rendit visite quasiment à chaque semaine durant les 3 ou 4 premiers mois (...) Ceci montre que Charles Bell travailla fort pour tenter de ranger le XIIIe dalaï-lama du côté de la partie britannique. »
  34. Bradley Mayhew, Michael Kohn, Tibet, op. cit., p. 32 : « In 1911 a revolution finally toppled the decadent Qing dynasty and by the end of 1912 the last of the occupying Manchu forces were escorted out of Tibet. In January 1913 the 13th Dalai Lama returned to Lhasa from Sikkim. ».
  35. (en) Melvyn C. Goldstein, The Demise of the Lamaist State, in Alex C. McKay (ed.), The History of Tibet. The Modern Period: 1895-1959. The Encounter with Modernity, RoutledgeCurzon, 2003, p. 531-537, en part. p. 535-536 : « Throughout the period 1913-1947, Britain was Tibet's main supporter and the only noncontiguous country with whom Tibet maintained foreign relations. The British goal during this period was to maintain Tibet as a buffer zone in which Chinese and Russian influence was excluded and British and British Indian interests predominated. Britain did not secure this goal either by offering Tibet substantial assistance toward independance or by incorporating Tibet into its Indian empire as a protectorate, as it had done for Sikkim and Bhutan. Believing that either action would alienate China and Russia and would create serious problems for Britain's international interests, it instead adopted a policy based on the idea of autonomy for Tibet within the context of Chinese suzerainty, that is to say, de facto independence for Tibet in the context of token subordination to China. Britain articulated this policy in the Simla Convention of 1914. The Simla agreement gave Britain not only dominant influence in Tibet but also favorable trade rights and the vast territory east of Bhutan known as the North East Frontier Area (today known as Arunachal Pradesh. »
  36. Jiawei Wang et Nima Gyaincain, Le statut du Tibet de Chine dans l'histoire, op. cit., p. 152 : « Elle donna au kashag du Tibet 5000 fusils dépassés de l'armée britannique et des munitions, en récompense des 90 000 km2 de terres situées au sud de la ligne McMahon ».
  37. Le Tibet d'Alexandra David-Néel, album conçu et réalisé par Françoise Bonrin, préface de Sa sainteté Tenzin Gyatso, le XIVe Dalaï Lama, Plon, 1979, 157 p. (ISBN 2-259-00508-X), n. p. (p. 15, chapitre « Prélude tibétain »).
  38. (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, with a new epilogue by the author. Translated from the German by Richard Graves. With an introduction by Peter Fleming, First Tarcher/Putnam Hardcover Edition, 1997 (ISBN 0-87477-888-3) : « The late ruler had learned much during his long journey in India and China, and it was to his friendhip with Sir charles Bell that he owed his knowledge of the Western World. (...) He was a great champion of Tibetan independence. As a political liaison officer for Sikkim, Tibet and Bhutan, he had got to know the Dalai Lama in his flight to India. This was the beginning of a close friendship between the two men, which lasted for many years ».
  39. Jiawei Wang et Nima Gyaincain, (4) Around the Gansu Delegation's Entry Into Tibet, Le Statut du Tibet de Chine dans l'histoire : « In order to discourage the local government of Tibet from improving relations with the government of the Republic of China and prevent the 13th Dalai Lama from getting closer to the motherland, Britain sent Charles Bell, the British political officer in charge of Sikkim, and others to Lhasa in 1920. Charles Bell arrived with more than 20 horseloads of weapons. »
  40. Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, p. 283 (ISBN 978-2213595023).
  41. Lung Chang, La Chine à l'aube du XXe siècle, Nouvelles éditions latines, Paris, 1962, p. 459.
  42. Jean Dif, Carnets de route d'un voyage au Tibet, septembre-octobre 2004 : « Sauf à l’époque impériale, le Tibet n’a jamais constitué un État au sens occidental du terme. Ses rapports avec l’empire chinois, quoique n’étant pas ceux d’un vassal à un suzerain, ont toujours été entachés d’ambiguïté et se prêtent à toutes les interprétations. Certes, le 13ème Dalaï lama proclama l’indépendance de son pays en 1913. Mais celui-ci était alors sous la tutelle de l’Angleterre qui en interdisait l’accès à tout étranger non britannique ».
