Ioánnina
Ioánnina (parfois en français : Jannina ou Janina ; en grec moderne : Ιωάννινα, souvent orthographiée Γιάννενα / Yiannena ou encore Γιάννινα / Yiannina ; en turc : Yanya ; en albanais : Janinë / Janina ; en bulgare : Янина) est la ville la plus importante d'Épire, au nord-ouest de la Grèce. C'est le chef-lieu du district régional d'Ioánnina, ainsi que la capitale de la périphérie d'Épire, mais aussi celle du diocèse décentralisé d'Épire-Macédoine occidentale.
Ioánnina (el) Ιωάννινα | |
Ioánnina et le lac Pamvotis | |
Administration | |
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Pays | Grèce |
Périphérie | Épire |
District régional | Ioánnina |
Code postal | 450x xx |
Indicatif téléphonique | 26510 |
Immatriculation | ΙN |
Démographie | |
Population | 65 038 hab. (2010) |
Géographie | |
Coordonnées | 39° 40′ 00″ nord, 20° 51′ 00″ est |
Altitude | 491 m |
Localisation | |
Géographie
La population de la municipalité de Ioánnina est de 111 740 habitants selon le recensement de 2011[1] (7e ville de Grèce). La localité est située à 435 km au nord-ouest d'Athènes, à 350 km au sud-ouest de Thessalonique et à 95 km du port d'Igoumenítsa. Elle se trouve à une altitude de 491 m, sur la rive ouest du lac Pamvotida.
Histoire
Deux origines sont avancées pour le nom de la ville. Ioánnina proviendrait du nom du constructeur de la forteresse, un certain Ioánnis. Elle pourrait tirer son nom du monastère dédié à saint Jean Baptiste qui se situait dans la forteresse avant sa destruction en 1611. Les deux hypothèses ne sont bien sûr pas exclusives l'une de l'autre.
La ville aurait été fondée (ou fortifiée seulement selon Procope de Césarée) par l'empereur byzantin Justinien au VIe siècle. En 879, on sait qu'elle était le siège d'un évêché : Zacharias, évêque de Ioanniki signe le registre du synode à Constantinople. Elle abritait entre autres une importante communauté romaniote.
Pendant longtemps, la ville se limite à la forteresse.
En 1430, la ville est conquise par les armées de Mourad II sur le comte de Céphalonie et devient la capitale du pachalik d'Épire[2].
Au début du XIXe siècle, elle est la capitale d'Ali Pacha, le gouverneur d'Albanie, de Macédoine et de Thrace, nommé par l'empire ottoman, et qui est tué en 1822 par des agents du sultan dans le monastère de Panteleïmon sur l'île située au centre du lac Pamvotis, après un siège au cours duquel la ville est détruite.
Un bureau de poste autrichien y est ouvert en 1857[3]. La ville est alors le chef-lieu du pachalik de Ioannina qui couvre l’Épire et le sud de l'Albanie et qui devient en 1867 le vilayet de Ioannina.
La ville est rattachée à la Grèce en 1913, à l'issue de la première guerre balkanique.
Le , le professeur Moses S. Elisaf[4], responsable de la minuscule communauté juive de Ioánnina est élu maire, probablement le tout premier juif de l’histoire moderne de la Grèce à prendre la tête d’une municipalité[5].
Ioánnina au XXIe siècle
Ioánnina est une ville étudiante qui accueille quelque 13 000 étudiants de l'université de Ioannina.
La ville possède trois mosquées réaffectées, chose rare en Grèce. Une importante communauté albanaise y est également établie[réf. nécessaire].
La communauté juive romaniote, très ancienne, a été presque éradiquée par les nazis ; la communauté ne compte plus qu'une cinquantaine de membres. Elle possède une synagogue dans le quartier du Kastro.
Ioánnina a donné son nom à un compromis sur les règles de vote au sein du Conseil de l'Union européenne : le compromis de Ioánnina du , qui a mis fin à un long débat sur les règles de vote et de prise de décision dans l'Union européenne élargie à la Finlande, l'Autriche, la Suède et la Norvège, a eu à trancher la question de la minorité de blocage[6].
Ioánnina est jumelée avec Avignon.
Personnalités
- Ali Pacha de Janina (v. 1750–1822), gouverneur et chef militaire ottoman né à Tepelen (Albanie actuelle).
- Athanásios Psalídas (1767–1829), né à Ioánnina, un des premiers écrivains grecs modernes.
- Essad Pacha (1862–1952) et son frère Vehib Pacha (1877-1940), généraux ottomans ; leur père avait été maire de Ioánnina.
- Rachid Akif Pacha (en) (1863–1920), homme politique ottoman
- Mit'hat Frashëri (1880–1949), né à Ioánnina, diplomate, écrivain et homme politique albanais.
- Dimosthénis Kókkinos (el) (1926–1991) né à Neraïda de Tríkala, écrivain et directeur de la revue littéraire et historique "IPIROTIKI ESTIA" (1956-1991)
- Károlos Papoúlias, né en 1929 à Ioánnina, président de la République grecque de 2005 à 2015.
- Michális Spéngos, né à Ioánnina en 1963, écrivain.
- Sotíris Leontíou, né à Ioánnina en 1984, footballeur.
Galerie
- Une place commerçante typique de la ville (2014).
- Château de Ioánnina.
- Une porte de la vieille ville.
- Remparts de la forteresse.
- Vestiges des bains ottomans.
- Ancienne bibliothèque ottomane.
- Ruines du palais d'Ali Pasha.
- Mosquée d'Aslan Pacha, vue du lac.
- Musée byzantin.
- Musée de l'orfèvrerie de Ioánnina.
- Square sur le lac.
- Bords de lac.
Notes et références
- Statistiques Grèce EL.STAT
- N.Clayer, Dictionnaire de l'Empire Ottoman, sous la direction de François Georgeon, Nicola Vatin et Gilles Veinstein, Fayard 2015, p. 631
- Österreich 1850-1918, Spezialkatalog und Handbuch, von Dr. Ulrich FERCHENBAUER, Wien 1981, Post inder Levante (en allemand)
- (en) « Moses Elisaf », sur Journal of Alcoholism & Drug Dependence
- Gavin Rabinowitz, « Ioannina élit le premier maire juif de Grèce », sur The Times of Israel,
- Armelle Renaut-Couteau, Jean-Claude Masclet, Les institutions et organes de l'Union européenne, Publications de l'Université de Rouen, 1995 - 342 pages p. 57
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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