Íngrid Betancourt

Íngrid Betancourt Pulecio[1], née à Bogota le , est une femme politique colombo-française[2], candidate à la présidentielle colombienne en 2002, enlevée par la guérilla paysanne des FARC et maintenue en captivité pendant plus de six ans dans la jungle amazonienne.

Pour les articles homonymes, voir Betancourt.

Íngrid Betancourt

Íngrid Betancourt à Pise (Italie), en 2008.
Fonctions
Sénatrice de la République de Colombie

(3 ans, 7 mois et 3 jours)
Président Andrés Pastrana Arango
Représentante de la République de Colombie

(4 ans)
Président Ernesto Samper
Biographie
Nom de naissance Íngrid Betancourt Pulecio
Date de naissance
Lieu de naissance Bogota (Colombie)
Nationalité Colombienne
Française
Parti politique Parti libéral (1994-1998)
Parti vert oxygène (1998-2002 et depuis 2021)
Conjoint Fabrice Delloye (1983-1990)
Juan Carlos Lecompte (1997-2011)
Enfants Mélanie Delloye-Betancourt
Lorenzo Delloye-Betancourt
Diplômé de IEP de Paris
Profession Politologue
Religion Catholique

Sénateurs de Colombie
Représentants de Colombie

Elle est enlevée par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) le alors qu’elle est en campagne présidentielle dans l'ancienne zone dite de « démilitarisation », là où se sont déroulés les pourparlers de paix avec les forces rebelles. Les négociations avec les FARC venaient d'échouer, et le gouvernement colombien annonçait le succès de l'opération militaire Tanatos, dont le but était de déloger la guérilla de la région. Son enlèvement est fortement médiatisé, en particulier « sur le registre de l'émotion » en France[3], ce qui en fait un otage de valeur pour la guérilla. Le gouvernement français essaie de la faire libérer en négociant avec les FARC et avec l'aide du président vénézuélien Hugo Chávez, sans succès[3].

Elle est délivrée, en compagnie de quatorze autres otages, lors de l’opération Jaque menée par l'armée nationale colombienne le , six ans et demi après son enlèvement[4]. Sa libération, de même que son enlèvement en , ont reçu un large écho dans les médias.

Elle est désignée présidente d'honneur des Verts mondiaux lors du congrès du même nom en mai 2008 au Brésil[5]. Elle est nommée citoyenne d'honneur de Longueuil dans une cérémonie protocolaire, en compagnie de la mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire, en décembre 2010. Elle est élevée au grade de chevalier de la Légion d'honneur, reçoit, entre autres, le prix Princesse des Asturies de la Concorde et le Women's World Award (en). Son nom est également proposé pour le prix Nobel de la paix, le prix Petra Kelly et un DVF award[6].

Biographie

Íngrid Betancourt est la fille de Gabriel Betancourt Mejía, ancien ministre colombien de l’Éducation, sous-directeur général de l'Unesco et ambassadeur de Colombie en France et de Yolanda Pulecio Vélez, reine de beauté pendant sa jeunesse, puis députée, sénatrice et ambassadrice. Sa première communion lui est donnée par le pape Paul VI lors de son passage en Colombie en aout 1968[7].

Fin 1963, son père est nommé directeur adjoint de l’Unesco à Paris, puis ambassadeur de Colombie auprès de cette même organisation. C'est ainsi qu'elle y passe une partie de son enfance, scolarisée à l'Institut de l'Assomption[8]. De nombreuses personnalités fréquentent la famille, comme Fernando Botero et Gabriel García Márquez ; c'est ainsi qu'Íngrid Betancourt fait la connaissance du poète Pablo Neruda[9], avec qui sa famille gardera un fort lien d'amitié jusqu'à la mort de ce dernier en 1973[10].

Après être rentrée en Colombie et avoir vécu la séparation de ses parents, Íngrid Betancourt fait ses études secondaires au lycée français Louis-Pasteur de Bogota. Après son baccalauréat, elle retourne à Paris pour suivre les cours de l'Institut d'études politiques. Elle obtient son diplôme (section Relations internationales) en 1983[11]. C'est là qu'elle fait la connaissance d'un Français, Fabrice Delloye, qu'elle épouse en 1981. De cette union naissent deux enfants, Mélanie et Lorenzo Delloye-Betancourt.

En 1990, elle revient à Bogota et entame une procédure de divorce à l'amiable avec Fabrice Delloye. Elle épouse en 1997 Juan Carlos Lecompte, architecte de formation et publicitaire de métier.

Débuts en politique et élection au parlement

Ingrid Betancourt retourne en Colombie en 1989, à la suite de l'assassinat de Luis Carlos Galan, candidat aux élections présidentielles sur un programme de lutte contre la corruption, pour y retrouver sa mère, Yolanda Pulecio, fortement ébranlée par l'assassinat d'un candidat auprès duquel elle s'était engagée. En 1990, elle entre au ministère des Finances, où son nom a été suggéré auprès du ministre par un ami devenu directeur du journal Semana. En 1992, elle est affectée au ministère du Commerce extérieur, sous la direction de Juan Manuel Santos (futur président de la Colombie en 2010)[7].

Après quelques années de travail elle réalise que la plupart de ses projets sont neutralisés par des rivalités politiciennes (différents ministres entretenaient des ambitions présidentielles et aucun ne voulait voir son rival conforter sa popularité au sein du Parti libéral), ou engloutis par la corruption. Ces revers motivent sa décision de s'engager personnellement en politique et de se présenter aux électeurs. Ainsi, elle prépare sa candidature aux élections législatives colombiennes de 1994 (en) et obtient sans difficultés l'investiture du Parti libéral, grâce à l'influence de sa mère, elle-même sénatrice. Sa campagne, caractérisée par la distribution de préservatifs censés symboliser la lutte contre la corruption, lui permet d'obtenir un siège au Capitole national sur un très bon score[7].