  43. (en) Heather Spence, op. cit : « Although Tibet was not a British protectorate, it must be conceded that British influence in Tibet was considerable. »
  44. Cent questions et réponses
  45. Tséring Shakya et Anne-Marie Blondeau, in Le Tibet est-il chinois ?, page 81 : « question 10 intitulée En quoi les États-Unis et la Grande-Bretagne étaient-ils impliqués dans la politique du Tibet ? [...] les Chinois soutiennent [...] que la revendication grandissante de leur indépendance par les Tibétains a été influencée et dirigée par les puissances occidentales : les Britanniques au début du XXe siècle, et les Américains dans la deuxième moitié de ce siècle. »
  46. Tsering Shakya et Anne-Marie Blondeau, in Le Tibet est-il chinois ?, page 82 : « commencèrent à changer leur politique isolationniste en établissant des relations directes avec l'Inde britannique et d'autres puissances occidentales, notamment en signant les conventions dont parle Cent questions. La première fut signée sous la contrainte, puisque les Tibétains venaient d'être vaincus par l'expédition Younghusband, qui avait pénétré jusque dans Lhasa [...] C'est en revanche de leur plein gré que les Tibétains organisèrent avec les Britanniques la Conférence de Simla (1913-1914), à laquelle les Chinois participèrent de mauvaise grâce. »
  47. Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, p. 282 et suivantes (ISBN 978-2213595023).
  48. (en) Alex. C. McKay, The Establishment of the British Trade Agencies in Tibet: A Survey, in Journal of the Royal Asiatic Society (1992), Third Series, 2, p. 399-421 : « the British Trade Agents, an almost forgotten section of British colonial administration in Asia ».
  49. Alex. C. McKay, The Establishment of the British Trade Agencies in Tibet: A Survey, op. cit : « The popular image of pre-1950 Tibet is of a remote land seldom visited by outsiders. But more than a hundred British officials served in Tibet during the early part of this century. Between 1904 and 1947 Agents from the Indian Political Service, and supporting staff, were stationed in Gyantse and Yatung, under the control of the Political Officer in Sikkim. An Agency was also maintained at Gartok in Western Tibet, where a native officer was posted as the Trade Agent. After 1936 a mission was stationed in Lhasa. The last British official in Lhasa, Hugh Richardson, departed in 1950 following the Chinese invasion of Tibet ».
  50. Thierry Dodin, Heinz Rather, Imagining Tibet: Perceptions, Projections, and Fantasies, p. 108
  51. (en) William Montgomery McGovern, To Lhasa in Disguise. A Secret Expedition Through Mysterious Tibet, 2000, 462 p. (réimpression de l'édition de 1924), p. 36 : « The term "trade agent" is somewhat misleading. His duties are exactly those of a consul, but he is given the title because he is appointed by the India Office and not by the Foreign Office ».
  52. (en) Elizabeth Endicott-West, in The Modernization of Inner Asia. History and ethnology: Asia (sous la dir. de Cyril E. Black), M.E. Sharpe, 1991, 424 p., p. 46 (The Premodern Heritage) : « British intelligence in north India sent local people on forays into Tibet to attempt to determine such basic information as the location of Lhasa. »
  53. Robert W. Ford, Tibet Rouge. Capturé par l’armée chinoise au Kham, Olizane, 1999 (édition originale en 1957) (ISBN 2-88086-241-8), p. 18 : « L'influence anglo-indienne s'était imposée dans les années 20, quand des instructeurs soigneusement sélectionnés furent formés par des officiers britanniques et indiens au Tibet occidental. »
  54. Jiawei Wang et Nima Gyaincain, Le statut du Tibet de Chine dans l'histoire, China Intercontinental Press, 2003, 367 p., p. 152.
  55. Dans la notice nécrologique consacrée le 4 mars 2006 à (en) Hank Baker, un opérateur radio posté au Tibet pendant la 2e guerre mondiale, le site Telegraph.co.uk, parle plus précisément de « the Indian army garrison » « at Gyantse fort », garnison de l'armée des Indes que Hank Baker, de passage en 1938, avait été invité à inspecter.
  56. (en) Sir Walter Buchanan, A recent trip into the Chumbi Valley, Tibet, The Royal Geographical Society, 1919 : « (...) our small garrison at Gyantse, where another British Trade Agent resides ».
  57. (en) chap. The Tibetan Army's First Eastward Invasion , in The Historical Status of China's Tibet, China Intercontinental Press, 1997 : « Britain opened a military school in Gyangze to help train Tibetan officers ».
  58. (en) Sanderson Beck, Tibet, Nepal, and Ceylon, 1800-1950.
