Jacques Bureau (SOE)
Jacques Bureau, dans le 8e arrondissement de Paris et mort le , fut un fondateur du Hot Club de France. En 1942-1943, il fut technicien radio au sein du réseau Prosper-PHYSICIAN du SOE britannique.
Pour les articles homonymes, voir Bureau et Jacques Bureau (homonymie).
Biographie
Jacques René Bureau naît le à Paris 8e[1].
Au lycée Carnot, il devient ami avec Charles Delaunay.
Après avoir suivi une formation d’ingénieur agronome, Jacques Bureau s’installe comme agriculteur sur une grande ferme près de la Loire.
En 1929, il découvre le jazz et en 1930, il fonde le Hot Club de France, avec Hugues Panassié, Pierre Noury, Pierre Gazères, Edwin Diratz et Jacques Auxenfans. L'année suivante, il est le premier commentateur et critique de jazz à Radio LL, la radio privée de Lucien Lévy.
En 1933, il invite Charles Delaunay à faire partie du Hot Club de France.
En 1937, il fait partie du groupe Les Réverbères qui réunit les rescapés du dadaïsme et du surréalisme. L'année suivante, il fonde la revue correspondante Les Réverbères. Il se retire de la direction du Hot Club de France, où il est remplacé par Charles Delaunay.
En septembre 1939, après la déclaration de guerre, il est envoyé en Syrie. Après la défaite de 1940, il rentre en France.
À Paris, sous occupation allemande, Jacques Bureau, avec son ami Noël Arnaud, rejoint dans le groupe surréaliste et clandestin de La Main à plume.
Il est recruté par Germaine Tambour dans le réseau Prosper-PHYSICIAN du SOE britannique et met à son service ses connaissances techniques en matière de communications radio, jusqu'au démantèlement du réseau mi 1943. Le , le SD l'arrête à son domicile[2], en même temps que sa femme Reine et deux personnes qu'il héberge cette nuit-là [3]. Il est incarcéré à Fresnes, et interrogé plusieurs fois par le SD avenue Foch, qui pense détenir en lui un technicien de haut niveau, susceptible de livrer les derniers secrets des alliés en matière d'ondes décimétriques, c'est-à-dire de radar, et qui, au lieu de le déporter dans un camp de la mort, le dirige vers de simples prisons, à Berlin puis à Brunswick.
La paix revenue, il devient, au ministère de la Santé, spécialiste de la conception d'hôpitaux et de leur équipement ; il parcourt ainsi le tiers monde pour préparer la construction d'hôpitaux universitaires adaptés à la médecine moderne.
En 1954, il conçoit les modules électroniques de la première œuvre artistique interactive au monde, sous la direction de Nicolas Schöffer qui en est l'auteur, la Tour Spatiodynamique Cybernétique, une sculpture de 50 m de haut exposée durant l'été au salon des travaux publics à Paris, Parc de saint Cloud.
Jacques Bureau meurt le à Melleroy. Il est enterré au cimetière de Melleroy (Loiret).
Famille
Selon les données d’état civil[4]
Ouvrages
Contributions aux éditions de La Main à plume
Articles dans Transfusion du Verbe, textes et poèmes de Noël Arnaud, Jacques Bureau, J.-F. Chabrun, Paul Chancel, Chr. Dotremont, Paul Éluard, J.-V. Manuel, Marc Patin, J. Remaudière et l'Usine à poèmes, illustrations de O. Dominguez, Aline Gagnaire, Pablo Picasso, Raoul Ubac, Tita, G. Vulliamy, les éditions de La Main à plume, achevé d'imprimer le :
- Morale des mots et des choses
- De toutes les Voix du monde
Témoignage sur la Résistance
- Jacques Bureau, Un soldat menteur : récit, Paris, R. Laffont, , 524 p. (ISBN 2-221-07312-6).
Romans
Livres sur le jazz
- Noël Arnaud, Jacques Bureau, Michel Philippot et Max Bucaille, Duke Ellington, étude serrée par Noël Arnaud suivie des commentaires techniques de Jacques Bureau et d'une tentative d'essai en vue d'un premier manifeste d'une école de Créteil suggéré par Michel Philippot, avec le portrait de Duke Ellington et celui de Kay Davis vus de près par Max Bucaille, à l'enseigne du Messager Boiteux de Paris, 1950.
- Encyclopédie du Jazz, Aimery Somogy, 1958,
- Soixante-cinq Vocations de musiciens, préface de Luc Bérimont, Gründ, 1961.
Science et technique
- Dictionnaire de l'informatique, Larousse, 1972
- L'Ère logique, Robert Laffont, coll. Le Monde qui se fait, 1969. Édition de la traduction en allemand par Jean-Claude et Susi Piroué, Econ Verlag, 1973.
Annexes
Sources
- Un Soldat menteur, troisième de couverture
- Article Anne Legrand, Jazzman :
- Philippe Sauret, Et la France découvrit le blues : 1917 à 1962, chapitre II, Les Amateurs de jazz s'organisent (1929-1935).
- Georges Mourier, Mentir ?, documentaire[5], collection « Le Choix des Hommes », 2000. Édité chez A l'Image Près: http://www.alimagepres.fr/actu_mentir_dvd.html
- Dimitri Vicheney, Une page de la Résistance dans le XVe arrondissement. Les réseaux du S.O.E. article in Bulletin de la société historique et archéologique du XVe arrondissement de Paris, numéro18, automne 2001, p. 5-17.
Notes
- Il naît au domicile de ses parents, au 126, Boulevard Haussmann.
- 44, avenue de Suffren, Paris XVe.
- Jean-François Chabrun et Noël Arnaud seront libérés quelques jours plus tard.
- Registre des naissances de Paris 8e, acte numéro 258.
- Le documentaire Mentir ? retrace les dessous de l'affaire "Prosper".
Liens externes
- Notices d'autorité :
- Fichier d’autorité international virtuel
- International Standard Name Identifier
- Bibliothèque nationale de France (données)
- Système universitaire de documentation
- Bibliothèque du Congrès
- Gemeinsame Normdatei
- Bibliothèque nationale de Pologne
- Bibliothèque universitaire de Pologne
- Bibliothèque nationale de Catalogne
- WorldCat
- Portail du jazz
- Portail de la Seconde Guerre mondiale