Jacques Forget
Jacques Forget est un prêtre catholique, théologien et orientaliste belge, professeur à l'Université catholique de Louvain, né à Chiny le , mort à Heverlee le .
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Biographie
Il fit ses études au petit séminaire de Bastogne, puis au grand séminaire de Namur. Il fut ordonné prêtre le , et partit ensuite faire des études supérieures de théologie à l'Université de Louvain. Il y eut pour professeur le chanoine Thomas Joseph Lamy, qui enseignait l'Écriture Sainte et d'autre part l'hébreu et le syriaque. Développant un intérêt spécial pour les langues sémitiques, il choisit pour sa thèse de doctorat un sujet se rapportant à la littérature religieuse syriaque : De vita et scriptis Aphraatis Sapientis Persæ. Il fut proclamé docteur et maître en théologie le .
Il passa ensuite un an à Rome, où il suivit les cours d'arabe de l'Université grégorienne, puis séjourna deux ans à Beyrouth, où il acquit la maîtrise du dialecte arabe syrien. De retour à Louvain en juillet 1885, il y fut nommé professeur extraordinaire, chargé de l'enseignement de l'arabe qui avait alors disparu de l'université depuis 1875.
En août 1886, il fut chargé de l'organisation à Louvain d'un « Séminaire africain pour les stations et les missions de l'État indépendant du Congo, sous le vocable de saint Albert de Louvain » : il s'agissait d'une initiative du roi Léopold II (souverain de l'« État indépendant du Congo ») et du cardinal Goossens, archevêque de Malines. Cette structure de formation pour des missionnaires qui devaient être envoyés au Congo belge n'eut qu'une existence difficile et éphémère, puisqu'elle fut annexée dès mai 1888 à la congrégation de Scheut, le père Forget étant alors déchargé de ses fonctions. Entre-temps, six séminaristes seulement avaient été inscrits, et le père Forget, en plus de diriger la structure, leur enseignait l'arabe et des éléments des langues bantoues d'Afrique centrale ; dans ce dernier domaine, selon son propre aveu, il apprenait en même temps que ses étudiants, disposant notamment, à partir de 1887, du Dictionary and Grammar of the Kongo Language du missionnaire baptiste anglais William Holman Bentley et de son assistant congolais Nlemvo (Londres, Baptist Missionary Society, 1887).
Le , le père Forget fut nommé chanoine de la cathédrale Saint-Aubain de Namur. Le roi Léopold II le fit aussi commandeur de l'Ordre de Léopold et grand officier de l'Ordre de la Couronne.
La même année, il devint professeur ordinaire de l'Université de Louvain. Il continua (jusqu'à la fin de sa carrière) à y enseigner l'arabe, et y fut de plus chargé de l'exposé du dogme catholique pour les étudiants laïcs, puis (1891) d'un cours de théologie fondamentale, puis (de 1893 à 1899) d'un cours sur la philosophie des Arabes et son influence sur la scolastique occidentale, et en 1894 d'un cours de philosophie morale. En 1900, il succéda à Thomas Joseph Lamy pour l'enseignement du syriaque. En 1921, il abandonna l'enseignement de la théologie et ajouta à ses cours d'arabe et de syriaque le cours supérieur d'hébreu. Il poursuivit son activité d'enseignement jusqu'en 1932.
Il a publié de nombreux articles dans des revues de théologie et de philosophie catholiques (la Revue néo-scolastique, la Revue apologétique, la Revue d'histoire ecclésiastique, les Ephemerides Theologicæ Lovianenses, dont il fut un des fondateurs et directeurs...), et a collaboré à plusieurs encyclopédies (le Dictionnaire apologétique de la foi catholique de l'abbé Jean-Baptiste Jaugey, le Dictionnaire de théologie catholique de l'abbé Alfred Vacant, la Catholic Encyclopedia...). Il a également publié en 1906, à partir de ses cours, un ouvrage intitulé Principes de philosophie morale.
Dans le domaine des études arabes, deux de ses publications se distinguent : d'une part, l'édition critique du Livre des directives et remarques d'Avicenne, d'après des manuscrits de Berlin, de Leyde et d'Oxford (Leyde, E. J. Brill, 1892 ; en arabe, avec traduction d'un chapitre) ; d'autre part, le Synaxarium Alexandrinum de l'Église copte (quatre volumes, de 1905 à 1926, dans la collection Corpus Scriptorum Christianorum Orientalium). À partir de 1913, il assuma le secrétariat de la section arabe de cette collection (confiée aux universités catholiques de Louvain et de Washington).
Bibliographie
- Gonzague Ryckmans, « Jacques Forget (1852-1933) », Museon 47, 1934, p. 363-364.
- Paul Servais, article « Forget, Jacques », in François Pouillon (dir.), Dictionnaire des orientalistes de langue française, Paris, IISMM-Karthala, 2008.
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