  59. Robert W. Ford, Tibet Rouge. Capturé par l’armée chinoise au Kham, op. cit. p. 18 : « La langue tibétaine ignore le vocabulaire et les ordres étaient donnés en anglais. Ils furent également transmis dans cette langue. Il s'agissait d'une tradition orale et certains ordres étaient devenus à peine reconnaissables, mais il était toujours étrange quand on se trouvait en Chamdo d'entendre des choses comme : « Rompez les rangs - Marche ! » en anglais ».
  60. (en) Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, translated from the German by Richard Graves; with an introduction by Peter Fleming; foreword by the Dalai Lama, E. P. Dutton, 1954 (ISBN 0874778883) : « A new national anthem was composed to replace God Save the Queen, the tune of which had hitherto been played at important military parades ».
  61. Nicholas Rhodes and Deki Rhodes, A Man of the Frontier: S.W. Ladenla, 1876-1936. His Life and Times in Darjeeling and Tibet, présentation sur le site Saujanya Books.
  62. (en) Parshotam Mehra, compte rendu de Nicholas Rhodes, Deki Rhodes, A Man of the Frontier: S. W. Landen La (1876-1936): His Life and Times in Darjeeling and Tibet, Mira Bar, Kolkata, 2006, xi + 89 p. : « he spearheaded the raj's new policy of putting Tibet on a modernization drive. (...) he was the first non-Tibetan to raise from scratch and command Lhasa's police force (1923-4) ».
  63. Lama Kazi Dawa Samdup, Le Livre des morts tibétain, édité par Walter Evans-Wentz, Éditions A. Maisonneuve, Paris, 1933, (réimpression 1998), (ISBN 2720000019), p. 67-69.
  64. Cf. Débat sur le Tibet avec Jean-Luc Mélenchon, Jean-Philippe Béja, Jean-Paul Ribes, Katia Buffetrille, Jieni Fu, Tenzin Gonpo et Elisabeth Martens : « Elisabeth Martens, essayiste ».
  65. Élisabeth Martens, Lettre au Monde diplomatique en réponse à l'article de Mathieu Vernerey, Bourgeonnement précoce du printemps de Lhassa, avril 2008, sur le site du Monde diplomatique, Archives, mai 2008 : « L’indépendance du Tibet ne s’appuie sur aucun document officiel et ne fut jamais reconnue par aucun pays au monde, ni par les Nations unies. On parle toutefois d’une « indépendance de fait » du Tibet au début du XXe siècle : qu’en est-il ? Elle est en réalité une dépendance économique et politique du Tibet vis-à-vis de l’Angleterre, dépendance qui profitait largement à l’élite tibétaine composée de marchands aisés, de familles de la noblesse et, surtout, des responsables des monastères bouddhistes puisque ceux-ci possédaient plus de 70 % des terres tibétaines sous le millénaire de régime théocratique (Xe au XXe siècle) ».
  66. (en) Slavoj Žižek, Tibet: dream and reality, sur le site mondediplo.com (édition anglaise du Monde diplomatique), mai 2008 : « This did not prevent the elite from sending their children to British schools in India and transferring financial assets to British banks there ».
  67. (en) Bradley Mayhew, Michael Kohn, Tibet, Lonely Planet, 2005, 360 p., p. 32 : « At the invitation of the Dalai Lama, British experts conducted geological surveys of parts of Tibet with a view to gauging mining potential. »
  68. (en) Sir Charles Bell, Tibet: Past and Present, Motilal Banarsidass Publications, 1992, 326 p., en part. p. 194 : « I proposed such measures as seemed necessary to enable Tibet to maintain freedom and good government (...) Put briefly, my proposals amounted to : (...) b/ Assistance in engaging mining prospectors to discover mines, if discovered, mining engineers to test them, and, if necessary, work them. [...] It was desirable that the Tibetan Government should retain the full ownership of the mines and that they should engage only trustworthy firms and agents to develop them. »
  69. (en) British Intelligence on China in Tibet, 1903-1950, Formerly classified and confidential British intelligence and policy files, Editor: A.J. Farrington, Former Deputy Director, OIOC, British Library, London, IDC Publishers, 2002, p. 2 : « A fascinating group of files offers minute detail in an attempt to turn four young Tibetans into a vangard of "modernisers" through the medium of an English public school education ».
  70. (en) Robert W. Ford, Wind between the worlds, David Mc Kay Company Inc, New York, 1957, p. 109-110 : « It was a tremendous undertaking for a Tibetan — and it worked. Except for a few months in the winter, when the stream was frozen, it provided the city with electric light. But nothing was spent on maintenance, and after Ringang died the plant fell into disrepair. When I was in Lhasa it produced only enough power to drive the machines in the Mint. It was to replace this that Reginald Fox and Peter Aufschnaiter were building a new hydroelectric station on much more ambitions lines. »
  71. (en) British Intelligence on China in Tibet, 1903-1950, op. cit., en particulier section « Education for modernisation, 1912-1947 ».
