Tibet (1912-1951)
La période de l'histoire allant de 1912 à 1951 est celle durant laquelle le Tibet fut gouverné comme un État indépendant de facto, séparé de la Chine mais non reconnu internationalement. La nature exacte de cette indépendance sur le plan juridique fait l'objet de débats a posteriori.
Pour les articles homonymes, voir Tibet (homonymie).
bo བོད་
Bod
1912–1951
Drapeau |
emblème |
Statut | Gouvernement bouddhiste théocratique |
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Revendiqué par |
République de Chine République populaire de Chine (après 1949) |
Capitale | Lhassa |
Langue(s) | Tibétain |
Religion | Bouddhisme tibétain |
Monnaie | Tibetan tangka (en) et Tibetan srang (en) |
1912 | Expulsion des autorités chinoises |
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14 février 1913 | Proclamation d'indépendance |
7 octobre 1950 | Début de l'intervention de l'armée chinoise |
23 mai 1951 | Accord en 17 points |
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Alors qu'en 1910 les fonctionnaires impériaux prennent en main l'administration directe du Tibet après la fuite du 13e dalaï-lama en Inde britannique, la dynastie Qing, en 1911, est renversée par la révolution chinoise. En 1912, les troupes impériales sont rapatriées dans le cadre d'un accord de paix sino-tibétain, et les autorités chinoises doivent quitter le Tibet[1]. La Chine toutefois continue de revendiquer le territoire du Tibet. Le 13e dalaï-lama fait savoir par lettre à Yuan Shikai qu'il entend exercer son pouvoir spirituel et temporel sur le Tibet[2],[3] et, le , proclame publiquement son intention d'exercer la souveraineté sur le Tibet[4]. En 1914, la convention de Simla, signée entre les Britanniques et les Tibétains (sans la validation de Pékin) redéfinit une nouvelle fois le statut du Tibet et la frontière entre le Tibet et la Chine.
Si le Tibet échappe ensuite durant plus de trente ans au contrôle de la République de Chine et fonctionne comme une entité politique indépendante de facto, il ne reçoit pas la reconnaissance internationale de jure que lui aurait valu l'octroi d'un statut juridique indépendant, distinct de celui de la Chine (laquelle ne cesse à aucun moment d'en revendiquer la souveraineté)[5]. En 1931 puis en 1946, les Tibétains envoient des représentants à l'Assemblée nationale de la République de Chine pour évoquer le statut du Tibet, sans rien obtenir de la part du gouvernement chinois[Information douteuse]. Après la mort du 13e dalaï-lama en 1933, la « mission de condoléances » du gouvernement du Kuomintang reste sur place et ouvre des bureaux afin d'entamer des négociations sur le statut du Tibet, sans pour autant parvenir à résoudre la question[6].
L'intervention en 1950 de l'Armée populaire de libération est suivie en 1951 par la signature de l'Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet, qui voit la reconnaissance par le dalaï-lama de la souveraineté sur le Tibet de la République populaire de Chine et met fin à cette période de gouvernement indépendant. Le dalaï-lama déclare, après son départ en exil en 1959, avoir signé cet accord sous la contrainte du gouvernement chinois.
Contexte
Selon Pierre Chapoutot, sous la dynastie Qing, le Tibet est sous la tutelle politique et militaire du gouvernement central, représenté par un amban, en fait un gouverneur. Les dalaï-lamas qui se succèdent de 1706 à 1895 ne font guère que de la figuration. Le régime impérial, toutefois, ne cherche pas à modifier les institutions tibétaines ni à remettre en cause l'ordre féodal[7].
Selon l'ambassadeur de Chine à Singapour Hong Xiaoyong, de 1727 à 1911 ce sont en tout 57 ambans (ministres chargés des affaires tibétaines sous la dynastie Qing) qui sont en poste au Tibet où ils ont la haute main sur l'administration locale pour le compte de l'autorité centrale[8].
Convention entre la Grande-Bretagne et le Tibet (1904)
En 1904, devant l'avancée des troupes britanniques conduites par Francis Younghusband, le 13e dalaï-lama s'enfuit de Lhassa pour gagner Ourga, capitale de la Mongolie-Extérieure. Il est déchu de ses titres et remplacé par l' amban Yutai, décision qui est placardée dans Lhassa[9].
La convention entre la Grande-Bretagne et le Tibet est signée le entre les Britanniques et le gouvernement tibétain resté sur place[10] et en présence de l’amban Youtai, lequel toutefois refuse de le parapher et continue à affirmer la suzeraineté de la Chine[11]. Selon Claude Arpi, l'amban proposa sa médiation, mais Younghusband refusa[12].
Ce traité reconnaît les frontières entre le Sikkim et le Tibet. Les villes de Yadong, Gyantsé et Gartok sont ouvertes au commerce anglais. Jusqu'à la fin du règlement par le Tibet d'une indemnité financière, d'une part le Royaume-Uni occupera la vallée de Chumbi et d'autre part aucune autre puissance ne pourra résider, intervenir ou avoir de concessions pour le chemin de fer ou des gisements miniers au Tibet sans le consentement de Londres. L'existence de ce traité explique que le souverain tibétain n'ait pas noué de relations diplomatiques avec les pays étrangers[13].
Selon Laurent Deshayes, « la convention reconnaît de facto l'État tibétain comme politiquement séparé et libre de toute tutelle chinoise, annulant ainsi les précédents accords »[14].
Pour Jean Dif, en fait, Londres n'a pas reconnu l'indépendance du nouvel État ni procédé à un échange d'ambassadeurs avec celui-ci[15].
Dans les années 1970, Tsepon W. D. Shakabpa écrit : « Il est parfaitement clair que les Britanniques traitaient avec le Tibet en tant qu'Etat séparé et indépendant, notamment à partir de la Convention de 1904 qui ne fait ni référence à la Chine ni à l'autorité chinoise sur le Tibet. L'amban, le représentant du Bhoutan et le résident népalais assistèrent simplement à la signature de la Convention, sans la signer eux-mêmes. »[16].
Convention entre la Grande-Bretagne et la Chine relative au Tibet (1906)
Il manque cependant à l'accord anglo-tibétain de 1904 la signature du pouvoir impérial. Selon Mayhew et Kohn, ce dernier aurait refusé son aval car l'accord impliquait que le Tibet était un État souverain habilité à signer des traités de son propre chef. Aussi, le , les Britanniques décident-ils de se montrer conciliants et de réviser le traité directement avec les Chinois[17]. Ils signent un deuxième accord, la Convention entre la Grande-Bretagne et la Chine relative au Tibet, laquelle reconnaît la suzeraineté de la Chine[18]. L’indemnité de guerre imposée aux Tibétains est réglée par Pékin[17].
Selon Claude Arpi, le représentant de l'empire n'avait pas été invité à signer le traité de 1904, et ce sont les représentants britanniques en Inde et en Chine qui purent convaincre la Chine de signer la Convention de 1906, mais les Tibétains n'en furent pas informés[19].
L'article premier du traité confirmait le traité de Lhassa de 1904, qui est cependant amendé. Ainsi, l'article 2 précise que « le gouvernement de la Grande-Bretagne s'engage à ne pas annexer le territoire tibétain et à ne pas intervenir dans l'administration du Tibet » tandis que « le gouvernement de la Chine s'engage également à ne permettre à aucune autre puissance étrangère de s’infiltrer sur le territoire ou dans l'administration interne du Tibet », contrant ainsi la menace russe[20].
Accord entre le Royaume-Uni, la Chine et le Tibet (1908)
Un accord entre le Royaume-Uni, la Chine et le Tibet est signé le à Calcutta. C'est à Tsarong Dzasa qu'est confié par le Gouvernement tibétain la tâche de signer l'accord[21]. Selon la Commission internationale de juristes, les questions commerciales laissées en suspens par les conventions de 1893 et 1904 sont négociées par les plénipotentiaires britanniques et chinois, tandis que le représentant tibétain figure comme subordonné aux Chinois[22]. Pour la Commission, ce document peut être considéré comme document constitutionnel entre la Chine et le Tibet, et la signature britannique comme sa reconnaissance. Malgré ces fortes preuves en faveur d'une direction chinoise effective, la signature de Tsarong Dzasa, ainsi que les références dans le traité aux sujets tibétains, désignés par opposition aux sujets chinois, démontrerait que le Tibet n'était pas une province de la Chine[22].
Intervention de l'armée impériale (1910-1912)
Le 13e dalaï-lama, qui avait été déposé par le gouvernement chinois en 1904 pour avoir fui devant les Anglais[23], revient, en 1909, avec l'accord de Pékin, de l'exil qui l'avait conduit en Mongolie extérieure, au Shanxi (notamment au Wutai Shan[24]) et à Pékin[25], et dans les régions à ethnies tibétaines dans ce qui est à présent la province du Qinghai. Pour s'assurer que le dalaï-lama obéisse au pouvoir impérial, Pékin dépêche Zhao Erfeng à la tête d'une armée[26]. L'armée impériale tenta de réaffirmer son influence en 1910 en envahissant le Tibet et en occupant Lhassa[27],[28],Il mena des campagnes armées dans le Tibet, atteignant finalement Lhassa en 1910[29].
Selon Melvyn C. Goldstein, pour éviter que le Tibet ne tombe dans la sphère d'influence des Britanniques, la dynastie Qing réagit avec vigueur : elle règle elle-même les indemnités dues pour que l'armée britannique s'en aille, puis lance un programme d'intégration politique, économique et culturelle du Tibet avec le reste de la Chine[30].
Parallèlement, dans les zones frontières du Tibet ethnographique, Zhao Erfeng transforme les États tibétains autonomes en districts dirigés par des magistrats chinois[31]. Sa sanglante répression lui valut le surnom de "boucher du Kham" ou de "Zhao le Boucher".
À nouveau, le 13e dalaï-lama fuit mais cette fois vers l'Inde britannique[32]. Tsarong Dzasa reste en arrière, avec une armée, à Chaksam Ferry, et résiste aux troupes impériales qui tentent, en vain, de contrecarrer le passage du dalaï-lama[21],[33]. Celui-ci, en Inde, déclare que les relations sino-tibétaines, fondées sur la relation de Chö-yon, sont annulées par l’invasion du Tibet en 1910 par l’armée manchoue[34].
Le dalaï-lama est derechef déposé tandis que les fonctionnaires impériaux prennent en main l'administration. Ce processus d'incorporation est arrêté net lorsque la dynastie Qing est renversée par la révolution de 1911[35]. Les troupes impériales se rendent à l'armée tibétaine et sont rapatriées dans le cadre d'un accord de paix de sino-tibétain[1].
L'autonomie de la Mongolie (1911)
À la faveur de la révolution chinoise de 1911, la Mongolie déclare son indépendance le . Les gouverneurs chinois doivent quitter le pays. Durant l'été 1913, la République de Chine se prépare à y envoyer des forces importantes, mais des pourparlers avec la Russie impériale aboutissent finalement à un accord. La Chine reconnaît l'autonomie de la Mongolie, qui reste cependant placée sous sa suzeraineté. Dans les faits, cependant, la Mongolie est devenue un protectorat de la Russie[36].
Le règne du 13e dalaï-lama (1876 - 1933)
« Déclaration d'indépendance » ou « rupture de la relation prêtre-protecteur » ?
Les troupes et les autorités officielles chinoises sont expulsées du Tibet en 1912 par les Tibétains[37].
Cette même année, sous la présidence de Yuan Shikai, un édit déclare que le Tibet, la Mongolie et le Xinjiang sont sur le même pied que les provinces de la Chine proprement dite et font partie intégrante de la République de Chine. Des sièges sont réservés aux Tibétains à l'Assemblée nationale, et le premier drapeau de la République de Chine, dit drapeau des « Cinq ethnies dans une même union », est créé, symbolisant cette unification[38].
Selon Roland Barraux, en réponse à une lettre de Yuan Shikai souhaitant restaurer le rôle du dalaï-lama, celui-ci lui déclare qu'il ne demande aucun titre du gouvernement chinois car il entend exercer son pouvoir spirituel et temporel au Tibet[39],[40]. Selon Françoise Robin, il proclame la rupture des liens de suzerain à vassal qu'entretenaient la Chine mandchoue et le Tibet, puisqu'une république chinoise avait remplacé le régime dynastique bouddhique des Mandchous. Cette lettre est depuis lors considérée comme une déclaration officielle d'indépendance par les Tibétains, ce que rejettent les autorités chinoises actuelles[41],[42],[39], pour d'autres elle ne l'est que dans l'esprit[43].
De retour à Lhassa en , le 13e dalaï-lama proclame publiquement, le , son intention d'exercer la souveraineté sur le Tibet[44].
Le journaliste Pierre-Antoine Donnet rapporte qu'à la suite de cette proclamation, des lettres ont été envoyées à l'Inde, le Royaume-Uni et à la Russie, demandant une assistance étrangère[45].
Alfred P. Rubin, un expert américain en droit international qui a étudié la déclaration d'indépendance du Tibet, constate qu'elle n'était aucunement une déclaration politico-juridique mais simplement l'affirmation par le 13e dalaï-lama que la relation prêtre-protecteur (mchod-yon) entre les dalaï-lamas et les empereurs chinois s'était éteinte du fait de la fin de l'empire[3]. Il affirme qu'elle n'a été publiée pour la première fois qu'en 1967, dans le livre de l'ancien ministre tibétain W. D. Shakabpa, Tibet: a Political History. Si le document, à son avis, témoigne des activités politiques tibétaines de l'époque, il doute toutefois que l'on puisse le considérer comme une proclamation non ambigüe adressée à la Chine et au monde[46].
À propos de l'argument selon lequel l'aptitude du Tibet à devenir un État indépendant découlait de l'absence d'influence du gouvernement central à partir de 1913 jusqu'en 1951, le politologue et juriste Barry Sautman fait remarquer que la discontinuation de l'emprise du gouvernement central sur un territoire ne fait pas automatiquement de ce dernier un État. Il n'existe pas de « droit à l'indépendance », à la sécession pour une quelconque partie d'un pays[47].
Par un traité signé en , en présence d'Agvan Dorzhiev, la Mongolie (indépendante depuis 1911, qui avait adopté le bouddhisme tibétain et était devenue vassale de l'Empire mandchoue) et le Tibet reconnaissaient leur indépendance respective et convenaient d'une entraide économique et militaire[48].
Selon Charles Bell, le Kashag et le 13e dalaï-lama n'ont pas reconnu cet accord[49],[50]. Selon Warren W. Smith Jr, en désavouant partiellement le traité, le dalaï-lama souhaitait apaiser les craintes des Britanniques concernant une ingérence russe au Tibet[51].
Selon Barry Sautman, la Mongolie n'était pas reconnue en tant qu'État en 1913. Elle avait proclamé son indépendance fin 1911 alors que de nombreux territoires et provinces de Chine faisaient sécession à la suite de la chute de la dynastie des Qing. La Mongolie ne fut reconnue que des décennies plus tard par la Russie et la Chine. Le Tibet et la Mongolie en 1913 n'étant pas reconnus comme États par les autres États, le fait pour l'un et l'autre de se reconnaître mutuellement n'a pas plus d'importance que la reconnaissance mutuelle de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie aujourd'hui[52].
Pour Elisabeth Martens, auteur du livre Histoire du bouddhisme tibétain. La compassion des puissants, et qui répondait à un article de Mathieu Vernerey[53] : « l'indépendance du Tibet ne s'appuie sur aucun document officiel et ne fut jamais reconnue par aucun pays au monde, ni par les Nations unies »[54]. Position qui est celle du gouvernement chinois : l'État tibétain n'a fait l'objet d'aucune reconnaissance internationale[55].
Selon Dibyesh Anand, le Tibet qui a existé entre 1913 et 1951 n'a jamais été reconnu comme État indépendant par aucun autre État. L'Inde britannique, qui au tournant du siècle cherchait à définir le Tibet dans des termes géopolitiques clairs, adopte alors une politique pragmatique et opportuniste : commercer avec le Tibet comme si celui-ci était un État indépendant, mais répéter le mantra de la suzeraineté chinoise afin de n’offenser ni la Chine, ni les pouvoirs impériaux occidentaux, qui considéraient avec méfiance les objectifs des Britanniques au Tibet[56].
En 1969, Henry S. Bradsher affirmait que même les juristes internationaux favorables à la cause du dalaï-lama avaient du mal à soutenir que le Tibet avait établi concrètement son indépendance par rapport au pouvoir chinois, qu'il soit impérial ou républicain[57].
Les relations avec la Chine pendant l'ère des seigneurs de la guerre (1916-1928)
La division de son territoire par les seigneurs de la guerre a affaibli la Chine, laquelle n'intervient pas au Tibet à cette époque, et Thubten Gyatso, le 13e dalaï-lama gouverne sans ingérence militaire de la Chine entre 1912 et 1933, date de sa mort. À cette date, le gouvernement du Tibet contrôle l'ensemble de l'Ü-Tsang et l'ouest du Kham[réf. nécessaire], alors district spécial de Chuanbian, ce qui correspond à peu près aux frontières actuelles de la région autonome du Tibet. L'est du Kham, séparé par la rivière Yangtze, est sous le contrôle du seigneur de la guerre chinois Liu Wenhui. La situation dans l'Amdo (Qinghai) est plus complexe, le secteur de Xining étant contrôlé après 1928 par le seigneur de la guerre hui Ma Bufang, de la famille des seigneurs de la guerre musulmans connus sous le nom de clique de Ma, laquelle s'efforce constamment d'établir son contrôle sur le reste de l'Amdo (Qinghai). Le sud du Kham avec d'autres parties du Yunnan appartiennent à la clique du Yunnan de 1915 jusqu'à 1927, puis au Gouverneur et au seigneur de la guerre Long (Lung) Yun presque jusqu'à la fin de la guerre civile chinoise, où Du Yuming le remplace sur l'ordre de Chiang Kai-shek. [réf. nécessaire]
En 1918, Lhassa reprend le contrôle de Chamdo et de l'ouest du Kham. Une trêve est décrétée à la frontière de la rivière Yangtze. À cette époque, le gouvernement du Tibet contrôlait tout l'U-Tsang et l'ouest du Kham de la rivière Yangtze, à peu près les mêmes frontières que la Région autonome du Tibet aujourd'hui.[réf. nécessaire] L'est du Kham était gouverné par des princes tibétains. Dans l'Amdo (Qinghai), le seigneur de la guerre Hui et pro-Kuomintang Ma Bufang contrôlait le secteur de Xining. Les autres secteurs étaient sous le contrôle de Tibétains.[réf. nécessaire]. Mais en 1928, la clique des Ma parvint à chasser les Tibétains et à contrôler tout le Qinghai. Cela provoqua en 1930 la guerre Qinghai-Tibet de 1930.
