Ivano-Frankivsk

Ivano-Frankivsk est située à 114 km au sud-sud-est de Lviv et à 452 km à l'ouest-sud-ouest de Kiev[1].

Au XIII^e siècle, la bourgade de Stanyslaviv (en ukrainien : Станиславів) fait partie de la principauté de Galicie-Volhynie. Au XIV^e siècle, elle est intégrée à l'État Polono-Lituanien et s'appelle Stanisławów en polonais ; elle est érigée en forteresse en 1662 par Andrzej Potocki pour contrer les invasions des Tatars de Crimée. En 1772, la première partition de la Pologne fit passer la ville sous la souveraineté de l'empire d'Autriche, puis de l'Autriche-Hongrie. Son nom devient alors Stanislau en allemand.

En octobre 1918, l'Empire austro-hongrois éclata et la République populaire d'Ukraine occidentale fut proclamée[2] mais la Deuxième République de Pologne le revendique également et l'annexe en 1919. En 1920, l'Armée rouge conquit brièvement la ville durant la guerre soviéto-polonaise, avant qu'elle ne soit reprise par l'armée polonaise et finalement annexée (réintégrée ) par la Pologne, qui en fit le chef-lieu de la voïvodie de Stanisławów. La ville avait en 1931 une population composée de Polonais (43,7 %),de Juifs (38.3%) d'Ukrainiens et Ruthènes (15,6 %) et d'Allemands (2,2 %). Les Ukrainiens occidentaux n'avaient pas pu obtenir leur indépendance mais la domination polonaise les préserva de la collectivisation forcée, de la terreur rouge, de la famine des années 1920 et de la grande famine des années 1930 qui ravagèrent l'Ukraine soviétique.

En septembre 1939, à la suite du pacte germano-soviétique, Stanisławów fut occupée par l'Armée rouge, puis annexée par l'Union soviétique et rattachée à l'Ukraine soviétique. Pendant un an, le NKVD ratissa la ville et rafla, pour les déporter au Goulag, tous les citoyens qui avaient d'une manière ou d'une autre servi l'État polonais, ainsi que les commerçants, les propriétaires et les religieux des différentes croyances (christianisme catholique romain des Polonais, christianisme catholique grec des Ukrainiens, judaïsme hassidique) ; quant aux Allemands de la ville, ils furent « rapatriés » de force en Allemagne nazie selon les clauses du pacte germano-soviétique[3]. Le 3 juillet 1941, Stanisławów fut occupée par l'armée hongroise puis par la Wehrmacht lors de l'opération Barbarossa. Un mois plus tard, un millier de membres de l’intelligentsia juive locale (avocats, médecins, pharmaciens, professeurs et ex-fonctionnaires) furent sélectionnés dans le Tribunal du district et assassinés dans les environs. Après la visite du gouverneur Hans Frank et le défilé des organisations nationalistes ukrainiennes, le 12 octobre 1941, 12 000 Juifs furent exterminés lors du dimanche sanglant dans le « nouveau » cimetière juif, par les soldats allemands et nationalistes ukrainiens, indistinctement accusés d'avoir soutenu l'occupation soviétique[4].

En 1944, la ville redevint soviétique et elle fut désignée à l'étranger sous les noms de Stanislav (en ukrainien : Станіслав) ou Stanyslaviv, (en ukrainien : Станиславів). Les Polonais ayant été « rapatriés » de force dans la nouvelle Pologne déplacée vers l'Ouest, un afflux ukrainien venu des campagnes environnantes vint combler les vides laissés par les Allemands, les Juifs et les Polonais. Au début des années 1990, Ivano-Frankivsk fut un centre du mouvement d'indépendance ukrainien. Depuis 1991, elle fait partie de l'Ukraine indépendante.

• Edward Bibring (1894-1959), psychiatre et psychanalyste austro-américain
• Stanisław Sosabowski (1892-1967), général parachutiste polonais
• Karolina Kaczorowska (1930-2021), femme politique polonaise.

Ivano-Frankivsk se trouve à 716 km de Kiev par le chemin de fer et à 614 km par la route. La ville est desservie par l'Aéroport international d'Ivano-Frankivsk.

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