  72. Michael Rank, op. cit. : « At the Simla Convention, the idea of setting up a British-run school in Tibet also came up. Sir Charles Bell, doyen of British policy in Tibet, noted that it was the Tibetan Plenipotentiary who broached the subject: “Something of the kind seems indispensable to enable the Tibetan Government to meet the pressure of Western civilization. And they themselves are keen on it. Without such a general school education Tibetans cannot be trained to develop their country in accordance with their own wishes.” »
  73. Michael Rank, op. cit. : « another Government of India official stressed that it should be “made clear that the school is being established by the Tibetans on their own initiative and will be entirely their own affair i.e. it is not in any way a British enterprise betokening ‘peaceful penetration'. »
  74. Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, 1913-1951, p. 421 : « in 1923 he opened an English school in Gyantse under the tutelage of Frank Ludlow, an Englishman. However, when the Dalai Lama turned against the military clique in 1924, these initial moves were terminated ».
  75. (en) Yangdon Dhondup, Roar of the Snow Lion: Tibetan Poetry in Chinese, in Lauran R. Hartley, Patricia Schiaffini-Vedani, Modern Tibetan literature and social change, Duke University Press, 2008, 382 p., (ISBN 0822342774 et 9780822342779), p. 37 : « There were a number of attempts to establish other schools such as the Gyantsé school and the Lhasa English school but unfortunately these projects were undermined by conservative factions within the clergy. »
  76. Robert W. Ford, Tibet Rouge, Capturé par l’armée chinoise au Kham, Olizane, 1999 (ISBN 2-88086-241-8) p. 72.
  77. (en) Peter Fleming, "introduction" to Heinrich Harrer's Seven years in Tibet, translated from the German by Richard Graves; foreword by the Dalai Lama, E. P. Dutton, 1954 (ISBN 0874778883) : « until the Chinese Communist forces took the country over, in 1950, the sons of noblemen quite often went to school in India, learning (among other things) the English language ».
  78. Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, op. cit. : « I now had no time for the private lessons in English and mathematics that I was giving to some young nobles ».
  79. Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, op. cit. : « He insisted that I should immediately begin to teach him English ».
  80. Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, op. cit. : « the Indian Legation used to show films, Indian and English at its pleasant parties ».
  81. Vincanne Adams, Book Reviews: Their footprints remain: biomedical beginnings across the Indo-Tibetan frontier, Med Hist. 2010 October; 54(4): 553–555.
  82. (en) Alex McKay, “The Birth of a Clinic”? The IMS Dispensary in Gyantse (Tibet), 1904–1910, Med Hist. 2005, 49(2): 135–154. : « The establishment in 1904 of a British hospital at Gyantse, in southwestern Tibet, marked the formal introduction of biomedicine into that Himalayan state. In the ensuing decades, officers of the Indian Medical Service (IMS) offered treatment to Tibetans from their Gyantse base as a part of the British imperial relationship with the Tibetan state. » [...] « Steen trained three Tibetans in vaccination and by 31 December 1905, 1,320 children had been vaccinated in Gyantse and the surrounding neighbourhood. »
  83. (en) Alex McKay, « 'It seems he is an enthusiast about Tibet': Lieutenant-Colonel James Guthrie, OBE (1906-71) ». J Med Biogr. 2005; 13(3): 128-35.
  84. Heinrich Harrer, op. cit. : « The policy of the government toward medicine is a dark chapter in the history of modern Tibet. The doctors of the British legations were the only qualified medical men in a population of three and a half million. Doctors would find a rich field of activity in Tibet, but the government would never consent to allow foreigners to practice. The whole power was in the hands of the monks, who criticized even government officials when they called in the English doctor ».
  85. (en) Leo D. Lefebure, 200 years in Tibet: glimpses in fact and film, in Christian Century, vol. 115, no 8, 03/11/98, p. 258-263 : « […] the 13th Dalai Lama had not sought to join the League of Nations or to obtain widespread international recognition of the independence of Tibet ».
  86. Tsering Shakya, Tibet and the League of Nations with Reference to Letters Found in The India Office Library, under Sir Charles Bell's Collections in The History of Tibet: The modern period:1895-1959, the encounter with modernity, Alex McKay, p. 329-336.