Pendant les années 1920 et 1930, bien que divisée par la guerre civile chinoise et occupée avec la 2e guerre sino-japonaise, la Chine ne renonce pas à sa souveraineté sur le Tibet, et des tentatives occasionnelles auraient été faites pour l'affirmer. Le gouvernement Chinois subventionne par exemple la grande expédition de Sven Hedin (1927-1935) qui fait la carte des provinces du nord-ouest de la Chine, y compris de grandes parties du Tibet[58]. Après l'expulsion des Chinois en 1912-1913, pendant le règne du 13e dalaï-lama, Pékin n'a pas eu de représentant à Lhassa[59].
Depuis 1928, deux cliques chinoises revendiquaient plusieurs territoires tibétains et parvinrent à en prendre le contrôle. Ainsi, la clique des Ma avait peu à peu étendu son influence sur une grande partie du Qinghai. De même, la clique du Sichuan désirait s'emparer de toute la province du Xikang. Cela provoqua la guerre sino-tibétaine de 1931 où les tibétains vainquirent et réoccupèrent tout le Kham. Mais, de manière inconsidérée, le Tibet se lança également en parallèle dans la guerre Tibet-Qinghai pour tenter de récupérer tout l'Amdo. Subissant une écrasante défaite face à la clique du Ma, le Tibet dût signer en 1933 deux trêves sanctionnant la perte définitive pour lui du Kham oriental et du Qinghai (sauf les régions du Yushu et du Tanggulashan.
Selon un pamphlet de la République populaire de Chine, en 1931, les Tibétains envoient des représentants à l'Assemblée nationale de la République de Chine, laquelle réaffirme l'appartenance du Tibet à la République de Chine. De même, des représentants tibétains siégent à l'Assemblée nationale de 1946, convoquée par le gouvernement national de Nanjing[60], mais sont impuissants à empêcher l'inclusion du Tibet dans la nouvelle constitution et à obtenir que des discussions sérieuses s'engagent sur le statut territorial et le statut politique. De fait, la participation de délégués tibétains à l'assemblée nationale de 1946 devait constituer, pour les Chinois, un argument de choix lors des débats de 1950 à l'ONU[61]. Cependant, le 14e dalaï-lama, dans sa lettre à Dag Hammarskjöld, secrétaire général de l'ONU, datée du 29 septembre 1960, a déclaré que les affirmations des Chinois selon lesquelles les délégués tibétains participèrent en 1946 aux travaux de l'Assemblée Constituante étaient fausses[62].
Après la mort du 13e dalaï-lama, le gouvernement tibétain autorise l'envoi, par le gouvernement du Guomindang, d'une « mission de condoléances » puis l'ouverture par celle-ci de bureaux afin d'entamer des négociations sur la question du Tibet. Ces négociations n'aboutissent pas mais la mission reste[63].
Les réformes du 13e dalaï-lama
Qualifié d'avant-gardiste par l'abbé Jean-Maurice Champagne[64], le 13e dalaï-lama, Thubten Gyatso, abolit la peine de mort en 1898[65],[66], sauf, selon Jean Dif, en cas de crime de haute trahison[67]. Sir Charles Bell, dans sa biographie du 13e dalaï-lama, écrit que ce dernier lui a déclaré que « jusqu'au moment de sa fuite en Inde, il n'a autorisé aucune peine de mort sous aucune circonstance que ce soit »[68].
Le tibétologue Alex McKay, confirme l'abolition en 1898 de la peine de mort, mais précise qu'il y eut des cas isolés de peine capitale dans les années qui suivirent. Citant Melvyn C. Goldstein, il évoque la mort de Padma Chandra. Citant l'OIOC (Oriental and India Office Collection), il mentionne l'exécution d'un jeune homme impliqué dans le vol du cheval de l'administrateur du Tibet occidental. McKay rappelle qu'on continuait à infliger, pour de nombreux délits, des châtiments corporels entraînant souvent la mort[69]. Il ajoute que le dalaï-lama avait interdit les peines de mutilation, et qu’en raison de son abolition de la peine de mort, « les exécutions étaient rares, en particulier au niveau de l'État »[70].
Après son retour d'exil en 1910, le 13e dalaï-lama établit un bureau des Affaires étrangères, chargé des relations extérieures dans un premier temps avec le Népal, la Mongolie et le gouvernement britannique des Indes[39],[71].
Sir Charles Bell et Sonam Wangfel Laden
Selon Heinrich Harrer, le 13e dalaï-lama avait beaucoup appris durant son exil en Inde et en Chine. Il avait eu des contacts amicaux avec Sir Charles Bell, l'officier de liaison britannique pour le Sikkim, le Tibet et le Bhoutan, et grand défenseur de l'indépendance du Tibet, et c'est à cette amitié que le dirigeant tibétain devait sa connaissance du monde occidental[72].
Le bras droit de Sir Charles Bell, un Sikkimais du nom de Sonam Wangfel Laden, fonctionnaire de la police impériale, parlant tibétain et anglais couramment, fut, selon sa petite fille Deki Rhodes[73], le fer de lance de la politique de l'Inde britannique visant à engager le Tibet dans la voie de la modernisation. Il fut chargé de la mise en œuvre des diverses réformes, et en particulier de la création ex nihilo, en 1923-1924, d'une force de police à Lhassa et de sa direction[74].
La campagne de modernisation
Après son deuxième exil consécutif à l'intervention chinoise de 1910, il engage, dès 1913, de profondes réformes[75], notamment des modifications des structures administratives. Il décide de créer en complément des pièces de monnaie tibétaines, des billets de banque tibétains, des timbres spécifiques au Tibet. On lui doit aussi la création du drapeau du Tibet à partir des différents drapeaux des armées des frontières[76]. Il confirma sa décision, prise en exil, de créer un haut commandement de l'armée, dont il confia la direction à Dasang Dradul Tsarong. Il sélectionna 4 jeunes Tibétains qu'il envoya à l'école militaire de Rugby en Angleterre. Pour le maintien de l'ordre public, il créa un comité pour mettre en place les règlements et la formation de policiers[39].
En 1914, le 13e dalaï-lama renforce les forces militaires en organisant un entraînement spécial pour l'armée tibétaine[77].
En 1916, il choisit plusieurs moines jeunes et intelligents des divers monastères pour préserver la médecine tibétaine traditionnelle et établit l'Institut de médecine et d'astrologie tibétaine, bien connu aujourd'hui sous le nom de Men-Tsee-Khang[78].
En 1923, il établit un siège principal de police à Lhassa pour la sécurité et le bien-être du peuple tibétain et, la même année, il fonde la première école anglaise à Gyantsé, laquelle doit cependant fermer en 1926, en raison de l'opposition des monastères selon Jérôme Edou et René Vernadet[79] ou, selon Alex McKay, en raison à l'époque d'un mouvement tibétain général opposé à la modernisation[80].
Selon Roland Barraux, l'œuvre de modernisation du 13e dalaï-lama s'est principalement poursuivie avec l'assistance technique du Royaume-Uni, qui facilita l'installation d'une centrale hydroélectrique à Lhassa, de l'école anglaise de Gyantsé en 1924, et la recherche de ressources minérales exploitables[39],[81].
Selon Lonely Planet, à son invitation, des spécialistes britanniques effectuent des études géologiques dans certaines parties du Tibet afin d'évaluer les possibilités d'extraction minière[82].
En 1925, il fit établir un bureau postal et une liaison télégraphique reliée au réseau anglo-indien, grâce aux connaissances de l'un des 4 stagiaires militaires, Shodrung Kyibuk[39]. La même année, il confia le département gouvernemental regroupant la monnaie, l'arsenal et la production électrique à Thupten Kunphel-la, un moine issu d'une famille d'humbles paysans. Adepte de la modernité, Kunphel-la importa au Tibet les premières automobiles, une Dodge et 2 petites Austin. Il organisa aussi la première séance de projection cinématographique. Comprenant lui aussi l'importance de développer une force armée, il créa un régiment d'élite[39].
Selon Dundul Namgyal Tsarong, le 13e dalaï-lama possédait trois voitures et envisageait la construction de routes[83]. D'autres sources précisent que deux voitures lui furent offertes, une Austin Baby 1927 et une Dodge orange[84], tandis qu'une troisième, une Austin A40, appartenait à Thupten Kunphel-la[85]. Selon Jean Dif, une rampe, à présent asphaltée, fut aménagée sur la Colline Rouge du Potala à Lhassa pour lui permettre d'utiliser ses automobiles[86].
La construction de la première centrale hydroélectrique fut achevée en 1935. Elle avait été installée par Ringang à Drapchi, près de Lhassa[87].
L'alpiniste et historien Pierre Chapoutot, pour sa part, voit dans ces innovations (un embryon d’armée, un drapeau, un service postal, une monnaie, une station de radio, une centrale électrique et trois automobiles) « quelques signes très limités de modernisation » dans un pays qui « n'avait pratiquement pas évolué depuis le Moyen Âge ». Il précise toutefois : « Il est utile d’observer que certains Tibétains étaient partisans d’une modernisation du pays, y compris sur le terrain des institutions politiques et sociales. »[88].
Drapeau, passeports, timbres et monnaie sont, selon Barry Sautman, des signes superficiels de l'existence d'un État. Ces « prétendus indices de souveraineté », ainsi qu'il les appelle, sont également l'apanage de territoires qui ne sont pas des États[89]. Il fait valoir que les passeports d'un État non reconnu n'ont pas de validité aux yeux des États reconnus, l'apposition d'un visa n'équivalant pas à une reconnaissance[90].
- Drapeau
- Billet de banque
- Pièce de monnaie
- Timbre
- Passeport de Tsepon W. D. Shakabpa
- Armée (1938)
Les freins et oppositions à la campagne de modernisation
L'aventurier américain William Montgomery McGovern, qui voyagea au Tibet en 1922, rapporte que l'usage de véhicules à roues était certes impossible pour traverser les cols mais restait inconnu partout au Tibet[91]. Heinrich Harrer signale que les trois automobiles importées par le 13e dalaï-lama pour son usage personnel, durent être démontées à la frontière et transportées dans les montagnes par des porteurs et des yaks jusqu'à la capitale, où elles furent remontées par un mécanicien formé en Inde[92].
Selon Melvyn C. Goldstein, la campagne de modernisation inspirée par Tsarong et sa coterie de jeunes aristocrates tibétains se heurte à de fortes oppositions. D'une part celle des élites monastiques et aristocratiques, qui possèdent la majeure partie du Tibet sous la forme de domaines féodaux : elles rechignent à payer de nouveaux impôts pour financer la création de l'armée. D'autre part, celle des dirigeants religieux qui voient dans la modernisation un vecteur d'athéisme et de laïcité et un danger pour la domination du Bouddhisme et de l'école gélougpa : ils s'efforcent de convaincre le dalaï-lama que les jeunes officiers tibétains sont une menace et pour le bouddhisme tibétain et pour le pouvoir et l'autorité de son chef. Au milieu des années 1920, le dalaï-lama vide le programme de modernisation de l'essentiel de sa substance en destituant les officiers pro-modernisation et en fermant l'école anglaise[93]. Selon les historiens chinois Jiawei Wang et Nyima Gyaincain, il interdit aux fonctionnaires et civils tibétains de porter des vêtements à l'occidentale et fait même démolir la villa de style occidental que les Britanniques lui avaient construite dans le parc de Norbulingka. Quant à Tsarong, il perd son poste de commandant en chef de l'armée[94].
De même, l'initiative de créer une force de police à Lhassa échoue en raison de l'opposition des lamas qui y voient un empiètement de leur prérogative du maintien de la paix[95].
Les investigations du 13e dalaï-lama sur la Société des Nations
Selon Leo D. Lefebure, professeur en théologie, le 13e dalaï-lama n'aurait pas cherché à faire adhérer le Tibet à la Société des Nations (SdN) ni, plus généralement, à obtenir de reconnaissance internationale de l'indépendance proclamée[96].
L’historien tibétain Tsering Shakya affirme cependant que Charles Bell mentionne, dans ses lettres écrites en et , les efforts des Tibétains pour s’informer au sujet de la SdN, et des possibilités d’y être admis. Il semble que le dalaï-lama ait demandé à Sonam Wangyal (Palhese), un Tibétain qui s’était rendu en Angleterre, de se renseigner sur la SdN. Bell lui permit de rencontrer le Dr George Freeland Barbour, un universitaire lié à l’Union de la SdN, un groupe de pression de la SdN[97],[98].
Une lettre du dalaï-lama à Palhese montre qu’il était en consultation avec lui et que sa démarche était légitime. Bien que le Tibet ait joui d'une reconnaissance de facto et du statut d’un État pleinement indépendant à cette époque, des obstacles auraient pu venir de la Russie, du Royaume-Uni et de la Chine. La Chine aurait émis des objections à l’admission du Tibet. L’intérêt du Royaume-Uni était de créer un État tampon et d'isoler l’Inde britannique, une nécessité d’autant plus grande que la révolution russe s’étendait en Asie centrale. Dans le même temps, le Royaume-Uni ne pouvait risquer d'antagoniser la Chine, et tout soutien des Britanniques aurait été perçu par la Russie comme une ingérence[97],[99].
Dans sa réponse à Palhese, le Dr Barbour écrit : « Je ne doute guère que le Tibet soit reconnu comme État totalement autonome », et il était certain que le Tibet serait admis à la SdN sans difficulté. Palhese posa quatre questions au Dr Barbour : « La SdN causerait-elle du tort à la religion tibétaine ? » « La SdN essaierait-elle d'obliger le Tibet à harmoniser ses coutumes propres avec celle des autres nations ? » Les autres États membres de la SdN voudraient-ils envoyer des représentants au Tibet ? Et la plus importante : « Si les Chinois menaçaient d’envahir le Tibet, la SdN aiderait-elle le Tibet ? », ajoutant, « si nous ne pouvons être rassurés sur ce point, nous nous serions dépensé pour rien ». Dans sa réponse, le Dr Barbour suggère à Palhese de rencontrer des responsables plus importants, comme Lord Robert Cecil ou le Pr Gilbert Murray. Dans sa réponse aux 2 premières questions, il explique que les différentes nations ont des religions et coutumes diverses, et que la SdN ne se mêlait pas des coutumes internes de ses membres. Concernant la 3e question, il était difficile d’y répondre, car rien dans le pacte de la Société des Nations ne correspondait à ce point. Sur le 4e point, il note que l’article 10 de la convention de la SdN énonce que [97],[100]: « Les Membres de la Société s’engagent à respecter et à maintenir contre toute agression extérieure l’intégrité territoriale et l’indépendance politique présente de tous les Membres de la Société. En cas d’agression, de menace ou de danger d’agression, le Conseil avise des moyens d’assurer l’exécution de cette obligation »[101]. Il écrivit cependant : « Je pense que si votre pays était menacé, la SdN essaierait certainement de le protéger – mais l'éloignement des frontières de votre pays rendrait probablement impossible l'envoi d'une aide militaire. La question de savoir si une pression morale effective pourrait être exercée sur la Chine est liée à l'avenir incertain de la Chine elle-même et à la nature inconnue du gouvernement ou des gouvernements qu'elle peut avoir dans les années qui viennent. Entre-temps, la Chine a été admise au conseil de la SdN, elle s'est donc très clairement engagée à respecter la liberté d'autres États »[97],[102].
En , Palhese répond à Balbour qu’il ne fera rien de plus, qu’il va repartir au Tibet en février et qu’il prendra l’avis de Lhassa. Avant son départ, il demande à Charles Bell de rencontrer Gilbert Murray de sa part. Un rendez-vous est pris, mais on ignore s’il a eu lieu. Palhese est parti quelques jours plus tard pour le Tibet[97].
Selon Tsering Shakya, le gouvernement tibétain aurait finalement renoncé à sa demande d'adhésion, pressentant que la communauté internationale ferait pression sur lui pour qu'il mette fin au système politico-religieux (la non-séparation de l'Église et de l'État)[103].
Le 13e dalaï-lama est mort le , à l'âge de 58 ans[66].
La régence (1933-1950)
En 1934, le 5e Réting Rinpoché, l'abbé du monastère de Réting, est nommé régent[104]. Il le reste jusqu'en 1941, cédant provisoirement la place à Taktra Rinpoché, avant le terme de sa régence[105].
Une fois au pouvoir, le nouveau régent démet les proches de Réting de leurs fonctions et les remplace par des éléments pro-britanniques. En , le Kashag crée un Bureau des affaires étrangères et fait savoir au Bureau du Tibet de la Commission des affaires mongoles et tibétaines qu'il doit désormais passer par celui-ci. Cette demande est rejetée par le gouvernement nationaliste. Inquiet de cette évolution, l'ancien régent quitte son monastère de Réting pour celui de Séra à Lhassa en 1944 et évoque auprès de Taktra l'éventualité de retrouver son poste. Il essuie un refus[106]. Lorsqu'il revient à la charge en 1947, il est accusé de complot, jeté en prison dans le Potala[107] et meurt brusquement (tué, dit-on, par le gouvernement tibétain)[108],[107]. Pendant ce temps les moines de Réting tuent les environ 16 soldats qui étaient venus l'arrêter[107]. Le gouvernement organise immédiatement des représailles. Sa résidence est démolie, ses biens sont vendus à l'encan, ses partisans au monastère de Séra emprisonnés ou tués, et le monastère de Réting détruit[107].