Affaire des fusils Galils

Elle accroit sa notoriété auprès des Colombiens à l'occasion d'un scandale qu'elle a contribué à révéler. Au début des années 90, Israël cherchait à se débarrasser de ses fusils « Galils », modèle peu efficace, notoirement suranné, méprisé par les soldats israéliens eux-mêmes, et surtout totalement inadapté au climat tropical colombien. C'est pourtant bien avec la Colombie qu'est conclu tout à la fin du mandat de César Gaviria un monumental contrat d'achat devant permettre à l’armée gouvernementale de se rééquiper pour contenir les offensives de plus en plus vigoureuses des guérilleros. Les responsables israéliens parviennent à convaincre leurs homologues colombiens de la supériorité du Galil sur ses concurrents, l’armurier américain Colt et le Famas français, à l'aide de confortables pots-de-vin[7].

Quatre députés, parmi lesquels, outre Ingrid Betancourt, un ancien guérillero du M-19, alertés par un ex-militaire inquiet de voir des armes obsolètes équiper ses anciens collègues, parviennent à mener l'enquête et à prouver les faits. Trois hauts fonctionnaires sont alors officiellement accusés de corruption par la justice, bien qu'ils ne soient, selon Ingrid Betancourt, que des « boucs-émissaires » car, estime-t-elle, nombre de politiciens et militaires sont aussi compromis. Ce premier combat la laisse cependant ébranlée. Le gouvernement, et principalement le ministre de la Défense Fernando Botero Zea, a cherché à répliquer à ses allégations par une virulente campagne de calomnies largement relayée par les grands médias du pays. Ils l'accusent avec trois autres députés impliqués dans l’enquête, d'avoir été financés par Colt. Ceci entraine des poursuites à son encontre par la justice colombienne, mais son innocence sera reconnue[7].

Proceso 8 000

En 1996, elle se trouve de nouveau sous le feu des médias au cours des débats qui animent le parlement concernant le degré de connivence qui lie le chef de l’État, Ernesto Samper, au Cartel de Cali. En effet, deux ans auparavant, les frères Rodriguez, patrons du Cartel, font explicitement mention de leur soutien à la candidature de Samper à laquelle ils apportent une colossale contribution financière, dans un enregistrement réalisé à leur insu et dévoilé par le candidat déchu, Andres Pastrana. L’authenticité de l'enregistrement est initialement réfutée par la présidence mais celle-ci, à la suite de nouveaux témoignages incriminant et autres éléments d’enquêtes, est finalement contrainte de reconnaitre les faits. Seulement, affirme le gouvernement, le président n'en aurait jamais rien su. Tout aurait été réalisé par son équipe de campagne. Le scandale continue d'enfler jusqu'à contraindre le gouvernement à proposer un vaste débat public pour convaincre de sa bonne foi[7].

Les parlementaires, à l'issue de longues délibérations, devront s'exprimer par un vote sur la culpabilité du président. Cependant, une centaine de députés et plus de la moitié des sénateurs sont également concernés par le « Proceso 8000 (es) » , ce qui pourrait influencer leur jugement. Tous sont soupçonnés de connexions avec le Cartel de Cali, celui-ci financerait leurs campagnes électorales et diverses faveurs en échange d'une complicité policière. Ingrid Betancourt engage une grève de la faim de près de deux semaines pour dénoncer les manœuvres de ses collègues parlementaires qu'elle juge corrompus. Un amendement voté par le Sénat avait effectivement été avancé pour suspendre toute enquête sur des contributions financières dont l'origine serait incertaine. Le déroulement de l’enquête est par ailleurs ponctué d'assassinats de témoins qu'elle estime orchestrés par le gouvernement. Elle-même échappe à une tentative d'assassinat. La culpabilité du président est finalement rejetée par les parlementaires avec une écrasante majorité et seuls deux de ses ministres sont inculpés pour leurs relations avec le Cartel[7].

Cet événement la convainc de la corruption inextinguible du Parti libéral et l'amène à former son propre parti, Oxigeno Verde, avec lequel elle devient sénatrice. Elle apporte son concours à la candidature du conservateur Andres Pastrana pour l'élection présidentielle de 1998 mais entre par la suite dans l'opposition à son gouvernement, qui selon elle n'appliquerait pas ses promesses de campagne et s'accommoderait de la corruption, notamment en raison d'un scandale impliquant un proche conseiller du président[12].

Capture

En février 2002, le gouvernement d'Andrés Pastrana fait annoncer la rupture des négociations avec les guérilleros des FARC et ordonne la reconquête des 42 000 km2 qui leur avaient été concédés comme zone démilitarisée devant garantir leur sécurité durant les négociations. Une grande opération militaire — l'opération Thanatos — est déclenchée par l'armée colombienne par ordre du Président Pastrana pour déloger les forces rebelles du territoire le .

Le , le président Pastrana part en hélicoptère vers San Vicente del Caguán dans le but de prouver par sa présence le succès de l'opération Thanatos et l'éviction des FARC du territoire. Les autorités refusent qu'Íngrid Betancourt voyage par voie aérienne avec les journalistes qui accompagnent le chef de l’État[13]. Le président Andrés Pastrana explique sa décision comme fruit du manque de sécurité dans la zone. Simultanément il donne l'ordre de retirer le groupe de gardes du corps assignés à la protection d'Íngrid Betancourt, laissant sans sécurité la candidate à l'élection présidentielle. Sa décision n'a jamais été expliquée. Il semblerait que, pour des raisons de convenance politique, il voulait éviter la présence d'un candidat de l’opposition à San Vicente del Caguan en même temps que lui, durant la conférence de presse internationale qu'il avait convoquée.

Íngrid Betancourt décide néanmoins de maintenir son projet de s'y rendre, afin de soutenir le maire de San Vicente del Caguán, membre de son parti politique. À la sortie de Florencia, un barrage militaire contrôle l'identité des passagers et laisse passer les voitures dont celle d'Íngrid Betancourt. Comme le gouvernement l'a annoncé, les voitures traversent une zone fortement militarisée avec des centaines de soldats patrouillant la zone, et des hélicoptères survolant la route. Au détour d'un pont, les voitures sont arrêtées par un autre barrage militaire. Cette fois, ce sont les FARC, installées sur la route à la sortie du village de Montañitas. Íngrid Betancourt et Clara Rojas sont prises en otages[14].