  87. Tsering Shakya, op. cit., p 331 : « It appears that the Dalai Lama was very clearly aware of the existence of the League of Nations; Sir Charles Bell stated "Tibetans call the League of Nations "The Assembly in Europe." Recently, when I was reading through Sir Charles Bell’s Collection, (Eur. F80 5d 8 vi) in the India Office Library I came across nine letters written between the period 28th Sept 1927-9th January 1928. These nine letters refer to Tibetan attempts to acquire more information about the League of Nations and the possibility of admission to it. After retiring from office, Bell came back to Britain and requested permission for his friend, Palhese to come to England with him on a vacation. This he did, with permission from the Dalai Lama, and he was issued with a Tibetan passport. It seems that this time the Dalai Lama may have instructed Palhese (Sonam Wangyal) to inquire about the League of Nations. While in London (Sir Charles) Bell made arrangements so that Palhese could correspond with some leading authorities on the League of Nations. A friend of (Sir Charles) Bell, Mary Scott introduced Palhese to Dr. Barbour who was an academic closely associated with the "League of Nations" Union, a powerful pressure group which championed the cause of the League of Nations, and had considerable influence. »
  88. Tsering Shakya, op. cit., p. 331-332 : « It is clear from this statement that Palhese was in full consultation with the Dalai Lama and was acting legitimately [...] From Palhese's letter it is clear that Tibet regarded itself to be an independent nation. If Tibet did join the League of Nations the independent status of Tibet would have had to be explicitly recognised by all member states. Although Tibet did enjoy de-facto recognition and the status of a fully independent state during the period, the crucial question or obstacles would have been Russia, Britain and China. China would have objected to Tibetan admission. Britain's continuing interest in Tibet was to create a buffer state and to insulate British India. The need for a buffer state became increasingly important as the Russian Revolution spread in Central Asia. At the same time, Britain could not afford to antagonise China and any British support would have been regarded by the Russians as British interference. »
  89. (en) Robert Barnet, Lhasa: Streets with Memories, Columbia University Press, 1er juin 2010, 219 p., p. 138 : « Page 15. Tibet and the League of Nations: The Tibetan decision to reject Gilbert Murray's suggestion in the 1920s that they apply to join the League of Nations is documented in Tsering Shakya, "Tibet and the League of Nations," The Tibet Journal X, no. 3 (1985):48-56. The Tibetan government sent an official to London to assess the proposal in 1927 but finally decided to turn it down, anticipating that the international community would pressure it to end the politico-religious system. »
  90. (en) Alex McKay, “The Birth of a Clinic”? The IMS Dispensary in Gyantse (Tibet), 1904–1910, Med Hist. 2005 April 1; 49(2): 135–154 : « An English school existed in Gyantse in the period 1923–26; it was closed as part of a general Tibetan movement against modernization at that time ».
  91. (en) Parshotam Mehra, compte rendu de Nicholas Rhodes, Daki Rhodes, A Man of the Frontier: S. W. Landen La (1876-1936): His Life and Times in Darjeeling and Tibet, Mira Bar, Kolkata, 2006, xi + 89 p. : « Sadly for him, and for Tibet, the experiment was a non-starter, largely because of the dalai lamas' stiff opposition. Not only did it encroach upon their vested interest to maintain law and order, but it also took away their freedom, they felt, to manage things their own way. In the final count, however, it was the Dalai Lama who refused to take a stand and, fearing for the worst, caved in to the monks' bullying and blusters to save his own throne ».
  92. Jiawei Wang et Nima Gyaincain, Le statut du Tibet de Chine dans l'histoire, op. cit., p. 160 : « En conséquence, Seunam Ladenla quitta le Tibet pour l'Inde. Tous les policiers furent démis de leurs fonctions, et on sélectionna cinquante policiers qui furent placés sous la direction du maire de Lhassa. Le système de police du Tibet, concocté par les Britanniques, avorta donc ».
  93. Jiawei Wang et Nima Gyaincain, Le statut du Tibet de Chine dans l'histoire, op. cit., p. 161-162 : « Ce changement d'attitude est expliqué dans la biographie du dalaï-lama écrite par Charles Bell : Charong, un vieil ami de l'Angleterre et l'ancien commandant en chef, a toujours été probritannique. Maintenant, il a perdu le gros de son pouvoir et sera bientôt démis de ses fonctions. En 1926, l'école britannique de Gyantse a été fermée... Les journaux russes en ont pris plaisir, et ils ont rapporté que l'influence britannique au Tibet a disparu. Sans aucun doute, l'Angleterre a grandement perdu de son influence (Charles Bell : Biography of the 13th Dalai Lama, pp. 365-366, traduction de Feng Qiyou). »
  94. (en) Alex. C. McKay, The Establishment of the British Trade Agencies in Tibet: A Survey, in Journal of the Royal Asiatic Society (1992), Third Series, 2, p. 399-421 : « After 1936 a mission was stationed in Lhasa. The last British official in Lhasa, Hugh Richardson, departed in 1950 following the Chinese invasion of Tibet ».