Pendant son inter-règne, le 5e Réting Rinpoché a fait bâtir le gros-œuvre du stupa du 13e dalaï-lama. Il a été aussi à l'origine de la découverte et du choix du 14e dalaï-lama, dont il est le premier précepteur. Il a permis l'établissement à Lhassa du Bureau de la commission des affaires mongoles et tibétaines du Kuomintang. Si la situation économique favorable lui a valu d'être très apprécié des Tibétains[109], par contre il n'était pas armé pour affronter la rouerie politique de ses ennemis[110]. Favorable à la modernisation du Tibet, il possédait plusieurs motocyclettes, et de jeunes Tibétains en importèrent sous sa régence. En 1943, son successeur, s’opposa à la modernisation, et notamment à l’usage de motocyclettes et de vélos[83]. Le régent et le clergé conservateur croyaient que les roues des véhicules laisseraient des cicatrices à la surface sacrée de la terre[111]. À l'époque, l'usage de la roue reste inconnu dans les transports[112]. À la même époque, Robert W. Ford signale qu'« il n'y avait aucun véhicule sur roues au Tibet, pas même des charrettes tirées par des animaux et [qu']il n'y avait donc aucune route digne de ce nom »[113].
La présence britannique (1re moitié du XXe siècle)
Le traité de Lhassa de 1904, négocié entre les Britanniques et le gouvernement tibétain, avait donné aux Britanniques un droit de regard dans les affaires intérieures tibétaines : « Aucune puissance étrangère ne sera autorisée à envoyer des représentants officiels ou des personnes privées au Tibet, quels que soient les motifs de leur séjour, que ce soit pour construire des routes, des voies ferrées, installer le télégraphe, prospecter ou exploiter des mines, sans le consentement de Londres »[114]. Dans sa révision, le Traité de Pékin de 1906, Britanniques et Chinois s'engagent à ne permettre à aucune autre puissance étrangère de s’infiltrer sur le territoire ou dans l'administration interne du Tibet (Article II).
Pour le poète Jean Dif, le Tibet reste sous la tutelle de l'Angleterre qui en interdit l'accès à tout étranger non britannique[115].
Contredisant cette affirmation, un rapport du Groupe d'information internationale sur le Tibet du Sénat français affirme que les « Britanniques n'ont jamais cherché à contrôler le Tibet, alors qu'ils l'auraient pu relativement aisément depuis leurs possessions indiennes »[116].
Présence et influence politiques
À ce qu'écrit Alex C. McKay, une représentation très répandue du Tibet d'avant 1950 est celle d'une contrée lointaine rarement foulée par des étrangers. Il est cependant établi que le Tibet vit défiler plus d'une centaine de fonctionnaires britanniques dans la première partie du XXe siècle. Entre 1904 et 1947, des agents du service politique indien et leurs subalternes furent présents à Gyantsé et à Yadong, sous la supervision de l'officier politique du Sikkim. Il y avait également une agence à Gartok dans le Tibet occidental, mais avec un responsable indigène comme agent commercial. Après 1936, il y eut une mission permanente à Lhassa. Le dernier responsable britannique dans la ville, Hugh Richardson, quitta les lieux en 1950 après l'invasion du Tibet par les Chinois[117].
Selon l'explorateur William Montgomery McGovern qui voyagea au Tibet en 1922[118] et rencontra David Macdonald, alors agent commercial, ce titre serait quelque peu trompeur : ses fonctions sont exactement celles d'un consul mais il reçoit ce titre parce qu'il est nommé par le Bureau de l'Inde (India Office), et non par le Ministère britannique des affaires étrangères (Foreign Office)[119].
Présence et influence militaires
Il y avait une petite garnison britannique[121] à Gyantsé ainsi qu'une école militaire ouverte par le Royaume-Uni pour former les officiers tibétains[122],[123]. Le 13e dalaï-lama y envoya des troupes pour qu'elles s'y familiarisent avec les méthodes anglaises[77].
La langue tibétaine ignorant le vocabulaire militaire, les ordres étaient donnés en anglais. Et c'est dans cette langue qu'ils furent transmis, oralement[124].
Lors des grandes parades militaires, la fanfare jouait l'air de l'hymne anglais God Save the Queen, ainsi que le rapporte l'Autrichien Heinrich Harrer dans ses mémoires, ajoutant qu'un nouvel hymne national avait été composé[125].
Influence économique
De cette indépendance de fait, Elisabeth Martens déclare qu'elle est en réalité une dépendance économique et politique du Tibet à l'égard de l'Angleterre. Cette situation, ajoute-t-elle, a profité largement aux élites tibétaines, composées de marchands aisés, de familles nobles et surtout de responsables de monastères, lesquels possédaient plus de 70 % des terres tibétaines[126]. Le philosophe slovène Slavoj Žižek indique que l'élite tibétaine transférait ses avoirs dans des banques de l'Inde britannique[127].
Influence linguistique et culturelle
Dans son « introduction » aux mémoires de l'Autrichien Heinrich Harrer, qui fréquenta les nobles tibétains à la fin des années 1940, Peter Fleming indique que, « jusqu'à ce que les forces communistes chinoises ne prennent les commandes du pays en 1950, les fils de la noblesse allaient bien souvent étudier en Inde [britannique], où ils apprenaient, entre autres choses, la langue anglaise »[128]. Harrer lui-même se targue d'avoir donné des cours particuliers d'anglais à de jeunes nobles[129] mais surtout au jeune Tenzin Gyatso[130].
Harrer rapporte que la légation indienne, qui succède en 1947 à la Légation britannique mais continue à être dirigée par Hugh Richardson jusqu'en , passe fréquemment des films indiens et anglais lors de ses fêtes[131].
Harrer note également l'engouement pour les docteurs britanniques de la Légation – « les seuls médecins pour une population de trois millions et demi d'habitants » –, rapportant que les moines critiquent même les dignitaires du gouvernement lorsque ceux-ci font venir le médecin anglais[132].
Vogue des produits anglo-saxons
À la fin des années 1940, Heinrich Harrer note qu'à Lhassa on peut acheter du corned-beef (« singe ») américain, du beurre australien et du whisky anglais. On peut même se procurer des produits de beauté Elizabeth Arden et des phonographes où passer les derniers succès de Bing Crosby[133],[134]. Les nobles tibétains s'adonnent à la danse lorsqu'ils organisent des fêtes : danse tibétaine traditionnelle mais aussi le fox-trot[135].
La diplomatie tibétaine
Le Bureau des Affaires étrangères du Tibet qui fut d'abord un bureau, puis un ministère du Gouvernement tibétain était chargé des relations diplomatiques du Tibet entre 1909 et 1952[136].
Le traité entre la Mongolie et le Tibet (1913)
Selon le tibétologue Elliot Sperling, un Traité d'amitié et d'alliance entre le Gouvernement de Mongolie et le Tibet est signé en janvier 1913 et porte les sceaux des représentants du Tibet et de la Mongolie. Dans les premières lignes du traité, le Tibet et la Mongolie attestent s'être libérés de la domination mandchoue et avoir chacun constitué un État indépendant. De courts articles portent notamment sur :
- L'engagement mutuel de secours et d'assistance du Tibet et de la Mongolie ;
- Les dispositions commerciales et financières[137].
Pour autant, ainsi que l'écrit Barry Sautman, la Mongolie n'était pas reconnue en tant qu'État en 1913. Elle avait proclamé son indépendance fin 1911 alors que de nombreux territoires et provinces faisaient sécession à la suite de la chute de la dynastie des Qing. La Mongolie ne fut reconnue que des décennies plus tard par la Russie et la Chine : l'Union soviétique et la République de Chine ne reconnurent la Mongolie qu'en 1946 (pour revenir, en ce qui concerne la République de Chine (i.e. Taïwan), sur cette reconnaissance en 1953 avant de se raviser en 2002). Les États-Unis ne reconnurent la Mongolie qu'en 1987. Le Tibet et la Mongolie en 1913 n'étant pas reconnus comme États par les autres États, le fait pour l'un et l'autre de se reconnaître mutuellement n'a pas plus d'importance que la reconnaissance mutuelle de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie aujourd'hui[138].
Elliot Sperling remarque que Sautman ne va pas au-delà des points de vue de la Chine. Pour Sperling, que les Tibétains et les Mongols aient affirmé dans leur traité de 1913 avoir émergé de la domination par l'État mandchou et n'être ainsi plus reliés avec la Chine est significatif sur le plan de la terminologie[139].
Conférence de Simla
En 1913, après la chute des Qing et la mort de Zhao Erfeng, les Britanniques proposent une conférence à Simla, en Inde, pour discuter du tracé de la frontière sino-tibétaine et du statut du Tibet[140].
À cette conférence, assistent les plénipotentiaires de la Grande-Bretagne, de la Chine, et du Tibet. La conférence s'ouvre le sous l'égide de Henry Mac-Mahon. Sous le Raj britannique, les Britanniques souhaitent que le Tibet devienne un État tampon pour contrer l'influence de la Russie[141] et endiguer les poussées expansionnistes chinoises. Les Tibétains souhaitent la reconnaissance de leur indépendance, décrétée en 1912 par le 13e Dalaï Lama, et l'intégrité de leur territoire. Les Chinois, quant à eux, veulent intégrer à leur territoire les zones tibétaines orientales du Kham conquises par les troupes du général et seigneur de guerre Zhao Erfeng en 1908 et revendiquent lors de la conférence une souveraineté sur le Tibet. Pour résoudre ces différends et les problèmes frontaliers, Henry Mac-Mahon tranche le en proposant un accord - la Convention de Simla - qui définit la frontière entre l'Inde et le Tibet par la ligne Mac-Mahon et divise le Tibet en : « Tibet Extérieur » (correspondant aux territoires tibétains à l'ouest du Yangtsé[141]) sous l'administration du gouvernement du Dalaï Lama ; et « Tibet Intérieur » (correspondant aux régions tibétaines limitrophes de la Chine, une partie du Kham et de l'Amdo[141]) où Lhassa aurait uniquement l'autorité spirituelle. Les deux secteurs sont considérés comme étant sous la « suzeraineté » chinoise[142]. Les Britanniques proposent en outre que la suzeraineté du Tibet soit proposée à la Chine afin de contrer d'éventuelles influences de leurs rivaux russes[141]. Les trois représentants approuvent l'accord le [143]. Cependant, Pékin s'oppose à la frontière proposée entre Tibet Intérieur et Extérieur et renie l'accord ainsi que le paraphe de son délégué[144].
Après l'indépendance de l'Inde et l'établissement de la République populaire de Chine en 1949, la question des frontières est remise en cause par l'occupation du Tibet par l'armée communiste chinoise et la notion d'État tampon disparaît. La Chine réclame la partie de l'Arunachal Pradesh au sud de la ligne Mac-Mahon.
Cette frontière est à nouveau contestée durant le conflit sino-indien de 1962 où les deux pays se font une brève guerre dans cette région. La Chine occupe alors certains secteurs au sud de la ligne durant plusieurs mois. Cependant, en 1981, les deux pays ouvrent des négociations pour résoudre leur conflit frontalier, et les discussions menées en 1993 et 1995 soulagent la tension le long de la frontière. Jusqu'à maintenant, la Chine refuse de reconnaître la ligne Mac-Mahon[145].
- Ligne Mac-Mahon, Convention de Simla de 1914, carte 1
- Ligne Mac-Mahon, Convention de Simla de 1914, carte 2
Conférence panasiatique de New Delhi (1947)
La conférence panasiatique de New Delhi, organisée par des représentants du mouvement pour l'indépendance de l'Inde, réunit 25 pays asiatiques en mars 1947. Deux délégués du Tibet, Shamp'ho Tséwang Rigdzin et Lobsang Wangyel, y participèrent. Selon Claude Arpi, , directeur du pavillon tibétain d'Auroville, le drapeau du Tibet leur est remis par un messager du Kashag à la vallée de Chumbi et ils le hissent durant la conférence comme demandé[146]. Selon les auteurs du livre Le statut du Tibet de Chine dans l'histoire, comme ils n'avaient pas de drapeau, l'attaché commercial de l'ambassade britannique, Hugh Richardson, en manda un auprès du Kashag, lequel envoya un drapeau militaire comportant la représentation du lion des neiges (situation qui a amené ces auteurs à se demander comment comment un drapeau de l'armée pouvait bien servir de drapeau national à la suggestion d'un étranger ?)[147]. Selon Claude Arpi, le drapeau leur fut remis par un messager du Kashag à la vallée de Chumbi et ils le hissèrent durant la conférence comme demandé[29], avec ceux des autres nations représentées[148].
La Conférence plénière se tint à Purana Qila, 32 délégations étaient présentes, chacune sous un dais, une plaque indiquant le nom du pays, et muni d’un drapeau national[146],[149]. La délégation du Tibet avait son drapeau, ainsi qu’une carte de l’Asie où le Tibet était figuré comme un pays séparé[146]. Jawaharlal Nehru ouvrit la Conférence par une allocution accueillant les représentants des « lointains pays d’Asie et de nos voisins, l’Afghanistan, le Tibet, Le Népal, le Bhoutan, la Birmanie et Ceylan avec qui nous souhaitons tout spécialement coopérer en des rapports cordiaux et étroits ». Le délégué tibétain répondit « Le gouvernement tibétain a été invité à se joindre à la Conférence panasiatique. Nous sommes un pays qui administre ses sujets en se fondant sur des aspirations religieuses. Et le Tibet a des relations particulièrement amicales avec l’Inde depuis des temps anciens… »[146].
Selon Claude Arpi, cette conférence démontre qu’en 1947 les dirigeants indiens du gouvernement intérimaire de l’Inde reconnaissaient le Tibet comme indépendant[150]. Pour l'historien américain Tom Grunfeld, comme cette conférence non officielle n'était pas parrainée par le gouvernement, la présence du drapeau et de la carte n'avait aucune importance diplomatique »[151].
Les représentants du Tibet sont reçus par Nehru et par Gandhi « pour qui, selon Laurent Deshayes, l'indépendance du Tibet ne fait aucun doute »[152].
Selon les sources officielles chinoises, la tentative des Britanniques de faire figurer le Tibet comme pays indépendant sur la carte de la Asie dans la salle de conférence et parmi les drapeaux des différents pays entraîna une protestation solennelle de la part de la délégation chinoise, ce qui obligea les organisateurs à rectifier le tir[153],[154]. Tom Grunfeld affirme que les cartes furent modifiées et le drapeau abaissé après les protestations de l'ambassadeur de Chine à la Nouvelle Delhi mais que les délégués restèrent jusqu'à la fin[155]. Selon Claude Arpi, le drapeau n'aurait pas été enlevé malgré les protestations de la délégation chinoise[29]. Les organisateurs de la conférence firent une déclaration indiquant que les délégués tibétains avaient été invités par Jawaharlal Nehru en son nom personnel[156],[157].
L'accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet (1951)
Si l'accord en 17 points fut signé par les représentants du 14e dalaï-lama et ceux de la République populaire de Chine le à Pékin, il fut dénoncé 9 ans plus tard par le dalaï-lama et son gouvernement, les affirment qu'il fut signé par les Tibétains sous la contrainte[158].
Cet accord fut le premier document dans l'histoire tibétaine à décréter la souveraineté chinoise sur le Tibet, même s’il reconnaissait le droit au Gouvernement tibétain de continuer à administrer le Tibet[159]. Selon Hong Xiaoyong, ambassadeur de Chine à Singapour, en contrepartie de cette reconnaissance, la Chine s'engage à ne remettre en cause ni la religion ni le gouvernement du pays. Le dalaï-lama envoie un télégramme à Mao Zedong lui promettant d'œuvrer à la pacification du Tibet et à coopérer avec la Chine[160]. Le Tibet devient une région de la Chine, officiellement gouvernée par le 14e dalaï-lama et le 10e panchen lama. Pendant neuf ans, selon la formule de Jean Dif, le parti communiste chinois va cohabiter avec l'une des dernières théocraties féodales du monde[161], situation parfois qualifiée de « coexistence »[162].
Le règne du 14e dalaï-lama et la fin de l'indépendance de facto
Le régent Taktra s'était attiré tant de haine qu'il ne pouvait plus rester à son poste. À la demande des oracles d'État, il dut laisser les commandes au 14e dalaï-lama le [163].
Les réformes du 14e dalaï-lama
Selon Thomas Laird, ce sont l'observation et la discussion, dans ses jeunes années, avec des gens ordinaires comme les balayeurs et les prisonniers qui ont préoccupé le dalaï-lama et lui ont inspiré des réformes. Choqué par l'utilisation de la cangue, il libéra tous les prisonniers quand il accéda au pouvoir[164].
Durant les quelques années où il dirigea le Tibet dans une collaboration difficile avec les Chinois, le dalaï-lama institua des réformes majeures à ce qu'il le déclare dans un entretien. Il rapporte avoir établi un système judiciaire indépendant et aboli le système de dette héréditaire, qui était, explique-t-il, « le fléau de la communauté paysanne et rurale », piégeant celle-ci dans une servitude envers l'aristocratie[165].
Il fallut toutefois attendre la dissolution du gouvernement du Tibet () et le lancement de la Réforme démocratique () pour que le servage et l'esclavage soient abolis. Anna Louise Strong rapporte que les dettes féodales furent annulées le par le Comité préparatoire de la région autonome du Tibet[166].