Cet enlèvement inquiète le pouvoir, du fait de la notoriété de la candidate à l'étranger, notamment en France, et parce que le gouvernement craint que le fait d'avoir enlevé les escortes d'Íngrid Betancourt ne suscite des critiques à son encontre[15].

En France, Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères, fait de la libération d'Ingrid Betancourt une affaire d'État.

Les FARC justifient son enlèvement par son appartenance à l'oligarchie qu'ils entendent combattre et par son vote de budgets militaires dirigés contre la guérilla, ce qui en ferait une ennemie du mouvement guérillero.

De 2003 à 2006

En , l’« opération 14 juillet », tentative de libération d’Íngrid Betancourt par des forces spéciales du gouvernement français, se solde par un véritable fiasco. De surcroît, elle provoque une tension dans les relations diplomatiques de la France avec la Colombie et le Brésil.

Le , un avion de transport militaire français atterrit sur l’aéroport de Manaus, au Brésil, à la demande de la famille Betancourt, dans le but d’exfiltrer l'otage, dont la libération imminente est attendue sur la foi d'une information ratifiée par le nouveau gouvernement du président Uribe de Colombie. À bord de l'avion se trouvent une équipe médicale et des diplomates, dont le chef-adjoint du cabinet du ministre français des Affaires étrangères, qui a décidé de l’opération. Le commandant de bord a obtenu l’autorisation d’atterrissage au prétexte de faire le plein de kérosène avant de regagner Cayenne. Toutefois, l’attitude des Français paraît suspecte aux yeux de la police brésilienne (refus d’inspection de l’avion, propos des Français concernant le « ramassage de quatre personnes » surpris par des Brésiliens). Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, informé le de cette présence française, contacte son homologue français qui fait allusion à une opération humanitaire. Le , l’avion doit décoller pour Cayenne, sur ordre du président Luiz Inácio Lula da Silva.

L’opération est rendue publique par l'hebdomadaire brésilien Carta Capital. Elle donne alors lieu à la convocation des ambassadeurs français au Brésil et en Colombie. Dominique de Villepin, le ministre français des Affaires étrangères, présente des excuses publiques le 31 juillet. La mission provoque une polémique, car elle aurait été décidée par le ministre français des Affaires étrangères seul qui n'a informé ni le ministre de la Défense, ni le Premier ministre, ni le Président de la République[16], mais les protagonistes impliqués reviendront ensuite officiellement sur leurs dires[17],[18].

Le , le guérillero Simón Trinidad (en) chargé de négocier un accord humanitaire pour permettre la libération d'Ingrid Betancourt et des autres prisonniers politiques des FARC et du gouvernement est arrêté à Quito, où il devait rencontrer un représentant de l'ONU, au terme d'une opération conjointe des services secrets américains et colombiens. Remis aux États-Unis qui l'accusaient d'avoir exporté kg de cocaïne[19], il est condamné à soixante ans de prison[20].

La mobilisation pour demander la libération d'Íngrid Betancourt se poursuit en France. Le chanteur Renaud écrit une chanson en son honneur (Dans la jungle) et organise différents concerts de soutien (notamment le au Zénith de Rouen ou au Zénith de Paris en novembre 2007).

2007

La présidente d'Argentine, Cristina Fernández de Kirchner, avec Yolanda Pulecio, la mère d'Ingrid Betancourt, le 30 mai 2007.

Un otage des FARC, le sous-officier colombien Jhon Frank Pinchao, parvenu à s'échapper, s'exprime sur ses difficiles conditions de détention et livre des indices dans la recherche d'Ingrid Betancourt. Il indique avoir rencontré l'otage le et affirme qu'elle a essayé à cinq reprises de s'échapper[21].

Le président Álvaro Uribe annonce le qu'il a libéré sans condition le chef guérillero des FARC, Rodrigo Granda (en), à la demande expresse de son homologue français Nicolas Sarkozy. Álvaro Uribe annonce également la libération à venir de plus de cent cinquante rebelles repentis afin d'inciter la guérilla à libérer ses otages. Mais la guérilla colombienne rejette cette manœuvre, l'assimilant à un « rideau de fumée », à laquelle ne participeraient que d'ex-rebelles ayant abandonné la guérilla et selon plusieurs avocats des paysans et syndicalistes incarcérés soumis à des pressions pour s'avouer guérilleros[22].

Le les autorités colombiennes diffusent une vidéo d'Íngrid Betancourt[23] (récupérée avec une lettre de douze pages d'Íngrid Betancourt à sa famille, à la suite de l'arrestation à Bogota de trois hommes appartenant aux FARC) qui daterait vraisemblablement du [réf. nécessaire]. Elle y apparaît la tête baissée, extrêmement amaigrie et les cheveux très longs. L'otage n'y prononce pas le moindre mot.

Le , les FARC ont laissé entendre qu'elles souhaitaient voir le président français Nicolas Sarkozy jouer un rôle accru dans le processus en cours concernant le sort des otages de la guérilla, dont Íngrid Betancourt, le gouvernement colombien également[réf. nécessaire]. Le , Nicolas Sarkozy adresse deux messages[24] (l'un radiodiffusé, l'autre télédiffusé) à destination des FARC et des otages. Le président français en appelle à la fibre humanitaire du chef des FARC, Manuel Marulanda Vélez, pour libérer le plus rapidement possible Íngrid Betancourt et exprime son rêve « de voir Íngrid au milieu des siens pour Noël ».

