Germaine Tambour
Germaine Tambour ( - ) fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, une résistante française qui fit partie successivement de plusieurs réseaux (nom de code « Annette ») :
- Combat, d'Henri Frenay,
- réseau CARTE, d’André Girard[1], un peintre et affichiste dont elle avait été la secrétaire avant guerre,
- réseau DONKEYMAN, réseau rattaché Special Operations Executive (SOE), et dont le chef était Henri Frager,
- réseau Prosper - PHYSICIAN, du Special Operations Executive (SOE), dont le chef était Francis Suttill « Prosper ».
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Famille
- Son père : Alcide Tambour
- Sa mère : Anne-Marie Tambour, née Aubin en 1873.
- Sa sœur : Madeleine Tambour
Éléments chronologiques
Premières années
Germaine Tambour naît le à Paris 7e.
Avant la guerre, elle est secrétaire d'André Girard.
Résistance active
Son appartement du 38 avenue de Suffren[2], Paris XVe, où elle habite avec sa sœur Madeleine, sert de boîte aux lettres et de maison sûre pour un grand nombre d’agents du Special Operations Executive fin 1942 et début 1943, à commencer par Andrée Borrel et Francis Suttill à leur arrivée en France[3].
Entre les mains des Allemands
Préfigurant l’effondrement général du réseau Prosper au début de l’été, elle est arrêtée, ainsi que sa sœur Madeleine, le [4], puis internée à Fresnes.
Inquiets, Francis Suttill et des membres de son équipe dirigeante (Armel Guerne, Jean Worms, Jacques Weil) montent une opération pour tenter de les faire évader en soudoyant un policier français. Mais l'opération échoue : au lieu de libérer les sœurs Tambour, le policier leur livre deux prostituées.
Une nouvelle tentative est faite par Suttill, à son retour d'Angleterre où il a été rappelé (du 15 au ). Cette fois-là, à la place des sœurs, ce sont des agents de l'Abwehr en uniforme qui se présentent[5] où devait avoir lieu la remise. Francis Suttill et Gilbert Norman s'enfuient. C'est un échec définitif.
Au moment de l'effondrement du réseau Prosper, en juin-, Germaine Tambour est détenue à Fresnes.
Mme Flamencourt a recueilli en prison le témoignage de Germaine Tambour : « Elle m'a dit combien elle avait été péniblement surprise à l'interrogatoire d'être mise en présence de Gilbert Norman, qui paraissait jouir d'un régime de faveur, servant le thé aux Allemands et leur montrant, sur une carte étalée sur la table, les terrains de parachutage et les dépôts d'armes.
À l'interrogatoire, lorsque Germaine essayait d'éluder les questions, afin de ne pas mettre en cause des personnes encore en liberté, Gilbert disait : « Mais, Germaine, vous ne dites pas ceci, vous ne dites pas cela, compromettant à chaque fois de nouveaux groupes. » (Dossier Pierre Culioli, cote 109.)
Germaine et sa sœur Madeleine sont envoyées à Romainville, puis à Compiègne. Elles sont finalement déportées ensemble au camp de Ravensbrück où elles arrivent le . Un an plus tard, le pour Germaine (Matricule 27551 KZ) puis le pour Madeleine (Matricule 27552 KZ), elles sont exécutées dans la chambre à gaz.
Reconnaissance
Une plaque commémorative apposée sur la façade de l'immeuble du 38, avenue de Suffren, lui rend hommage, ainsi qu'à sa sœur Madeleine et à Marie-Louise Monnet[7].
Annexes
Sources et liens externes
- Fiche Tambour, Germaine, avec photographie sur le site Special Forces Roll of Honour.
- Richard Seiler, La tragédie du réseau Prosper, avril-, Pygmalion, 2003.
- Henri Noguères, Histoire de la résistance en France de 1940 à 1945, Famot, 1982.
- Jean Lartéguy et Bob Maloubier, Triple jeu, l'espion Déricourt, Robert Laffont, 1992.
- Jacques Bureau, Le Soldat menteur, Robert Laffont, 1992.
- Paul Guillaume, La Sologne au temps de l'héroïsme et de la trahison, Orléans, Imprimerie nouvelle, 1950.
- Dimitri Vicheney, Une page de la Résistance dans le XVe arrondissement. Les réseaux du S.O.E., article in Bulletin de la société historique et archéologique du XVe arrondissement de Paris, no 18, automne 2001, p. 5-17.
Notes
- Père de l'actrice Danièle Delorme.
- Henri Noguères écrit : « Suttill lui-même, Amps, Norman, Andrée Borrel et Peter Churchill avaient tous utilisé son appartement comme boîte aux lettres et comme lieu de rendez-vous. Tous, à l'exception de Churchill, mais avec en outre Agazarian et sa femme, Cowburn et Barrett, Gustave Biéler et Staggs avaient utilisé aux mêmes fins un autre appartement se trouvant dans le même immeuble. »
- Une page de la Résistance : les réseaux SOE". Résumé d'un article de Dimitri Vicheney in Bull. Soc. hist. & arch. du XVème arrondt de Paris – n° 18
- C'est le jeudi-saint.
- À la terrasse de la brasserie Le Tourisme, près de la porte Maillot.
- Source : Paul Guillaume, p. 82.
- Plaque à la mémoire de trois résistantes mortes pour la France, Musée de la Résistance en ligne
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