L'intervention militaire chinoise de 1950
En 1950, l'Armée populaire de libération entre dans la région tibétaine orientale de Chamdo pour, selon les exilés tibétains et d'autres sources, envahir le Tibet[167], pour effectuer ce que la version chinoise des faits décrit comme une « libération pacifique »[168], et rencontre peu de résistance de la part d'une armée tibétaine faible et mal équipée[169], le , 5 000 soldats tibétains avaient été tués, et la petite armée tibétaine s’est rendue[29].
Le , le gouvernement du Tibet envoie un appel aux Nations unies demandant l'inscription de la question tibétaine aux débats du conseil de sécurité. Seul le Salvador propose une résolution, mais en raison de la guerre de Corée qui se déroule au même moment, et de l'hésitation de l'Inde, le débat est ajourné[170],[171].
Le , des représentants du Dalaï-lama signent à Pékin l'Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet, sous la menace d'une poursuite de l'avancée de l'APL[172].
Selon le gouvernement chinois, le , les troupes chinoises firent leur entrée à Lhassa où plus de 20 000 personnes se pressaient le long de leur passage. Il y eut une cérémonie de bienvenue en leur honneur, où Lhalu Tsewang Dorje fit un discours puis il y eut un banquet pour marquer la libération pacifique du Tibet et pour célébrer l'unité retrouvée des Han et des Tibétains. Y participèrent les chefs de la 18e armée et les principaux responsables du gouvernement tibétain. Le , le 14e dalaï-lama devait donner un banquet en l'honneur des officiers supérieurs de l'APL à Lhassa[173].
La coexistence dans le cadre de l'accord en 17 points
En 1954, le 14e dalaï-lama, le 10e panchen-lama et le 16e karmapa se rendent à Pékin pour discuter de la question du Tibet avec Mao Zedong[174]. Lors d'une entrevue avec le dalaï-lama, Mao lui donne l'assurance que l'identité tibétaine sera respectée et qu'aucune grande réforme ne sera entreprise au Tibet pendant six ans[175].
En 1955, les deux dignitaires gélugpa célèbrent les fêtes de nouvel an à Pékin. Le dalaï-lama y prononce un discours de remerciements à l'égard de la Chine. Sur le chemin du retour, il écrit un poème à la gloire de Mao[176].
En 1956, un comité préparatoire à l'établissement de la Région autonome du Tibet est créé, présidé par le dalaï-lama. Le premier vice-président en est le panchen lama[176].
En novembre de la même année, le dalaï-lama, le panchen lama et le karmapa se rendent en Inde pour participer aux cérémonies du 2 500e anniversaire de la mort du Bouddha. Les deux frères aînés du dalaï-lama pressent celui-ci de rester en Inde et de faire campagne pour l'indépendance du Tibet. Chou En-Lai rejoint le dalaï-lama et, lui remettant une lettre de Mao annonçant qu'il n'y aurait pas de changements au Tibet dans les six années à venir, parvient à le dissuader de s'exiler[176],[177].
La fin de la coexistence
En 1956, débute à Litang dans le Kham une révolte des Tibétains contre l'occupant chinois, qui s'étend aux autres secteurs du Kham, puis en 1957 et 1958 aux secteurs de l'Amdo, en 1958 et 1959 à l'Ü-Tsang, à la future Région autonome du Tibet, avant de s'étendre à l'ensemble du territoire.
Les États-Unis, dans une visée anticommuniste, apportent leur soutien à la guérilla tibétaine, opposée au parti communiste chinois, entraînent les combattants tibétains[178], et invitent le dalaï-lama à s'exiler en Inde[179].
En 1959, l'insurrection armée éclate à Lhassa, le dalaï-lama fuit le Tibet pour se réfugier en Inde. Cette révolte est réprimée par l'armée populaire de libération. Le nombre de victimes tibétaines est estimé à plusieurs dizaines de milliers de personnes par les exilés tibétains. Le gouvernement chinois fait état de 5 360 rebelles mis hors de combat, la plupart étant capturés ou se rendant[180].
Selon Tom Grunfeld, les nobles qui soutinrent la révolte et restèrent au Tibet furent mis en prison. Leurs domaines ainsi que ceux des nobles qui s'étaient enfuis furent confisqués. Les domaines des nobles qui soutinrent la Chine et de ceux qui ne prirent pas parti furent rachetés par le gouvernement chinois[181]
Les résolutions de l'ONU (1959, 1961, 1965)
Le , le gouvernement du Tibet envoya un appel du Tibet aux Nations unies[182]. Le Salvador proposa une résolution aux Nations unies, mais en raison de la guerre de Corée qui se déroulait au même moment, et de l'hésitation de l'Inde, le débat fut ajourné. Ainsi que le rapporte le tibétologue Melvyn C. Goldstein, le délégué britannique fut le premier à prendre la parole, informant ses collègues qu'après un demi-siècle de relations internationales avec le Tibet, le gouvernement de Sa Majesté était d'avis que le statut du Tibet n'était pas clair, et suggérant de reporter l'appel du Tibet[183].
Ultérieurement, l'assemblée générale de l'ONU a adopté 3 résolutions[184] condamnant les violations des droits fondamentaux et des libertés du peuple tibétain, les coups portés à sa culture et sa religion, ceci en 1959 (résolution 1353 (XIV)[185]) et en 1961 (résolution 1723 (XVI)[186]). Dans cette 2e résolution, le droit à l'autodétermination du peuple tibétain est mentionné explicitement. Enfin, la dernière résolution en date, celle de 1965 (résolution 2079 (XX)[187]), fait référence aux précédentes dont elle reprend les thèmes mais sans mention explicite à l'autodétermination. La Chine n'est pas désignée explicitement dans ces Résolutions.
Ainsi que l'indique Martine Bulard, journaliste au Monde diplomatique, ces trois résolutions ne font pas allusion à l'indépendance du territoire et leur texte a été voté non pas par la République populaire de Chine, qui à l'époque ne faisait pas partie de l'ONU, mais par la République de Chine (Taïwan) de Tchang Kaïchek[188].
Cependant, selon Jean-Claude Buhrer, les 3 résolutions de l’Assemblée générale demandaient la reconnaissance du droit à l’autodétermination des Tibétains et le respect de leurs droits fondamentaux[189].
Limites de l'exécution du droit à l'autodétermination
L'ONU a défini sans ambiguïté en 1960 les limites et les conditions de l'application du droit à l'autodétermination nationale : cette application ne doit en aucun cas porter atteinte à la souveraineté d'État d'un pays et compromettre son intégrité territoriale[190].
Le principe de l'intégrité territoriale, consacré depuis longtemps par le droit international, constitue une limite à l'application du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et au principe d'autodétermination des peuples colonisés. La résolution 1514 (XV), adoptée le par l'Assemblée générale de l'ONU, admet cette limite et lui consacre le paragraphe 6 qui stipule clairement que « toute tentative visant à détruire partiellement ou totalement l'unité nationale et l'intégrité territoriale d'un pays est incompatible avec les buts et les principes des Nations Unies ».
Pour autant, la résolution 1723 (XVI) adoptée un an plus tard, le , exprimait la demande de l'ONU « tendant à ce qu'il soit mis fin à des pratiques qui privent le peuple tibétain de ses droits fondamentaux et de ses libertés fondamentales, notamment de son droit à l'autodétermination ».
La Résolution 2625 (XXV) relative aux principes du droit international touchant aux relations amicales et à la coopération entre les États conformément à la Charte des Nations unies, adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU le , a réitéré la condamnation de la sécession en précisant que le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ne peut être interprété « comme autorisant ou encourageant une action, quelle qu'elle soit, qui démembrerait ou menacerait, totalement ou partiellement, l'intégrité territoriale ou l'unité politique de tout État souverain et indépendant ».
La Commission internationale de juristes (CIJ) (1959, 1960, 1997)
Le , la CIJ produisit un premier rapport[191] concluant que les Tibétains étaient privés de leurs droits fondamentaux selon le droit international, et que la Chine réprimait systématiquement et brutalement la liberté politique et religieuse au Tibet.
Selon Sunanda K. Datta-Ray[192], cette déclaration de 1959 selon laquelle entre 1911 et 1951 le Tibet était « un État pleinement souverain, indépendant de facto et de jure de la Chine » (a fully sovereign state, independent in fact and law of Chinese control) aurait été qualifiée de « pro-tibétaine sans aucune retenue » (unashamedly pro-Tibetan) par Tsering Shakya, l'auteur de The Dragon in the Land of Snows: A History of Modern Tibet Since 1947[193]. En réalité, la déclaration exacte de la CIJ de 1959 est « Tibet’s position on the expulsion of the Chinese in 1912 can fairly be described as one of de facto independence and there are strong legal grounds for thinking that any form of legal subservience to China had vanished. It is therefore submitted that the events of 1911-12 mark the re-emergence of Tibet as a fully sovereign state, independent in fact and law of Chinese control »[194].
En 1960, la CIJ produisit un second rapport concluant que le Tibet était « à tout le moins un État indépendant de facto » avant 1951, et que la Chine avait illégalement envahi le Tibet, et commettait un acte de génocide culturel contre le peuple tibétain[195],[196]. Ce rapport déclarait notamment « de 1913 à 1950, le Tibet a démontré son existence en tant qu'État, tel que le conçoit le droit international »[197].
Dans un livre publié en 1994, The International Commission of Jurists, Global Advocates for Human Rights[198], Howard B. Tolley Jr. a expliqué comment la formation de la CIJ avait financée par la CIA en tant qu'instrument de la guerre froide (et ce à l'insu de la majorité de ses responsables et membres) du moins jusqu'en 1967)[199],[200]. L'historien A. Tom Grunfeld dit de cette organisation qu'elle est l'une des organisations des droits de l'homme de la CIA financées par celle-ci pour préparer des rapports de propagande contre la Chine[201].
En 1997, dans une étude approfondie intitulée Tibet: Human Rights and the Rule of Law, la CIJ a conclu que le peuple tibétain a droit à l'autodétermination et qu'un référendum du peuple tibétain pour déterminer le statut futur de la région contribuerait significativement à résoudre le conflit politique au Tibet[202].
Cependant, pour Barry Sautman, en droit international il n'existe pas de « droit à l'indépendance », à la sécession, pour une quelconque partie d'un pays[203].
Le Tribunal permanent des Peuples (1992)
Un tribunal d'opinion, le Tribunal permanent des Peuples, réuni à Strasbourg en pour examiner les témoignages et arguments, a affirmé que les Tibétains réunissaient les conditions généralement acceptées pour constituer un « peuple » ayant droit à l'autodétermination et qu’ils « sont donc fondés à exercer leur droit l'autodétermination ». Le Tribunal concluait que « la présence de l'administration chinoise sur le territoire tibétain doit être considérée comme une domination étrangère du peuple tibétain ». Finalement, dans son verdict, le Tribunal a décidé que « Le peuple tibétain a depuis 1950 été continuellement privé de son droit à l'autodétermination »[204].
Les prises de position internationales
Une indépendance à la réalité contestée
Dans sa lettre au Secrétaire général de l'ONU datée du , le 14e dalaï-lama fait état d'une série d'arguments en faveur de la reconnaissance internationale de la souveraineté du Tibet, notamment le fait que la Mongolie et la Grande-Bretagne ont signé des traités avec le Tibet (le Traité d'amitié et d'alliance entre le Gouvernement de Mongolie et le Tibet et la Convention de Simla), et que des représentants tibétains munis de passeports tibétains ont été reçus par l'Inde, la France, l'Italie, le Royaume-Uni et les États-Unis[205].
Si le gouvernement tibétain en exil considère la déclaration de 1913 comme une proclamation d'indépendance, son statut exact ne fait pas l'unanimité, y compris parmi les experts.
Selon Anne-Marie Blondeau, si un rapport de la Commission internationale de juristes et d'autres spécialistes comme Michael van Walt van Praag[206] reconnaissent l'indépendance de facto du Tibet dans la première moitié du XXe siècle, d'autres juristes ratiocinent à propos du droit international[207].
Cité par Barry Sautman, Alfred P. Rubin, un expert américain en droit international qui a étudié les déclarations d'indépendance du Tibet, constate qu'« elles n'étaient aucunement des déclarations politico-juridiques mais simplement l'affirmation par le 13e dalaï-lama que la relation prêtre-protecteur (mchod-yon) entre les dalaï-lamas et les empereurs chinois s'était éteinte du fait de la fin de l'empire »[208].
À propos de l'argument selon lequel l'aptitude du Tibet à devenir un État indépendant découlait de l'absence d'influence du gouvernement central à partir de 1913, le politologue et juriste Barry Sautman, professeur associé de l'université de science et de technologie de Hong Kong, fait remarquer que la discontinuation de l'emprise du gouvernement central sur un territoire ne fait pas automatiquement de ce dernier un État. Il n'existe pas de « droit à l'indépendance », à la sécession pour une quelconque partie d'un pays[209].
Melvyn Goldstein, spécialiste du Tibet, considère pour sa part que si la déclaration d'indépendance du Tibet n'en constitue pas vraiment une selon les critères occidentaux contemporains, elle indique clairement l'intention du Dalaï-lama de régner sur le Tibet sans interférence de la part de la Chine[210].
Selon Isabelle Henrion-Dourcy, il n'existait pas d'État tibétain reconnu internationalement, bien que les conditions fussent réunies pour argumenter a posteriori de son existence de facto[211].
Pour le patron de presse indien N. Ram, il n'est pas un pays ni gouvernement au monde qui ne conteste le statut du Tibet, qui ne reconnaisse que le Tibet fait partie de la Chine et qui soit disposé à accorder une quelconque reconnaissance juridique au gouvernement tibétain en exil[212]. Selon China Daily, pour Thomas Heberer, professeur de science politique et des études asiatiques à l'université de Duisburg-Essen en Allemagne, aucun pays au monde n'a jamais reconnu l'indépendance du Tibet ni déclaré que le Tibet était un « pays occupé ». Pour tous les pays du monde, le Tibet est territoire chinois[213].
Selon Anne-Marie Blondeau, les gouvernements, ne souhaitant pas affronter la République populaire de Chine en raison de la compétition internationale dont ses marchés font l’objet, évitent de prendre parti en évoquant le « statut peu clair » du Tibet et n’abordent pas l’autodétermination des Tibétains, même s’ils évoquent les violations des droits de l’homme au Tibet[214].
Le juriste Barry Sautman estime pour sa part que le Tibet et la Mongolie n'étant ni l'un ni l'autre reconnus comme États par les autres États, cette reconnaissance mutuelle reste sans plus d'effet que la reconnaissance mutuelle entre l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie[215]. Le même auteur fait également valoir que les passeports, ces « prétendus indices de souveraineté », sont aussi l'apanage de territoires qui ne sont pas des États[216] et que les passeports d'un État non reconnu n'ont pas de validité aux yeux des États reconnus, l'apposition d'un visa n'équivalant pas à une reconnaissance[90]. Pour le journaliste Jeremy Page, la reconnaissance d'un passeport tibétain implique la reconnaissance de la souveraineté du Tibet[217].
La Commission internationale de juristes, une association dont la formation avait été financée secrètement par la CIA[199],[200], a estimé en 1960 que l'indépendance du Tibet avait été valide sur le plan du droit[218].
Les positions des pays étrangers
En 1943, le ministre des affaires étrangères du Royaume-Uni, Anthony Eden, remet au gouvernement chinois une note où le Tibet est décrit comme « État autonome sous la suzeraineté de la Chine » et qui « jouit d'une indépendance de fait »[219]. Plus de 60 ans plus tard, le Royaume-Uni a révisé son appréciation le et reconnu que le Tibet faisait partie intégrante de la République populaire de Chine[220].
En 1954, la République populaire de Chine et l'Inde conclurent un « accord sur le commerce et les relations entre le Tibet chinois et l'Inde » (Agreement on Trade and Intercourse Between the Tibet Region of China and India, ou accord de Panchsheel du nom des cinq principes de la coexistence pacifique formulés pour la première fois), professant respect mutuel pour leur intégrité territoriale et souveraineté respectives. Par ce document, l'Inde reconnaissait la souveraineté de la Chine sur le Tibet[221].
Selon Pierre-Antoine Donnet, la position soviétique a varié selon sa politique envers la Chine. Dans les années 1960 marquées par la rupture sino-soviétique, Moscou mis en doute le caractère historique de la souveraineté de la Chine sur le Tibet[222].
Dans la liste des territoires non autonomes publiée en 2008 par l'ONU, le Tibet n'est pas mentionné[225]. Cependant, dans une résolution de l'ONU datant de 1961, le droit du peuple tibétain à l'autodétermination est reconnu, et dans un document provenant d'ONG ayant un statut consultatif et annexé au rapport du secrétaire général de l'ONU intitulé Situation au Tibet (rapport ayant fait suite à la Résolution de 1991), les Tibétains sont décrits comme un peuple sous domination coloniale. À ce jour, le droit du peuple tibétain à l'autodétermination n'a pu s'exprimer[226].
Le Tibet n'a jamais été répertorié par les Nations unies comme « pays à décoloniser », que ce soit avant ou après 1971, date de l'entrée de la Chine populaire au sein de cette organisation internationale, et aucun pays n'a reconnu à ce jour le gouvernement tibétain en exil[227]. Dans la liste des pays et territoires à décoloniser publiée en 2008 par l'ONU, le Tibet n'est pas mentionné, et la Chine n'est pas citée au nombre des « puissances administrantes »[225].