Le lendemain de la parution de la vidéo, des extraits de la lettre qu'Íngrid Betancourt a adressée à sa mère[25] sont rendus publics. La Franco-Colombienne y raconte la vacuité des jours, les vexations quotidiennes et la fatigue des longues marches imposées par la fuite permanente des guérilleros. Elle explique également que ce qui compte le plus pour elle dorénavant, est d'entendre la voix de ses enfants par l'intermédiaire d'une radio abîmée en sa possession. Elle demande précisément que trois messages hebdomadaires lui soient envoyés par ce biais les lundis, mercredis et vendredis. Radio France internationale, captée dans la jungle colombienne, répondra positivement à la demande du comité de soutien à Íngrid Betancourt. Après un premier envoi de message le , l'opération est prévue pour se prolonger jusqu'à sa libération[26]. Íngrid Betancourt a reçu l'aide de l'Église catholique romaine, qui a joué un rôle actif dans les négociations[27].

2008

Les négociations entre la France et la guérilla sont entravés par le gouvernement colombien qui entend se concentrer sur l'option militaire. L’émissaire français Noël Saez, chargé par les présidents Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy de négocier la libération d'Ingrid Betancourt explique que « Nous avons la désagréable impression que le président Alvaro Uribe se sert de nous (...). Nous risquons de perdre la confiance des FARC, qui observent avec scepticisme qu’après chacune de nos incursions dans leurs zones leurs campements sont bombardés par les forces régulières. (...) Malgré toutes nos précautions, l’armée nous utilise pour arriver jusqu’aux FARC[28]. »

Le , deux millions[réf. nécessaire] de Colombiens manifestent contre les FARC, encouragés par le gouvernement, les médias et les entreprises[29]. La gauche n'a pas appelé à manifester. Toutefois la droite la plus dure et les paramilitaires "perdant" leur monopole de la fermeté anti-FARC, s'en trouvent affaiblis. La manifestation met le gouvernement colombien en position de force face aux FARC comme face aux paramilitaires et à leurs soutiens, jusque dans son propre parti, où le scandale de la parapolitique bat son plein. Quatre dirigeants paramilitaires dont la tête a été mise à prix sont tués par la police, arrêtés ou extradés dans les trois mois qui suivent la grande manifestation, alors que l'arrestation un an plus tôt de Jorge Noguera Cotes, ex-chef des services secrets, après des révélations de presse fracassantes, avait fragilisé tout l'édifice paramilitaire.

Le , un otage des FARC libéré quelques jours auparavant informe la France de l'état de santé alarmant d'Íngrid Betancourt. Il aurait précisé à Nicolas Sarkozy qu'elle subissait de multiples sévices, vivait dans des conditions inhumaines et était extrêmement affaiblie après avoir contracté une hépatite B. Le président français s'est exprimé sur le sujet le jour-même, ajoutant, entre autres, que la libération de l'otage était une question de vie ou de mort et qu'il était prêt à venir chercher Íngrid Betancourt à la frontière colombienne si telle était une condition posée par les FARC. Les enfants d'Íngrid Betancourt se sont dits « extrêmement angoissés » par la situation de leur mère[30].

Le , à la suite d'une opération menée par l'armée colombienne, Luis Edgar Debia Silva, dit Raúl Reyes, considéré comme le numéro deux des FARC, est tué en territoire équatorien1,8 km de la frontière colombienne), piégé alors qu'il négociait la libération d'Ingrid Betancourt[31]. Si le gouvernement colombien considère ce résultat comme l'un des coups les plus durs portés aux FARC, et s'en félicite, la famille d'Íngrid Betancourt s'inquiète de ce qu'il puisse y avoir des répercussions négatives sur son éventuelle libération. Par ailleurs, l’événement provoque une vive crise diplomatique avec l’Équateur, scandalisé par le bombardement de son territoire national.

Concernant les circonstances de la mort du numéro deux des FARC et ses conséquences sur le sort d’Íngrid Betancourt l’ambassadeur de France en Équateur a laissé entendre quelques jours après la mort de Raúl Reyes que les États-Unis seraient impliqués, sans apporter plus de précision.

Fabrice Delloye, ex-mari d'Ingrid Betancourt, dans un entretien au journal France-Soir précise que le , une réunion à Panama a réuni les délégués des pays médiateurs (Espagne, France, Suisse) et le haut-commissaire colombien pour la paix Luis Carlos Respreto. Selon Delloye les délégués ont annoncé qu’ils allaient rencontrer Raúl Reyes. Or toujours selon Fabrice Delloye, dans la nuit du 1er mars, le président colombien, Álvaro Uribe décide sciemment de faire abattre Reyes en territoire équatorien sans prévenir ni les présidents des États médiateurs, ni le président Correa alors que l'opération est effectuée en Equateur.

Dans un entretien au journal colombien Cambio, la sénatrice Piedad Córdoba parle de Noël Saez, assesseur du gouvernement français frappé par la concomitance de la mort de Reyes, avec son appel précédant la localisation du chef guérillero. Lors d'un point de presse officiel le , le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, confirme que la France était en contact avec le numéro deux des FARC, Raúl Reyes, quelques jours avant sa mort, alors que le , Laurent Wauquiez, porte-parole du Premier ministre français François Fillon, affirmait qu'il n'y avait « pas eu récemment » de contact avec Paris à propos d'Íngrid Betancourt[32].

Dès lors les FARC présentent cette action militaire comme un « grave revers »[33] pour la libération d'Íngrid Betancourt et d'autres otages, qui était, selon la guérilla, en cours de négociation avec les présidents français, équatorien et vénézuélien (négociations confirmées à des degrés divers par ces trois pays). Raúl Reyes aurait en effet été, selon les FARC, leur porte-parole dans ces difficiles négociations.

L'exécution de Reyes entraîne également une crise entre la Colombie et les pays voisins : l’Équateur, qui proteste contre l'incursion de l'armée colombienne sur son territoire, et le Venezuela, que la Colombie accuse d'appuyer les FARC, en se basant sur des documents retrouvés dans l'ordinateur portable de Raúl Reyes. Un groupe d'experts en affaires internationales, dont John Womack (en), de l'université Harvard, et Larry Birns (en), du Conseil des Affaires hémisphériques des États-Unis, a précisé, selon un compte rendu rapporté par Tele Sur, que la Colombie avait exagéré à des fins politiques le contenu de ces ordinateurs. Selon ce groupe, mais également selon José Miguel Insulza, « de manière évidente il n'existe pas de preuves qui lient le Venezuela avec les rebelles colombiens » notamment sur le plan financier.