  95. Heather Spence, op. cit. : « The Nanking government saw in the Thirteenth Dalai Lama's death the opportunity to send a 'condolence' mission to Lhasa. When the mission returned to China, two liaison officers with a wireless transmitter remained at Lhasa. In a counter-move, a rival British Mission was quickly established by Hugh Richardson ».
  96. Heather Spence, op. cit. : « He remained in Lhasa, the first white representative to function in the capital, from 1936-1940 and again from 1946, having held a number of offices in the intervening years. (...) He returned to Lhasa after the end of the war as British representative (...). »
  97. (en) Bureau du Tibet, "For Tibet the nightmare of foreign occupation had begun," Robert Ford, 6 juillet 2008 : « Mr. Ford joined the British Mission in Lhasa in 1945 as a radio officer. The same year he was transferred to Gangtok (Sikkim), where he worked for British-India relations with Tibet. In 1947 when India became independent, he returned to Lhasa and became the first foreigner to be given an official Tibetan rank after his appointment by the Government of Tibet. »
  98. Robert Ford, Tibet rouge : capturé par l'armée chinoise au Kham, Éditions Olizane, 1999 (ISBN 2880862418), p. 22.
  99. (en) Robert Webster Ford, op. cit. : « From 1948 to 1950, he was a Radio Officer to the Tibetan government, charged with installing Tibet's first Broadcasting Station and developing an internal radio communication system. »
  100. (en) John B. Roberts et Elizabeth A. Roberts, Freeing Tibet: 50 years of struggle, resilience, and hope, AMACOM Div American Mgmt Assn, 2009, (ISBN 0814409830), p. 6.
  101. Alex McKay, Tibet and the British Raj, Curzon Press, Richmond, 1997, p. 203-204 : « Reginald Fox served as Lhassa mission Radio Officer from March 1947 until 1950. »
  102. (en) Ken Herold, An Annotated Chronology of Relations in the 20th Century, Tibet Justice Center : « Upon Indian independence, British Mission to Lhasa closes. Reginald Fox is hired by Tibetan Government as a radio monitor and trainer ».
  103. (en) Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, translated from the German by Richard Graves; with an introduction by Peter Fleming; foreword by the Dalai Lama, E. P. Dutton, 1954 : « India's declaration of independence settled the fate of the British Legation in Lhasa ».
  104. (en) Obituary -- Dr Hugh Richardson, The Scotsman, 7 décembre 2000, reproduit sur le site World Tibet News.
  105. Obituary -- Dr Hugh Richardson, The Scotsman, op. cit. : « He returned to Lhasa after the end of the war as British representative and when Britain left India in 1947 after it was awarded self-government he remained in Tibet as the representative of the Indian government as officer in charge of the Indian Mission. Dr Richardson eventually relinquished his post in 1950 (...) ».
  106. Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, op. cit. : « The British staff were replaced by Indians, but Mr. Richardson stayed on until September 1950, as the Indians had no trained candidate for his post ».
  107. Heather Spence, op. cit. : « when Britain left India in 1947 after it was awarded self-government he remained in Tibet as the representative of the Indian government and officer in charge of the Indian Mission. Dr Richardson eventually relinquished his post in 1950 after a total of 14 years in Lhasa – the same year that the Chinese invaded ».
  108. (en) Melvyn C. Goldstein, A history of modern Tibet, 1913-1951: The Demise of the Lamaist State, University of California Press, 1989, p. 421 : « Because of the need for English-educated officials to operate the wireless units, hydroelectric works, and other modern technology, the shapes, with the Chigyab Khembo Ngawang Tenzin, approached Tak-tra with a plan to open a school. He quickly agreed, rationalizing that such a school was merely an extension of the late Dalai Lama's policy. In January 1944, the Kashag asked the British Mission in Lhasa for help in finding a good headmaster; on their advice, RA Parker was hired. The new school was to combine Tibetan education for part of the day with English education for the remainder. [...] The school was officially opened on 31 July. [...] "Now it is necessary for us to continue the great idea and the important decisions of the late Dalai Lama. We are here to establish this school where one can study both Tibetan and English." ».