À voir
Articles connexes
Liens externes
- (en) Tibet Talk with Jamyang Norbu in Bangalore par Jamyang Norbu (Phayul.com)
- (en) Eyewitness accounts of first generation Tibetan exiles made public, Phayul.com
- Pierre Chapoutot, Géopolitique du Tibet: Tibet imaginaire, Tibet réel, en part. chapitre « L'illusion de l'indépendance », site Cafés géographiques,
Bibliographie
- A. Tom Grunfeld, The making of Modern Tibet, première édition : 1987, seconde édition : M.E. Sharpe, 1996, 352 p. (ISBN 1563247143) (ISBN 9781563247149)
- (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, 1913-1951: The Demise of the Lamaist State, University of California Press, Berkeley and London, 1989, (ISBN 0520061403 et 9780520061408) - (fr) Histoire moderne du Tibet (1913-1951) – La chute du royaume des lamas, traduction de Du Yongbin, Éditions de l'actualité, 3e tirage,
- Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997 (ISBN 978-2213595023)
- Claude Arpi Tibet, le pays sacrifié, préface par le dalaï-lama, Calmann-Lévy, 2000 (ISBN 2702131328)
- Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Le Tibet est-il chinois ?, Albin Michel, 2002 (ISBN 2-226-13426-3)
- (en) Dibyesh Anand, « Strategic hypocrisy: the British imperial scripting of Tibet's geopolitical identity. », Journal of Asian Studies, vol. 68, no 1, , p. 227-252 (DOI 10.1017/S0021911809000011, lire en ligne)
Notes et références
- (en) Michael van Walt van Praag, Introduction de The Legal Status of Tibet, Three Studies by Leading Jurists, 1989, Dharamsala, Office of Information & International Relations : « Following the 1911 revolution in China and the overthrow of the Manchu empire, troops surrendered to the Tibetan army and were repatriated under a Sino-Tibetan peace accord. »
- Françoise Robin (INALCO), Le vers libre au Tibet : une forme littéraire de l'intime au service d'un projet collectif, in D'un Orient l'autre, actes des 3es journées de l'Orient, Bordeaux, 2-4 octobre 2002 (sous la dir. de Jean-Louis Bacqué-Grammont, A. Pino, S. Khoury), Peeters Publishers, 2005, 606 p., p. 573-601, p. 583 : « vingt-deux jours après son retour à Lhassa en janvier 1913, il proclame la rupture des liens de suzerain à vassal qu'entretenaient la Chine mandchoue et le Tibet, puisqu'une république chinoise avait remplacé le régime dynastique bouddhique des Mandchous ».
- (en) Barry Sautman, “All that Glitters is Not Gold”: Tibet as a Pseudo-State, in Maryland Series in Contemporary Asian Studies, n° 3-2009 : « A US international law scholar who studied Tibet’s “declarations of independence” found they were not political-legal declarations at all, but merely the 13th Dalai Lama’s affirmations that the mchod-yon (priest-patron) relationship between Dalai Lamas and Chinese emperors had been extinguished due to the end of the empire. [Note :] Alfred P. Rubin, “Tibet’s Declarations of Independence,” AJIL 60 (1966):812-814 and Rubin, “A Matter of Fact,” AJIL 60 (1966):586. »
- (en) Melvyn C. Goldstein, A history of modern Tibet, 1913-1951: the demise of the Lamaist state, University of California Press, 1991, pp. 62-63.
- (en) Melvyn C. Goldstein (avec Cynthia M. Beall), Nomads of Western Tibet — The Survival of a Way of Life, University of California Press, 1990 (ISBN 0520072111 et 9780520072114), 191 p., p. 50 (Historical background) : « while Tibet was loosely subordinate to China for several hundred years prior to 1911, between then and 1951, it functioned as a de facto independent poltitical entity, although it never received de jure international recognition of an independent legal status separate from China ».
- (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon: China, Tibet and the Dalai Lama, University of California Press, Berkeley, 1997], chap. « Tibetan Attempts to Modernize » (« Tentatives Tibétaines de Modernisation »), p. 37 : « Chinese fortunes in Tibet improved slightly after the death of the thirteenth Dalai Lama when Tibet allowed a "condolence mission" sent by Guomindang government of Chiang Kaishek to visit Lhasa, and then permitted it to open an office to facilitate negotiations aimed at resolving the Tibet Question. These talks proved futile, but Tibet allowed the office to remain. »
- Pierre Chapoutot, Géopolitique du Tibet : Tibet imaginaire, Tibet réel, en part. chapitre « De la protection mongole à la tutelle chinoise », site Cafés géographiques, 27 février 2002 : « Surtout, cette période correspond à l’avènement en 1644 de la dynastie Qing, d’origine mandchoue, marquée par les deux règnes décisifs de Kangxi (1661-1722 - c’est le « Louis XIV chinois ») et de Qianlong (1735-1796). L’Empire de Chine connaît alors une expansion exceptionnelle, dans toutes les directions : la zone d’influence chinoise est pratiquement multipliée par trois ! Quant au Tibet, il se voit imposer une véritable tutelle : contrôle politique, l’Empereur imposant au Dalaï Lama un « conseiller » qui est en fait un gouverneur (amban), et interférant même dans sa désignation ; contrôle militaire, l’Empire assurant la défense du Tibet contre ses adversaires népalais11 ; et contrôle territorial, une partie des régions orientales du Tibet (le Kham) étant transférée aux provinces chinoises du Qinghai et du Sichuan. Un soulèvement anti-chinois est sévèrement maté (1750) ; les Dalaï Lamas qui se succèdent de 1706 à 1895 ne font guère que de la figuration. Reste un fait essentiel : à aucun moment les Chinois ne cherchent à modifier les institutions de la société tibétaine et à remettre en cause l’ordre féodal-clérical, à la différence de ce qui va ensuite se passer. »
- (en) Hong Xiaoyong, « Let Truth Speak Louder »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ), The Straits Times, 23 avril 2008 : « From 1727 to 1911, altogther 57 Ambans (ministers in charge of Tibet affairs in the Qing Dynasty) were stationed in Tibet to supervise local administration on behalf of the central authority. »
- (en) Melvyn Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, p. 23-24.
- Irenées : L’Inde des britanniques à Nehru : un acteur clé du conflit sino-tibétain.
- (en) John Powers, History as Propaganda: Tibetan exiles versus the People's Republic of China, Oxford University Press, 2004, p. 82 : « This compact, which later came to be known as the Anglo-Tibetan Agreement of 1904, further muddled the waters with regard to Tibet's status, because while it was for all intents and purposes a treaty between the government of Britain and the government of Tibet, the Tibetan leader, the Dalai Lama, was not present, and the Chinese amban publicly repudiated it and continued to assert China's claim to overlordship of Tibet. »
- Claude Arpi, Tibet, le pays sacrifié, page 106.
- Jean Dif, Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde (suite 2), site de Jean Dif : « Aucune puissance étrangère ne sera autorisée à envoyer des représentants officiels ou des personnes privées au Tibet, quels que soient les motifs de leur séjour, que ce soit pour construire des routes, des voies ferrées, installer le télégraphe, prospecter ou exploiter des mines, sans le consentement de Londres. »
- Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, 1997, Fayard, p. 235 (ISBN 978-2213595023).
- Jean Dif, Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde, op. cit. : « Ces derniers, toutefois, auraient pu reconnaître l'indépendance du nouvel État et procéder à un échange d'ambassadeurs; ils ne le font pas ».
- Claude Arpi, Tibet, le pays sacrifié (Tsepon W. D. Shakabpa, Tibet: A Political History, p. 217), page 107.
- Jean Dif, Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde (suite 2), op. cit.
- (en) Bradley Mayhew et Michael Kohn, Tibet, Lonely Planet, 2005, 360 p., p. 31 : « The missing link in the Anglo-Tibetan accord was a Manchu signature. In effect, the accord implied that Tibet was a sovereign power and therefore had the right to make treaties of its own. The Manchu objected and, in 1906, the British signed a second accord with the Manchus, one that recognized China's suzerainty over Tibet ».
- Claude Arpi, op. cit., page 118 : « alors que Youngshusband n'avait pas voulu la signature de l'amban au bas du traité quand il était à Lhassa, les diplomates britanniques à Calcutta et à Pékin, après "de laborieuses et tortueuses" négociations, réussirent finalement à convaincre la Chine d'apposer son sceau sur la Convention de 1906. [...] L'aspect cependant le plus incroyable de la Convention de 1906, c'est que les Tibétains n'ont ni pris part aux pourparlers, ni même été informés des résultats. »
- Claude Arpi, op. cit., page 116.
- « Tsarong Dzasa, The Tibet Album, British Photography in Central Tibet (1920–1950) », Oxford University
- Commission internationale de juristes La question du Tibet et la primauté du droit, Genève, 1959, p. 94-95
- (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon - China, Tibet, and the Dalai Lama, op. cit., p. 27 : « his position in exile was somewhat precarious since he had been "deposed" by the Chinese government in 1904 because of his flight ».
- (zh) « 本寺概况 »
- Gilles van Grasdorff La Nouvelle Histoire du Tibet, 2006 p. 248
- (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon - China, Tibet, and the Dalai Lama, op. cit., p. 27 : « At this time the Dalai Lama was languishing in exile, spending time first in Outer Mongolia and then in the ethnic Tibetan areas of what is now Qinghai province. (...) Beijing, (...) agreed to his return to Tibet to rule. (...) Nevertheless, China did not trust the Dalai Lama to be either loyal or submissive, so unbeknownst to him took steps to ensure he followed Beijing's instructions. Zhao Erfeng, the successful special commissioner who had brutally pacified the Tibetan areas of Sichuan and Yunnan, now sent an army of several thousand troops from Sichuan province to ensure that the Dalai Lama remained compliant ».
- (en) Michael van Walt van Praag, Introduction de The Legal Status of Tibet, Three Studies by Leading Jurists, 1989, Dharamsala, Office of Information & International Relations : « Imperial armies tried to reassert actual influence in 1910 by invading the country and occupying Lhasa. »
- (en) Charles Bell, 1924, A year in Lhasa, Geogr. J. 63: 89-105 : « In 1910 the Chinese invaded Tibet and occupied Lhasa. The Dalai Lama, with the majority of the members of his Government, fled to India and remained there for over two years. »
- Claude Arpi (trad. de l'anglais par Claude B. Levenson), Tibet, le pays sacrifié, Paris, Calmann-Lévy, , 325 p. (ISBN 2-7021-3132-8, présentation en ligne), « 11 », p. 126.
- (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon - China, Tibet, and the Dalai Lama, University of California Press, 1997, p. 26 : « The British thrusts now suggested to Beijing that unless it took prompt action, its position as overlord in Tibet might be lost, and with Tibet under the British sphere of influence the English would be looking down from the Tibetan plateau on Sichuan, one of China's most important provinces. The Qing dynasty, although enfeebled and on the brink of collapse, responded with surprising vigor. Beijing got the British troops to leave Tibetan soil quickly by paying the indemnity to Britain itself and began to take a more active role in day-to-day Tibetan affairs. Britain's casual invasion of Tibet, therefore, stimulated China to protect its national interests by beginning a program of closer cultural, economic, and political integration of Tibet with the rest of China ».
- (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon - China, Tibet, and the Dalai Lama, op. cit., p. 26 : « At the same time, in the ethnographic Tibetan borderland, Zhao Erfeng initiated a major campaign that quickly converted most of the autonomous native Tibetan states into districts under Chinese magistrates. And, ominously, he launched an active attack on the position of the lamas and monasteries ».
- (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon - China, Tibet, and the Dalai Lama, op. cit., p. 28 : « No one intervened, so as that army entered Lhasa in February 1910, the Dalai Lama again fled into exile, this time south to his former enemies in British India. »
- « Profile: Important People in Tibetan History:Dasang Dadul Tsarong », The Tibet Museum,
- (en) Alex McKay (editor), The History of Tibet : The Medieval Period : c.850-1895, Cornell University Press, (ISBN 0-415-30843-7) (aperçu limité en ligne), (p. 420)
- (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon - China, Tibet, and the Dalai Lama, op. cit., p. 28 : « China again deposed the Dalai Lama and stepped up its efforts to expand its real control in Tibet, its officials assuming more direct command of administration. A Chinese postal service was established and Tibet's first stamps were produced (in Chinese and Tibetan script). Tibet seemed set on a trajectory that would have ended in Tibet's incorporation into China proper. This process, however, was abruptly halted when the Qing dynasty was overthrown in China in 1911 ».
- L'autonomie de la Mongolie extérieure, Annales de géographie, n° 127.
- (en) Melvyn C. Goldstein, A history of modern Tibet, 1913-1951: the demise of the Lamaist state, University of California Press, 1991, page 65
- (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon - China, Tibet, and the Dalai Lama, University of California Press, 1997, p. 31 (ISBN 978-0-520-21951-9).
- Roland Barraux, Histoire des Dalaï Lamas - Quatorze reflets sur le Lac des Visions, Albin Michel, 1993 ; réédité en 2002, Albin Michel (ISBN 2226133178).
- (en) Brief history of Tibet.
- Françoise Robin, Le vers libre au Tibet : une forme littéraire de l'intime au service d'un projet collectif, in D'un Orient l'autre, actes des 3es journées de l'Orient, Bordeaux, 2-4 octobre 2002 (ss dir. de Jean-Louis Bacqué-Grammont, A. Pino, S. Khoury), Peeters Publishers, 2005, 606 p., p. 573-601, p. 583 : « vingt-deux jours après son retour à Lhassa en janvier 1913, il proclame la rupture des liens de suzerain à vassal qu'entretenaient la Chine mandchoue et le Tibet, puisqu'une république chinoise avait remplacé le régime dynastique bouddhique des Mandchous (note 30 : On trouvera ce texte (considéré par les Tibétains comme une déclaration d'indépendance, ce que rejettent les autorités chinoises), dans Goldstein 1993: 60-61). »
- (en) Ram Rahul, Central Asia: an outline history, Concept Publishing Company, 1 janv. 1997, 170 p. p. 52-53 : « On return to Lhassa from India in the spring of 1912, Dalai Lama Thubten Gyatso issued a proclamation which the Tibetans regarded as the declaration of the independence of Tibet ».
- (en) Bradley Mayhew et Michael Kohn, Tibet, Lonely Planet, 2005, p. 32 : « Tibetans have since read this reply as a formal declaration of independence. It certainly was in spirit if not quite in letter ». (La version de 2008 du livre ne comporte pas cette dernière phrase.)
- (en) Melvyn C. Goldstein, A history of modern Tibet, 1913-1951: the demise of the Lamaist state, University of California Press, 1991, pages 62-63
- Pierre-Antoine Donnet, Tibet mort ou vif, Édition Gallimard; 1990: Nouv. éd. augm 1993, (ISBN 2070328023), p. 104.
- (en) Alfred P. Rubin, review of Tibet: A Political History. By Tsepon W. D. Shakabpa (New Haven and London: Yale University Press, 1967. pp. xvi, 369. Index), in The American Journal of International Law, volume 63, Issue 1, January 1969, p. 186 : « A new purported Tibetan declaration of independence dated 1913 is produced pages 246-248, which has not to this reviewer's knowledge appeared in print before. While it may be doubted that this proclamation can be considered an unambiguous one addressed to China or the world in general, it certainly is a significant indication of Tibetan political activities of the time. »
- (en) Barry Sautman, “All that Glitters is Not Gold”: Tibet as a Pseudo-State, in Maryland Series in Contemporary Asian Studies, No 3-2009, téléversable sur le site cctr.ust.hk : « Exile leaders argue that Tibet’s statehood is based on a lack of Chinese central government influence in Tibet from 1913 (when the Lhasa government “declared independence”) to 1951 (...). Most people do not know that (...) legal standards for statehood exist or that hiatuses in national government control over a territory do not automatically convert the territory into a state. They are often unaware that parts of countries have no “right to independence” ».
- Roland Barraux, op. cit., p. 287
- (en) Tom Grunfeld, The Making of Modern Tibet, M. E. Sharpe, 1996, p. 65.
- (en) Charles Bell, Tibet Past and Present, Oxford, Clarendon Press, 1924, p. 150-151.
- Anne-Marie Blondeau et Tsering Shakya in Le Tibet est-il chinois ?, Albin Michel, 2002, (ISBN 2-226-13426-3) p. 77, citant Warren W. Smith Jr Tibetan Nation: A History of Tibetan Nationalism and Sino-Tibetan Relations, Westview Press, (ISBN 978-0813332802), p. 185-186
- (en) Barry Sautman, “All that Glitters is Not Gold”: Tibet as a Pseudo-State 2009 : « Norbu claims Tibet had a mutual recognition treaty with Mongolia in 1913 and the Simla treaty of 1914 with Britain, but Tibet was not recognized by any established state in the modern era, the era that matters to the modern concept of statehood. Mongolia was not a recognized state in 1913. It proclaimed independence in late 1911, when many Chinese provinces and territories were declaring they were separate, because the Qing Dynasty had just collapsed. Mongolia was not recognized until decades later by Russia and China (...). The treaty [with Mongolia] was apparently inspired and executed with Russian interests at the fore; yet, whether that is so is not the main point, because Tibet and Mongolia were not recognized as states. Thus, for them to recognize each other had no more significance than the present-day mutual recognition by South Ossetia and Abhazia (...) ».
- Mathieu Vernerey, Bourgeonnement précoce du printemps de Lhassa, avril 2008, Le Monde diplomatique
- Elisabeth Martens, Lettre au Monde diplomatique en réponse à l'article de Mathieu Vernerey, Bourgeonnement précoce du printemps de Lhassa, avril 2008, sur le site du Monde diplomatique, Archives, mai 2008.
- Wen Mu, Commentaire sur les « Sept questions sur le Tibet » de Elizabeth Gleick, Le quotidien du peuple en ligne, 26 juin 2009 : « Aucun pays du monde n'a reconnu officiellement sur le plan diplomatique l'indépendance du Tibet ».
- (Anand 2009, p. 240)
- (en) Henry S. Bradsher, Tibet Struggles to Survive, in Foreign Affairs, July 1969, vol. 47, issue 4, p. 753 : « even today international legal experts sympathetic to the Dalai Lama's cause find it difficult to argue that Tibet ever technically established its independence of the Chinese Empire, imperial or republican. »
- (en) Petri Liukkonen (author) & Ari Pesonen, Sven Hedin (1865-1952).