Dans la nuit du 28 mars au , un Falcon 900, envoyé par l'Élysée, s'est posé « discrètement » sur la piste de Cayenne, en Guyane[34]. Il s'agit d'un avion médicalisé, stationné sur une base militaire, dans l'attente d'un dénouement de l'affaire Betancourt, et la libération de l'otage, après qu'un médiateur colombien ait affirmé le qu'Íngrid Betancourt serait atteinte d'une hépatite B, d'une leishmaniose et souffrirait de malnutrition.

À la suite de ces informations plus qu'alarmantes, le président Álvaro Uribe lance le jour même un appel aux FARC, proposant la libération de tous les guérilleros y compris les prisonniers FARC condamnés pour crime contre l'humanité, en échange de la libération d'Íngrid Betancourt. Cette proposition est jugée « illégale » par le ministère colombien de la Justice et l'Organisation des Nations unies le .

Par la suite, le , cet avion redécollera de la base militaire de Rochambeau, à quinze kilomètres de Cayenne, en Guyane, pour rejoindre Paris[35]. L'avion repart vide : certaines sources militaires évoquent alors une opération de renfort pour l'opération « Harpie », destinée à lutter contre la clandestinité, lancée un mois plus tôt par Nicolas Sarkozy, président de la République française : une certaine confusion règne alors sur les raisons exactes de la présence de cet aéronef, resté trente-six heures à Rochambeau. L'Élysée confirmera dans la journée qu'un autre avion médicalisé reste en alerte permanente à Villacoublay, base militaire située près de Paris, prêt à décoller à tout moment, en cas de dénouement dans l'affaire Betancourt.

Quelques heures plus tard, le Premier ministre français, François Fillon, affirmera au journal télévisé de 20 h de TF1 que le pays reste prêt à accueillir des guérilleros des FARC, qu'il qualifiera de « militants », si eux-mêmes libèrent Ingrid Betancourt. Dans un entretien sur France Inter, le Premier ministre français ira plus loin en proposant le statut de réfugié politique aux guérilleros des FARC[36]. L'association France terre d'asile réagira promptement à ces propos en rappelant que le statut de réfugié politique ne peut être accordé à une personne dont on aura de sérieuses raisons de penser qu’elles ont commis un crime contre la paix, un crime de guerre ou un crime contre l’humanité[37]. La réponse des FARC sur ces événements et la proposition relayée par Paris et Bogota se font alors attendre.

Le , La Tribune rapporte la publication la veille par l’Agence de presse bolivarienne, basée au Venezuela, d'un communiqué des FARC. Dans une lettre datée du , Iván Márquez, un des sept chefs des Forces armées révolutionnaires de Colombie, explique qu’après l'attaque qui a causé la mort du commandant Raúl Reyes il était clair qu’« il n’y aurait pas de rencontre avec la délégation française en vue d’étudier la libération d’Ingrid ».

Après une réunion avec le comité de soutien à Ingrid Betancourt, Nicolas Sarkozy enregistre un second message à l'adresse des FARC et de Manuel Marulanda Vélez, le 1er avril 2008, pour lui demander de « libérer immédiatement Ingrid Betancourt » ; il ajoute : « Ce serait un crime de ne pas la relâcher ». Le , le gouvernement français annonce l'envoi d'une mission humanitaire composée de Noël Saez, ancien consul français à Bogotá, Daniel Parfait, diplomate et compagnon d'Astrid Betancourt[38], ainsi qu'un médecin pour « accéder à notre compatriote Íngrid Betancourt ». Dans un communiqué via l'agence de presse ANNCOL, les FARC auraient qualifié de naïve l'attitude de Nicolas Sarkozy. Le , la guérilla des FARC a qualifié d'« irrecevable » la mission humanitaire, excluant ainsi d'agir sous « la pression médiatique ».

De plus, les FARC assurent à travers un communiqué diffusé par l'agence ANNCOL et rapporté Le Nouvel Observateur du que la France est un pays capitaliste, que son président est de droite et qu'ils ne savent pas quelles sont les limites de la sincérité du président français. Comme le rapporte également ANNCOL, les FARC gardent le souvenir de la fâcheuse expérience de l'appel téléphonique de membres du gouvernement français qui a permis de localiser le camp de Raúl Reyes, et a permis à l'armée colombienne, avec le soutien des États-Unis, de procéder à son exécution.

Dans un entretien donné au journal conservateur colombien El Tiempo en , un prêtre, déjà impliqué dans des libérations de prisonniers par le passé, explique avoir été approché par les FARC qui « cherchent la manière de libérer Ingrid Betancourt ». Elle serait malade et dépressive, refuserait la nourriture et les médicaments que lui donnent les guérilleros, et aurait été amenée plusieurs fois dans des centres médicaux[39]. L’émissaire français Noël Saez confirme que la guérilla s’apprêtait à la libérer lorsque le président colombien a déclenché l'opération Jaque[28].

Libération

Íngrid Betancourt rencontre Madonna, sous les yeux de la présidente argentine Cristina Fernández de Kirchner, à la Casa Rosada en décembre 2008.

Íngrid Betancourt est libérée le , avec quatorze autres otages, au cours de l'opération Jaque menée par l'armée nationale colombienne[40].

Retour en France

Le surlendemain de sa libération, Íngrid Betancourt décide de rejoindre la France. Elle rencontre à son arrivée le président Nicolas Sarkozy et les associations qui ont œuvré à sa libération[41]. Le lendemain matin, elle subit des examens médicaux à l'hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce et déjeune avec l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui fut également son professeur[42]. Elle est reçue au Sénat le [43] puis à l'Assemblée nationale, et par l'ancien président Jacques Chirac le lendemain[44].

Le , Nicolas Sarkozy lui remet les insignes de chevalier de la Légion d'honneur lors de la garden-party de l'Élysée.