  109. (en) Melvyn C. Goldstein, A history of modern Tibet, 1913-1951: The Demise of the Lamaist State, University of California Press, 1989, p. 421 : « A few aristocrats continued to send their children to India for schooling, and a few children of officials were tutored at the British Mission, but after 1926 there was no program to teach English in Tibet ».
  110. Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, 1913-1951: The Demise of the Lamaist State, op. cit., p. 821 : « The creation of an English school in Lhasa in late 1944 was one of the more visible of these attempts. The Tibetan government, realizing that securing Western equipment such as wireless broadcasting units was pointless without skilled personnel to run the equipment, embarked on a program of educating young aristocrats and monk-officials' relatives to form an English-speaking infrastructure. This action brought vehement opposition from the monastic segment, which forced the school to close by threatening to send their fierce dobdo monks to kidnap and sexually abuse the students. Once again, the monasteries and their conservative allies thwarted even a small step toward modernization. Their rationale was the same as it had been in 1921–1925; the school would inculcate alien, atheistic ideas and would thus harm the religious value system. ».
  111. Robert W. Ford, Wind between the worlds, David Mc Kay Company Inc, New York, 1957, p. 23 : « An English school had been founded in Lhasa by a man named Parker during World War II, but the monks had forced him to close it after six months. »
  112. Catriona Bass, Education in Tibet: policy and practice since 1950, p. 2 : « From the outset, these foreign secular establishments had faced considerable opposition from conservative groups among the clergy and aristocracy. »
  113. Claude Arpi, Long and dark shall be the night : the Karma of Tibet, Éditions Auroville Press, Auroville, 2002. : « According to Kashopa it was “the monk and lay factions of the exregent Reting which began to instigate rumours against this school specially in the three major monasteries of Sera, Drepung and Ganden accusing the school of inimical designs on the Buddhist religion of Tibet [...] the abbots and representatives of the three monasteries resolved first to approach the regent Tagdra and the Kashag to request them to consider closing the English school [...]. They further resolved that if the regent and the Kashag does not take their request into consideration, the three monasteries will collect a large number of monk Dob-Dobs who will gather in Lhasa and destroy the school then and there. ” [...] The abbots told the Kashag that ”recently an English school was opened at Lhasa without discussing the matter in the National Assembly and as the school was harmful to the religion and politics of Tibet, they felt concerned to question on the why's and how's of this school.” [...] The ministers tried to defend the opening of the school and argue that they had taken prior permission from the Regent; it was a joint project between the Tibetan and British Governments; it would be useful to the present and future political requirements of Tibet. The abbots did not accept the argument [...] There were determined to close it down. The abbots further threatened that the school will be closed by force and the monk policemen will forcefully take away the students to their families which were in any case attached to one of the three monasteries. [...] Though most of the officials and the aristocrats were not keen to close the school, fear entered the Tibetan capital and wild rumours about the dob dobs destroying the school and kidnapping the students began circulating. At the end, there was no alternative for the Kashag but to decide to close a British school. »
  114. Melvyn C. Goldstein, The Demise of the Lamaist State, in Alex C. McKay (ed.), The History of Tibet, op. cit., p. 536 : « When Britain left India in 1947, it abandoned its interest in Tibet, yielding all initiative to the newly independent state ».
  115. (en) Alex C. McKay, The Establishment of the British Trade Agencies in Tibet: A Survey, op. cit. : « The last British official in Lhasa, Hugh Richardson, departed in 1950 following the Chinese invasion of Tibet ».
  116. (en) Débats à la Chambre des communes, le 20 novembre 1950
  117. Claude Arpi, op. cit., p. 255 : « Les Nations unies devenant une institution internationale, de nouvelles règles avaient été établies et les anciennes définitions coloniales devaient être revues : soit un État était indépendant, soit il ne l'était pas. Aucun État ne pouvait être à la fois sous la suzeraineté ou le vassalité d'un autre, et être pleinement autonome. Pour le gouvernement britannique, le problème qui se posait était celui de la nécessité d'une définition légale du statut du Tibet. La place du Pays des neiges et son statut sur l'échiquier asiatique, ainsi que le sort de son appel aux Nations unies, en dépendaient, puisque selon les règles de l'organisation, seul un « État » pouvait en appeler à l'assemblée générale. Le Tibet était-il un « État » pour le gouvernement britannique ? Or - et c'était une surprise -, après consultation des experts légaux du gouvernement de Sa Majesté, il fut accepté le fait que le Tibet était un pays distinct. L'un des points de Whitehall, l'équivalent britannique du Quai d'Orsay à Londres, était que le gouvernement britannique lui-même avait conclu une convention avec la Chine et le Tibet en 1914 à Simla. Autre argument, les Chinois avaient été expulsés du Tibet en 1911, et deux ans plus tard, le Tibet avait déclaré son indépendance. »
  118. Claude Arpi, Tibet, le pays sacrifié, 2000, Calmann-Lévy, p. 250- 264
  119. L'institut de la conférence des associations de la défense, « A Comparative Case Study of East Timor and Tibet »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), Conference of Defence Associations Institute, Ottawa, mars 2009 : « Although the British let India take the lead on this issue, the British Foreign Office had reportedly concluded that Tibet “from 1913, not only enjoyed full control over her internal affairs but also has maintained direct relations on her own account with other States [and as such] she must be regarded as a State to which Article 35 (2) of the UN Charter applies” ».