- (en) A McKay - 1994 The Other 'Great Game': Politics and Sport in Tibet, 1904-47, International Journal of the History of Sport, Volume 11, Issue 3 December 1994, pages 372 - 386 : « Since the departure of the Chinese in 1913 there had been no Chinese representative in Lhasa, while the British had sent occasional missions there under the command of the Political Officer. »
- (en) Tibet - Its Ownership and Human Rights Situation, The People's Republic of China, 1992, sur le site The National People's Congress of the People's Republic of China, mis en ligne le 16 mars 2009 : « When the Chinese Kuomintang formed the national government in 1927 in Nanjing and held the national assembly in 1931, both the 13th Dalai Lama and the 9th Bainqen Erdeni sent representatives to participate. Article I of the General Outline of the Constitution for the Political Tutelage Period of the Republic of China, formulated during the assembly, stipulated that Tibet belonged to the territories of the Republic of China. The Tibetan local government and the Bainqen's administrative body, Kampus Assembly, also sent representatives to the national assembly in 1946 called by the Nanjing national government. »
- (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, vol. I, 1913-1951: The Demise of the Lamaist State, University of California Press, Berkeley and London, 1989, p. 558 (« The Victory Congratulations Mission in India and China », pp. 150-159) : « Tibet failed both to keep Tibet out of the new Chinese constitution and to begin serious negotiations over the issues of territorial and political status. (...) by attending the National Assembly and being displayed in Chinese newspapers, the mission had given ther Chinese a choice propaganda victory which they were to use in the United Nations debates over Tibet in 1950. »
- Lettre au secrétaire général des Nations unies, 29 septembre 1960, le dalaï-lama (in Ma terre et mon peuple, p. 278) : « 20. The Chinese claim that Tibetan delegates participated in Constituent Assembly in 1946 [...] This claim is absolutely false. »
- (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon: China, Tibet and the Dalai Lama, University of California Press, Berkeley, 1997, chap. Tibetan Attempts to Modernize (« Tentatives tibétaines de modernisation »), p. 37 : « Chinese fortunes in Tibet improved slightly after the death of the 13th Dalai Lama when Tibet allowed a "condolence mission" sent by Guomindang government of Chiang Kaishek to visit Lhasa, and then permitted it to open an office to facilitate negotiations aimed at resolving the Tibet Question. These talks proved futile, but Tibet allowed the office to remain ».
- « Le monachisme au premier millénaire »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ) « Le palais blanc fut construit par le 5e D.L. Lozang Gyatso pour sa résidence personnelle au XVIIe siècle et fut ensuite étendu par le 13e D.L. Thubten Gyatso (1876-1933), avant-gardiste qui avait aboli la peine de mort, crée le drapeau tibétain en 1912, la monnaie propre au Tibet, les timbres. »
- (en) The third World day against Death Penalty, Jean-François Leclere.
- (en) The Thirteenth Dalai Lama, Thupten Gyatso.
- Jean Dif, Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde (suite 2), op. cit. : « 1898: Le 13e Dalaï lama abolit la peine de mort, sauf en cas de haute trahison », contredisant cette affirmation, après l’intronisation en 1895 du 13e dalaï-lama, l'ancien régent Demo Rinpoché aurait projeté de l’assassiner. Le complot fut découvert, les instigateurs arrêtés et l’Assemblée nationale tibétaine (tsongdu), prononça la peine de mort. Cependant, le dalaï-lama refusa cette décision, déclarant son opposition à la peine de mort en raison des principes bouddhistes. Jamyang Norbu, From Darkness to Dawn, site Phayul.com, 19 mai 2009.
- (en) Jamyang Norbu, From Darkness to Dawn, site Phayul.com, 19 mai 2009.
- (en) Alex McKay, Introduction, dans The History of Tibet: the modern period: 1985-1959, the encounter with modernity, edited by Alex McKay, RoutledgeCurzon, 2003, p. 32, note 2 (voir aussi note 5) : « By contemporary and modern Western social standards, Tibetan society, not least in such matters as the relatively high status of women and the abolition of the death penalty (note 2), could be compared favourably with most of the outside world. Note 2 : The death penalty was abolished around 1898. Isolated cases of capital punishment did, however, take place in later years; see, for example, M. Goldstein, a History of Modern Tibet, 1913-1951: The Demise of the Lamaist State (London/Berkeley: University of California Press, 1989), pp. 126-30 in regard to the death of Padma Chandra. But for an example of a more despotic kind, see Oriental and India Office Collection (hereafter OIOC), L/P&5/7/251, in regard to the execution of a youth involved in stealing the western Tibetan administrator's horse. It must not be forgotten that corporal punishment continued to be inflicted for numerous offences and often proved fatal ».
- Alex McKay, Tibet and the British Raj: the frontier cadre, 1904-1947, Routledge, 1997, p. 109, 114 : « The Dalai Lama had forbidden the use of mutilation as a punishment (...) The 13th Dalai Lama had abolished the death penalty in Tibet, so executions were rare, particularly at state level, but whether Chandra was guilty of these crimes or just a convenient scapegoat, remains a mystery. »
- Roland Barraux, op. cit., page 282 « hubten Gyatso avait ramené d'exil la conviction que le Tibet ne pouvait plus lutter seul, pas plus avec ses armes spirituelles qu'avec une force militaire même modernisée, contre les prétentions chinoises qui prenaient une nouvelle forme. Il commença par établir un bureau des Affaires étrangères, chargé des relations extérieures limitées pour le moment au Népal, à la Mongolie et au gouvernement britannique des Indes. »
- (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, with a new epilogue by the author. Translated from the German by Richard Graves. With an introduction by Peter Fleming, First Tarcher/Putnam Hardcover Edition, 1997 (ISBN 0-87477-888-3) : « The late ruler had learned much during his long journey in India and China, and it was to his friendhip with Sir charles Bell that he owed his knowledge of the Western World. (...) He was a great champion of Tibetan independence. As a political liaison officer for Sikkim, Tibet and Bhutan, he had got to know the Dalai Lama in his flight to India. This was the beginning of a close friendship between the two men, which lasted for many years ».
- (en) A Man of the Frontier: S. W. Ladenla, 1876-1936: His Life and Times in Darjeeling and Tibet / Rhodes, Nicholas & Rhodes, Deki
- (en) Parshotam Mehra, compte rendu de Nicholas Rhodes, Deki Rhodes, A Man of the Frontier: S. W. Landen La (1876-1936): His Life and Times in Darjeeling and Tibet, Mira Bar, Kolkata, 2006, xi + 89 p. : « he was the first non-Tibetan to raise from scratch and command Lhasa's police force (1923-4) ».
- (en) Tibetan exiles mark Centenary of 13th Dalai Lama's exile to India.
- Kim Yeshi, Tibet. Histoire d'une tragédie, Éditions La Martinière, février 2009, p. 226-285 (ISBN 978-2-7324-3700-2).
- (en) Sanderson Beck, Tibet, Nepal, and Ceylon, 1800-1950: « The Dalai Lama sent troops to Gyantse to learn British military methods (...) ».
- (en) « Rev. Khyenrab Norbu (1883-1962 A.D.) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
- Jérôme Edou et René Vernadet, Tibet, les chevaux du vent : une introduction à la culture tibétaine, Paris, L'Asiathèque, , 462 p. (ISBN 978-2-915255-48-5), p. 76-77 : « Durant les quelques années qui suivirent la Convention de Simla, le dalaï-lama tenta de développer un rapprochement avec les Anglais [...]. Une école anglaise fut créée à Gyantsé mais, devant la réaction des grands monastères [...], l'école dut rapidement fermer ses portes. »
- (en) Alex McKay, “The Birth of a Clinic”? The IMS Dispensary in Gyantse (Tibet), 1904–1910, Med Hist. 2005, 49(2): 135–154 : « An English school existed in Gyantse in the period 1923–26; it was closed as part of a general Tibetan movement against modernization at that time. »
- Roland Barraux, op. cit., page 298-299 : « Pendant quelques années, Thubten Gyatso poursuivit son œuvre de modernisation, en grande partie avec l'assistance technique de la Grande-Bretagne. Une centrale hydroélectrique fut installée dans la capitale. Un Anglais fut chargé d'une étude géologique pour la recherche des ressources minérales exploitables. Une école anglaise est installée à Gyantsé »
- (en) Bradley Mayhew, Michael Kohn, Tibet, Lonely Planet, 2005, 360 p., p. 32 : « At the invitation of the Dalai Lama, British experts conducted geological surveys of parts of Tibet with a view to gauging mining potential. »
- Dundul Namgyal Tsarong, Jean-Paul Claudon, Le Tibet tel qu'il était, éditions Anako, 1996, (ISBN 978-2-907754-21-7).
- Paris match, Numéros 2102 à 2109, 1989 : « Plus tard, au Potala, il échappe à la surveillance de ses tuteurs pour aller conduire en cachette l'Austin Baby 1927 et la Dodge orange qui avaient franchi l'Himalaya en pièces détachées avant d'être offertes à son prédécesseur. »
- (en) Tsepon Wangchuk Deden Shakabpa, Tibet: A Political History, Potala Publications, New York, (ISBN 0-9611474-1-5), 4e édition 1988, p. 267 « The real strong man was Kunphela, with whom even the Kashag ministers were careful. He was the only man, apart from the Dalai Lama, who had his own private car. It was an Austin A-40, and when Kunphela drove about Lhasa, he created quite a sensation. »
- Jean Dif, Carnet de route d'un voyage au Tibet septembre - octobre 2004 : « nous effectuerons en voiture l’ascension de la Colline Rouge, sur laquelle s’élève le palais. Nous empruntons, à droite, une rampe asphaltée. Elle fut aménagée pour permettre au 13e Dalaï lama d’y utiliser les premières automobiles introduites au Tibet, sous son règne et pour son usage. Notre véhicule nous laisse, à peu près à mi-chemin de l’entrée du haut, sur l’arrière des bâtiments ».
- (en) Ringang Biography.
- Pierre Chapoutot, Géopolitique du Tibet: Tibet imaginaire, Tibet réel, en part. chapitre « L'illusion de l'indépendance », site Cafés géographiques, 27 février 2002 : « (…) le Tibet de 1945 n’avait pratiquement pas évolué depuis le Moyen Âge, abstraction faite de quelques signes très limités de modernisation : un embryon d’armée organisé à la japonaise, un drapeau, un service postal, une monnaie, une petite station de radio, une petite centrale électrique (hors d’usage…) et trois automobiles… ».
- (en) Barry Sautman, "All that Glitters is Not Gold": Tibet as a Pseudo-State, op. cit. : « Exile leaders argue that Tibet’s statehood is based on (...) superficial indicators of a state, such as flags, passports, stamps and currency (note 31: The ICT, for example, in arguing that Tibet is under “Chinese occupiers,” states that Tibet had its own flag and currency. Most people do not know that such supposed indicia of sovereignty are also found among non-state territories ».
- (en) Barry Sautman, op. cit. : « Passports of an unrecognized state have not standing with recognized states; placing of visa on them can't imply recognition. »
- (en) W. Montgomery McGovern, To Lhasa In Disguise. A Secret Expedition Through Mysterious Tibet, 2000, 462 p. (réimpression de l'édition de 1924), p. 17 : « Wheeled traffic of any sort was of course impossible over the passes and is unknown anywhere in Tibet ».
- Heinrich Harrer, op. cit. : « He actualy imported for his own use three automobiles. These were taken to pieces at the frontier and carried by coolies and yaks over the mountains to the capital, where an Indian-trained mechanic reassembled them ».
- (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon: China, Tibet, and the Dalai Lama, Berkeley, University of California Press, 1997, p. 35 : « All this, however, sent shock waves through the monastic and aristocratic elites who held most of the land in Tibet in the form of feudal estates with hereditarily bound serflike peasants. Modernization was expensive, and they found themselves facing new tax levies to support the military buildup. Modernization, moreover, was also perceived by the religious leadership as an ideological threat to the dominance of Buddhism in Tibet, and thus to what they felt was the unique character of the Tibetan theocratic state. Equating modernization with Western atheism and secularism, the conservatives believed that it would diminish the power and importance of Buddhism. In their view, Tibet had coexisted with China for centuries with no adverse consequences for the domination of Buddhism (and the Geluk sect) in Tibet, so why, they questioned, was it now necessary to transform Tibet in these radical ways? Key conservative officials therefore campaigned to convince the Dalai Lama that the military officers were a threat to Buddhism and to his own power and authority. By the mid-1920s, their efforts had succeeded, and in one of the pivotal policy decisions of modern Tibetan history, the thirteenth Dalai Lama gutted the heart of the reform program by demoting the entire group of promodernization officers and closing the English school. Overnight, Tibet lost its best chance to create a modern polity capable of coordinating international support for its independent status and defending its territory ».
- (en) Jiawei Wang et Nimajianzan, [http://www.china.com.cn/ch-xizang/tibet/historical_status/english/e0605.html The Historical Status of China's Tibet'', chap. 5 (The 13th Dalai Lama Awakens), 1997 : « Seeing through the plot of the pro-British elements, the 13th Dalai Lama dismissed the officers from their military posts and later removed Charong from his post as commander-in-chief of the Tibetan army. (..) To stop the British before it was too late, he closed the British schools in Gyangze and banned Tibetan officials and civilians from wearing Western suits. As a token of his resolution, he ordered the dismantling of a Western-style villa put up by the British for him in Norbu Lingka ».
- (en) Parshotam Mehra, compte rendu de Nicholas Rhodes, Daki Rhodes, A Man of the Frontier: S. W. Landen La (1876-1936): His Life and Times in Darjeeling and Tibet, Mira Bar, Kolkata, 2006, xi + 89 p. : « Sadly for him, and for Tibet, the experiment was a non-starter, largely because of the dalai lamas' stiff opposition. Not only did it encroach upon their vested interest to maintain law and order, but it also took away their freedom, they felt, to manage things their own way. In the final count, however, it was the Dalai Lama who refused to take a stand and, fearing for the worst, caved in to the monks' bullying and blusters to save his own throne ».
- (en) Leo D. Lefebure, 200 years in Tibet: glimpses in fact and film, in Christian Century, vol. 115, n° 8, 03/11/98, p. 258-263 : « […] the 13th Dalai Lama had not sought to join the League of Nations or to obtain widespread international recognition of the independence of Tibet ».
- Tsering Shakya, Tibet and the League of Nations with Reference to Letters Found in The India Office Library, under Sir Charles Bell's Collections in The History of Tibet: The modern period:1895-1959, the encounter with modernity, Alex McKay, p. 329-336.
- Tsering Shakya, op. cit., p. 331 : « It appears that the Dalai Lama was very clearly aware of the existence of the League of Nations; Sir Charles Bell stated "Tibetans call the League of Nations "The Assembly in Europe." Recently, when I was reading through Sir Charles Bell’s Collection, (Eur. F80 5d 8 vi) in the India Office Library I came across nine letters written between the period 28th Sept 1927-9th January 1928. These nine letters refer to Tibetan attempts to acquire more information about the League of Nations and the possibility of admission to it. After retiring from office, Bell came back to Britain and requested permission for his friend, Palhese to come to England with him on a vacation. This he did, with permission from the Dalai Lama, and he was issued with a Tibetan passport. It seems that this time the Dalai Lama may have instructed Palhese (Sonam Wangyal) to inquire about the League of Nations. While in London (Sir Charles) Bell made arrangements so that Palhese could correspond with some leading authorities on the League of Nations. A friend of (Sir Charles) Bell, Mary Scott introduced Palhese to Dr. Barbour who was an academic closely associated with the "League of Nations" Union, a powerful pressure group which championed the cause of the League of Nations, and had considerable influence. »
- Tsering Shakya, op. cit., p. 331-332 : « It is clear from this statement that Palhese was in full consultation with the Dalai Lama and was acting legitimately [...] From Palhese's letter it is clear that Tibet regarded itself to be an independent nation. If Tibet did join the League of Nations the independent status of Tibet would have had to be explicitly recognised by all member states. Although Tibet did enjoy de-facto recognition and the status of a fully independent state during the period, the crucial question or obstacles would have been Russia, Britain and China. China would have objected to Tibetan admission. Britain's continuing interest in Tibet was to create a buffer state and to insulate British India. The need for a buffer state became increasingly important as the Russian Revolution spread in Central Asia. At the same time, Britain could not afford to antagonise China and any British support would have been regarded by the Russians as British interference. »
- Tsering Shakya, op. cit., p. 332-333 : « In his reply to Palhese's question, Dr. Barbour writes. "I have little doubt that Thibet would be recognised as a fully self-governing state. So there should be no difficulty there." Dr. Barbour was confident that as things stood Tibet would be admitted to the League of Nations and foresaw no difficulty. […] In his letter to Dr. Barbour, Palhese posed four questions. The first question was: "Would the League of Nations harm the Tibetan religion?" The second question, "Would the League of Nations try to make Tibet bring her internal customs into harmony with those of other nations?" The third question raises the matter of whether other member-states would want to send their representatives to Tibet. The fourth question was regarded as the "most important of all:" "If the Chinese should threaten to invade Tibet, would the League of Nations help Tibet?" and Palhese continued: "Unless we could be reassured on this point, our expense would be for nothing." […] Dr. Barbour replied to Palhese's letter on 9th December. He suggested that Palhese should arrange to meet with higher authority, such as Lord Robert Cecil or Professor Gilbert Murray. Dr. Barbour gave very clever answers to the questions raised by Palhese. In his answer to the first two questions, he stated that the League of Nations membership was composed of different nations, many of whom had different religions and customs. Therefore the League would not interfere with the internal customs of its members. With regard to the question of Tibet having to permit foreign representatives and travelers, Dr. Barbour stated that it was difficult to answer this question as there was nothing in the League of Nations' covenant to say that members should accept representatives from other nations. […] Finally we come to the "most important" question; "If the Chinese should threaten to invade Tibet, would the League of Nations help Tibet? » If Tibet had been elected into the League of Nations then she would have been recognised as an independent state. Article 10 of the covenant stated. »
- Extraits du pacte de la Société des Nations
- Tsering Shakya, op. cit. p. 335 : « I think in the event of your country being threatened, the League would certainly endeavour to protect her - but the remoteness of the frontiers of your country would probably make it impossible to send military help. The question whether effective moral pressure could be brought to bear on China, if she ever meditated aggression is bound up with the doubtful future of China herself and the unknown character of the government or governments which she may have in the coming years. Meantime China has gained her place on the council of the League, so is very clearly pledged to respect the freedom of other states ».