Critiques

Íngrid Betancourt allumant une bougie dans le sanctuaire de Lourdes, le 12 juillet 2008.

Le déferlement médiatique qui accompagne la présence d'Íngrid Betancourt en France, en particulier lors de sa visite à Lourdes le , suscite des critiques[45], notamment par ses connotations religieuses.

Le est paru aux États-Unis le livre Out of Captivity[46] écrit par Marc Gonsalves, Tom Howes et Keith Stansell, trois co-otages d'Íngrid Betancourt durant cinq ans et demi, contenant des commentaires très durs la concernant. Ces commentaires divisent les auteurs entre eux[47],[48]. Ingrid Betancourt aurait par ailleurs mis la vie des otages américains en danger en déclarant aux guérilleros qu'ils étaient des membres de la CIA[49]. Ayant réussi à conserver sa radio, Íngrid Betancourt aurait refusé de communiquer aux autres prisonniers les informations qu'elle recevait[47]. Keith Stansell pour sa part, va jusqu'à affirmer qu'elle volait de la nourriture et qu'elle essayait de prendre le contrôle du camp de prisonniers[48]. Gonsalves, qui noua une certaine amitié avec Íngrid Betancourt[50], a cependant nuancé le propos de Stansell en affirmant qu'elle « ne rendait pas la vie facile aux guérilleros »[48].

Le Point décrit en détail et analyse la personnalité d'Íngrid Betancourt dans un de ses articles, ce qui suscite une polémique[51].

Après sa libération

Íngrid Betancourt en 2008.

Dans une entrevue à la radio colombienne Radio Caracol (es), Íngrid Betancourt affirme, à la fin du mois de septembre 2008, que, bien qu'elle rêve de retourner en Colombie, elle se sait en danger dans ce pays parce que, pour les FARC, elle reste « un objectif militaire ».

Elle affirme par ailleurs qu'elle n'a aucune intention de participer à nouveau à la vie politique colombienne. Elle explique toutefois qu'elle reste mobilisée pour obtenir la libération des otages restants aux mains des FARC, et qu'il existe « d'autres façons » d'aider son pays, y compris depuis l'étranger[52].

Le , le journaliste Mathieu Deslandes révèle dans Le Journal du dimanche qu'Íngrid Betancourt va demander aux comités qui se sont mobilisés pour sa libération qu'ils n'utilisent plus son nom : « Je suis libre, il faut maintenant penser aux autres », explique-t-elle.

Le , à l'hôtel de ville de Paris, Íngrid Betancourt a expliqué à deux cents membres de comités de soutien venant de France et d'Europe, qu'elle ne voulait plus que son nom soit utilisé[53]. En conséquence, la Fédération internationale des comités Íngrid Betancourt (Ficib) a adopté le nom de Fédération internationale des comités libertad pour la libération des otages en Colombie (Ficlloc). Son logo a également été modifié. Il ne reprend plus le visage d'Íngrid Betancourt, mais une main sortant de trois fils de fer barbelé avec le slogan « Libertad »[54].

En janvier 2010, son ancien mari Juan Carlos Lecompte, alors en plein divorce d'avec elle, annonce la sortie de son livre Ingrid et moi, une liberté douce-amère, publié en français aux éditions Alphée, où il accuse la guérilla des FARC d'avoir rendu son ex-compagne très glaciale[55].

En juillet 2010, Íngrid Betancourt, dans le cadre de la loi en faveur des victimes du terrorisme, entame une procédure de réclamation de 6,6 millions de dollars de dommages-intérêts à titre de compensation pour les traumatismes et les pertes dus à sa période de captivité[56]. Le gouvernement colombien réagit fortement et dénonce l'attaque en justice de Betancourt contre les soldats qui l'ont libérée. Cette affaire scandalise l'opinion publique colombienne. Il semblerait que les résultats des sondages montrant un fort soutien en faveur d'Íngrid Betancourt ainsi que le besoin d'éviter une enquête sur la décision de retirer les escortes de Betancourt le jour de son enlèvement, aient contribué à déclencher le lynchage médiatique qui s'en est ensuivi[57]. Au cours d'un entretien télévisé mené par Dario Arizmendi, le , Íngrid Betancourt assure, très émue, qu'elle regrette la distorsion qui a été faite de sa demande d'indemnisation. Elle estime avoir un « pacte de sang » avec l'armée de son pays et se révolte à l'idée que l'on puisse l'accuser d'avoir attaqué en justice les soldats qui l'ont libérée[58]. En , elle précise que ce n'est pas elle seule qui avait fait cette demande, mais aussi ses anciens compagnons de détention, et que l'argent était destiné à une fondation[59]. Le , Íngrid Betancourt annonce avoir refusé une indemnité de la France et émanant du Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions. Parallèlement à sa démarche en Colombie, le Fonds avait accepté de lui verser une indemnité de 450 000 euros pour ses six années de détention, mais elle l'a refusée, jugeant l'indemnisation trop faible au regard de son préjudice[60]. Ce retour en arrière s'explique par la crainte de voir la polémique sur l'action judiciaire qu'elle envisageait de mener contre l'État colombien se répandre en France[61].

Elle annonce également qu'elle a totalement renoncé à faire de la politique[62].

En juin 2013, à l'occasion du cinquième anniversaire de sa libération, elle plaide pour une suspension de peine pour les guérilleros repentis. Elle déclare notamment que « nous ne pouvons pas continuer une justice de vengeance, la paix va nous demander d'accepter un certain degré d'impunité, c'est inévitable »[63].

En , elle annonce soutenir Gustavo Petro à l'élection présidentielle[64].

Retour en politique

En , elle effectue son retour en politique, en annonçant sa candidature à l'élection présidentielle de la même année, au nom du Parti vert oxygène qu'elle a réactivé[65]. Elle fait partie au début de la campagne d'une coalition centriste qu'elle fait finalement éclater par ses déclarations contre ses partenaires, les accusant de corruption. Elle déroute rapidement ses sympathisants par ses attaques très vives contre l'opposition de gauche, puis sa main tendue à l'ancien président issu de la droite radicale, Alvaro Uribe (2002-2010), chef du Centre démocratique, le parti au pouvoir, qu'elle critiquait auparavant[66]. Le , créditée de moins d'1 % d'intention de vote, elle annonce le retrait de sa candidature et son soutien au candidat indépendant Rodolfo Hernández[67].