  120. Claude Arpi, Born in sin: the panchsheel agreement : the sacrifice of Tibet, p31-32.
  121. Sreeram Chaulia, Graveyard of Indian idealism Tibet. Book Review, The Lost Frontier by Claude Arpi.
  122. Ram Rahul, The government and politics of Tibet, 1969, page 84 « But the General Assembly of the United Nations decided on 24 November 1950, which, curiously, was the very day on which the delegation of the People's Republic of China reached Lake Success to present its views on Korea, not to consider the question of Tibet, especially its appeal to the United Nations for intercession and aid against the Chinese aggression ».
  123. Institut royal des relations internationales (Brussels, Belgium), Chronique de politique étrangère : Volume 4, 1951, p 98 : « Le 25 novembre 1950, on annonce de Lake Success que c'est à l'unanimité que le bureau de l'Assemblée a décidé, le 24 novembre, d'ajourner sine die l'examen de la question de l'invasion du Tibet par les forces communistes chinoises »
  124. (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, vol. 2 : the Calm Before the Storm, 1951-1955, University of California Press, 2007 (ISBN 978-0520249417), p. 104-105 : « In addition to acknowledging Chinese sovereignty for the first time in Tibetan history (point 1), the Tibetans would now assist the troops and cadres of the PLA to occupy Tibet peacefully (point 2). The Tibetans also agreed to give up control over Tibet's foreign affairs, border defense, and commerce (point 14) and agreed that the Tibetan army would be gradually incorporated into the PLA, albeit with no set deadline (point 8). They also accepted the return of the Panchen Lama to Tibet (points 5 and 6) and, in point 15, the creation of a new administrative entity, the Military Administrative Committee, separate from the Tibetan local government and under the Central People's Government » [traduction : (point 1), les Tibétains étaient tenus désormais d'aider les troupes et les cadres de l'APL à occuper pacifiquement le Tibet (point 2). Les Tibétains acceptaient également de renoncer à s'occuper des affaires étrangères, de la défense des frontières et du commerce du Tibet (point 14) et acceptaient que l'armée tibétaine soit progressivement incorporée dans l'APL, quoique sans qu'une échéance précise soit fixée (point 8). Ils acceptaient également le retour du panchen-lama au Tibet (points 5 et 6) et la création d'une nouvelle entité administrative, le Comité administratif militaire (point 15), distinct du gouvernement local tibétain et soumis au gouvernement populaire central].
  125. Dalaï Lama, Au loin la liberté autobiographie, Fayard 1990, Livre de poche 1993, (ISBN 225306498X), p. 203-204.
  126. Jean Dif, Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde (Suite 3).
  127. La République populaire de Chine l'accusa d'être un espion au service de l’« impérialisme britannique », ce qu’il a toujours nié. Il passa près de 5 ans en prison, sous la crainte constante d'exécution, soumis à des thamzings et à une réforme de la pensée. Ce n'est qu'en 1954 qu'il fut autorisé à écrire une lettre à ses parents. Son procès se tint fin 1954 et il fut condamné à dix ans de prison. Il fut finalement relâché et expulsé en 1955. cf. Robert Webster Ford.

Bibliographie

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  • (en) Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, translated from the German by Richard Graves; with an introduction by Peter Fleming ; foreword by the Dalai Lama, E. P. Dutton, 1954 (ISBN 0874778883)
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  • (en) Julie G. Marshall, Britain and Tibet 1765-1947: a select annotated bibliography of British relations with Tibet and the Himalayan states including Nepal, Sikkim and Bhutan, revised edition, annotated, Routledge, 2005, 607 p., (ISBN 0415336473 et 9780415336475)

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