- (en) Robert Barnet, Lhasa: Streets with Memories, Columbia University Press, 1er juin 2010, 219 p., p. 138 : « Page 15. Tibet and the League of Nations: The Tibetan decision to reject Gilbert Murray's suggestion in the 1920s that they apply to join the League of Nations is documented in Tsering Shakya, "Tibet and the League of Nations," The Tibet Journal X, no. 3 (1985):48-56. The Tibetan government sent an official to London to assess the proposal in 1927 but finally decided to turn it down, anticipating that the international community would pressure it to end the politico-religious system. »
- (en) The Fifth Reting Hutuktu Thubden Jampal Yeshe Tenpai Gyaltsen (1912-1947), sur le site HH RETING HUTUKTU : « At the age of 23, in the Wood-Dog year of the 16th cycle, which is the Western year 1934, he became the acting regent of the Kashag [...] government and was in charge of the administration of Tibet for seven years. »
- The Fifth Reting Hutuktu Thubden Jampal Yeshe Tenpai Gyaltsen (1912-1947), op. cit. : « At the age of 30, in the Iron-Snake year of the 16th cycle, which is the Western year 1941, on the first day of the first Tibetan lunar month he took leave as acting regent and stayed in retreat at Reting Monastery. »
- (en) Wang Jiawei et Nyima Gyaincain, (10) Dagzha Comes to Power and the Razheng Event, in The Historical Status of China's Tibet : « When Dagzha, old and selfish, came to power, he threw himself into the lap of the British. All the officials close to Razheng in various positions were removed. He appointed pro-British Soikang Wangqen Geleg as a Galoon official and Xagabba Wangqug Dedain as Zeboin official. He also placed many pro-British people to official posts. As a result, the local government of Tibet was almost totally controlled by pro-British elements. Under the instigation of the British, the Gaxag government of Tibet set up the "foreign affairs bureau" in July 1942, and informed the Tibet Office of the Commission for Mongolian and Tibetan Affairs to contact the bureau from then on. This constituted a serious step towards treating China as a foreign country. The Nationalist Government rejected this right away [...] The Living Buddha Razheng, seeing the pro-British forces grow in strength in Tibet, felt upset and worried about the future. He went from his resident monastery of Razheng in 1944 to the Sera Monastery in Lhasa, where he raised the possibility of becoming the Prince Regent again. But Dagzha refused to talk about a handover of power, and Razheng returned in anger. ».
- (en) The fifth Reting Thubden Jampal Yeshe Tempai Gyaltsen (1912-1947), op. cit..
- (en) Gyeten Namgyal, A Tailor's Tale. As recounted by Gyeten Namgyal to Kim Yeshi.
- (en) Xiong Ji, Radreng the regent, Tibet Studies 199001, mis en ligne le 2005-07-04, publié par China Tibet Information Centre : « Radreng reduced or remitted taxes and took measures to meet some economic needs of the Tibetan nobles. With his correct policy and good weather, the agricultural and pastoral production enjoyed great prosperity, commodity prices were low and stable, and the Tibetan society and frontiers enjoyed peace to the satisfaction of all concerned, clerical or lay, in Tibet. Accordingly, Radreng enjoyed high reputation. »
- (en) Xiong Ji, op. cit. : « Some people said Radreng Rinpoche was "naive" and "immature". This, of course, was referred to his ignorance of political trickery. As an honest high monk, it was a matter of course that he did not know how to play politics. He was no match for those who acted one way in public and another in private. »
- (en) Michael Buckley, « A Railway Runs Through It »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur le site Perceptive Travel : « Even motor vehicles were rare in pre-1950 Tibet. Wheeled vehicles like motorcycles were effectively banned in the 1940s because the ruling regent and conservative clergy believed that wheels would scar the sacred surface of the earth ».
- (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, with a new epilogue by the author. Translated from the German by Richard Graves. With an introduction by Peter Fleming, First Tarcher/Putnam Hardcover Edition, 1997, (ISBN 0-87477-888-3) : « The Chinese invented and used the wheel thousands of years ago. But the Tibetans will have none of it, though its use would give an immense impulse to transport and commerce, and would raise the whole standard of living throughout the country ».
- Robert Ford, Tibet rouge : capturé par l'armée chinoise au Kham, Olizane, 1999, p. 20, (ISBN 2-88086-241-8).
- Jean Dif, Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde, suite 2, sur le site de Jean Dif.
- Jean Dif, Carnets de route d'un voyage au Tibet, septembre-octobre 2004 : « Sauf à l’époque impériale, le Tibet n’a jamais constitué un État au sens occidental du terme. Ses rapports avec l’empire chinois, quoique n’étant pas ceux d’un vassal à un suzerain, ont toujours été entachés d’ambiguïté et se prêtent à toutes les interprétations. Certes, le 13e Dalaï lama proclama l’indépendance de son pays en 1913. Mais celui-ci était alors sous la tutelle de l’Angleterre qui en interdisait l’accès à tout étranger non britannique ».
- Quelle solution politique pour le Tibet ?.
- (en) A. C. McKay, The Establishment of the British Trade Agencies in Tibet: A Survey, in Journal of the Royal Asiatic Society (1992), Third Series, 2, p. 399-421 : « The popular image of pre-1950 Tibet is of a remote land seldom visited by outsiders. But more than a hundred British officials served in Tibet during the early part of this century. Between 1904 and 1947 Agents from the Indian Political Service, and supporting staff, were stationed in Gyantse and Yatung, under the control of the Political Officer in Sikkim. An Agency was also maintained at Gartok in Western Tibet, where a native officer was posted as the Trade Agent. After 1936 a mission was stationed in Lhasa. The last British official in Lhasa, Hugh Richardson, departed in 1950 following the Chinese invasion of Tibet ».
- Thierry Dodin, Heinz Rather, Imagining Tibet: Perceptions, Projections, and Fantasies, p. 108
- (en) William Montgomery McGovern, To Lhasa in Disguise. A Secret Expedition Through Mysterious Tibet, 2000, 462 p. (réimpression de l'édition de 1924), p. 36 : « The term "trade agent" is somewhat misleading. His duties are exactly those of a consul, but he is given the title because he is appointed by the India Office and not by the Foreign Office ».
- The Tibet Album. "Soldiers demonstrating military drill" 05 Dec. 2006. The British Museum. http://tibet.prm.ox.ac.uk/photo_BMR.86.1.62.3.html
- Dans la notice nécrologique consacrée le 4 mars 2006 à Hank Baker, un opérateur radio posté au Tibet pendant la 2de guerre mondiale, le Daily Telegraph, parle plus précisément de « the Indian army garrison » « at Gyantse fort », garnison de l'armée des Indes que Hank Baker, de passage en 1938, avait été invité à inspecter.
- (en) Sir Walter Buchanan, A recent trip into the Chumbi Valley, Tibet, The Royal Geographical Society, 1919 : « […] our small garrison at Gyantse, where another British Trade Agent resides ».
- (en) Chap. The Tibetan Army's First Eastward Invasion, in The Historical Status of China's Tibet, China Intercontinental Press, 1997 : « Britain opened a military school in Gyangze to help train Tibetan officers ».
- Robert W. Ford, Tibet rouge : capturé par l'armée chinoise au Kham, op. cit., p. 18 : « L'influence anglo-indienne s'était imposée dans les années 20, quand des instructeurs soigneusement sélectionnés furent formés par des officiers britanniques et indiens au Tibet occidental. La langue tibétaine ignore le vocabulaire et les ordres étaient donnés en anglais. Ils furent également transmis dans cette langue. Il s'agissait d'une tradition orale et certains ordres étaient devenus à peine reconnaissables, mais il était toujours étrange quand on se trouvait en Chamdo d'entendre des choses comme : « Rompez les rangs - Marche ! » en anglais ».
- (en) Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, translated from the German by Richard Graves; with an introduction by Peter Fleming; foreword by the Dalai Lama, E. P. Dutton, 1954 (ISBN 0874778883) : « A new national anthem was composed to replace God Save the Queen, the tune of which had hitherto been played at important military parades ».
- Elisabeth Martens, Lettre au Monde diplomatique, op. cit.
- (en) Slavoj Žižek, Tibet: dream and reality, sur le site mondediplo.com (édition anglaise du Monde diplomatique), mai 2008 : « This did not prevent the elite from sending their children to British schools in India and transferring financial assets to British banks there ».
- (en) Peter Fleming, "introduction" to Heinrich Harrer's Seven years in Tibet, translated from the German by Richard Graves; foreword by the Dalai Lama, E. P. Dutton, 1954 (ISBN 0874778883) : « until the Chinese Communist forces took the country over, in 1950, the sons of noblemen quite often went to school in India, learning (among other things) the English language ».
- Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, op. cit. : « I now had no time for the private lessons in English and mathematics that I was giving to some young nobles ».
- Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, op. cit. : « He insisted that I should immediately begin to teach him English ».
- Heinrich Harrer, Seven years in Tibet, op. cit. : « the Indian Legation used to show films, Indian and English at its pleasant parties ».
- (en) Heinrich Harrer, op. cit. : « The policy of the government toward medicine is a dark chapter in the history of modern Tibet. The doctors of the British legations were the only qualified medical men in a population of three and a half million. Doctors would find a rich field of activity in Tibet, but the government would never consent to allow foreigners to practice. The whole power was in the hands of the monks, who criticized even government officials when they called in the English doctor ».
- Heinrich Harrer, op. cit. : « One finds numbers of general stores containing a large range of goods from needles to rubber boots, and near them smart shops selling draperies and silks. Provision stores contain, as well as local produce, American corned beef, Australian butter, and English whisky. There is nothing one cannot buy, or at least order. One even finds the Elizabeth Arden specialities, and there is a keen demand for them. (...) You can order, too, sewing machines, radio sets, and gramophones, and hunt up Bing Crosby’s latest records for your next party ».
- Heinrich Harrer Sept ans d'aventures au Tibet, traduction de Henry Daussy Arthaud, 1954 (ISBN 2-7003-0427-6) : « En dehors de bric-à-brac où l'on trouve de tout, des aiguilles aux bottes en caoutchouc, il existe des maisons spécialisées dans la vente de tel ou tel article : épiceries, magasins de tissus ou de soieries (...) Les produits du Tibet voisinent avec ceux de l'étranger; le tabac à priser et le poil de yak font bon ménage avec le corned beef made in U.S.A., le beurre australien en boîte et le Scotch Whisky. Il n'est pas d'objet que l'on puisse, sinon trouver, du moins commander. (...) Dans certaines boutiques, on peut se procurer sans difficulté une machine à coudre, un récepteur de radio ou un pick-up; il est d'ailleurs fréquent d'entendre les derniers enregistrements de Bing Crosby au cours des réceptions organisées par la noblesse. »
- Heinrich Harrer, op. cit. : « At Tibetan parties there was a good deal of dancing. National dances (…) were the most popular, but the fox trot was also favored, though it was frowned on by elderly people, who thought it unseemly that partners should cling so closely to each other » ».
- Roland Barraux, op. cit., p. 280, 282, 318
- (en) Tibet - Mongolia Treaty of 1913, a proof of Tibet’s independence: Interview.
- (en) Barry Sautman, “All that Glitters is Not Gold”: Tibet as a Pseudo-State, 2009 : « Norbu claims Tibet had a mutual recognition treaty with Mongolia in 1913 and the Simla treaty of 1914 with Britain, but Tibet was not recognized by any established state in the modern era, the era that matters to the modern concept of statehood. Mongolia was not a recognized state in 1913. It proclaimed independence in late 1911, when many Chinese provinces and territories were declaring they were separate, because the Qing Dynasty had just collapsed. Mongolia was not recognized until decades later by Russia and China, the two states whose territories surround Mongolia, or by Japan, the power most interested in prying Mongolia loose from Russian and Chinese influence. The Soviet Union and ROC recognized Mongolia only in 1946 and the latter withdrew its recognition in 1953. It did not recognize Mongolia again until 2002. Japan recognized Mongolia in 1972; the US did so only in 1987. (...) The treaty [with Mongolia] was apparently inspired and executed with Russian interests at the fore; yet, whether that is so is not the main point, because Tibet and Mongolia were not recognized as states. Thus, for them to recognize each other had no more significance than the present-day mutual recognition by South Ossetia and Abhazia (...) ».
- (en) Elliot Sperling, The History Boy, Rangzen Alliance, 24 juin 2010 : « Sautman is oblivious to all of this because he does not (and seems to feel no need to) go beyond the views from China. That the Tibetans and Mongols asserted in their 1913 treaty that they had emerged from under rule by the Manchu State and were thus no longer linked with China (Rgya-nag) is significant in terms of terminology. »
- Fabienne Jagou, « Vers une nouvelle définition de la frontière sino-tibétaine : la Conférence de Simla (1913-1914) et le projet de création de la province chinoise du Xikang »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) In: Extrême-Orient, Extrême-Occident. 2006, N°28, pp. 147-167. « Au cours des différentes phases de négociations engagées à Simla, divers arguments furent avancés par les protagonistes pour parvenir à un éventuel accord. Les Tibétains souhaitaient recouvrer un Tibet composé des trois provinces (Û-Tsang, Amdo et Kham) avec une frontière sino-tibétaine allant de Dartsédo au Kham au nord du lac Kokonor en Amdo. Les Chinois revendiquèrent une frontière interne passant à l'ouest de Gyamda, incluant de la sorte tout l'Amdo et la majeure partie du Kham au territoire chinois. Les Britanniques proposèrent alors de diviser le Tibet en un Tibet Extérieur (Û-Tsang) autonome et un Tibet Intérieur (Amdo et Kham) sous suzeraineté chinoise. Mais, les Tibétains et les Chinois rejetèrent cette proposition. Face à ce double refus, les Britanniques modifièrent leur projet en avril 1914, ne parlant alors que d'une suzeraineté chinoise dite «nominale» sur le Tibet extérieur et «effective» sur le Tibet intérieur. Cette version fut d'abord paraphée par les trois protagonistes, avant que le gouvernement chinois ne se rétracte. Finalement, seuls les Britanniques et les Tibétains la signèrent le 3 juillet 1914. »
- Michael Harris Goodman, Le dernier Dalaï-Lama ? Biographie et témoignages, Éditeur Claire Lumière, 1993, (ISBN 2-905998-26-1).
- (en)Convention Between Great Britain, China, and Tibet, Simla (1914).
- Calvin, James Barnard, (en)The China-India Border War, Marine Corps Command and Staff College, avril 1984.
- Goldstein, Melvyn C. 1989. A History of Modern Tibet, 1913-1951: The Demise of the Lamaist State. Berkeley: University of California Press. p. 75.
- La ligne Mac-Mahon est illégale. Zhou Gang - l'ambassadeur Chinois de l'Inde.
- Claude Arpi (trad. de l'anglais par Claude B. Levenson), Tibet, le pays sacrifié, Paris, Calmann-Lévy, , 325 p. (ISBN 2-7021-3132-8, présentation en ligne), « 11 », p. 126.
- (en) Wang Jiawei et Nyima Gyaincain, Le statut du Tibet de Chine dans l'histoire, China Intercontinental Press, 2003, 367 p., p. 192 : « Comment un drapeau de l'armée peut-il servir de drapeau national à la suggestion d'un étranger ?. »
- Chronologie Tibet.
- Claude Arpi, op. cit., p 175 : « Les chefs de chacune des trente-deux délégations sont assis sous un dais, avec une plaque portant le nom de son pays, et un drapeau national. »
- Claude Arpi, Tibet, le pays sacrifié, Calmann-Lévy, 2000, chap. 11, p. 126.
- (en) A. Tom Grunfeld, The Making of Modern Tibet, M.E. Sharpe, 1996, 352 p., p. 78. : « An example that is prominently featured in the literature espousing Tibetan independence is the nonofficial Asian Relations Conference held in New Delhi in March/April 1947. Tibet was invited to send a delegation; their flag was flown along with those of other nations; and the maps used indicated that Tibet was separate from China. Since the conference was not government-sponsored, these actions had no diplomatic significance. »
- Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, p. 316 (ISBN 978-2213595023).
- (en) « Tell you a true Tibet - "Origins of so-called Tibetan independence" », Le Quotidien du Peuple : « At the "Asian Relations Conference" held in New Delhi in March 1947, the British imperialists plotted behind the curtains to invite Tibetan representatives and even identified Tibet as an independent country on the map of Asia in the conference hall and in the array of national flags. The organizers were forced to rectify this after the Chinese delegation made serious protests »
- (en) Wang Jiawei et Nyima Gyaincain, Le statut du Tibet de Chine dans l'histoire, China Intercontinental Press, 2003, 367 p., p. 192-193 : « Cette condamnation força la partie indienne à dire : "Nehru invite en son nom les délégués concernés à participer à la conférence : il n'y a aucun délégué officiel". Elle révisa toutefois la carte de l'Asie. »
- A. Tom Grunfeld, op. cit., p. 78 : « nevertheless, the Chinese ambassador in New Delhi protested. The maps were altered, the flag was lowered, but the delegates remained until the end. »
- John Garver, Protracted Contest: Sino-Indian Rivalry in the Twentieth Century, University of Washington Press, 2001, 447 p., p. 14.