Religion

Íngrid Betancourt est catholique et témoigne sa foi publiquement. Le , elle a rencontré en audience privée le pape Benoît XVI, avec qui elle entretient d'excellents rapports : « un rêve », « une expérience inoubliable », « depuis ma libération je voulais le voir et l'embrasser »[68]. Depuis 2011, elle est inscrite au Harris Manchester College à Oxford où, après un master en doctrine moderne, elle étudie la théologie de la libération[69].

Publications

  • Sí sabía, 1996 : enquête sur le financement de la campagne électorale d'Ernesto Samper par le cartel de Cali.
  • En collaboration avec Lionel Duroy, La Rage au cœur, Paris, XO éditions, , prix spécial du jury du prix Vérité 2007.
  • Même le silence a une fin, éditions Gallimard, 2010.
  • Demain dans tes yeux, éditions Gallimard, 2014.
  • La Ligne bleue, éditions Gallimard, 2014 : roman sur l’Argentine à l’époque de la dictature militaire des années 1970-1980[70].

Hommages

Notes et références

  1. http://unesdoc.unesco.org/images/0018/001853/185375fb.pdf Son père utilisait également quand il était en poste à Paris à l'Unesco dans les années 1960-1970 l'orthographe Betancur, mais la date de changement officiel de l'orthographe n'est pas connue, Hermes editorial.
  2. « La nouvelle vie d'Íngrid Betancourt », Le Nouvel Observateur, .
  3. « Betancourt : un échec diplomatique », L'Express, .
  4. « Íngrid Betancourt a été libérée », RFI.
  5. (en) Global Greens Second Congress 2008 - Ingrid Betancourt Resolution sur globalgreens.org, consulté le .
  6. Les DVF Awards, sont une série de prix créés en 2010 par la Diller‐von Furstenberg Family Foundation, qui récompensent avec une bourse annuelle de 50 000 dollars des femmes ayant fait avancer la cause des femmes.
  7. Ingrid Betancourt, La rage au cœur, Paris, éditions xo, , 249 p. (ISBN 2-266-12016-6).
  8. François Veyne, « Ingrid Bétencourt en pèlerinage à Lourdes », La Croix, (consulté le ) ; Íngrid Betencourt remercie les sœurs de l'Institut en ces termes : « sans les bases spirituelles que vous m'avez données, je n'aurais pas pu tenir aussi bien en captivité ».
  9. Jacques Thomet, Ingrid Betancourt : Histoire de cœur ou raison d’État ?, Paris, Hugo et compagnie, , 240 p. (ISBN 2-7556-0072-1), p. 57-58. L'auteur ajoute qu'Íngrid « se cache parfois sous le piano pour écouter la conversation des invités, ainsi qu'elle le relatera dans ses mémoires ».
  10. « Íngrid Betancourt, la course contre la montre », Le Nouvel Observateur, .
  11. http://www.sciences-po.asso.fr/profil/ingrid.betancourt83_1.
  12. Ingrid Betancourt, Même le silence a une fin, Paris, Gallimard, , 823 p. (ISBN 978-2-07-044558-5).
  13. Maurice Lemoine, « La Colombie d’Íngrid Betancourt », sur Le Monde diplomatique, monde-diplomatique.fr, (consulté le ), p. 1, 12 et 13.
  14. L'émission Un jour, une heure sur France 2 a procédé à une reconstitution des évènements, dans le cadre d'une enquête intitulée Íngrid Betancourt, les secrets d'un enlèvement La vidéo de l'émission.
  15. Jacques Thomet, Ingrid Betancourt : Histoire de cœur ou raison d’État ?, Paris, Hugo et compagnie, , 240 p. (ISBN 2-7556-0072-1), p. 79.
  16. Lors d'un point de presse, le Président Jacques Chirac a d'abord annoncé qu'il n'était pas au courant.
  17. France 2, « entretien du ministre des Affaires étrangères M. Dominique de Villepin avec France 2 », ministère des Affaires étrangères, (consulté le ).
  18. Axel Gyldèn, « Quand Paris voulait doubler Bogota », sur L'Express, lexpress.fr, .
  19. Cinq kilogrammes de cocaïne est la quantité minimale permettant aux États-Unis de réclamer une extradition.
  20. « RISAL.info - La Colombie d'Ingrid Betancourt », sur risal.collectifs.net.
  21. Revue de presse de mai 2007.
  22. « Gesticulations colombiennes », .
  23. « Une vidéo de preuve de vie d'Íngrid Betancourt », sur Comité IDF pour la libération d'Íngrid Betancourt, Clara Rojas et tous les otages en Colombie (consulté le ).
  24. « les messages de Nicolas Sarkozy », sur Comité IDF pour la libération d'Íngrid Betancourt, Clara Rojas et tous les otages en Colombie (consulté le ).
  25. « la lettre d'Ingrid Betancourt », sur Comité IDF pour la libération d'Íngrid Betancourt, Clara Rojas et tous les otages en Colombie (consulté le ).
  26. « Le message d'espoir des enfants d'Íngrid », sur Radio France internationale, rfi.fr, (consulté le ).
  27. Article « La mère d'Ingrid Betancourt rencontre le pape » dans La Croix.
  28. « Emissaire français en Colombie », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le )
  29. Article de RFI.
  30. « AFP : Sarkozy appelle les FARC à ne pas laisser mourir Betancourt, angoisse de la famille ».
  31. (es) Communiqué de l'armée colombienne.
  32. « Raúl Reyes n'allait ni libérer Íngrid Betancourt ni rencontrer Nicolas Sarkozy » - Un journalisme d'investigation.
  33. « Une transfuge des FARC assure que les guérilleros « craquent » », Reuters, Le Point, 19 mai 2008.
  34. Information reprise dans le Journal du dimanche du 30 mars 2008.
  35. Décollage à 6 h 56 heure locale, 11 h 56 heure de Paris.
  36. « Astrid Betancourt » - Un journalisme d’investigation.
  37. « Dernière minute Íngrid Betancourt » - Un journalisme d’investigation.
  38. Christophe Deloire, Christophe Dubois, Sexus Politicus, Paris, Albin Michel, , 390 p. (ISBN 2-226-17255-6), p. 21.
  39. « Les FARC cherchent la manière de libérer Ingrid Betancourt (prêtre colombien) », sur www.latinreporters.com.
  40. « Ingrid Betancourt est libre », sur http://www.rtlinfo.be, (consulté le ).
  41. Le Point du 4 juillet 2008, « Íngrid Betancourt est en France ».
  42. AFP : « Íngrid Betancourt a déjeuné avec Dominique de Villepin à Paris ».
  43. « Les sénateurs français debout pour saluer Íngrid Betancourt ».
  44. Le Figaro - Flash actu : « Chirac rend hommage à Betancourt ».
  45. François-Bernard Huygue, « Cathodique et catholique : Íngrid sanctissima ».
  46. Lire le livre en ligne, sur le site de l'éditeur.
  47. AFP, « États-Unis : trois ex-otages racontent leur relation difficile avec Íngrid Betancourt »], .
  48. Associated Press, « Dans un livre, trois ex-otages américains des FARC ne sont pas tendres avec Íngrid Betancourt », La Tribune.
  49. AFP, « L'icône Betancourt mise à mal dans un livre », Le Monde, .
  50. (en) Simon Romero, « « Book Casts Harsh Light on Ex-Hostage in Colombia » », The New York Times, .
  51. Cyriel Martin, « Ingrid Betancourt : ange ou démon ? », Le Point, .
  52. (es) « Íngrid Betancourt, de nuevo objetivo militar de las Farc ».
  53. AFP, « Íngrid Betancourt ne veut plus qu'on utilise son nom », L'Obs, .
  54. « Ingrid Betancourt exige de retomber dans l'anonymat », Voici.
  55. AFP, « Récit amer du mari d'Ingrid Betancourt sur une libération "hollywoodienne" », La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  56. Reuters, « Ingrid betancourt réclame 6,6 millions de dollars à la colombie », BFM TV, (consulté le ).
  57. « La Colombie scandalisée par la demande d'Íngrid Betancourt », Le Monde, .
  58. « L'ex-otage des FARC Íngrid Betancourt regrette d'avoir exigé de l'argent », Le Point, .
  59. « Íngrid Betancourt s'explique sur sa demande d'indemnisation », Le Point, .
  60. Marie-Christine Tabet, « Pourquoi Íngrid Betancourt renonce », Le Journal du dimanche, .
  61. Flore Galaud, « Íngrid Betancourt refuse une indemnisation française », Le Figaro, .
  62. « Plus de politique pour Ingrid Betancourt », Le Figaro, .
  63. AFP, « Cinq ans après sa libération, Ingrid Betancourt prêche le « pardon » en Colombie », 20 Minutes, .
  64. (es) Richard Aguirre Fernández, « Ingrid Betancourt se adhiere a la campaña de Petro », El Colombiano, (lire en ligne, consulté le ).
  65. AFP, « Colombie : l'ex-otage Ingrid Betancourt annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2022 », sur francetvinfo, (consulté le ).
  66. Etienne Paponaud, « Présidentielle en Colombie : Ingrid Betancourt renonce à se présenter », sur euronews, (consulté le )
  67. « Colombie/présidentielle: Ingrid Betancourt renonce à se présenter », Le Figaro,
  68. « Íngrid Betancourt très émue par Benoît XVI », Le Figaro, 2 septembre 2008, p. 9.
  69. Article de Françoise Dargent sur lefigaro.fr du 19 juin 2014.
  70. « Ingrid Betancourt à l'occasion de la parution de La ligne bleue : Entretien », éditions Gallimard.