- Wang Jiawei et Nyima Gyaincain, op. cit..
- (en) "The 17-Point Agreement" - The full story as revealed by the Tibetans and Chinese who were involved : « Peu de temps après son arrivée en exil en Inde, le 14e dalaï-lama a donné une déclaration de presse, le 18 avril 1959, où il affirme que l'accord en 17 points avait été signé sous la pression du gouvernement chinois. »
- (en) « Tibet, China and the United States: Reflections on the Tibet Question »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
- (en) Hong Xiaoyong, China Did Well by Tibet, The Straits Times (Singapour), 23 avril 2008, reproduit sur le site AsiaOne News : « The Dali Lama sent a telegram to Chairman Mao Zedong to express his support for the agreement and his determination to implement it ».
- Jean Dif, « Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde (Suite 3) - Le quatorzième Dalaï lama », op. cit. : « Pendant une dizaine d'années, le Parti communiste chinois va cohabiter avec l'une des dernières théocraties féodales du monde ».
- (en) Rene Wadlow, Book review of The World of the Dalai Lama (Quest Books, Wheaton, Illinois, 1998, 160 p.), sur le site Service Projects for All Humanity : « There were nine years of 'co-existence' during which the Dalai Lama lived in Tibet and China and was given symbolic but empty positions in the central Chinese Parliament along with the Panchen Lama, the other high religious/political figure of Tibet. »
- (en) William H. Newell, Predicament of Lamaist Tibet, Review of a History of Modern Tibet, 1913-1951: The Demise of the Lamaist State, 1989, in Economic and Political Weekly, October 12, 1991, p. 2354 et suivantes : « Taktra became so hated that he could not retain his position and had to allow the Dalai Lama to take control in November 17, 1950 ».
- Une histoire du Tibet : Conversations avec le Dalaï Lama, de Thomas Laird, Dalaï-Lama, Christophe Mercier, Plon, 2007 (ISBN 2-259-19891-0), p. 285.
- (en) Johann Hari, « Dalai Lama interview », The Independent, (lire en ligne) « In the brief years he was in charge of Tibet, in uneasy alliance with the Chinese, the Dalai Lama instituted major reforms of his own. He established an independent judiciary and abolished inheritable debt, which was, he explains, "the scourge of the peasant and rural community", trapping them in servitude to the aristocracy ».
- (en) Strong, Anna Louise, When serfs stood up in Tibet, Pékin, New World Press, (lire en ligne), « VIII Lhalu's serfs accuse » : « All "feudal debts" had been outlawed by the resolution passed July 17 by the Preparatory Committee for the Tibet Autonomous Region ».
- Invasion du Tibet sur l'encyclopédie Universalis.
- 50 ans de la libération pacifique du Tibet, Le Quotidien du peuple, 30 janvier 2002
- Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, p. 322 : « En septembre 1950, le général Liu Bocheng et Deng Xiaoping, alors représentant de la RPC dans son Sichuan natal, ont annoncé que le Tibet serait « libéré ». C'est le 7 octobre que 40 000 hommes aux ordres du général Zhang Guohua franchissent le Yangtsé en une demi-douzaine de points. […] Le 17, Ngabo Ngawang Djigmé accepte la capitulation de Chamdo ».
- Claude Arpi, Tibet, le pays sacrifié, 2000, Calmann-Lévy, p. 301-302.
- Tibet's Appeal to the United Nations Against Chinese Aggression, United States Bulletin, vol. 5, No 9, pp. 675-676 (December 15, 1950).
- Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, op. cit., p. 325 : « Les représentants de la RPC, de leur côté, ont déjà préparé le texte de l'accord qu'ils finissent par imposer en jouant sur un ultimatum simple : sans accord, l'APL continuera sa progression ».
- (en) The Signing of the 17-Article Agreement and the Peaceful Liberation of Tibet, When the PLA Troops entered Lhasa, vol. 1, Chinese edition, p. 212; Tibetan edition, p. 344. Déclaration de Lhalu : « Dans le passé, lorsque les troupes impériales Qing, les troupes britanniques et les troupes du Kuomingtang vinrent au Tibet, il n'y eut pas de cérémonie en leur honneur. Seules les troupes de l'APL ont mérité un accueil chaleureux de notre part car les troupes de l'APL sont l'armée du peuple ».
- (zh) « Vidéo documentaire de la rencontre de Mao Zedong du 14e dalaï-lama et du 10e panchen-lama »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ) sur CCTV.
- Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, op. cit., p. 329.
- Jean Dif, « Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde (Suite 3) - Le quatorzième Dalaï lama », op. cit.
- (en) Ngapoi recalls the founding of the TAR, China View, 30 août 2005 : « Premier Zhou told the Dalai Lama: "You are holy in a way. But a Buddha could be a Buddha only when he is in a Buddha hall. Otherwise, he would not be a Buddha in the true sense. Your Buddha hall lies in Lhasa, and you should not move it to India." »
- Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, p. 331 : « Pendant l'hiver 1955-1956, […] les États-Unis voient dans cette levée d'armes contre la RPC un moyen de renforcer leur politique anticommuniste en Asie. La CIA dans le cadre de l'opération « Garden » va alors former des centaines de membres de l'ANVD (l'Armée nationale volontaire de défense) ou d'autres groupes de résistants aux techniques de guérilla ».
- Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, p. 327, l'épreuve de force (1950-1959) : (en 1952) « Peu après son retour dans sa capitale, le dalaï-lama reçoit un nouveau message des États-Unis lui proposant de fuir son pays, de renier l'accord en dix-sept points et d'organiser la résistance en exil ».
- (en) Jiawei Wang, Nima Gyaincain, The Historical Status of China's Tibet, chapter IX (1) Putting Down the Armed Rebellion : « On March 20,1959, the rebellion swept through Lhasa. [...]. Six hours after the rebellion began, the PLA troops, its patience exhausted, was compelled to counter-attack. At that time, only about 1,000 PLA troops in Lhasa could be mobilized to fight, while the rebels amounted to about 7,000, with additional aid from foreign forces. But the heroic and combat-hardened PLA officers and men fought for two days and routed 5,360 armed rebels gathered in Lhasa. [...] Among the 5,360 armed rebel forces put out of action during the Lhasa attack, most were captured or surrendered. »
- (en) Tom Grunfeld, Review of Lee Feigon, Demystifying Tibet. Unlocking the Secrets of the Land of the Snows, Ivan R. Dee, Chicago, 1996 ; published by H-Asia (June, 1997) : « Those aristocrats who supported the revolt and stayed were indeed jailed. Their estates, as well as those of the aristocrats who fled, were confiscated while the estates of aristocrats who supported China and those who remained neutral were bought by the Chinese government. »
- Tibet, le pays sacrifié, Claude Arpi.
- (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, 1913-1951, vol. 2, p. 822 : « in December 1950, when Tibet appealed to the United Nations for help, it was the British delegate who spoke first, informing his colleagues on the world body that after a half-century of international relations with Tibet, His Majesty's Government felt that the status of Tibet was unclear, and suggesting that Tibet's appeal be postponed ».
- (en) Legal Materials on Tibet, Third Edition.
- « Résolution numéro 1353 de l'ONU »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
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- Martine Bulard, La Chine parle d’autonomie mais réprime ses minorités, dans Atlas 2010 du Monde diplomatique, Armand Colin, Paris, 2009, p. 142 et p. 143.
- L'ONU captive de la Chine à propos du Tibet (J. Buhrer), « ...l’Assemblée générale de l’ONU avait adopté au début des années 60 trois résolutions demandant la reconnaissance du droit à l’autodétermination des Tibétains et le respect de leurs droits fondamentaux ».
- ACAP, « Sept questions sur le Tibet » de Elizabeth Gleick, Agence Centrafrique Presse, page Chine, 24 novembre 2009 : « L'ONU a défini clairement et explicitement en 1960 les limites et les conditions dans l'exécution du droit d'autodétermination nationale, c'est-à-dire que l'application du droit d'autodétermination nationale ne doit en aucun cas porter atteinte à la souveraineté d'Etat d'un pays et compromettre son intégrité territoriale ».
- (en) Tibet - New Report : "The Question of Tibet and the Rule of Law".
- (en) A bloodied country, a state of mind.
- (en) Tsering Shakya, The Dragon in the Land of Snows: A History of Modern Tibet Since 1947, Pimlico, London, 1999, 573 p. (ISBN 0140196153). Cité par Sunanda K. Datta-Ray, A bloodied Country, a State of Mind, THE, 9 april 1999.
- (en) Annika Karlsson, « The classification of the Tibetans as a people with the right to selfdetermination »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Faculté de Droit, Université de Lund.
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- Commission internationale des juristes, Le Tibet et la République populaire de Chine, 1960.
- (en) Howard B. Tolley Jr., The International Commission of Jurists, Global Advocates for Human Rights, Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 1944.
- (en) Richard Pierre Claude, compte rendu de Howard B. Tolley Jr., The International Commission of Jurists: Global Advocates for Humam Rights, Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 1994, in Human Rights Quarterly, August 1994 : « Based on documentation and named respondents, the author presents the tale of the United States Central Intelligence Agency (CIA) in secretly bankrolling the formation of the ICJ as an instrument of the Cold War. [...] Tolley shows that the tainted source of funding was unknown to most ICJ officers and members, [...] ».
- (en) Howard B. Tolley Jr., The International Commission of Jurists: Global Advocates for Humam Rights, Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 1994, in Human Rights Quarterly, August 1994 : « Part 1 [of the book] describes how the ICJ began in response to Stalinsit totalitarianism. The United States Central Intelligence Agency (CIA) covertly arranged an inaugural conference in Berlin to counter the Soviet controlled International Association of Democratic Lawyers (IADL). »
- (en) A. Tom Grunfeld, Tibet and the United States, in Barry Sautman and June Teufel Dreyer (sous la direction de), Contemporary Tibet: politics, development, and society in a disputed region, M. E. Sharpe, 2006, 360 p., p. 319-349, p. 329 : « The United States also took advantage of the Dalai Lama's having left Tibet by having the CIA revive its Cold War propaganda machine, creating supposedly popular organizations such as the American Emergency Committee for Tibetan Refugees, prodding its clandestinely funded Cold War human rights organizations such as the International Commission of Jurists to prepare propagandistic reports attacking China ».
- (en) ICJ.
- (en) Barry Sautman, “All that Glitters is Not Gold”: Tibet as a Pseudo-State, op. cit. : « Exile leaders argue that Tibet’s statehood is based on a lack of Chinese central government influence in Tibet from 1913 (when the Lhasa government “declared independence”) to 1951 (...). Most people do not know that (...) legal standards for statehood exist or that hiatuses in national government control over a territory do not automatically convert the territory into a state. They are often unaware that parts of countries have no “right to independence ».
- Session sur le Tibet, Verdict, Tribunal permanent des Peuples, Strasbourg, 20 novembre 1992, p. 15 et 23.
- (en) The Political Philosophy of His Holiness the XIV Dalai Lama, Selected Speeches and Writings, 1998, Édité par A.A. Shiromany, Tibetan Parliamentary and Policy Research Centre, dalaï-lama, lettre au Secrétaire général de l'ONU datée du 9 septembre 1959, « Sixth, the sovereign status has also been recognised by other powers. In 1948 when the Trade Delegation from the government of Tibet visited India, France, Italy, the United Kingdom, and the United States of America, the passport issued by the Tibetan government was accepted by the governments of these countries. »
- (en) Michael van Walt van Praag, The Status of Tibet: History, Rights and Prospects in International Law, Westview Press / Wisdom Press, Boulder / London, 1987 ; réimprimé en 1992, (ISBN 0-8133-0394-X)
- Anne-Marie Blondeau in Le Tibet est-il chinois ?, Albin Michel, 2002, (ISBN 2-226-13426-3), p. 89
- (en) Barry Sautman, “All that Glitters is Not Gold”: Tibet as a Pseudo-State, in Maryland Series in Contemporary Asian Studies, No 3-2009, téléversable sur le site cctr.ust.hk : « A US international law scholar who studied Tibet’s “declarations of independence” found they were not political-legal declarations at all, but merely the 13th Dalai Lama’s affirmations that the mchod-yon (priest-patron) relationship between Dalai Lamas and Chinese emperors had been extinguished due to the end of the empire (note : Alfred P. Rubin, “Tibet’s Declarations of Independence,” AJIL 60 (1966):812-814 and Rubin, “A Matter of Fact,” AJIL 60 (1966):586 ».
- (en) Barry Sautman, “All that Glitters is Not Gold”: Tibet as a Pseudo-State : « Exile leaders argue that Tibet’s statehood is based on a lack of Chinese central government influence in Tibet from 1913 (when the Lhasa government “declared independence”) to 1951 (...). Most people do not know that (...) legal standards for statehood exist or that hiatuses in national government control over a territory do not automatically convert the territory into a state. They are often unaware that parts of countries have no “right to independence ».
- (en) A history of modern Tibet, 1913-1951: the demise of the Lamaist state, University of California Press, 1991, page 62.
- Isabelle Henrion-Dourcy, De l'exil à l'asile : témoignages et authenticité culturelle des candidats tibétains au statut de réfugié politique en Belgique, in Civilisations, vol. LVI, no 1-2, 2007, Après la catastrophe, p. 121-152 : « Il n’existait alors [avant 1951] pas d’Etat tibétain reconnu internationalement, bien que les conditions soient réunies pour argumenter a posteriori de son existence de facto. »
- (en) N. Ram, N. Ram, Tibet - A Reality Check, in Frontline, India's National Magazine from the publishers of THE HINDU, Volume 17 - Issue 18, sep. 02-15, 2000 : « there is not a single country and government in the world that disputes the status of Tibet, that does not recognize Tibet as part of China, that is willing to accord any kind of legal recognition to the Dalai Lama's government-in-exile based in Dharamsala. »
- (en) West is 'waging a new Cold War against China, Chinadaily.com, 17 mars 2008 : « No country in the world has ever recognized the independence of Tibet or declared that Tibet is an 'occupied country'. For all countries in the world, Tibet is Chinese territory. » (source initiale : le quotidien allemand Die Tageszeitung.
- Anne-Marie Blondeau in Le Tibet est-il chinois ?, Albin Michel, 2002, (ISBN 2-226-13426-3), p. 89, « Les gouvernements, peu soucieux de s'affronter à la République populaire de Chine dont les marchés sont l'objet de compétitions internationales féroces, ont donc beau jeu de continuer à s'abriter derrière le « statut peu clair » du Tibet, pour ne pas prendre parti. C'est aussi pourquoi ils font régulièrement des remontrances à la RPC sur sa violation des droits de l'homme en Chine, et donc au Tibet ; mais ils ne se font pas les champions de l'autodétermination des Tibétains. »
- (en) Barry Sautman, “All that Glitters is Not Gold”: Tibet as a Pseudo-State, 2009 : « Norbu claims Tibet had a mutual recognition treaty with Mongolia in 1913 and the Simla treaty of 1914 with Britain, but Tibet was not recognized by any established state in the modern era, the era that matters to the modern concept of statehood. Mongolia was not a recognized state in 1913. It proclaimed independence in late 1911, when many Chinese provinces and territories were declaring they were separate, because the Qing Dynasty had just collapsed. Mongolia was not recognized until decades later by Russia and China (...). Tibet and Mongolia were not recognized as states. Thus, for them to recognize each other had no more significance than the present-day mutual recognition by South Ossetia and Abhazia (...) ».
- Barry Sautman, op. cit. : « Exile leaders argue that Tibet’s statehood is based on (...) superficial indicators of a state, such as flags, passports, stamps and currency [...]. Most people do not know that such supposed indicia of sovereignty are also found among non-state territories ».
- (en) Crumpled passport ‘proves’ Tibet independence claim,The Times, 23 juin 2007.
- En 1960, la CIJ produisit un second rapport concluant que le Tibet était « à tout le moins un État indépendant de facto » avant 1951, et que la Chine avait illégalement envahi le Tibet, et commettait un acte de génocide culturel contre le peuple tibétain (en) A Discourse on the Future of Tibet, Tsepon W.D. Shakabpa. Ce rapport déclarait notamment : « de 1913 à 1950, le Tibet a démontré son existence en tant qu'État, tel que le conçoit le droit international » (Le Tibet et la République populaire de Chine, Commission internationale des juristes, 1960).
- Goldstein, 1989, p. 401. Voir aussi Memorandum from Sir Anthony Eden to the Chinese foreign minister, T. V. Soong, 05/08/43, FO371/93001.
- (en) Britain's suzerain remedy, The Economist, 6 novembre 2008.
- (en) Daniel Smith, Self-Determination in Tibet: the Politics of Remedies, part II, Écritique, No 2, 1997.
- Pierre-Antoine Donnet, Tibet mort ou vif, Édition Gallimard; 1990: Nouv. éd. augm 1993, (ISBN 2070328023) p. 296
- http://www.un.org/Depts/Cartographic/map/profile/world45.pdf
- (en) The World in 1945, no. 4135 « The designations employed and the presentation of material on this map do not imply the expression of any opinion whatsoever on the part of the Secretariat of the United Nations concerning the legal status of any country, territory, city or any area or of its authorities, or concerning the delimitation of its frontiers boundaries. »
- Les Nations unies et la décolonisation.
- (en) Commission internationale de juristes, "Tibet: Human Rights and the Rule of Law", 1997.
- Martine Bulard, Chine-Tibet, des identités communes, article reproduit sur le site de l'UPMF de Grenoble avec comme indications Le Monde Diplomatique, 30 avril 2008, ainsi que sur le blogue Planète Asie du Monde Diplomatique à la date du 30 avril 2008 : « Rappelons que les Nations unies n’ont jamais inclus le Tibet dans les pays à décoloniser (avant comme après 1971 – date du remplacement de Taïwan par la Chine populaire) et qu’aucun pays n’a reconnu le "gouvernement" tibétain en exil et donc la possibilité d’une indépendance ».
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