Annexes

Bibliographie

  • Delphine Caroff, Íngrid Betancourt ou la médiatisation de la tragédie colombienne, L'Harmattan, coll. « Questions contemporaines », Paris, Budapest et Turin, , 196 p., (ISBN 978-2747567428).
  • Juan Carlos Lecompte, Au nom d'Íngrid (traduction d'Isabelle Gugnon), Denoël, coll. « Impacts », Paris, , 221 p., (ISBN 978-2207256855).
  • Jacques Thomet, Íngrid Betancourt : histoire de cœur ou raison d'État ?, éditions Hugo et Compagnie, coll. « Hugo doc », Paris, , 221 p., (ISBN 978-2755600728).
  • Yolanda Pulecio Betancourt, Íngrid, ma fille, mon amour, éditions Robert Laffont, préface et traduction de Christiane Rancé, Paris, , 259 p. + 8 p. de planches illustrées, (ISBN 978-2221107980).
  • Jean-Jacques Kourliandsky, Íngrid Betancourt : par-delà les apparences, préface de Rafael Jorba, éditions Toute latitude, , 121 p., (ISBN 978-2-35282-018-5).
  • Pascal Drouhaud, FARC : confessions d'un guérillero, Choiseul éditions, , 204 p., (ISBN 978-2-916722-16-0).
  • Éric Raynaud, Íngrid Betancourt, femme courage !, éditions Alphée, 2008.
  • Mario Torres, Íngrid Betancourt, ce qu'elle n'a pas dit !, Éditorial Hermes, .
  • Cédric Rutter, La Colombie [sans Ingrid ni Pablo], éditions La Guillotine, .

Filmographie

  • Merci Bernard, dans un épisode de 1983 (en tant qu'actrice : elle interprète une nonne).
  • Íngrid Betancourt : six ans dans la jungle (Hostages: The Kidnapping of Ingrid Betancourt), documentaire d'Angus McQueen, Royaume-Uni, 2010, 90 min.

Articles connexes

Liens externes

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